Texte intégral
Izvestia : Quel est l'objectif de votre visite en Russie ?
Michèle Alliot-Marie : Nous examinerons la situation internationale et les perspectives de coopération bilatérale. En tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, nos pays portent une grande responsabilité dans la stabilité du monde. C'est la raison pour laquelle il est important pour nous de développer notre dialogue sur les questions stratégiques.
Q. La Russie, la France et l'Allemagne ont vivement critiqué les actions des Etats-Unis en Irak, ce qui a permis aux politologues de parler de " l'axe Paris-Berlin-Moscou". S'agissait-il d'une alliance tactique ou bien de la formation d'une " Union à trois " ?
R. La résolution des conflits dans le monde doit se fonder sur une légalité et une légitimité internationales et ce, dans un cadre multilatéral. Lors de la crise irakienne, la France, l'Allemagne et la Russie ont travaillé en étroite coordination sur la base de ces principes. Au-delà de notre approche commune d'aborder le conflit irakien, la Russie et la France ont des points de vue convergents sur d'autres questions internationales, comme, par exemple, le conflit israélo-palestinien. Cela concerne également la prolifération des armes nucléaires ou la nécessité de spécifier le statut futur du Kosovo dans l'intérêt de ses habitants.
Q. Les forces armées russes et françaises coopèrent étroitement (escales de sous-marins nucléaires dans les ports, exercices militaires conjoints, etc.), ce qui distingue la France des autres pays européens. Comment cela s'explique-t-il ?
R. Il existe entre la France et la Russie des contacts réguliers aussi bien au niveau des ministres de la Défense qu'à celui des chefs d'état-major des armées. Á l'issue des exercices conjoints auxquels ont pris part nos sous-marins en mer de Barents au cours de l'été 2003, une nouvelle rencontre s'est déroulée en Atlantique en 2004, à laquelle ont participé le sous-marin nucléaire russe Vepr et un bâtiment de surface. Au total, en 2004, nous avons mené pas moins de 24 actions communes.
Q. En qualité de ministre de la Défense, vous vous prononcez résolument pour le renforcement de la composante militaire de l'Union européenne. Pourquoi ?
R. Si l'Europe veut devenir une véritable puissance politique et un pôle régional, capable de contribuer à la sécurité, à la stabilité du monde dans un contexte multipolaire, alors la coopération dans le domaine militaire doit être élargie de manière urgente. Le temps l'exige.
La France souhaite fermement la création d'un partenariat stratégique entre la Russie et l'UE. Il nous faut garantir le développement économique et la sécurité de notre continent. La lutte contre le terrorisme est l'un des principaux dossiers de notre coopération. La France soutient la position active de la Russie dans cette lutte.
Q. Vous êtes la première femme devenue ministre de la Défense en France. Quelles qualités faut-il posséder pour diriger une instance militaire ?
R. J'ai toujours pensé que le monde militaire est profondément humain, que le professionnalisme, la compétence, le sens du service, le courage, la responsabilité, le respect, l'éthique et l'ouverture y sont appréciés. Un homme, tout comme une femme, peut être doté de ces qualités.
(Source http://www.défense.gouv.fr, le 25 janvier 2005)
Michèle Alliot-Marie : Nous examinerons la situation internationale et les perspectives de coopération bilatérale. En tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, nos pays portent une grande responsabilité dans la stabilité du monde. C'est la raison pour laquelle il est important pour nous de développer notre dialogue sur les questions stratégiques.
Q. La Russie, la France et l'Allemagne ont vivement critiqué les actions des Etats-Unis en Irak, ce qui a permis aux politologues de parler de " l'axe Paris-Berlin-Moscou". S'agissait-il d'une alliance tactique ou bien de la formation d'une " Union à trois " ?
R. La résolution des conflits dans le monde doit se fonder sur une légalité et une légitimité internationales et ce, dans un cadre multilatéral. Lors de la crise irakienne, la France, l'Allemagne et la Russie ont travaillé en étroite coordination sur la base de ces principes. Au-delà de notre approche commune d'aborder le conflit irakien, la Russie et la France ont des points de vue convergents sur d'autres questions internationales, comme, par exemple, le conflit israélo-palestinien. Cela concerne également la prolifération des armes nucléaires ou la nécessité de spécifier le statut futur du Kosovo dans l'intérêt de ses habitants.
Q. Les forces armées russes et françaises coopèrent étroitement (escales de sous-marins nucléaires dans les ports, exercices militaires conjoints, etc.), ce qui distingue la France des autres pays européens. Comment cela s'explique-t-il ?
R. Il existe entre la France et la Russie des contacts réguliers aussi bien au niveau des ministres de la Défense qu'à celui des chefs d'état-major des armées. Á l'issue des exercices conjoints auxquels ont pris part nos sous-marins en mer de Barents au cours de l'été 2003, une nouvelle rencontre s'est déroulée en Atlantique en 2004, à laquelle ont participé le sous-marin nucléaire russe Vepr et un bâtiment de surface. Au total, en 2004, nous avons mené pas moins de 24 actions communes.
Q. En qualité de ministre de la Défense, vous vous prononcez résolument pour le renforcement de la composante militaire de l'Union européenne. Pourquoi ?
R. Si l'Europe veut devenir une véritable puissance politique et un pôle régional, capable de contribuer à la sécurité, à la stabilité du monde dans un contexte multipolaire, alors la coopération dans le domaine militaire doit être élargie de manière urgente. Le temps l'exige.
La France souhaite fermement la création d'un partenariat stratégique entre la Russie et l'UE. Il nous faut garantir le développement économique et la sécurité de notre continent. La lutte contre le terrorisme est l'un des principaux dossiers de notre coopération. La France soutient la position active de la Russie dans cette lutte.
Q. Vous êtes la première femme devenue ministre de la Défense en France. Quelles qualités faut-il posséder pour diriger une instance militaire ?
R. J'ai toujours pensé que le monde militaire est profondément humain, que le professionnalisme, la compétence, le sens du service, le courage, la responsabilité, le respect, l'éthique et l'ouverture y sont appréciés. Un homme, tout comme une femme, peut être doté de ces qualités.
(Source http://www.défense.gouv.fr, le 25 janvier 2005)