Interviews de M. Hamlaoui Mekachera, ministre délégué aux anciens combattants, à France-Inter le 11 et RTL le 12 août 2004, sur le débarquement allié en Provence en 1944, l'importance des soldats d'outre-mer dans les forces françaises présentes à ce débarquement et la venue du président algérien à l'occasion de cette commémoration.

Prononcé le

Circonstance : 60ème anniversaire du débarquement allié en Provence le 15 août 2004

Média : Emission L'Invité de RTL - France Inter - RTL

Texte intégral

Interview à France-Inter le 11 août :
Q- Les cérémonies commémorant le Débarquement en Normandie étaient placées sous le signe de la réconciliation. Celles du Débarquement en Provence, le 15 août, ont l'air plus compliqué, avec des absences remarquées ; celle du président ivoirien L. Gbagbo par exemple, du vice-président américain D. Cheney ou du Premier ministre britannique T. Blair. Et des présences contestées, comme celle du Président algérien Bouteflika. Pourquoi ces réticences.
R- "Ce ne sont pas des réticences. Il y a, d'abord, les opportunités. Pour certains pays africains, notamment, cette journée coïncide avec la fête nationale de leur pays. Il est tout à fait normal qu'il restent présents à la fête nationale de leur pays. S'agissant de l'Américain et des Anglais, personne n'ignore que, au plus haut niveau, la reine d'Angleterre, le Président Bush ont été en Normandie et c'est le même combat, celui de la libération de la France et de l'Europe. Et par conséquent, il est tout à fait normal que l'on puisse avoir des représentants de ces pays. Je vous fais remarquer qu'aucun pays n'a refusé l'invitation du président de la République, aucun pays ! Tous les pays sont représentés, à des niveaux différents, certes, mais c'est toujours comme cela, suivant les disponibilités, suivant un certain nombre de règles. Il y a des monarques, il y a des chefs d'Etat et de gouvernement qui seront présents, au nombre de 16 ; il y aura des représentants au niveau gouvernemental. Et aucun refus, aucune déclinaison de cette invitation n'a eu lieu jusqu'à présent."
Q- Pour ce qui concerne la présence le président Bouteflika, ce sont les députés de la majorité qui protestent au nom du sort réservé aux harkis actuellement et pas au lendemain de la guerre d'Algérie. On se souvient de l'expression de "collaborateurs" employée à leur encontre par Bouteflika. Le problème de leur autorisation de séjour sur le sol algérien n'est pas réglé. Vous devez être sensible à cela,
personnellement ?
R - "Mais bien sûr que je suis sensible à tout cela, mais je suis également logique avec moi-même. Nous ne pouvons pas tout mélanger ; il faut mettre un peu d'ordre dans nos explications. Il y a deux événements majeurs, importants : il y a la guerre d'Algérie, et avec tout ce que cela comporte, avec évidemment sa souffrance, sa spécificité. Beaucoup de choses sont en train de se régler au niveau des harkis. Vous n'ignorez pas que - personne n'en parle - il y a un projet de loi qui est actuellement en discussion au Parlement, et qui, évidemment, tente de régler un certain nombre de problèmes puisque ce sont des problèmes, en effet, franco-français, s'agissant de ce projet de loi. Et puis, à côté de cela, il y a un événement majeur, qui est celui du Débarquement du 15 et du 16 août en Provence. Nous ne pouvons pas mettre de côté simplement le fait d'avoir des choses en cours avec tel pays ou tel autre (sic), alors que nous sommes en train de commémorer un anniversaire extrêmement important et qui implique toute la France. Nous devons recevoir avec dignité - je l'ai déjà dit - ceux qui, un jour, se sont lancés sur les plages pour libérer notre pays."
Q- Espérez-vous un geste, fut-il symbolique ?
R - "Je vais vous dire, très franchement : d'abord, j'ignore ce que notre Président va prononcer comme discours, et je ne doute pas que ce sera un discours qui prendra en compte beaucoup de choses. Maintenant, s'agissant du Président algérien, c'est notre hôte, et nous devons le recevoir avec dignité, comme nous recevrons les 16 autres chefs d'Etat et de gouvernement. La France est un grand pays, la France a une diplomatie, la France a des raisons de pouvoir appliquer la politique qu'elle est en train de faire : c'est une politique de main tendue multidirectionnelle ; Il n'y a pas qu'en l'Algérie, il y a d'autres pays également. Et nous devons aider le Gouvernement à parfaire ces relations diplomatiques plutôt que de l'handicaper."
Q- Pour ce qui concerne, j'y reviens, le terme de "collaborateurs", les députés protestataires souhaitent qu'il y ait des excuses, ou en tout cas, quelque chose de fait pour corriger cette impression déplorable.
