Texte intégral
Q- Nous allons parler activité gouvernementale et économie avec le nouveau ministre délégué au Budget. Vous arrivez et voilà-t-il pas que l'OCDE fait des prévisions de croissance qui ne sont pas exactement celles qui avaient été retenues dans les projections budgétaires. L'OCDE dit que la France aura 2 % de croissance environ et le budget a été calculé sur une base de croissance de 2,5 %. Cela complique un peu le jeu tout de même ?
R- Ce sont des études qu'il faut bien sûr toujours regarder avec attention. En même temps, je considère qu'aujourd'hui, les conditions sont réunies pour que l'on tienne cet objectif de croissance de 2,5 % sur l'année 2005, compte tenu en particulier de toutes les mesures économiques qui sont initiées depuis plusieurs mois maintenant et qui visent à stimuler la consommation et l'investissement. Or, quand on regarde la situation de notre économie française, les deux moteurs les plus puissants, aujourd'hui, c'est la consommation et l'investissement, et ils progressent dans des proportions très importantes. Donc cela nous donne des raisons d'être confiants sur cet objectif de 2,5 %.
Q- Les économistes regardent beaucoup le taux du dollar qui est à la baisse et beaucoup disent que cela fragilise l'économie mondiale et que c'est assez préoccupant, qu'il y a une sorte de bulle spéculative à la baisse.
R- Vous avez raison : il y a deux points qui effectivement exigent que l'on soit très vigilant, vous l'avez bien compris, c'est d'une part le niveau du dollar et d'autre part le cours du pétrole. Ce sont deux sujets, qui, évidemment, mobilisent notre attention. C'est pour cela, d'ailleurs que vous nous voyez très attentifs à soutenir le pouvoir d'achat des consommateurs, à alléger certaines charges pour les entreprises directement exposées sur le pétrole. Quant au dollar, c'est pour cela que nous, il faut que l'on soit très très solides sur notre politique monétaire pour que les taux d'intérêts restent bas. Et c'est évidemment un point majeur ; c'est pour cela que vous nous voyez mobilisés, c'est pour cela que H. Gaymard, avec l'ensemble de ses collègues de l'Eurogroup, va, bien entendu, réfléchir à des initiatives à prendre au niveau européen en la matière.
Q- Pourrait-il y avoir des initiatives sur l'euro, justement ?
R- On va voir, cela fait partie des discussions. De toute façon, ces discussions, elles sont constantes, car en réalité, c'est bien cela l'un des atouts de l'Europe, c'est d'avoir une monnaie unique. Voyez, par exemple, la force de l'euro par rapport au dollar, c'est ce qui permet d'atténuer le coût du pétrole.
Q- Je sens que vous allez nous parler du référendum ou de la consultation interne au sein du PS pour le oui ou le non à la Constitution...
R- Je crois en tout cas que cela vaut peut-être la peine de se poser quelques questions par rapport à tout cela. Il y a dix ans, il y a eu un grand référendum sur le traité de Maastricht, c'était sur l'euro, beaucoup de gens étaient contre...
Q- Mais tout le monde a voté, y compris J. Chirac.
R- Oui. Ce que vous voyez, c'est qu'à l'époque, il y a donc onze ans ou douze ans, on était à 50-50, et aujourd'hui, tout le monde constate les bienfaits de l'euro, parce que cela permet de tenir notre économie, notamment par rapport au prix du pétrole par exemple, et au rapport euro-dollar. Là, j'ai envie de dire que cela vaut peut-être la peine de se mobiliser beaucoup, parce que ce traité va permettre d'améliorer quand même le fonctionnement des institutions. C'est vrai que de ce point de vue, je vois un PS qui se déchire un peu aujourd'hui... Bon, j'espère quand même que le oui va l'emporter.
Q- Pour revenir à l'activité gouvernementale et au budget, H. Gaymard disait hier qu'il comptait poursuivre le chemin de la baisse des impôts, sans dit-il gonfler le déficit. Comment fait-on pour baisser les impôts sans augmenter le déficit quand on n'a pas forcément beaucoup de croissance ?
