Texte intégral
Madame, Messieurs les Ministres, chers collègues,
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Monsieur le Directeur général,
Mesdames, Messieurs,
Je tiens à vous exprimer ma grande joie de participer aujourd'hui à ces journées de la coopération internationale et du développement. Je crois en effet que l'action de chacun d'entre vous est indispensable, et qu'elle est amenée à prendre plus de poids dans les années qui viennent.
Et cela d'autant plus que vous prendrez en compte les enjeux qui sont ceux de la Recherche.
Avant tout, faisons d'abord un constat rapide : le système de recherche français est à un moment crucial de son existence. Jamais, il n'a été autant bousculé par l'évolution du monde. Jamais, non plus, il n'a été autant stratégique. D'ailleurs, et je crois que c'est un signe politique fort, le gouvernement l'a placé au coeur de son action politique. Nous sommes en effet entrés dans l'économie de la connaissance. Jamais enfin, le changement n'a été autant souhaité par la communauté scientifique.
Cette trilogie inédite pour la recherche : remise en question, importance capitale, désir de changement des personnels, annonce les plus grandes évolutions pour la recherche française, que nous chercherons à traduire dans la future loi d'orientation et de programmation.
Parallèlement, il faut constater que, dans le monde ouvert d'aujourd'hui, l'alliance que nous forgeons avec les peuples et les nations d'Afrique, d'Asie, d'Europe et d'Amérique, est fondée sur la promotion du droit international et sur le respect de la diversité des cultures. Elle est fondée aussi sur une certaine conception de la coopération internationale où les intérêts de chacun sont préservés.
Sur ce dernier domaine de la coopération, vous tous, ici réunis, en êtes les témoins et les acteurs. Vous en êtes les acteurs, au service de la France, par votre action quotidienne dans les ambassades et dans le réseau des centres culturels, des alliances françaises, des laboratoires français installés à l'étranger.
Et cette action est indispensable : l'avenir de notre diplomatie et la compétitivité de notre pays reposent sur les coopérations que vous mettrez en uvre avec les pays qui vous accueillent.
Ces coopérations dépendent de l'image que nous voulons donner de la France à l'étranger. La question que je me pose, la question que vous devez vous poser à tout instant est la suivante : "Quelle France voulons nous être pour les autres ? ". Pour ma part, comme Ministre délégué à la Recherche, je voudrais vous présenter quelques priorités :
- Il faut, d'abord, une France de la coopération en matière de grands programmes de recherche.
- Il faut une France qui mette en avant ses hommes, ses technologies et l'excellence de ses structures de recherche et d'éducation.
- Il faut une France qui partage et diffuse son savoir avec les autres, notamment avec les pays en développement.
- Il faut, enfin, une France qui préserve les patrimoines scientifiques et culturels des autres pays.
Votre action pour la France doit avancer vers ces objectifs. D'abord parce que la recherche est notre avenir. Ensuite parce que la place que nous avons dans le monde, le projet politique qui nous anime pour la France doit être accompagné de ces mesures concrètes.
Ce que j'espère de vous c'est une véritable diplomatie de l'esprit, ce que d'autres appellent une diplomatie d'influence et de solidarité. Et je crois que, face à l'ensemble de vos homologues, vous êtes bien armés.
Nos atouts pour uvrer dans cette voie sont considérables. Nulle autre nation ne détient à l'étranger cette puissance d'influence sur les esprits et sur les coeurs. L'implantation inégalée de notre réseau d'experts scientifiques et culturels, la présence historique de centres culturels constituent aussi un maillage déterminant. La qualité de votre savoir-faire comme les partenariats que vous avez su nouer depuis longtemps avec les populations locales sont enfin des chances pour mener à bien cette diplomatie.
S'agissant des grands programmes de coopération, l'Europe est la voie royale.
Face aux Etats-Unis mais aussi face à la Chine ou à l'Inde, notre budget de recherche et développement, 33 milliards d'euros, est bien trop réduit - même si nous comptons bien l'augmenter - pour que nous soyons les meilleurs, seuls, dans tous les domaines.
En revanche, comme l'a dit Claudie Haigneré, avec l'Europe nous pouvons atteindre des objectifs plus ambitieux. Mutualisation des moyens, fertilisations croisées par les coopérations internationales, voilà les résultats que je constate des échanges et des partenariats noués avec les pays européens.
