Texte intégral
Jean-Michel APHATIE : Bonjour Dominique Bussereau. C'est à 17 h 30 que la passation des pouvoirs se fera avec Hervé Gaymard.
Dominique BUSSEREAU : Absolument. Et tout à l'heure, dans une heure à peu près, à Bercy avec Nicolas Sarkozy, Hervé Gaymard et l'ensemble des ministres de Bercy.
Q - Et c'est ainsi que s'achèvera pour vous une période de huit mois que vous avez passée comme secrétaire d'État, au côté de Nicolas Sarkozy. "J'ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui", avez-vous dit récemment - "lui" c'est Nicolas Sarkozy. C'est la langue de bois Dominique Bussereau ?
R - Non. Honnêtement, c'est un ministre de l'Économie et des Finances qui aura marqué son parcours. Entreprenant, actif, hyper entreprenant, hyper actif ! Beaucoup de réformes, beaucoup de choses engagées, grande présence sur le terrain, une grande présence dans les médias, vous l'avez tous bien entendu noté...
Q -... et peu de place pour les copains. On l'a noté aussi. C'est difficile d'exister à côté de lui.
R - Écoutez. Ce n'est pas facile d'exister à côté de lui. Vous savez, moi non plus je n'étais pas un spécialiste des finances publiques, donc il a fallu que j'apprenne le métier. Mais le ministère du Budget c'est une belle tour de contrôle dans l'organisation gouvernementale, j'ai appris beaucoup de choses, j'ai découvert une administration de Bercy de très grande qualité. J'ai vu travailler Nicolas Sarkozy de près. On avait fait des campagnes ensemble, mais je n'avais jamais été auprès de lui. Période enrichissante, et puis période intéressante pour la France : baisse du déficit budgétaire, présentation d'un budget en équilibre pour la troisième année consécutive donc je repars de Bercy avec le sentiment du devoir accompli, auprès d'un ministre qui a marqué son passage. C'est le moins qu'on puisse dire.
Q - Et alors on parle beaucoup des innombrables qualités de Nicolas Sarkozy mais vous l'avez vu de près vous. Un ou deux défauts, qu'est-ce qui vous a marqué chez lui ?
R - Il est impétueux Nicolas Sarkozy ! Il va très vite, très très vite, et parfois quand on va vite, on peut écraser un peu mais il a aussi beaucoup de qualités humaines, dont une qui est celle de venir passer ses vacances dans ma région de Royan au bord de l'Atlantique.
Q - Ah... il a du goût cet homme !
R - Il a du goût et il aime les huîtres de Marennes/Oléron dont vous avez parlé tout à l'heure dans votre journal.
Q - C'est formidable... Est-ce que c'est un secret de polichinelle ou pas ? Est-ce qu'on peut dire que Hervé Gaymard n'était pas le candidat de Jean-Pierre Raffarin. C'était plutôt Philippe Douste-Blazy ?
R - Très franchement, je n'en sais rien parce que sur ce genre de désignation...
Q -... vous voyez... vous le savez Dominique Bussereau ! vous ne le direz pas peut-être...
R - Non non, Ce n'est pas du tout ça. Honnêtement on parlait de plusieurs noms. Philippe Douste-Blazy, qui est un grand ministre de ce gouvernement, qui a fait la réforme de la Sécurité Sociale, avec courage et détermination. On parlait d'un chef d'entreprise brillant, un garçon qui un jour peut-être viendra en politique, en tout cas je le souhaite parce qu'il a beaucoup de talent, c'est Thierry Breton. Et puis il y avait d'autres noms. On parlait aussi de mon collègue Renaud Dutreil. Finalement, le président de la République et le Premier ministre ont tourné dans la marmite et ont fait le choix qui leur apparaissait le meilleur, pour le gouvernement, et meilleur pour le pays et Hervé Gaymard, qui est un ministre de l'Agriculture courageux et compétent, qui est un garçon qui a beaucoup de qualités humaines et de qualités politiques, sera certainement lui aussi un grand ministre de l'Économie et des Finances, avec une bonne équipe, avec Jean-François Copé et quelques autres.
Q - Alain Duhamel l'a dit dans sa chronique, tous les journaux le disent ce matin : Jacques Chirac a choisi des Chiraquiens. C'est toujours la même chose...
