Texte intégral
Jean-Pierre Raffarin propose des assouplissements à la loi sur les 35 heures. Celle-ci est-elle, pour autant, remise en cause ? Sur le principe, sûrement. Ce projet, s'il était appliqué réellement, sonnerait le glas des lois Aubry. Mais, au-delà des effets de manche et des tirades, il y a la réalité des faits. Le plan de charge de nos entreprises est malheureusement trop léger pour que le recours aux heures supplémentaires réalisées ne dépasse pas 95 heures, soit la moitié des 180 auxquelles ont droit les entreprises. Et, dans 80 % des cas, le nombre d'heures travaillées ne dépasse pas 36 heures par semaine. Quant au recours accru au compte épargne-temps (CET), encore faudrait-il qu'il existe dans l'entreprise. Or il ne concerne qu'un nombre très restreint d'entre elles à cause de sa complexité et de l'obligation de constituer des provisions qui risquent de plomber les comptes et les résultats.
Alors ne nous affolons pas : une fois les effets d'annonce passés, nous reviendrons à la situation ex ante. Ce qui est tout à fait regrettable, car cela prouvera que nos entreprises, et en particulier les PME, filiales ou sous-traitantes de grands groupes, ne disposent pas de charges de travail suffisantes du fait des délocalisations, du recours systématique au moins-disant social, des marges arrière dans la grande distribution, etc.
La CFE-CGC reste toujours pragmatique. Elle ne se replie pas sur un passé frileux. Elle essaye de toujours coller au plus près des besoins et des revendications de l'encadrement. Or, notre dernier baromètre "stress" montre que 80 % de l'encadrement est prêt à échanger du temps contre du pouvoir d'achat. C'est pourquoi nous ne nous opposons pas à la monétarisation des jours de RTT. Mais, s'agissant de jours au-delà des accords d'entreprise, donc de jours supplémentaires, ils doivent être abondés, comme le sont les heures elles-mêmes. Pourquoi l'encadrement serait-il systématiquement sacrifié par tous les gouvernements ? Il va finir par mordre !
Après tout, si ce principe d'abondement est adopté, cela sera profitable pour l'emploi et pas destructeur. Parce que les heures supplémentaires, comme les jours supplémentaires, coûteraient plus cher que d'embaucher de nouveaux salariés. Si nos dirigeants savent aussi bien compter qu'ils le prétendent, c'est bien le calcul qu'ils feront. Ou alors ils apporteront la preuve que leur but est bien de détruire des emplois par principe, pour pouvoir plus facilement se délocaliser là ou il n'y a pas d'organisations syndicales ni de règles de protection des salariés.
Un bien pour un mal ? Nous sommes prêts à en faire le pari, tant il nous paraît indispensable de nous adapter aux nouvelles exigences de nos mandants sur un modelé social performant, qui ne se contente pas de recopier, pour l'éternité, 1945 modifié 1968.
(Source http://www.cfecgc.org, le 24 janvier 2005)
Alors ne nous affolons pas : une fois les effets d'annonce passés, nous reviendrons à la situation ex ante. Ce qui est tout à fait regrettable, car cela prouvera que nos entreprises, et en particulier les PME, filiales ou sous-traitantes de grands groupes, ne disposent pas de charges de travail suffisantes du fait des délocalisations, du recours systématique au moins-disant social, des marges arrière dans la grande distribution, etc.
La CFE-CGC reste toujours pragmatique. Elle ne se replie pas sur un passé frileux. Elle essaye de toujours coller au plus près des besoins et des revendications de l'encadrement. Or, notre dernier baromètre "stress" montre que 80 % de l'encadrement est prêt à échanger du temps contre du pouvoir d'achat. C'est pourquoi nous ne nous opposons pas à la monétarisation des jours de RTT. Mais, s'agissant de jours au-delà des accords d'entreprise, donc de jours supplémentaires, ils doivent être abondés, comme le sont les heures elles-mêmes. Pourquoi l'encadrement serait-il systématiquement sacrifié par tous les gouvernements ? Il va finir par mordre !
Après tout, si ce principe d'abondement est adopté, cela sera profitable pour l'emploi et pas destructeur. Parce que les heures supplémentaires, comme les jours supplémentaires, coûteraient plus cher que d'embaucher de nouveaux salariés. Si nos dirigeants savent aussi bien compter qu'ils le prétendent, c'est bien le calcul qu'ils feront. Ou alors ils apporteront la preuve que leur but est bien de détruire des emplois par principe, pour pouvoir plus facilement se délocaliser là ou il n'y a pas d'organisations syndicales ni de règles de protection des salariés.
Un bien pour un mal ? Nous sommes prêts à en faire le pari, tant il nous paraît indispensable de nous adapter aux nouvelles exigences de nos mandants sur un modelé social performant, qui ne se contente pas de recopier, pour l'éternité, 1945 modifié 1968.
(Source http://www.cfecgc.org, le 24 janvier 2005)