Je suis convaincu qu'en plus, pour nos concitoyens, de grands programmes communs sur la santé, sur l'espace ou sur l'environnement permettront de créer ce désir d'Europe. Faut-il encore rappeler l'utilité de cette méthode ? Depuis la déclaration de Robert Schuman en 1950, elle fait autorité : "L'Europe ne se fera pas d'un seul coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes - créant d'abord une solidarité de fait." Et la recherche peut constituer l'une de ces solidarités.
Oui, je crois que la Recherche est une des dimensions qui peut le plus faire adhérer à l'Europe. Oui, une recherche commune, aux résultats tangibles, créera une forte légitimité pour les institutions européennes et pourra mieux faire accepter aux peuples européens l'union des 25 états.
Mais, Mesdames et Messieurs,
Il s'agit aussi de faire preuve de pragmatisme. Il ne faut pas laisser aux autres pays qui sont nos partenaires tout autant que nos compétiteurs prendre les devants en matière de recherche.
La Recherche et l'innovation représentent pour nos économies développées l'ultime rempart qui nous préserve à terme d'une paupérisation généralisée. Sans elles, la mondialisation ne représente qu'une vaste redistribution des cartes à l'échelle internationale.
Dans les mouvements tectoniques qui secouent nos systèmes de recherche et d'innovation, il faut absolument éviter que l'Europe ne devienne une vaste zone de subduction. Les secousses annonciatrices sont pourtant nombreuses. Dans 3 domaines clefs que sont les semi-conducteurs, l'informatique et les biotechnologies, l'Europe ne représente que 6% de la recherche mondiale selon une étude du MIT. La Chine, aujourd'hui en passe de devenir l'usine du monde, réalise déjà actuellement 2 fois plus de dépenses de recherche et développement que la France. A quand la Chine, laboratoire du monde ?
Il s'agit donc aussi, dans la grande tradition qui est la nôtre depuis des centaines d'années, de mener les ambassades les plus audacieuses pour la défense et l'illustration du savoir et de l'excellence française.
Cette défense et cette illustration passent d'abord par l'enseignement du français et par la mise en valeur de notre excellence académique. Elle passe aussi par la promotion des liens et des échanges scientifiques entre la France et les autres pays. Mais sans pour autant céder à l'angélisme.
En effet, lorsque l'on parle de recherche, il faut certes constater que l'échange est une constante du monde des sciences et des lettres depuis le moyen-âge. Mais cette vision d'un cosmopolitisme de la recherche et des sciences, ne doit pas faire oublier aussi que, de tout temps, l'attraction des meilleurs a présidé à la conduite scientifique des Etats.
Quand Léonard de Vinci était invité par François Ier à venir exercer ses talents en France, quand Catherine II prenait les conseils de d'Alembert, quand Jean-Sébastien Bach était invité par le Prince Léopold d'Anhalt à être son maître de chapelle, il y avait chez chacun d'entre ces princes une préoccupation stratégique pour le rayonnement de leur propre pays.
Il est absolument inconcevable de ne pas renouer avec cette politique d'invitation. Et cela d'autant plus que l'économie du futur, est avant tout celle de la matière grise. En matière de recherche, il faut savoir attirer les talents. Comme l'ont bien compris les Etats-Unis, la ressource rare, dans l'environnement international, est avant tout celle des hommes.
De par vos fonctions, vous devez donc tout faire pour sélectionner les meilleurs étudiants et les meilleurs chercheurs et leur donner envie de s'installer durablement en France, et pour les scientifiques français à l'étranger leur donner envie de revenir dans leur pays. Communiquer sur l'excellence française est essentiel. Certains considèrent que ce n'est pas facile ; je crois au contraire : des études presque gratuites, un système de recherche performant, et puis l'art de vivre à la française... sont autant d'atouts en faveur de la France.
Afin de vous faciliter la tâche, je peux vous garantir que la politique du ministère en la matière sera développée : je considère en effet qu'il est urgent d'agir. Nous devons pouvoir proposer aux meilleurs et aux plus jeunes des schémas de carrière, des" packages" pour un départ attractif dans leur vie de chercheur en France.
Par ailleurs, nos grandes entreprises, nos PME-PMI, nos champions nationaux doivent aussi pouvoir compter sur votre action en leur faveur. Votre rôle pour la France est aussi d'être toujours à l'affût des grandes opportunités de partenariats, de recherche et de marchés qui peuvent émerger.
