Texte intégral
Mesdames, Messieurs, merci d'abord de votre présence et de votre patience. Nous allons, Silvan Shalom et moi-même, faire simplement l'un après l'autre une déclaration au terme de ce dîner qui a été à la fois prolongé, très cordial et très franc.
C'est la première fois que nous avons l'occasion d'un dialogue, c'est une première rencontre bilatérale entre nous depuis les quelques mois durant lesquels j'ai eu l'honneur d'animer la diplomatie française sous l'autorité du président de la République française. Mais nous nous connaissions déjà, puisque nous avions eu l'occasion de participer ensemble, à Dublin, à une réunion euro-méditerranéenne importante au niveau ministériel. Et puis nous nous sommes également parlé par téléphone. Et donc, j'ai été très heureux de cette occasion et de recevoir à dîner, avec toute son équipe, Silvan Shalom.
Dans la perspective du déplacement que je vais faire cet automne, sans doute au mois d'octobre, en Israël? nous avons d'abord et longuement évoqué les relations bilatérales entre nos deux pays et entre nos deux peuples qui sont des peuples amis. Et nous sommes attachés l'un et l'autre à ce que nos deux pays entretiennent et consolident des relations diversifiées et amicales à la mesure de tout ce qui unit les Israéliens et les Français. Et j'ajouterai, pour ce qui me concerne, que je suis très attaché - ce sera le sens de la visite que je ferai en Israël- à développer la dimension humaine et citoyenne de notre relation et de notre coopération. Par exemple, j'ai ici quelques chiffres au terme de cette saison d'été : j'observe que la France est le deuxième pays de destination touristique pour les Israéliens et dans l'autre sens j'observe que les Français sont les premiers visiteurs en Israël cet été. J'observe le travail qui se déroule et qui s'est déroulé, notamment au mois de mai, à Tel Aviv entre nos intellectuels qui réfléchissent et qui travaillent ensemble. Je vais soutenir les échanges entre les jeunes, les étudiants, les journalistes - nous allons accueillir prochainement un groupe de journalistes israéliens dans notre pays - et je peux trouver d'autres exemples de cette dimension citoyenne et humaine entre nos deux peuples dans leur coopération. Par exemple, un nouveau conseil scientifique qui est aujourd'hui mis en place pour financer des projets très concrets qui intéressent nos deux pays et peut-être au-delà en matière de recherche, par exemple pour l'imagerie médicale ou pour la génétique. J'indique enfin, dans le même esprit, que j'attache de l'importance à ce que l'institut culturel français à Tel Aviv puisse être installé prochainement dans un nouvel immeuble et ce sera un investissement immobilier des plus importants pour le ministère des Affaires étrangères. Voilà le premier sens de cette rencontre et de la visite que je vais faire en Israël comme je l'avais souhaité au mois d'octobre prochain.
Naturellement nous avons évoqué le conflit israélo-palestinien et les questions régionales. J'ai rappelé à Silvan Shalom que la France et l'Union européenne sont attachées fermement à l'objectif de la Feuille de route, un objectif que je rappelle, celui de deux Etats - Etat d'Israël, un Etat palestinien - vivant en paix, côte à côte dans la sécurité. J'ai également rappelé, puisque je parle de sécurité, notre condamnation du terrorisme sous toutes ses formes. J'ai également rappelé que la France est et restera intransigeante à l'égard de tout ce qui touche à l'existence et à la sécurité d'Israël. Cette Feuille de route a été agréée par les deux parties et pour nous elle reste le seul outil pour sortir de la crise actuelle. Il faut donc qu'elle soit mise en oeuvre par Israël et par l'Autorité palestinienne. Il faut donc pour cela que le dialogue entre l'Autorité palestinienne et Israël soit rétabli le plus tôt possible. Il faut que le Quartet dont nous faisons partie en tant qu'Union européenne joue son rôle et il faut que le rôle de cette Union européenne dans la réussite du processus de paix soit reconnu et consolidé. J'ai dit la disponibilité de la France et celle de l'Union européenne pour contribuer au projet d'Israël de se retirer de la bande de Gaza. C'est un projet de retrait qui s'inscrit à nos yeux dans la Feuille de route. Il en est une étape importante et il faut le réussir ce retrait. Voilà pourquoi nous soutenons également les efforts de l'Egypte en concertation avec le Quartet.
Enfin s'agissant de ce conflit, très grave, qui est à la source de beaucoup d'instabilité dans le monde, je veux dire que pour nous une paix au Proche-Orient doit être une paix globale et que, dans cet esprit, dans cet objectif, l'attachement que nous avons doit être compris pour le règlement de deux autres volets, le volet syrien et le volet libanais dans ce processus de paix.
En conclusion de ces quelques mots et avant de laisser la parole à Silvan Shalom que je remercie de sa visite et de la franchise de notre dialogue, je voudrais dire un mot naturellement des actes antisémites qui ont été récemment commis dans notre pays. Ce sont des actes inqualifiables et inacceptables pour tous les Français, comme l'a dit avec beaucoup de force le président de la République. Silvan Shalom a eu un entretien sur ce sujet en particulier avec mon collègue et ami Dominique de Villepin cet après-midi. Et le ministre de l'Intérieur a pu dire au ministre israélien à quel point la France était déterminée et resterait intransigeante, déterminée et intransigeante, pour lutter contre toutes les formes de racisme, d'antisémitisme et de xénophobie. Pour rappeler que tous les citoyens français, quelle que soit leur croyance, quelle que soit leur religion, ont droit précisément et exactement à la même protection de la République. C'est l'idée même que nous nous faisons depuis le début de la République française. Et j'ai été tout à fait soucieux de dire cette détermination, cette intransigeance à Silvan Shalom sur cette question importante et grave.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 août 2004)
C'est la première fois que nous avons l'occasion d'un dialogue, c'est une première rencontre bilatérale entre nous depuis les quelques mois durant lesquels j'ai eu l'honneur d'animer la diplomatie française sous l'autorité du président de la République française. Mais nous nous connaissions déjà, puisque nous avions eu l'occasion de participer ensemble, à Dublin, à une réunion euro-méditerranéenne importante au niveau ministériel. Et puis nous nous sommes également parlé par téléphone. Et donc, j'ai été très heureux de cette occasion et de recevoir à dîner, avec toute son équipe, Silvan Shalom.