R - "Les députés ont tout à fait le droit de demander, de parler, ce sont des députés, ce sont des parlementaires. C'est leur droit de s'exprimer comme ils le font. Nous sommes dans un pays de liberté, si bien qu'ils peuvent s'exprimer autant qu'ils le voudront. Mais la diplomatie française doit être également de telle sorte à satisfaire notre pays dans sa dimension diplomatique et relations extérieures. C'est ce que nous essayons de faire. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problème - les harkis ou les rapatriés, etc. Et nous sommes en train de faire tout cela. Mais c'est un autre volet. Ce n'est ni le moment ni le lieu. S'agissant de la guerre 1939-1945 et de la guerre d'Algérie, ce ne sont ni les mêmes causes ni les mêmes auteurs."
Q- Un peu d'histoire : les commémorations servent, aussi, à instruire les jeunes générations et c'est vrai que l'on a peu popularisé cet autre Débarquement. Les oeuvres de fiction s'y sont peu intéressées. Combien de soldats venus d'ailleurs, par exemple du Maghreb, des pieds-noirs ou musulmans, d'Afrique Noire, voire d'Asie, je crois ?
R - "Sur les 450 000 soldats du Débarquement de Provence, il y avait beaucoup d'Anglo-saxons, il y avait 259 000 soldats sous le drapeau français. Il y avait disons 100 000 Maghrébins - Algériens, Tunisiens, Marocains -, la plupart étaient des Algériens. Il y avait également, la 4ème Division marocaine de montagne, il y avait également, la 3ème DIA - 3ème division d'infanterie algérienne - sous les ordres du général de Monsabert. Mais il y avait également des Africains de l'Afrique noire : 15 000 Africains d'Afrique noire, qui étaient sur ces plages, dont la 9ème DIV, pour ne citer qu'elle. Il y avait trois grandes unités sur sept venant du Maghreb et de l'Afrique noire."
Q- Une petite précision : quand on parle des Africains, on pense aux "tirailleurs sénégalais" ; ils n'étaient pas que sénégalais d'ailleurs...
R - "Ils n'étaient pas que sénégalais ; c'est une appellation des unités. Il y avait des Ivoiriens, des Congolais... Il y avait toute l'Afrique noire, et notamment l'Afrique subsaharienne était présente dans les régiments sénégalais."
Q- Quel est a été le rôle de ces troupes avant, pendant et après le Débarquement en Provence ?
R - "Leur rôle a été essentiel, puisque c'est eux qui ont débarqué sur les plages de Provence. Il y a, par exemple, à Cavalaire, le débarquement de la 9ème DIV ; la 3ème DIA a débarqué en partie sur Cavalaire et sur Sainte-Maxime. Il y a un certain nombre d'unités qui se sont jetées sur ces plages pratiquement - c'est le mot - pour libérer, adossées aux unités US. Car il faut rappeler qu'il y avait tout de même des divisions américaines qui étaient là, notamment celles du colonel Walter, celles de l'amiral Western (phon.). Il y avait la première "Spécial service US", il y avait un certain nombre d'unités, l'ensemble [étant] sous les ordres du général de Tassigny, sous les ordres du général américain Pack (phon.), ont fait l'essentiel, et beaucoup, beaucoup sont, hélas !, restés sur le terrain.
Q- Comment a-t-on remercié, comment remercie-t-on, aujourd'hui, les familles de ces soldats d'Afrique et d'ailleurs ?
R - "Il y a deux manières : la première, c'est celle de la commémoration que nous sommes en train de faire, avec, évidemment, des décorations, par le premier Ordre national de notre pays. Mais également, il y a tout un dispositif qui est en train de s'exécuter actuellement, que l'on a appelé dans le jargon administratif "la décristallisation des pensions et des retraites". A la date de l'indépendance de chacun de ces pays, on a gelé les pensions et les retraites. Dorénavant - c'est déjà exécuté, c'est déjà fait -, il y a une décristallisation de ces pensions et de ces retraites, des pensions d'invalidité, de retraite, la retraite du combattant, avec des reversions sur les veuves, au besoin, pour ceux qui, hélas ! sont décédés. Il y a également un dispositif pour connaître des aggravations s'agissant des invalidités que certains ont fait valoir ou qu'ils devraient faire valoir ; il y a également un rappel de quatre années de pensions revalorisées. Il y a tout un dispositif qui est en train de se mettre en place actuellement, et je dirais même qui est déjà en place. Les intéressés ont déjà perçu réellement leurs pensions et leurs retraites revalorisées."
Q- Une dernière chose : la semaine dernière, des tombes de combattants algériens ont été profanées en Alsace, avant-hier, c'est un cimetière juif à Lyon. Faut-il faire garder les cimetières par des forces de l'ordre maintenant ?
