Texte intégral
Q - Vous êtes ministre des Affaires européennes et Secrétaire générale à la Coopération franco-allemande. N'y a-t-il pas une forte contradiction entre la volonté affichée par les autorités de renforcer l'enseignement de l'allemand en France et les réalités sur le terrain ?
R - Dans le projet de loi de François Fillon sur l'avenir de l'école, il y a un paragraphe important sur l'apprentissage précoce des langues qui ne met pas en avant une langue plutôt qu'une autre. Le rapport Thélot avait fait une place importante à l'apprentissage obligatoire de l'anglais. Le projet de loi ne privilégie pas une langue, et l'allemand fait partie de nos préoccupations.
François Fillon montre une détermination politique qui n'est pas sans susciter des réticences de la part de l'Education nationale, et même des recteurs d'Académie. Il a montré cette volonté en réunissant, fin 2004 à Sarrebruck, avec le ministre-président de Sarre, les responsables des Länder pour l'enseignement des langues et, côté français, l'ensemble des recteurs pour faire passer le message.
Q - Cela fait dix ans qu'on essaye, mais quels sont les résultats ?
R - Il faut faire mieux. La prise de position du ministre de l'Education nationale, qui parle même d'incitation à apprendre, n'est pas un langage habituel. Les engagements sont forts. Mais il faut trouver en dehors de l'école d'autres moyens de mobilisation, donner aux jeunes l'envie de découvrir l'autre, réactiver les jumelages, trouver de nouvelles formes, comme les jumelages électroniques entre écoles.
Le rôle que nous pouvons aussi jouer est de développer l'envie de connaître l'autre. Nous avons décerné cette année le prix Adenauer-de Gaulle à deux jeunes acteurs porteurs d'une image de la France et de l'Allemagne, dans des films - "Good Bye Lenine" et "Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain" -, qui ont permis aux jeunes d'avoir une autre vision de l'autre. Il ne suffit plus du regard sur le passé, l'amitié, la réconciliation. Il faut passer à autre chose.
Q - Pourquoi la semaine franco-allemande insiste-t-elle cette année sur le fait que l'allemand est un atout dans une carrière ?
R - J'ai tenu des réunions avec des chefs d'entreprise français qui ont une implantation européenne et franco-allemande. Ils disent tous qu'on a besoin de la langue allemande pour aller plus loin dans le dialogue, dans la culture, dans une meilleure compréhension pour faire travailler ces entreprises. Il faut sensibiliser la société civile, les parents d'élève à ce besoin
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 janvier 2005)
R - Dans le projet de loi de François Fillon sur l'avenir de l'école, il y a un paragraphe important sur l'apprentissage précoce des langues qui ne met pas en avant une langue plutôt qu'une autre. Le rapport Thélot avait fait une place importante à l'apprentissage obligatoire de l'anglais. Le projet de loi ne privilégie pas une langue, et l'allemand fait partie de nos préoccupations.
François Fillon montre une détermination politique qui n'est pas sans susciter des réticences de la part de l'Education nationale, et même des recteurs d'Académie. Il a montré cette volonté en réunissant, fin 2004 à Sarrebruck, avec le ministre-président de Sarre, les responsables des Länder pour l'enseignement des langues et, côté français, l'ensemble des recteurs pour faire passer le message.
Q - Cela fait dix ans qu'on essaye, mais quels sont les résultats ?
R - Il faut faire mieux. La prise de position du ministre de l'Education nationale, qui parle même d'incitation à apprendre, n'est pas un langage habituel. Les engagements sont forts. Mais il faut trouver en dehors de l'école d'autres moyens de mobilisation, donner aux jeunes l'envie de découvrir l'autre, réactiver les jumelages, trouver de nouvelles formes, comme les jumelages électroniques entre écoles.
Le rôle que nous pouvons aussi jouer est de développer l'envie de connaître l'autre. Nous avons décerné cette année le prix Adenauer-de Gaulle à deux jeunes acteurs porteurs d'une image de la France et de l'Allemagne, dans des films - "Good Bye Lenine" et "Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain" -, qui ont permis aux jeunes d'avoir une autre vision de l'autre. Il ne suffit plus du regard sur le passé, l'amitié, la réconciliation. Il faut passer à autre chose.
Q - Pourquoi la semaine franco-allemande insiste-t-elle cette année sur le fait que l'allemand est un atout dans une carrière ?
R - J'ai tenu des réunions avec des chefs d'entreprise français qui ont une implantation européenne et franco-allemande. Ils disent tous qu'on a besoin de la langue allemande pour aller plus loin dans le dialogue, dans la culture, dans une meilleure compréhension pour faire travailler ces entreprises. Il faut sensibiliser la société civile, les parents d'élève à ce besoin
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 janvier 2005)