Signaler l'information, informer les pouvoirs publics comme les grandes entreprises est une mission essentielle. Etre à l'avant garde des modifications législatives ou des grands programmes nationaux, telle est aussi votre mission. Vous êtes notre oeil extérieur. L'intelligence économique n'est pas du seul ressort des cellules économiques des ambassades. Elle dépend aussi de votre action et de votre attention. Elle passe aussi par la culture, l'éducation et la science. Elle dépend enfin de votre attention et de la prudence que vous saurez faire partager avec les grandes entreprises et les laboratoires s'agissant des transferts technologiques.
Votre rôle est d'être aussi le contact de tous les jours avec vos homologues, dans les ambassades, dans les ministères, avec les décideurs économiques, culturels, administratifs de tous les pays. Vous apportez des éléments de fluidité et de cohésion.
Vous seuls pouvez construire, au-delà des clivages politiques, un partenariat durable notamment pour les grandes coopérations internationales. Que ce soit d'ailleurs des coopérations uniquement scientifiques ou des coopérations qui se doublent d'intérêts industriels. Vous avez un rôle de première importance à jouer pour la promotion des relations bilatérales et lors des négociations multilatérales, comme par exemple ITER, le plus grand projet scientifique européen du début du millénaire. Soutenir l'action de la France, faire entendre la position française en Europe, faire entendre la position européenne dans le monde, faire preuve de compréhension mais aussi de détermination, voilà les ingrédients qui peuvent donner de l'ampleur à la position française.
Enfin, vous êtes aussi l'image de la France à l'étranger. Vos qualités doivent le témoigner et être le reflet de la générosité française. Ouverture, disponibilité, rigueur, honnêteté intellectuelle permettront de porter haut l'excellence scientifique française.
Je crois, plus que jamais, en une politique de recherche française tournée, ouverte sur l'international. Les grandes impulsions, que nous allons mettre en uvre pour la recherche française, s'appuieront, je peux vous l'assurer aujourd'hui, sur tous les talents que vous réunissez.
Mesdames et Messieurs, je vous remercie.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 21 juillet 2004)
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Monsieur le Directeur général,
Mesdames, Messieurs,
Je tiens à vous exprimer ma grande joie de participer aujourd'hui à ces journées de la coopération internationale et du développement. Je crois en effet que l'action de chacun d'entre vous est indispensable, et qu'elle est amenée à prendre plus de poids dans les années qui viennent.
Et cela d'autant plus que vous prendrez en compte les enjeux qui sont ceux de la Recherche.
Avant tout, faisons d'abord un constat rapide : le système de recherche français est à un moment crucial de son existence. Jamais, il n'a été autant bousculé par l'évolution du monde. Jamais, non plus, il n'a été autant stratégique. D'ailleurs, et je crois que c'est un signe politique fort, le gouvernement l'a placé au coeur de son action politique. Nous sommes en effet entrés dans l'économie de la connaissance. Jamais enfin, le changement n'a été autant souhaité par la communauté scientifique.
Cette trilogie inédite pour la recherche : remise en question, importance capitale, désir de changement des personnels, annonce les plus grandes évolutions pour la recherche française, que nous chercherons à traduire dans la future loi d'orientation et de programmation.
Parallèlement, il faut constater que, dans le monde ouvert d'aujourd'hui, l'alliance que nous forgeons avec les peuples et les nations d'Afrique, d'Asie, d'Europe et d'Amérique, est fondée sur la promotion du droit international et sur le respect de la diversité des cultures. Elle est fondée aussi sur une certaine conception de la coopération internationale où les intérêts de chacun sont préservés.
Sur ce dernier domaine de la coopération, vous tous, ici réunis, en êtes les témoins et les acteurs. Vous en êtes les acteurs, au service de la France, par votre action quotidienne dans les ambassades et dans le réseau des centres culturels, des alliances françaises, des laboratoires français installés à l'étranger.
Et cette action est indispensable : l'avenir de notre diplomatie et la compétitivité de notre pays reposent sur les coopérations que vous mettrez en uvre avec les pays qui vous accueillent.
