Texte intégral
Q - Nous revenons maintenant sur le voyage mouvementé de Lionel Jospin au Proche-Orient et les déclarations pro-israéliennes du Premier ministre qui ont déclenché, vous le savez, la colère des étudiants palestiniens hier.
R - Il y a eu des polémiques à propos d'une expression particulièrement vigoureuse du Premier ministre concernant ce qui se passe au Sud Liban. Ce n'est qu'un élément sur l'ensemble de ces questions du Proche-Orient. Et il me semble que toute une série de contacts ont amené les uns et les autres à une plus juste appréciation de ce qui s'était passé. Il me semble que le Premier ministre a voulu exprimer avec beaucoup de force une conviction qui est que, au moment où il y a cette espérance de paix et alors même que tout le monde sait que l'armée israélienne va être retirée alors qu'Israël occupe le Sud-Liban depuis 1978, choisir ce moment là pour se livrer à telle ou telle opération au sud Liban, c'est vraiment n'avoir qu'une idée en tête : casser le processus de paix.
Q - Mais ces réactions très dures à la fois du côté diplomatique, médiatique même dans le monde arabe, au Liban, en Syrie et puis ce qui s'est passé encore hier matin à Bir Zeit avec les étudiants, est-ce que, pour vous, c'est grave ou pas ?
R - Je pense qu'il faut ramener tout cela à de plus justes proportions. Il y a eu des interprétations, il y a eu des répercussions, il y a eu des interrogations. Mais il me semble que le climat des entretiens qui ont eu lieu entre le Premier ministre et les autorités palestiniennes justement ramène tout cela à de plus justes proportions. Il en était de même du climat de l'entretien qui a eu lieu à Bir Zeit parce que, à l'extérieur, il y avait des manifestants qui venaient d'ailleurs que de l'université elle-même. Dans l'université il y a eu un dialogue respectueux, intéressant, dense, démocratique, quelque chose qui était à la fois émouvant et intéressant. C'était un moment qui avait de l'allure indépendamment des péripéties.
Q - Vous avez été choqué par ces jets de pierre hier ? Vous avez compris, cette colère là ou pas ?
R - Je connais cette opinion. Je connais l'ampleur de ces réactions. Mais là, c'était quelque chose d'organisé. Je n'ai donc pas pris cela comme étant un témoignage de l'opinion des Palestiniens. Celle-ci s'est manifestée constamment pendant ce séjour sous la forme, au contraire, la plus amicale.
Q - Ma dernière question : vous n'avez pas eu une seule seconde l'impression au cours de ce séjour que la France, à un moment ou à un autre, n'a pas parlé d'une seule voix ?
R - Je ne dirais pas cela parce que, sur ces questions générales du Proche-Orient - le processus de paix israélo-palestinien, israélo-syrien, israélo-libanais -, la question des qualificatifs sur tel ou tel événement du Sud-Liban est un élément qui n'est pas majeur dans le dispositif d'ensemble. Et la politique de la France par rapport à cette question de la paix, du processus de paix, son engagement, le travail qu'elle fait avec tous les protagonistes de ce conflit, tout cela me paraît clair et net. Et il me semble que le président de la République et le Premier ministre, et naturellement la diplomatie française, s'inscrivent dans un contexte qui est, non seulement, sans ambiguïté mais particulièrement dynamique puisqu'on sait qu'il a entraîné dans le passé - et il entraînera encore certainement - nos autres partenaires sur ce terrain. Donc, vu du Proche-Orient, c'est comme cela que j'ai vécu ce voyage.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er mars 2000)
R - Il y a eu des polémiques à propos d'une expression particulièrement vigoureuse du Premier ministre concernant ce qui se passe au Sud Liban. Ce n'est qu'un élément sur l'ensemble de ces questions du Proche-Orient. Et il me semble que toute une série de contacts ont amené les uns et les autres à une plus juste appréciation de ce qui s'était passé. Il me semble que le Premier ministre a voulu exprimer avec beaucoup de force une conviction qui est que, au moment où il y a cette espérance de paix et alors même que tout le monde sait que l'armée israélienne va être retirée alors qu'Israël occupe le Sud-Liban depuis 1978, choisir ce moment là pour se livrer à telle ou telle opération au sud Liban, c'est vraiment n'avoir qu'une idée en tête : casser le processus de paix.
Q - Mais ces réactions très dures à la fois du côté diplomatique, médiatique même dans le monde arabe, au Liban, en Syrie et puis ce qui s'est passé encore hier matin à Bir Zeit avec les étudiants, est-ce que, pour vous, c'est grave ou pas ?
R - Je pense qu'il faut ramener tout cela à de plus justes proportions. Il y a eu des interprétations, il y a eu des répercussions, il y a eu des interrogations. Mais il me semble que le climat des entretiens qui ont eu lieu entre le Premier ministre et les autorités palestiniennes justement ramène tout cela à de plus justes proportions. Il en était de même du climat de l'entretien qui a eu lieu à Bir Zeit parce que, à l'extérieur, il y avait des manifestants qui venaient d'ailleurs que de l'université elle-même. Dans l'université il y a eu un dialogue respectueux, intéressant, dense, démocratique, quelque chose qui était à la fois émouvant et intéressant. C'était un moment qui avait de l'allure indépendamment des péripéties.
Q - Vous avez été choqué par ces jets de pierre hier ? Vous avez compris, cette colère là ou pas ?
R - Je connais cette opinion. Je connais l'ampleur de ces réactions. Mais là, c'était quelque chose d'organisé. Je n'ai donc pas pris cela comme étant un témoignage de l'opinion des Palestiniens. Celle-ci s'est manifestée constamment pendant ce séjour sous la forme, au contraire, la plus amicale.
Q - Ma dernière question : vous n'avez pas eu une seule seconde l'impression au cours de ce séjour que la France, à un moment ou à un autre, n'a pas parlé d'une seule voix ?
R - Je ne dirais pas cela parce que, sur ces questions générales du Proche-Orient - le processus de paix israélo-palestinien, israélo-syrien, israélo-libanais -, la question des qualificatifs sur tel ou tel événement du Sud-Liban est un élément qui n'est pas majeur dans le dispositif d'ensemble. Et la politique de la France par rapport à cette question de la paix, du processus de paix, son engagement, le travail qu'elle fait avec tous les protagonistes de ce conflit, tout cela me paraît clair et net. Et il me semble que le président de la République et le Premier ministre, et naturellement la diplomatie française, s'inscrivent dans un contexte qui est, non seulement, sans ambiguïté mais particulièrement dynamique puisqu'on sait qu'il a entraîné dans le passé - et il entraînera encore certainement - nos autres partenaires sur ce terrain. Donc, vu du Proche-Orient, c'est comme cela que j'ai vécu ce voyage.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er mars 2000)