R- D'abord, on veille à avoir une dépense publique efficace, à bien gérer les comptes publics, c'est une des tâches qui nous est fixée par le président de la République et le Premier ministre, et on va y travailler, avec H. Gaymard, de façon très attentive. Par exemple, tout simplement quand on s'engage à un montant donné de dépenses publiques, on ne le dépasse pas. Quand on s'engage de la même manière à faire des dépenses nouvelles, c'est plutôt pour stimuler la croissance, pour stimuler le pouvoir d'achat et ça, cela crée évidemment de l'activité. Enfin, tout doit être fait pour diminuer le chômage. C'est aussi à cela que l'on travaille. Donc, tout cela fait un ensemble. Quand on baisse les impôts, c'est évidemment au bénéfice de la feuille de paie, donc, cela veut dire que c'est pour les Français plus de possibilités de consommer, pour les entreprises plus de possibilités d'investir. C'est bon pour l'emploi, pour l'activité. Donc, tout cela, cela fait des recettes fiscales en plus. Donc, voilà.
Q- Vous reprenez au pied levé un budget sur lequel vous n'avez pas directement travaillé, qui a été mis au point notamment par N. Sarkozy ; est-ce qu'il y a des surprises dans ce budget ? Des bonnes ou des mauvaises ?
R- Il y a beaucoup de bonnes surprises pour les Français...
Q- Y a-t-il des mesures que vous ignoriez par exemple ?
R- Non ! Vous savez, d'abord, je suis porte-parole du Gouvernement et donc, à ce titre, amené à travailler de manière transversale auprès du Premier ministre depuis deux ans et demi. Donc, c'est vrai que sur ces sujets, je suis par construction très mobilisé.
Q- Donc, ce n'est pas très compliqué de reprendre au pied levé une fonction budgétaire ?
R- Cela se passe plutôt bien. Je me suis inscrit dans les pas de D. Bussereau et au Sénat, la discussion se passe dans des conditions qui sont tout à fait bonnes, parce qu'il s'agit de mesures qui sont, je crois bonnes pour l'économie française et qui vont permettre de tenir notre objectif de croissance pour la fin 2004 et puis, bien sûr, pour 2005. C'est vrai qu'avec H. Gaymard, depuis deux jours maintenant, nous sommes sur le pied de guerre pour faire en sorte que les choses se passent conformément aux engagements qui ont été pris devant les Français.
Q- On sait que vous aviez envie de ce portefeuille ministériel au Budget. Il faut dire que c'est un joli défi. Comment cela se passe-t-il avec H. Gaymard ? C'est un bon copain, les relations sont chaleureuses, directes, vous travaillez beaucoup, vous vous voyez tous les jours ? Comment s'organise le travail ?
R- C'est tout récent notre nomination, mais il y a une chose qui est vrai, c'est que nous sommes, l'un et l'autre, extrêmement heureux, honorés des fonctions qui nous ont été confiées. H. Gaymard et moi, nous nous connaissons depuis très longtemps, puisque nous nous sommes engagés ensemble en politique. Nous sommes de la même génération et nous nous sommes tous les deux engagés...
Q- On vous a même surnommés les "bébés Chirac"...
R- Oui, encore que la notion de "bébé", maintenant... Mais nous sommes l'un est l'autre engagés pour J. Chirac et c'est vrai que sur ces questions-là, nous partageons la même volonté de servir notre pays et de mettre en uvre toutes ces réformes. C'est vrai que nous sommes là à des fonctions qui sont, de ce point de vue enthousiasmantes pour la génération à laquelle nous appartenons.
Q- J.-P. Raffarin va vous réunir pour réorganiser le travail ou quelque chose comme cela ?
R- J.-P. Raffarin réunit l'ensemble de son équipe gouvernementale demain, pour tenir un premier séminaire gouvernemental. L'objectif est clair : ce sera un discours de la méthode, bien sûr, parce qu'il s'agit naturellement de poursuivre le travail en équipe et ce petit remaniement gouvernemental lié au départ de N. Sarkozy amène naturellement à bien préciser les choses sur la méthode gouvernementale. Ce que fera le Premier ministre. Et puis, d'autre part, c'est naturellement continuer de bien préciser la feuille de route. Et de ce point de vue, il y a des priorités majeures. On a parlé d'économie ; il ne faut pas non plus oublier tout ce qui touche à la sécurité. Vous avez que dans ce domaine, D. de Villepin est très mobilisé. Et nous avons à tenir, là aussi, nos objectifs et nos engagements, parce que c'est cela aussi que les Français attendent. Nous aurons sur tous ces sujets, je crois, une feuille de route qui sera très clairement précisée par le Premier ministre demain.