R - Mais... vous savez comment ça fonctionne un gouvernement. Un gouvernement doit avoir la confiance, sous la Ve République, du président de la République - qui nomme donc les ministres sur proposition du Premier ministre et du Parlement. Nous avons une majorité qui a été élue en juin 2002, elle est issue de l'élection présidentielle. Donc nous sommes dans une logique où la vie politique de la majorité s'organise autour du président de la République et le fait que le gouvernement soit chiraquien, eh bien ça me parait la moindre des choses !
Q - Ce sera plus facile pour Jean-Pierre Raffarin de diriger le gouvernement sans Nicolas Sarkozy maintenant ?
R - Ce sera différent. Il y avait très clairement dans ce gouvernement précédent, un numéro deux, puisqu'il était d'ailleurs le seul à porter le titre de "ministre d'État". Là, il y aura une équipe plus répartie dans laquelle il n'y a pas un numéro deux clairement désigné par la République, et je pense que le Premier ministre va s'appuyer sur un groupe de ministres pour emmener la machine gouvernementale. Qu'est-ce qu'on a devant nous ? On a la poursuite des réformes. On a un très très gros dossier qui est le dossier de l'Éducation nationale, géré par François Fillon. On a le plan Borloo et sa mise en place. Dans le domaine qui sera le mien, on aura une grande loi d'orientation agricole l'année prochaine. Et puis on a - et c'est l'actualité de ce jour - le référendum. Et ce gouvernement va s'engager avec détermination pour le oui. Et puis j'en profite pour le dire au passage, ça ne me regarde pas les affaires internes du parti socialiste, mais le parti socialiste rendrait un bien grand service à la démocratie française et à l'avenir de notre pays dans l'Europe, en votant pour le oui.
Q - Alors on va le laisser voter. C'est demain soir que le Parti socialiste votera. Jean-Pierre Raffarin toujours... on le dit quelquefois fatigué, déprimé... sa tâche à Matignon l'épuise. Alors vous qui le voyez un peu tous les jours finalement, donnez-nous de ses nouvelles.
R - Écoutez. Il vous en donnera lui-même. Jean-Pierre Raffarin fait face. La fonction de Premier ministre sous la Ve République ce n'est pas la plus confortable. Tous les Premiers ministres, de gauche ou de droite, qui ont été à Matignon ont bien vécu la difficulté de la tâche. Ce n'est pas toujours le lieu où on se rend le plus populaire parce qu'on gère la mécanique quotidienne de la République, les bonnes et les mauvaises nouvelles. Jean-Pierre Raffarin fait ça dans un esprit de fidélité au président de la République, de fidélité à ce qu'ont été nos thèmes de campagne de 2002, de solidité, parce que c'est un homme de solidité, quelqu'un qui croit à ce qu'il fait sans ambition personnelle pour l'avenir. Et je crois que les Français, le jour où il partira - et je souhaite que ce soit le plus tard possible pour la République et pour le gouvernement - auront un peu de lui l'image que campait tout à l'heure Alain Duhamel, l'image de Raymond Barre, c'est-à-dire d'un homme courageux. Et rappelez-vous que le jour où Raymond Barre a quitté le gouvernement, il était devenu tellement populaire que s'il avait fait une meilleure campagne, ou si ses amis avaient fait une meilleure campagne, il aurait pu être élu président de la République en 1988.
Q - Avec des si... Vous avez écrit, Dominique Bussereau, avec d'autres ministres - c'était le 17 juin dans Le Monde - une tribune. Vous avez écrit : "L'UMP n'a pas pour but unique et immédiat de placer un champion sur orbite élyséenne". C'est plutôt manqué avec Sarkozy à la tête de l'UMP !
R - Écoutez... Nicolas Sarkozy a été très clair...
Q - Ah ça... il est toujours très clair !
R - Il est toujours très clair. Il a indiqué qu'il soutiendrait le meilleur.
Q - En pensant que ce serait lui...
R - Oui mais on peut aussi penser que ce sera Jacques Chirac qui sera de nouveau candidat, ou un autre...
Q -... c'est votre souhait ?
R - Écoutez, bien sûr que c'est mon souhait...
Q - Que Jacques Chirac soit à nouveau candidat...