R - "Pas du tout, mais nous devons être extrêmement vigilants. Nous devons employer tous les moyens que la modernité met à notre disposition. Nous devons avoir des actions d'investigation et de recherche pour que l'on puisse appréhender ceux qui se sont rendus coupables de ces méfaits et les sanctionner avec toute la sévérité... Hier, il y avait le ministre de la Justice, à Lyon, qui disait à peu près la même chose : appliquer la loi dans toute sa sévérité. Personnellement, j'ai reçu des instructions précises du Premier ministre pour que tout soit fait, pour que l'on puisse arrêter ces déviations qui ne font pas honneur à notre pays. Et nous devons respecter l'autre, dans toute sa dimension, qu'elle soit cultuelle, qu'elle soit culturelle, ethnique. C'est ce que le Gouvernement s'attache à faire. Et nous ferons de plus en plus attention pour que ceci puisse s'arrêter car cela ne fait honneur à personne."
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 16 août 2004)
Interview à RTL le 12 août :
Q- Les cérémonies du 60ème anniversaire du Débarquement de Provence vont se dérouler ce dimanche, qu'est-ce qui, à vos yeux, mérite particulièrement de mettre en valeur cette commémoration ?
R- "Ce qui mérite d'être mis en valeur, ce sont les acteurs eux mêmes, ceux qui étaient sur ces plages un certain 15 août 1944. Ces deux cent et quelques mille combattants, venus de divers horizons, notamment d'Afrique, notamment Afrique sub-saharienne, du Maghreb, et qui sont venus délivrer la France à partir d'une capitale provisoire, d'une capitale du moment, puisque la capitale, Paris, était empêchée - pour être modéré dans mes expressions -, et Alger était la capitale de la France."
Q-C'est une opération militaire où des soldats français, qu'ils soient de métropole, ou de ce qu'on appelait à l'époque "l'empire français", ont été en première ligne, et les alliés américains et anglais ont eu un rôle moindre qu'en Normandie ?
R - "Non. Je crois qu'ils ont eu un rôle qui était le leur. Ils ont débarqué ; la division américaine a débarqué à Sainte-Maxime, en même temps que les troupes françaises à Cavalaire, etc, ils ont fait leur travail. Il y a un travail de parachutage également extraordinaire. C'était tout un ensemble, c'était une symbiose de tout ce qu'on pouvait trouver comme forces, pour chasser l'occupant, comme vous le savez.
Q-Les Américains, dimanche, ne seront représentés que par un diplomate en poste à Paris...
R - "Oui, mais il faut se rappeler qu'il y a quelques semaines, c'était le Président des Etats-Unis. C'est le même combat, c'est la même délivrance, c'est la même liberté qu'on voulait acquérir ou réacquérir."
Q-Les Britanniques, eux, ont envoyé leur ministre des Anciens combattants. Vous devez trouver ça...
R - "Je trouve cela normal ; la reine était en Normandie. Il y a une continuité. Je peux me permettre de dire que tous les pays qui ont été invités ont répondu présent. Et ça, c'est très important.
Q-A différents niveaux, bien sûr ?
R - "A différents niveaux, mais tout le monde. Il n'y a aucun refus. Et tout le monde assiste et participe à cette commémoration très importante."
Q-Vous estimez qu'il est bon de rappeler que les pays d'Afrique noire et du Maghreb ont eu un lien très fort avec la France, et d'ailleurs réciproquement ?
R - "Pour le moins, tous les pays d'Afrique, du Maghreb qui seront représentés et qui ont été dans l'empire français, sont évidemment là pour dire que la France était également ailleurs. Et c'est ce "ailleurs" qui est venu délivrer la France occupée."
Q-Cela a un coté nostalgie, nostalgie de l'empire ?
R - "Pourquoi pas, si cela peut nous faire du bien, pourquoi pas ? En tout les cas, il y a la construction d'une amitié entre la France et ces pays. Et ça, ce n'est pas à brader."
Q-Vous savez que dans ces cérémonies d'anniversaire de ce Débarquement, la présence du président algérien Bouteflika provoque des remous : une soixantaine de députés ont protesté, disent que le gouvernement algérien méprise les harkis, et voient dans la venue de ce Président, une insulte aux Algériens morts pour la France. Quelle est votre réponse directe à cette...
R - "Chaque chose à sa place. Il y a cet évènement, cette page d'histoire très importante écrite ensemble avec certains pays d'Afrique et du Maghreb avec la France, ce 15 août ou ce 16 août 1944. Et puis, il y a des évènements postérieurs à cette date et qui sont importants aussi. Mais ce n'est ni le lieu ni le moment, ni les mêmes acteurs, ni les mêmes causes."
Q-C'est à dire qu'il n'y a pas de rapports, selon vous, entre des Algériens qui servaient dans l'armée française en 1944, et ceux qui servaient pendant la guerre d'Algérie ?
R - "Non..."