Ces coopérations dépendent de l'image que nous voulons donner de la France à l'étranger. La question que je me pose, la question que vous devez vous poser à tout instant est la suivante : "Quelle France voulons nous être pour les autres ? ". Pour ma part, comme Ministre délégué à la Recherche, je voudrais vous présenter quelques priorités :
- Il faut, d'abord, une France de la coopération en matière de grands programmes de recherche.
- Il faut une France qui mette en avant ses hommes, ses technologies et l'excellence de ses structures de recherche et d'éducation.
- Il faut une France qui partage et diffuse son savoir avec les autres, notamment avec les pays en développement.
- Il faut, enfin, une France qui préserve les patrimoines scientifiques et culturels des autres pays.
Votre action pour la France doit avancer vers ces objectifs. D'abord parce que la recherche est notre avenir. Ensuite parce que la place que nous avons dans le monde, le projet politique qui nous anime pour la France doit être accompagné de ces mesures concrètes.
Ce que j'espère de vous c'est une véritable diplomatie de l'esprit, ce que d'autres appellent une diplomatie d'influence et de solidarité. Et je crois que, face à l'ensemble de vos homologues, vous êtes bien armés.
Nos atouts pour uvrer dans cette voie sont considérables. Nulle autre nation ne détient à l'étranger cette puissance d'influence sur les esprits et sur les coeurs. L'implantation inégalée de notre réseau d'experts scientifiques et culturels, la présence historique de centres culturels constituent aussi un maillage déterminant. La qualité de votre savoir-faire comme les partenariats que vous avez su nouer depuis longtemps avec les populations locales sont enfin des chances pour mener à bien cette diplomatie.
S'agissant des grands programmes de coopération, l'Europe est la voie royale.
Face aux Etats-Unis mais aussi face à la Chine ou à l'Inde, notre budget de recherche et développement, 33 milliards d'euros, est bien trop réduit - même si nous comptons bien l'augmenter - pour que nous soyons les meilleurs, seuls, dans tous les domaines.
En revanche, comme l'a dit Claudie Haigneré, avec l'Europe nous pouvons atteindre des objectifs plus ambitieux. Mutualisation des moyens, fertilisations croisées par les coopérations internationales, voilà les résultats que je constate des échanges et des partenariats noués avec les pays européens.
Je suis convaincu qu'en plus, pour nos concitoyens, de grands programmes communs sur la santé, sur l'espace ou sur l'environnement permettront de créer ce désir d'Europe. Faut-il encore rappeler l'utilité de cette méthode ? Depuis la déclaration de Robert Schuman en 1950, elle fait autorité : "L'Europe ne se fera pas d'un seul coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes - créant d'abord une solidarité de fait." Et la recherche peut constituer l'une de ces solidarités.
Oui, je crois que la Recherche est une des dimensions qui peut le plus faire adhérer à l'Europe. Oui, une recherche commune, aux résultats tangibles, créera une forte légitimité pour les institutions européennes et pourra mieux faire accepter aux peuples européens l'union des 25 états.
Mais, Mesdames et Messieurs,
Il s'agit aussi de faire preuve de pragmatisme. Il ne faut pas laisser aux autres pays qui sont nos partenaires tout autant que nos compétiteurs prendre les devants en matière de recherche.
La Recherche et l'innovation représentent pour nos économies développées l'ultime rempart qui nous préserve à terme d'une paupérisation généralisée. Sans elles, la mondialisation ne représente qu'une vaste redistribution des cartes à l'échelle internationale.
Dans les mouvements tectoniques qui secouent nos systèmes de recherche et d'innovation, il faut absolument éviter que l'Europe ne devienne une vaste zone de subduction. Les secousses annonciatrices sont pourtant nombreuses. Dans 3 domaines clefs que sont les semi-conducteurs, l'informatique et les biotechnologies, l'Europe ne représente que 6% de la recherche mondiale selon une étude du MIT. La Chine, aujourd'hui en passe de devenir l'usine du monde, réalise déjà actuellement 2 fois plus de dépenses de recherche et développement que la France. A quand la Chine, laboratoire du monde ?
Il s'agit donc aussi, dans la grande tradition qui est la nôtre depuis des centaines d'années, de mener les ambassades les plus audacieuses pour la défense et l'illustration du savoir et de l'excellence française.
Cette défense et cette illustration passent d'abord par l'enseignement du français et par la mise en valeur de notre excellence académique. Elle passe aussi par la promotion des liens et des échanges scientifiques entre la France et les autres pays. Mais sans pour autant céder à l'angélisme.
