Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur les relations entre la France et l'Azerbaïdjan, au Sénat le 22 janvier 2004.

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Circonstance : Déjeuner offert en l'honneur de Son Excellence M. Ilham Aliev, Président de la République d'Azerbaïdjan au Sénat le 22 janvier 2004

Texte intégral

Monsieur le Président de la République,
Madame,
Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président de la Commission des affaires étrangères,
Messieurs les Sénateurs,
Mesdames et Monsieur les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Laissez-moi d'abord vous dire le plaisir et l'honneur que j'éprouve à vous accueillir, Monsieur le Président de la République, Madame, vous-même et votre brillante délégation dans ces salons de la Présidence du Sénat, riches de souvenirs et d'histoire.
Je suis particulièrement heureux de vous souhaiter la bienvenue aujourd'hui, alors qu'à l'instar des plus hautes autorités françaises, j'ai été très sensible à votre choix d'accomplir en France votre premier déplacement officiel à l'étranger. Soyez sûr que nous voyons dans ce geste plus qu'un symbole et que chacun ici ne doute pas des promesses qu'il recèle.
C'est avant tout un ami que je salue aujourd'hui, avec ce même plaisir que j'avais eu à saluer feu le Président ALIEV votre père, dont j'avais pu mesurer les impressionnantes qualités d'homme d'Etat, toujours au service de son pays, de ses concitoyens et de l'avenir.
Permettez-moi, ici et maintenant, de formuler à nouveau des voeux, quelques mois après votre brillante élection, pour le succès de votre haute mission et pour la prospérité de votre peuple, qui, vous le savez, est si cher au coeur des Français.
Je ne vous apprendrai pas, Monsieur le Président de la République, que la France aura toujours une oreille attentive aux préoccupations de l'Azerbaïdjan. Son engagement permanent pour la recherche d'un règlement négocié et durable du conflit interminable du Haut-Karabagh le prouve assez.
A cet égard, je suis heureux de saluer la présence à nos côtés de l'Ambassadeur JACOLIN, co-président français du groupe de Minsk, qui ne ménage pas ses efforts pour aider à l'élaboration d'une solution dans la région. Point n'est besoin, par ailleurs, de rappeler l'engagement personnel du Président de la République, Jacques CHIRAC, pour faciliter le rapprochement entre les parties opposées, notamment en 2001.
La France peut, j'en suis sûr, vous aider à dépasser un tête-à-tête parfois déséquilibré avec ces grands géants que sont les Etats-Unis et la Russie. Elle y est disposée, ainsi, évidemment, que l'Europe.
Si la France est attentive à tout ce qui concerne l'Azerbaïdjan, qui a su adopter des réformes courageuses qui donnent d'ores et déjà des résultats économiques probants, le Sénat, permettez-moi de le dire simplement, y est sans doute plus attentif encore.
L'Azerbaïdjan figure ainsi parmi les pays au monde les plus aidés par notre Haute Assemblée, qui outre une coopération interparlementaire active et régulière - qui doit beaucoup au dynamisme de notre ancien collègue Jean BOYER puis de notre collègue et ami Ambroise DUPONT, Président du Groupe interparlementaire France-Caucase - s'est également fortement investie dans le projet d'ouverture d'un centre culturel français à Bakou (le Sénat y a consacré 150 000 euros sur 2003 et 2004).
Autre illustration de l'investissement du Sénat en faveur de votre pays, l'Orangerie du Luxembourg aura le privilège d'accueillir, en septembre prochain, une exposition de peintres azerbaïdjanais, dont certains ont pu être sélectionnés lors de la dernière mission accomplie en Azerbaïdjan par le Groupe interparlementaire, en août dernier. Je me réjouis que Madame ALIEV nous ait fait part de son souhait de revenir à Paris à cette occasion et je me féliciterais que le Président de la République, son époux, puisse l'accompagner. C'est en tout cas le voeu que je me permets de former.
Enfin, depuis que je suis Président du Sénat, je me suis personnellement engagé en faveur de la concertation entre les trois Parlements du Caucase du Sud. Après la première réunion, que j'avais organisée à Versailles en décembre 1999, une deuxième réunion s'est tenue à Tbilissi en 2001 et j'envisage de présider une troisième réunion de ce type au printemps prochain, une fois passées les élections législatives en Géorgie.
Je pense d'ailleurs que la relève des générations, à l'oeuvre tant en Azerbaïdjan qu'en Géorgie, après l'Arménie, devrait concourir au succès de cette initiative. Permettez-moi, Monsieur le Président de la République, de solliciter votre appui dans cette perspective, non sans avoir préalablement rappelé que la diplomatie parlementaire n'est en rien concurrente de la diplomatie traditionnelle, qui reste l'apanage du pouvoir exécutif.
Mais je ne veux pas m'attarder car je sais que votre programme est chargé.
Laissez-moi simplement lever mon verre à l'amitié entre nos deux peuples.
Vive l'Azerbaïdjan !
Vive la France !
Vive l'amitié franco-azerbaïdjanaise !

(source http://www.senat.fr, le 26 janvier 2004)