Q-Ce ne sont pas les mêmes, ou leurs fils ?
R - "Il y a une filiation. Mais ce ne sont pas les mêmes acteurs, ce n'est pas les mêmes causes, au niveau évènementiel, ce n'est pas la même chose du tout. On ne peut pas confondre la guerre d'Algérie - soyons francs - avec évidemment la guerre 39-45, ce serait absurde !"
Q-La démarche de ces parlementaires est parfaitement déplacée, à votre avis ?
R - "Les parlementaires ont le droit de parler, de dire ce qu'ils ont à dire ; nous sommes dans un pays de liberté. Permettez-moi de dire que sur ce point-là, je vois les choses autrement, je les vois stratégiquement autrement. Même s'il y a des problèmes qui sont à régler, on peut les régler avec l'Algérie en construisant une page d'amitié plutôt qu'une page conflictuelle."
Q-C'est-à-dire qu'il faut tourner la page avec l'Algérie ? C'est un petit peu le sens d'un message envoyé à ces parlementaires par M. Barnier, le ministre des Affaires étrangères. Mais pour tourner la page, cela ne peut pas être de façon unilatérale. Il faut que l'Algérie évolue. Vous attendez un geste ?
R - "On attend toujours un geste. Je pense que la paix, l'amitié entre nous ne peut se construire qu'à deux. On ne peux pas être tout seul. Et c'est le sens. Et je crois que les algériens le comprennent aussi. Il y a un évènement actuellement : c'est celui de l'amitié franco-algérienne qui est en train de prendre une dimension que l'on ne voudrait pas que ce soit gâché par des effets marginaux."
Q-Il faudra aborder avec l'Algérie ces sujets douloureux si on veut aller dans le sens de cette amitié.
R - "Absolument. Quand on est entre amis, on peut aborder tous les sujets."
Q-Un mot sur la profanation de cimetières qui concerne notamment des tombes de soldats, musulmans ou juifs. Vous avez condamné ces actes avec fermeté, avec solennité. Mais les enquêtes progressent peu...
R - "Elles progressent. Simplement, on ne met pas sur la place publique tout ce que l'on sait ou alors, à ce moment là, on n'aurait aucun résultat. Nous essayons de faire la police, l'Intérieur autant que la Justice, le ministère des Anciens combattants ; moi, personnellement, j'ai reçu des instructions du Premier ministre pour que l'on puisse impliquer tous les ministres concernés sur cet évènement, et afin d'appréhender ceux qui s'amusent à un jeu dangereux, qui ont souillé certaines tombes, que ce soit musulmanes ou juives, en tout les cas des anciens combattants, envers qui on ne doit avoir que du respect."
Q-A. Zeller, le président du Conseil régional d'Alsace, a proposé une récompense en argent, de la région, à quiconque permettrait de faire avancer l'enquête : c'est une bonne démarche à votre avis ?
R - "C'est à voir. Toutes les démarches sont bonnes à partir du moment où elles ont des résultats. Ce qui est très important, c'est que nos services de police, nos services de renseignements puisent travailler."
Q-Vous ne suggérez pas que l'Etat fasse la même chose que la région Alsace : propose de l'argent ? Il pourrait s'appuyer sur une loi votée cette année...
R - "C'est à voir, c'est à voir. Je ne peux pas vous dire, je n'ai pas assez d'éléments pour pouvoir vous répondre s'il faut prendre cette méthode, ou s'il faut en choisir d'autres."
Q-Pour revenir sur les commémorations : 60 ans après la libération de l'Europe, elles ne vont pas manquer dans les mois qui viennent.
R - "Oui. Il y a exactement sur mon bureau 845 cérémonies. Je n'irai pas aux 845, vous pensez bien. Mais il y a en France du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2004, 845 cérémonies. Le lieu, les modalités, ceux qui président, etc... Il y a quelques dizaines ou j'irai personnellement, où je vais personnellement, ou des ministres iront. Et puis, il y en a d'autres : ce sont les préfets, ce sont les présidents de conseils généraux et régionaux, ce sont les maires ; c'est la France tout entière qui commémore."
Q-Pour terminer sur un sujet politique, il y a une bataille en cours actuellement qui est celle de la présidence de l'UMP ; vous pensez que N. Sarkozy va gagner ?
R - "Actuellement, on est en train de souligner que, finalement ce sont des hommes valeureux que nous avons, et nous en avons en quantité. Eh bien tant mieux pour l'UMP ! La démocratie au sein du parti voudrait que l'on puisse en choisir un. Je suis sûr que celui qui sera choisi sera le meilleur.
Q-Vous soutenez N. Sarkozy ?
R - "Je soutiens tous les UMP, pourvu qu'on ait le meilleur."
Q-C'est très consensuel...
R- "Tout à fait."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 12 août 2004)