R - Bien sûr. Mais on verra bien comment les choses se passent d'ici là... Ca va être compliqué... On est dans un système de la Ve République dans lequel il y a : le président, le Premier ministre qui détermine et conduit la politique de la nation, avec le gouvernement autour de lui, et puis la majorité parlementaire. Donc il va falloir faire fonctionner cette espèce de quadrilatère compliqué, et s'il y a un angle qui devient un angle mort, ou un angle qui ne fonctionne pas, c'est tout cet équilibre qui ne fonctionnera pas. Donc Nicolas Sarkozy a une tâche difficile, et nous tous : faire en sorte que ce quadrilatère fonctionne pour, je dirais la bonne route de nos institutions, et pour la bonne route du débat politique qui précèdera les échéances essentielles de 2007 : présidentielle, puis élection législative.
Q - En mai 2002, vous êtes devenu secrétaire d'État aux Transports Dominique Bussereau. Deux ans plus tard, secrétaire d'État au Budget...
R -... Transports et la Mer. Pardonnez-moi, j'y tiens beaucoup...
Q - Aujourd'hui ministre de l'Agriculture et de la pêche. Quelle polyvalence dites donc !
R - Non, vous savez d'abord un homme politique ne doit pas être un spécialiste. On est là pour gérer les choses. Moi ma passion ça a toujours été les transports. Je suis fier d'être fils et petit-fils de cheminots donc j'ai été heureux d'être ministre des Transports auprès de Gilles de Robien. Le Budget, c'est une belle école d'apprentissage. C'est peut-être pour cela d'ailleurs qu'on m'avait mis là. Et puis aujourd'hui, eh bien l'élu d'une circonscription rurale que je suis, d'un département du bord de la mer, la Charente Maritime dont je parlais tout à l'heure, est assez fier d'être ministre de l'Agriculture et de la Pêche. Être ministre de la Terre et de la Mer, c'est être ministre de la pâte humaine. C'est quand même quelque chose qui quelque part rend assez fier, mais surtout plein de devoirs !
Q - Dominique Bussereau... qui sait tout faire en politique... était l'invité d'RTL ce matin.
R - Comme RTL !
(Source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 30 novembre 2004)
Dominique BUSSEREAU : Absolument. Et tout à l'heure, dans une heure à peu près, à Bercy avec Nicolas Sarkozy, Hervé Gaymard et l'ensemble des ministres de Bercy.
Q - Et c'est ainsi que s'achèvera pour vous une période de huit mois que vous avez passée comme secrétaire d'État, au côté de Nicolas Sarkozy. "J'ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui", avez-vous dit récemment - "lui" c'est Nicolas Sarkozy. C'est la langue de bois Dominique Bussereau ?
R - Non. Honnêtement, c'est un ministre de l'Économie et des Finances qui aura marqué son parcours. Entreprenant, actif, hyper entreprenant, hyper actif ! Beaucoup de réformes, beaucoup de choses engagées, grande présence sur le terrain, une grande présence dans les médias, vous l'avez tous bien entendu noté...
Q -... et peu de place pour les copains. On l'a noté aussi. C'est difficile d'exister à côté de lui.
R - Écoutez. Ce n'est pas facile d'exister à côté de lui. Vous savez, moi non plus je n'étais pas un spécialiste des finances publiques, donc il a fallu que j'apprenne le métier. Mais le ministère du Budget c'est une belle tour de contrôle dans l'organisation gouvernementale, j'ai appris beaucoup de choses, j'ai découvert une administration de Bercy de très grande qualité. J'ai vu travailler Nicolas Sarkozy de près. On avait fait des campagnes ensemble, mais je n'avais jamais été auprès de lui. Période enrichissante, et puis période intéressante pour la France : baisse du déficit budgétaire, présentation d'un budget en équilibre pour la troisième année consécutive donc je repars de Bercy avec le sentiment du devoir accompli, auprès d'un ministre qui a marqué son passage. C'est le moins qu'on puisse dire.
Q - Et alors on parle beaucoup des innombrables qualités de Nicolas Sarkozy mais vous l'avez vu de près vous. Un ou deux défauts, qu'est-ce qui vous a marqué chez lui ?
