Interview de M. Bernard Accoyer, président du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale, dans "Le Parisien" du 29 juin 2004, sur le plan gouvernemental de réforme de l'assurance-maladie.

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Média : Le Parisien

Texte intégral

Question : Selon une note interne de Bercy, les économies prévues par le plan Douste-Blazy ne seront pas au rendez-vous en 2007. Allez-vous, de ce fait, durçir le projet de réforme de l'assurance-maladie ?
Bernard ACCOYER : Permettez-moi de douter de la fiabilité de ce document : je me souviens du pronostic de la direction de la Prévision, en 1997, selon lequel la France ne serait pas qualifiée pour l'euro. On a vu la suite... Notre intention n'est donc pas de " durcir " ce projet de loi, qui entérine une réforme de fond, mais de l'améliorer. Cela étant, c'est vrai, tous ses effets ne se feront pas sentir immédiatement, puisque ce plan repose sur un changement des comportements.
Question : Certains chiffrages laissent pourtant perplexe. Sur les arrêts maladie, le gouvernement espère ainsi récupérer 15% des sommes dépensées, alors que les abus sont estimés à 6% !
Bernard ACCOYER : Aujourd'hui, les arrêts de courte durée ne sont toujours pas contrôlés, et ce n'est qu'un exemple. Il y a donc une marge énorme : 15%, c'est possible.
Question : Philippe Douste-Blazy avait promis de plafonner la contribution d'un euro par acte médical, afin de ne pas pénaliser les plus malades. Or, pour l'heure, aucun amendement n'a été déposé en ce sens...
Bernard ACCOYER : Le projet de loi prévoit déjà des dérogations - personnes ayant la CMU, jeunes et femmes enceintes. Instaurer, en plus, un plafond, ne me parait pas souhaitable, mais c'est au parlement d'en débattre.
Question : L'UFC Que Choisir dénonce " l'inégalité de traitement entre usagers et entreprises " : le projet de loi n'évoque pas " un euro " par acte médical, mais une " participation forfaitaire ", qui pourra donc être augmentée. Le relèvement de la contribution sociale sur les bénéfices, lui, est d'ores et déjà cantonné à 0,03%...
Bernard ACCOYER : Plus des deux tiers des ressources de l'assurance-maladie viennent des cotisations des salariés et des employeurs. La priorité, c'est donc la reprise économique. Il serait contre-productif de s'acharner sur les entreprises.
Question : Que répondez-vous aux socialistes, qui vous accusent de repousser la vraie " douloureuse " à 2007
Bernard ACCOYER : Je le répète, ce plan produira des effets durables. Cela étant, comme dans toutes les démocraties, le vieillissement de la population et le progrès technique obligeront la France à s'adapter, en permanence.
(Source http://www.u-m-p.org, le 30 juin 2004)