Q- Peut-être de quoi rassurer le Medef ? Vous avez vu que E.-A. Seillière a du vague à l'âme, pour ne pas dire plus. Hier, chez nos confrères de France 3, il disait qu'il était "à la limite de l'indignation". Et quand le Medef est à la limite de l'indignation, ce
n'est pas bien.
R- Je ne sais si c'est bien ou pas. Je trouve que c'est vrai qu'il y a beaucoup de noms d'oiseaux qui circulent en ce moment du côté du Medef. Je trouve cela un peu dommage parce qu'après tout, nous essayons de travailler pour le bien de la France et des Français.
Q- En gros, il vous reproche de ne pas faire une politique de droite, pour dire les choses simplement.
R- Je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est que l'on fait des réformes de structures que personne ne voulait faire avant : les retraites, l'assurance maladie, la réforme de l'Etat, qui sera un grand chantier du Budget. On essaye aussi de baisser les impôts, les charges sociales, de stimuler l'emploi, l'investissement et on n'oublie personne. Car pour réussir, je crois que quand on veut mener une politique économique et sociale moderne, on ne doit laisser aucun Français sur le bord du chemin. Cela s'appelle une politique équilibrée, cela n'exclut absolument ni l'ambition ni la détermination ni, évidemment, qui que ce soit. On ne réussit jamais avec la moitié des gens. Il faut réussir avec tout le monde. Et c'est à cela que l'on travaille et je suis persuadé que ce discours peut-être entendu même au Medef.
Q- Vous restez porte-parole du Gouvernement, vous serez donc en relation directe avec le nouveau président de l'UMP ; comment cela va-t-il se passer ?
R- Très bien, pour des raisons simples. Je crois que les messages de ce point de vue ont été parfaitement entendus dimanche lors de l'élection de N. Sarkozy.
Q- B. Accoyer, le président du groupe UMP a déjà dit que le président de l'UMP n'avait pas forcément vocation à devenir président de la République.
R- La chose que je peux vous dire, c'est que les messages adressés par les uns et les autres, dimanche, ont été reçus 5 sur 5. On a envie de travailler ensemble, d'abord parce que c'est notre intérêt et ensuite, c'est notre volonté. Je ne m'imagine pas une seconde qu'il y ait des divergences, puisqu'en réalité, nous avons vocation à réussir ensemble la feuille de route fixée par le président de la République et présentée aux Français en 2002. Il y a tellement de travail à faire qu'honnêtement, les réformes, il faut y aller ! Je vous garantis que dans ce domaine, on a de l'énergie à revendre.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1e décembre 2004)
R- Ce sont des études qu'il faut bien sûr toujours regarder avec attention. En même temps, je considère qu'aujourd'hui, les conditions sont réunies pour que l'on tienne cet objectif de croissance de 2,5 % sur l'année 2005, compte tenu en particulier de toutes les mesures économiques qui sont initiées depuis plusieurs mois maintenant et qui visent à stimuler la consommation et l'investissement. Or, quand on regarde la situation de notre économie française, les deux moteurs les plus puissants, aujourd'hui, c'est la consommation et l'investissement, et ils progressent dans des proportions très importantes. Donc cela nous donne des raisons d'être confiants sur cet objectif de 2,5 %.
Q- Les économistes regardent beaucoup le taux du dollar qui est à la baisse et beaucoup disent que cela fragilise l'économie mondiale et que c'est assez préoccupant, qu'il y a une sorte de bulle spéculative à la baisse.
R- Vous avez raison : il y a deux points qui effectivement exigent que l'on soit très vigilant, vous l'avez bien compris, c'est d'une part le niveau du dollar et d'autre part le cours du pétrole. Ce sont deux sujets, qui, évidemment, mobilisent notre attention. C'est pour cela, d'ailleurs que vous nous voyez très attentifs à soutenir le pouvoir d'achat des consommateurs, à alléger certaines charges pour les entreprises directement exposées sur le pétrole. Quant au dollar, c'est pour cela que nous, il faut que l'on soit très très solides sur notre politique monétaire pour que les taux d'intérêts restent bas. Et c'est évidemment un point majeur ; c'est pour cela que vous nous voyez mobilisés, c'est pour cela que H. Gaymard, avec l'ensemble de ses collègues de l'Eurogroup, va, bien entendu, réfléchir à des initiatives à prendre au niveau européen en la matière.
Q- Pourrait-il y avoir des initiatives sur l'euro, justement ?