R - Il est impétueux Nicolas Sarkozy ! Il va très vite, très très vite, et parfois quand on va vite, on peut écraser un peu mais il a aussi beaucoup de qualités humaines, dont une qui est celle de venir passer ses vacances dans ma région de Royan au bord de l'Atlantique.
Q - Ah... il a du goût cet homme !
R - Il a du goût et il aime les huîtres de Marennes/Oléron dont vous avez parlé tout à l'heure dans votre journal.
Q - C'est formidable... Est-ce que c'est un secret de polichinelle ou pas ? Est-ce qu'on peut dire que Hervé Gaymard n'était pas le candidat de Jean-Pierre Raffarin. C'était plutôt Philippe Douste-Blazy ?
R - Très franchement, je n'en sais rien parce que sur ce genre de désignation...
Q -... vous voyez... vous le savez Dominique Bussereau ! vous ne le direz pas peut-être...
R - Non non, Ce n'est pas du tout ça. Honnêtement on parlait de plusieurs noms. Philippe Douste-Blazy, qui est un grand ministre de ce gouvernement, qui a fait la réforme de la Sécurité Sociale, avec courage et détermination. On parlait d'un chef d'entreprise brillant, un garçon qui un jour peut-être viendra en politique, en tout cas je le souhaite parce qu'il a beaucoup de talent, c'est Thierry Breton. Et puis il y avait d'autres noms. On parlait aussi de mon collègue Renaud Dutreil. Finalement, le président de la République et le Premier ministre ont tourné dans la marmite et ont fait le choix qui leur apparaissait le meilleur, pour le gouvernement, et meilleur pour le pays et Hervé Gaymard, qui est un ministre de l'Agriculture courageux et compétent, qui est un garçon qui a beaucoup de qualités humaines et de qualités politiques, sera certainement lui aussi un grand ministre de l'Économie et des Finances, avec une bonne équipe, avec Jean-François Copé et quelques autres.
Q - Alain Duhamel l'a dit dans sa chronique, tous les journaux le disent ce matin : Jacques Chirac a choisi des Chiraquiens. C'est toujours la même chose...
R - Mais... vous savez comment ça fonctionne un gouvernement. Un gouvernement doit avoir la confiance, sous la Ve République, du président de la République - qui nomme donc les ministres sur proposition du Premier ministre et du Parlement. Nous avons une majorité qui a été élue en juin 2002, elle est issue de l'élection présidentielle. Donc nous sommes dans une logique où la vie politique de la majorité s'organise autour du président de la République et le fait que le gouvernement soit chiraquien, eh bien ça me parait la moindre des choses !
Q - Ce sera plus facile pour Jean-Pierre Raffarin de diriger le gouvernement sans Nicolas Sarkozy maintenant ?
R - Ce sera différent. Il y avait très clairement dans ce gouvernement précédent, un numéro deux, puisqu'il était d'ailleurs le seul à porter le titre de "ministre d'État". Là, il y aura une équipe plus répartie dans laquelle il n'y a pas un numéro deux clairement désigné par la République, et je pense que le Premier ministre va s'appuyer sur un groupe de ministres pour emmener la machine gouvernementale. Qu'est-ce qu'on a devant nous ? On a la poursuite des réformes. On a un très très gros dossier qui est le dossier de l'Éducation nationale, géré par François Fillon. On a le plan Borloo et sa mise en place. Dans le domaine qui sera le mien, on aura une grande loi d'orientation agricole l'année prochaine. Et puis on a - et c'est l'actualité de ce jour - le référendum. Et ce gouvernement va s'engager avec détermination pour le oui. Et puis j'en profite pour le dire au passage, ça ne me regarde pas les affaires internes du parti socialiste, mais le parti socialiste rendrait un bien grand service à la démocratie française et à l'avenir de notre pays dans l'Europe, en votant pour le oui.
Q - Alors on va le laisser voter. C'est demain soir que le Parti socialiste votera. Jean-Pierre Raffarin toujours... on le dit quelquefois fatigué, déprimé... sa tâche à Matignon l'épuise. Alors vous qui le voyez un peu tous les jours finalement, donnez-nous de ses nouvelles.