En effet, lorsque l'on parle de recherche, il faut certes constater que l'échange est une constante du monde des sciences et des lettres depuis le moyen-âge. Mais cette vision d'un cosmopolitisme de la recherche et des sciences, ne doit pas faire oublier aussi que, de tout temps, l'attraction des meilleurs a présidé à la conduite scientifique des Etats.
Quand Léonard de Vinci était invité par François Ier à venir exercer ses talents en France, quand Catherine II prenait les conseils de d'Alembert, quand Jean-Sébastien Bach était invité par le Prince Léopold d'Anhalt à être son maître de chapelle, il y avait chez chacun d'entre ces princes une préoccupation stratégique pour le rayonnement de leur propre pays.
Il est absolument inconcevable de ne pas renouer avec cette politique d'invitation. Et cela d'autant plus que l'économie du futur, est avant tout celle de la matière grise. En matière de recherche, il faut savoir attirer les talents. Comme l'ont bien compris les Etats-Unis, la ressource rare, dans l'environnement international, est avant tout celle des hommes.
De par vos fonctions, vous devez donc tout faire pour sélectionner les meilleurs étudiants et les meilleurs chercheurs et leur donner envie de s'installer durablement en France, et pour les scientifiques français à l'étranger leur donner envie de revenir dans leur pays. Communiquer sur l'excellence française est essentiel. Certains considèrent que ce n'est pas facile ; je crois au contraire : des études presque gratuites, un système de recherche performant, et puis l'art de vivre à la française... sont autant d'atouts en faveur de la France.
Afin de vous faciliter la tâche, je peux vous garantir que la politique du ministère en la matière sera développée : je considère en effet qu'il est urgent d'agir. Nous devons pouvoir proposer aux meilleurs et aux plus jeunes des schémas de carrière, des" packages" pour un départ attractif dans leur vie de chercheur en France.
Par ailleurs, nos grandes entreprises, nos PME-PMI, nos champions nationaux doivent aussi pouvoir compter sur votre action en leur faveur. Votre rôle pour la France est aussi d'être toujours à l'affût des grandes opportunités de partenariats, de recherche et de marchés qui peuvent émerger.
Signaler l'information, informer les pouvoirs publics comme les grandes entreprises est une mission essentielle. Etre à l'avant garde des modifications législatives ou des grands programmes nationaux, telle est aussi votre mission. Vous êtes notre oeil extérieur. L'intelligence économique n'est pas du seul ressort des cellules économiques des ambassades. Elle dépend aussi de votre action et de votre attention. Elle passe aussi par la culture, l'éducation et la science. Elle dépend enfin de votre attention et de la prudence que vous saurez faire partager avec les grandes entreprises et les laboratoires s'agissant des transferts technologiques.
Votre rôle est d'être aussi le contact de tous les jours avec vos homologues, dans les ambassades, dans les ministères, avec les décideurs économiques, culturels, administratifs de tous les pays. Vous apportez des éléments de fluidité et de cohésion.
Vous seuls pouvez construire, au-delà des clivages politiques, un partenariat durable notamment pour les grandes coopérations internationales. Que ce soit d'ailleurs des coopérations uniquement scientifiques ou des coopérations qui se doublent d'intérêts industriels. Vous avez un rôle de première importance à jouer pour la promotion des relations bilatérales et lors des négociations multilatérales, comme par exemple ITER, le plus grand projet scientifique européen du début du millénaire. Soutenir l'action de la France, faire entendre la position française en Europe, faire entendre la position européenne dans le monde, faire preuve de compréhension mais aussi de détermination, voilà les ingrédients qui peuvent donner de l'ampleur à la position française.
Enfin, vous êtes aussi l'image de la France à l'étranger. Vos qualités doivent le témoigner et être le reflet de la générosité française. Ouverture, disponibilité, rigueur, honnêteté intellectuelle permettront de porter haut l'excellence scientifique française.
Je crois, plus que jamais, en une politique de recherche française tournée, ouverte sur l'international. Les grandes impulsions, que nous allons mettre en uvre pour la recherche française, s'appuieront, je peux vous l'assurer aujourd'hui, sur tous les talents que vous réunissez.
Mesdames et Messieurs, je vous remercie.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 21 juillet 2004)