R- On va voir, cela fait partie des discussions. De toute façon, ces discussions, elles sont constantes, car en réalité, c'est bien cela l'un des atouts de l'Europe, c'est d'avoir une monnaie unique. Voyez, par exemple, la force de l'euro par rapport au dollar, c'est ce qui permet d'atténuer le coût du pétrole.
Q- Je sens que vous allez nous parler du référendum ou de la consultation interne au sein du PS pour le oui ou le non à la Constitution...
R- Je crois en tout cas que cela vaut peut-être la peine de se poser quelques questions par rapport à tout cela. Il y a dix ans, il y a eu un grand référendum sur le traité de Maastricht, c'était sur l'euro, beaucoup de gens étaient contre...
Q- Mais tout le monde a voté, y compris J. Chirac.
R- Oui. Ce que vous voyez, c'est qu'à l'époque, il y a donc onze ans ou douze ans, on était à 50-50, et aujourd'hui, tout le monde constate les bienfaits de l'euro, parce que cela permet de tenir notre économie, notamment par rapport au prix du pétrole par exemple, et au rapport euro-dollar. Là, j'ai envie de dire que cela vaut peut-être la peine de se mobiliser beaucoup, parce que ce traité va permettre d'améliorer quand même le fonctionnement des institutions. C'est vrai que de ce point de vue, je vois un PS qui se déchire un peu aujourd'hui... Bon, j'espère quand même que le oui va l'emporter.
Q- Pour revenir à l'activité gouvernementale et au budget, H. Gaymard disait hier qu'il comptait poursuivre le chemin de la baisse des impôts, sans dit-il gonfler le déficit. Comment fait-on pour baisser les impôts sans augmenter le déficit quand on n'a pas forcément beaucoup de croissance ?
R- D'abord, on veille à avoir une dépense publique efficace, à bien gérer les comptes publics, c'est une des tâches qui nous est fixée par le président de la République et le Premier ministre, et on va y travailler, avec H. Gaymard, de façon très attentive. Par exemple, tout simplement quand on s'engage à un montant donné de dépenses publiques, on ne le dépasse pas. Quand on s'engage de la même manière à faire des dépenses nouvelles, c'est plutôt pour stimuler la croissance, pour stimuler le pouvoir d'achat et ça, cela crée évidemment de l'activité. Enfin, tout doit être fait pour diminuer le chômage. C'est aussi à cela que l'on travaille. Donc, tout cela fait un ensemble. Quand on baisse les impôts, c'est évidemment au bénéfice de la feuille de paie, donc, cela veut dire que c'est pour les Français plus de possibilités de consommer, pour les entreprises plus de possibilités d'investir. C'est bon pour l'emploi, pour l'activité. Donc, tout cela, cela fait des recettes fiscales en plus. Donc, voilà.
Q- Vous reprenez au pied levé un budget sur lequel vous n'avez pas directement travaillé, qui a été mis au point notamment par N. Sarkozy ; est-ce qu'il y a des surprises dans ce budget ? Des bonnes ou des mauvaises ?
R- Il y a beaucoup de bonnes surprises pour les Français...
Q- Y a-t-il des mesures que vous ignoriez par exemple ?
R- Non ! Vous savez, d'abord, je suis porte-parole du Gouvernement et donc, à ce titre, amené à travailler de manière transversale auprès du Premier ministre depuis deux ans et demi. Donc, c'est vrai que sur ces sujets, je suis par construction très mobilisé.
Q- Donc, ce n'est pas très compliqué de reprendre au pied levé une fonction budgétaire ?
R- Cela se passe plutôt bien. Je me suis inscrit dans les pas de D. Bussereau et au Sénat, la discussion se passe dans des conditions qui sont tout à fait bonnes, parce qu'il s'agit de mesures qui sont, je crois bonnes pour l'économie française et qui vont permettre de tenir notre objectif de croissance pour la fin 2004 et puis, bien sûr, pour 2005. C'est vrai qu'avec H. Gaymard, depuis deux jours maintenant, nous sommes sur le pied de guerre pour faire en sorte que les choses se passent conformément aux engagements qui ont été pris devant les Français.
Q- On sait que vous aviez envie de ce portefeuille ministériel au Budget. Il faut dire que c'est un joli défi. Comment cela se passe-t-il avec H. Gaymard ? C'est un bon copain, les relations sont chaleureuses, directes, vous travaillez beaucoup, vous vous voyez tous les jours ? Comment s'organise le travail ?