R - Écoutez. Il vous en donnera lui-même. Jean-Pierre Raffarin fait face. La fonction de Premier ministre sous la Ve République ce n'est pas la plus confortable. Tous les Premiers ministres, de gauche ou de droite, qui ont été à Matignon ont bien vécu la difficulté de la tâche. Ce n'est pas toujours le lieu où on se rend le plus populaire parce qu'on gère la mécanique quotidienne de la République, les bonnes et les mauvaises nouvelles. Jean-Pierre Raffarin fait ça dans un esprit de fidélité au président de la République, de fidélité à ce qu'ont été nos thèmes de campagne de 2002, de solidité, parce que c'est un homme de solidité, quelqu'un qui croit à ce qu'il fait sans ambition personnelle pour l'avenir. Et je crois que les Français, le jour où il partira - et je souhaite que ce soit le plus tard possible pour la République et pour le gouvernement - auront un peu de lui l'image que campait tout à l'heure Alain Duhamel, l'image de Raymond Barre, c'est-à-dire d'un homme courageux. Et rappelez-vous que le jour où Raymond Barre a quitté le gouvernement, il était devenu tellement populaire que s'il avait fait une meilleure campagne, ou si ses amis avaient fait une meilleure campagne, il aurait pu être élu président de la République en 1988.
Q - Avec des si... Vous avez écrit, Dominique Bussereau, avec d'autres ministres - c'était le 17 juin dans Le Monde - une tribune. Vous avez écrit : "L'UMP n'a pas pour but unique et immédiat de placer un champion sur orbite élyséenne". C'est plutôt manqué avec Sarkozy à la tête de l'UMP !
R - Écoutez... Nicolas Sarkozy a été très clair...
Q - Ah ça... il est toujours très clair !
R - Il est toujours très clair. Il a indiqué qu'il soutiendrait le meilleur.
Q - En pensant que ce serait lui...
R - Oui mais on peut aussi penser que ce sera Jacques Chirac qui sera de nouveau candidat, ou un autre...
Q -... c'est votre souhait ?
R - Écoutez, bien sûr que c'est mon souhait...
Q - Que Jacques Chirac soit à nouveau candidat...
R - Bien sûr. Mais on verra bien comment les choses se passent d'ici là... Ca va être compliqué... On est dans un système de la Ve République dans lequel il y a : le président, le Premier ministre qui détermine et conduit la politique de la nation, avec le gouvernement autour de lui, et puis la majorité parlementaire. Donc il va falloir faire fonctionner cette espèce de quadrilatère compliqué, et s'il y a un angle qui devient un angle mort, ou un angle qui ne fonctionne pas, c'est tout cet équilibre qui ne fonctionnera pas. Donc Nicolas Sarkozy a une tâche difficile, et nous tous : faire en sorte que ce quadrilatère fonctionne pour, je dirais la bonne route de nos institutions, et pour la bonne route du débat politique qui précèdera les échéances essentielles de 2007 : présidentielle, puis élection législative.
Q - En mai 2002, vous êtes devenu secrétaire d'État aux Transports Dominique Bussereau. Deux ans plus tard, secrétaire d'État au Budget...
R -... Transports et la Mer. Pardonnez-moi, j'y tiens beaucoup...
Q - Aujourd'hui ministre de l'Agriculture et de la pêche. Quelle polyvalence dites donc !
R - Non, vous savez d'abord un homme politique ne doit pas être un spécialiste. On est là pour gérer les choses. Moi ma passion ça a toujours été les transports. Je suis fier d'être fils et petit-fils de cheminots donc j'ai été heureux d'être ministre des Transports auprès de Gilles de Robien. Le Budget, c'est une belle école d'apprentissage. C'est peut-être pour cela d'ailleurs qu'on m'avait mis là. Et puis aujourd'hui, eh bien l'élu d'une circonscription rurale que je suis, d'un département du bord de la mer, la Charente Maritime dont je parlais tout à l'heure, est assez fier d'être ministre de l'Agriculture et de la Pêche. Être ministre de la Terre et de la Mer, c'est être ministre de la pâte humaine. C'est quand même quelque chose qui quelque part rend assez fier, mais surtout plein de devoirs !
Q - Dominique Bussereau... qui sait tout faire en politique... était l'invité d'RTL ce matin.
R - Comme RTL !
(Source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 30 novembre 2004)