Dans la perspective du déplacement que je vais faire cet automne, sans doute au mois d'octobre, en Israël? nous avons d'abord et longuement évoqué les relations bilatérales entre nos deux pays et entre nos deux peuples qui sont des peuples amis. Et nous sommes attachés l'un et l'autre à ce que nos deux pays entretiennent et consolident des relations diversifiées et amicales à la mesure de tout ce qui unit les Israéliens et les Français. Et j'ajouterai, pour ce qui me concerne, que je suis très attaché - ce sera le sens de la visite que je ferai en Israël- à développer la dimension humaine et citoyenne de notre relation et de notre coopération. Par exemple, j'ai ici quelques chiffres au terme de cette saison d'été : j'observe que la France est le deuxième pays de destination touristique pour les Israéliens et dans l'autre sens j'observe que les Français sont les premiers visiteurs en Israël cet été. J'observe le travail qui se déroule et qui s'est déroulé, notamment au mois de mai, à Tel Aviv entre nos intellectuels qui réfléchissent et qui travaillent ensemble. Je vais soutenir les échanges entre les jeunes, les étudiants, les journalistes - nous allons accueillir prochainement un groupe de journalistes israéliens dans notre pays - et je peux trouver d'autres exemples de cette dimension citoyenne et humaine entre nos deux peuples dans leur coopération. Par exemple, un nouveau conseil scientifique qui est aujourd'hui mis en place pour financer des projets très concrets qui intéressent nos deux pays et peut-être au-delà en matière de recherche, par exemple pour l'imagerie médicale ou pour la génétique. J'indique enfin, dans le même esprit, que j'attache de l'importance à ce que l'institut culturel français à Tel Aviv puisse être installé prochainement dans un nouvel immeuble et ce sera un investissement immobilier des plus importants pour le ministère des Affaires étrangères. Voilà le premier sens de cette rencontre et de la visite que je vais faire en Israël comme je l'avais souhaité au mois d'octobre prochain.
Naturellement nous avons évoqué le conflit israélo-palestinien et les questions régionales. J'ai rappelé à Silvan Shalom que la France et l'Union européenne sont attachées fermement à l'objectif de la Feuille de route, un objectif que je rappelle, celui de deux Etats - Etat d'Israël, un Etat palestinien - vivant en paix, côte à côte dans la sécurité. J'ai également rappelé, puisque je parle de sécurité, notre condamnation du terrorisme sous toutes ses formes. J'ai également rappelé que la France est et restera intransigeante à l'égard de tout ce qui touche à l'existence et à la sécurité d'Israël. Cette Feuille de route a été agréée par les deux parties et pour nous elle reste le seul outil pour sortir de la crise actuelle. Il faut donc qu'elle soit mise en oeuvre par Israël et par l'Autorité palestinienne. Il faut donc pour cela que le dialogue entre l'Autorité palestinienne et Israël soit rétabli le plus tôt possible. Il faut que le Quartet dont nous faisons partie en tant qu'Union européenne joue son rôle et il faut que le rôle de cette Union européenne dans la réussite du processus de paix soit reconnu et consolidé. J'ai dit la disponibilité de la France et celle de l'Union européenne pour contribuer au projet d'Israël de se retirer de la bande de Gaza. C'est un projet de retrait qui s'inscrit à nos yeux dans la Feuille de route. Il en est une étape importante et il faut le réussir ce retrait. Voilà pourquoi nous soutenons également les efforts de l'Egypte en concertation avec le Quartet.
Enfin s'agissant de ce conflit, très grave, qui est à la source de beaucoup d'instabilité dans le monde, je veux dire que pour nous une paix au Proche-Orient doit être une paix globale et que, dans cet esprit, dans cet objectif, l'attachement que nous avons doit être compris pour le règlement de deux autres volets, le volet syrien et le volet libanais dans ce processus de paix.
En conclusion de ces quelques mots et avant de laisser la parole à Silvan Shalom que je remercie de sa visite et de la franchise de notre dialogue, je voudrais dire un mot naturellement des actes antisémites qui ont été récemment commis dans notre pays. Ce sont des actes inqualifiables et inacceptables pour tous les Français, comme l'a dit avec beaucoup de force le président de la République. Silvan Shalom a eu un entretien sur ce sujet en particulier avec mon collègue et ami Dominique de Villepin cet après-midi. Et le ministre de l'Intérieur a pu dire au ministre israélien à quel point la France était déterminée et resterait intransigeante, déterminée et intransigeante, pour lutter contre toutes les formes de racisme, d'antisémitisme et de xénophobie. Pour rappeler que tous les citoyens français, quelle que soit leur croyance, quelle que soit leur religion, ont droit précisément et exactement à la même protection de la République. C'est l'idée même que nous nous faisons depuis le début de la République française. Et j'ai été tout à fait soucieux de dire cette détermination, cette intransigeance à Silvan Shalom sur cette question importante et grave.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 août 2004)