R- C'est tout récent notre nomination, mais il y a une chose qui est vrai, c'est que nous sommes, l'un et l'autre, extrêmement heureux, honorés des fonctions qui nous ont été confiées. H. Gaymard et moi, nous nous connaissons depuis très longtemps, puisque nous nous sommes engagés ensemble en politique. Nous sommes de la même génération et nous nous sommes tous les deux engagés...
Q- On vous a même surnommés les "bébés Chirac"...
R- Oui, encore que la notion de "bébé", maintenant... Mais nous sommes l'un est l'autre engagés pour J. Chirac et c'est vrai que sur ces questions-là, nous partageons la même volonté de servir notre pays et de mettre en uvre toutes ces réformes. C'est vrai que nous sommes là à des fonctions qui sont, de ce point de vue enthousiasmantes pour la génération à laquelle nous appartenons.
Q- J.-P. Raffarin va vous réunir pour réorganiser le travail ou quelque chose comme cela ?
R- J.-P. Raffarin réunit l'ensemble de son équipe gouvernementale demain, pour tenir un premier séminaire gouvernemental. L'objectif est clair : ce sera un discours de la méthode, bien sûr, parce qu'il s'agit naturellement de poursuivre le travail en équipe et ce petit remaniement gouvernemental lié au départ de N. Sarkozy amène naturellement à bien préciser les choses sur la méthode gouvernementale. Ce que fera le Premier ministre. Et puis, d'autre part, c'est naturellement continuer de bien préciser la feuille de route. Et de ce point de vue, il y a des priorités majeures. On a parlé d'économie ; il ne faut pas non plus oublier tout ce qui touche à la sécurité. Vous avez que dans ce domaine, D. de Villepin est très mobilisé. Et nous avons à tenir, là aussi, nos objectifs et nos engagements, parce que c'est cela aussi que les Français attendent. Nous aurons sur tous ces sujets, je crois, une feuille de route qui sera très clairement précisée par le Premier ministre demain.
Q- Peut-être de quoi rassurer le Medef ? Vous avez vu que E.-A. Seillière a du vague à l'âme, pour ne pas dire plus. Hier, chez nos confrères de France 3, il disait qu'il était "à la limite de l'indignation". Et quand le Medef est à la limite de l'indignation, ce
n'est pas bien.
R- Je ne sais si c'est bien ou pas. Je trouve que c'est vrai qu'il y a beaucoup de noms d'oiseaux qui circulent en ce moment du côté du Medef. Je trouve cela un peu dommage parce qu'après tout, nous essayons de travailler pour le bien de la France et des Français.
Q- En gros, il vous reproche de ne pas faire une politique de droite, pour dire les choses simplement.
R- Je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est que l'on fait des réformes de structures que personne ne voulait faire avant : les retraites, l'assurance maladie, la réforme de l'Etat, qui sera un grand chantier du Budget. On essaye aussi de baisser les impôts, les charges sociales, de stimuler l'emploi, l'investissement et on n'oublie personne. Car pour réussir, je crois que quand on veut mener une politique économique et sociale moderne, on ne doit laisser aucun Français sur le bord du chemin. Cela s'appelle une politique équilibrée, cela n'exclut absolument ni l'ambition ni la détermination ni, évidemment, qui que ce soit. On ne réussit jamais avec la moitié des gens. Il faut réussir avec tout le monde. Et c'est à cela que l'on travaille et je suis persuadé que ce discours peut-être entendu même au Medef.
Q- Vous restez porte-parole du Gouvernement, vous serez donc en relation directe avec le nouveau président de l'UMP ; comment cela va-t-il se passer ?
R- Très bien, pour des raisons simples. Je crois que les messages de ce point de vue ont été parfaitement entendus dimanche lors de l'élection de N. Sarkozy.
Q- B. Accoyer, le président du groupe UMP a déjà dit que le président de l'UMP n'avait pas forcément vocation à devenir président de la République.
R- La chose que je peux vous dire, c'est que les messages adressés par les uns et les autres, dimanche, ont été reçus 5 sur 5. On a envie de travailler ensemble, d'abord parce que c'est notre intérêt et ensuite, c'est notre volonté. Je ne m'imagine pas une seconde qu'il y ait des divergences, puisqu'en réalité, nous avons vocation à réussir ensemble la feuille de route fixée par le président de la République et présentée aux Français en 2002. Il y a tellement de travail à faire qu'honnêtement, les réformes, il faut y aller ! Je vous garantis que dans ce domaine, on a de l'énergie à revendre.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1e décembre 2004)