Texte intégral
Madame la Présidente,
Messieurs les Présidents,
Madame la Directrice générale,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux d'ouvrir cette réunion dans ce lieu si emblématique du rayonnement international de notre culture et de notre patrimoine. Avant de vous laisser la parole, pour présenter et échanger vos expériences d'accueil des tournages dans les monuments historiques et les musées nationaux, je tiens à vous dire pourquoi j'ai vivement souhaité ce dialogue, un dialogue utile et nécessaire, tout à fait exemplaire à mes yeux des liens féconds et vivants entre la culture, le patrimoine et la communication, l'audiovisuel, le cinéma.
Ces liens sont d'abord ceux de l'attractivité de notre territoire, dans toutes ses dimensions. Monsieur Patrick Lamassoure nous présentera dans un instant une enquête qui montre à quel point l'image de la France, véhiculée par le cinéma, est une incitation, pour les visiteurs du monde entier, à venir dans notre pays, notamment pour y découvrir de leurs propres yeux les monuments, les musées, le patrimoine, qui leur ont été d'abord révélés par des films. La mondialisation, c'est d'abord, aujourd'hui, ces flux d'images qui traversent notre planète, encore plus vite que les hommes.
L'attractivité culturelle est également, bien sûr, économique et sociale. Le cinéma, l'audiovisuel, sont des arts, et aussi, et nous en tirons quotidiennement les conclusions en termes d'activité, de métiers, de rayonnement, des industries culturelles.
C'est pourquoi je crois la valeur d'une politique volontariste d'attractivité de notre territoire pour les tournages cinématographiques et audiovisuels, au bénéfice de toutes les composantes de l'industrie française, tant les producteurs eux-mêmes que les artistes, les techniciens et les industries techniques.
L'enjeu de l'emploi culturel est un défi permanent qu'il nous faut relever et gagner de façon durable, au moment, vous le savez, où je suis en train, avec les partenaires sociaux, de jeter les bases d'un nouveau système, destiné à conforter et à pérenniser l'emploi dans tous les métiers artistiques et techniques du spectacle vivant, mais aussi de l'audiovisuel et du cinéma.
Cette politique se décline sous la forme de plusieurs mesures financières et pratiques, que vous connaissez, et qui sont essentielles pour, d'une part, re-localiser les activités et les emplois des productions françaises et, d'autre part, pour attirer des tournages et des activités de post-production étrangères dans notre pays.
Je rappelle la double extension, que j'ai décidée dès mon arrivée rue de Valois : le rehaussement du plafond du crédit d'impôt cinéma et l'abondement accru des fonds de soutien à la production des collectivités territoriales (mesure dite du " 1 euro de l'Etat pour 2 euros de la collectivité ").
Ces mesures, pour le cinéma, ont prouvé leur radicale efficacité : l'année 2004 a vu le retour de 128 semaines de tournage en France, soit un phénomène de délocalisation désormais inférieur à 25 % des tournages. Et ce ne sont là que les premiers effets de la mise en place de ces mesures.
C'est pourquoi j'ai décidé, vous le savez, de créer le crédit d'impôt audiovisuel, sur le modèle du crédit d'impôt cinéma, et d'étendre également le bénéfice des fonds régionaux à l'audiovisuel, selon le même mécanisme que pour le cinéma.
Ces mesures, j'y insiste, concernent tous les maillons de la chaîne de l'industrie audiovisuelle et cinématographique.
L'attractivité de la France et son atout majeur dans le monde d'aujourd'hui, c'est aussi, bien sûr, son immense patrimoine architectural, ses nombreux monuments et ses musées nationaux.
Ces édifices, et les collections qu'ils abritent, intéressent et inspirent non seulement les dizaines de millions de visiteurs du monde entier, mais aussi de nombreux producteurs, réalisateurs, scénaristes, décorateurs et techniciens en France et dans le monde.
Naturellement, ces monuments, comme les paysages dans lesquels ils s'insèrent, ne sont pas que des décors ! Et encore moins, comme je l'ai pourtant entendu, des succursales de "Cinecittà "! Et les contraintes d'administration et de gestion de ces lieux, qui déterminent les conditions d'accueil, ô combien légitimes, sont parfois difficiles à comprendre pour les équipes de tournages.
Il n'en demeure pas moins que les plus hauts lieux de notre patrimoine ont toujours été des lieux de création. Et le cinéma, l'audiovisuel aussi, sont des formes à part entière de la création contemporaine.
C'est pourquoi j'ai tenu à susciter et à fédérer ce dialogue avec vous tous qui s'ouvre aujourd'hui et qui, bien sûr, est loin de partir de zéro, comme nous le montreront les expériences si riches que vous allez nous présenter.
Ma proposition n'est pas de centraliser, parce qu'étant moi-même un élu local, je crois profondément aux vertus de la décentralisation. Mais je tiens à assumer ma responsabilité au nom de l'Etat. Et certains d'entre vous le savent, j'ai eu, par exemple cet été, à m'impliquer personnellement pour faire en sorte que des tournages se fassent, dans des les lieux prestigieux, fussent-ils de substitution, lorsqu'il a fallu parfois faire preuve de créativité, face à certaines réticences, que je comprends parfaitement.
Je sais aussi, et je respecte, l'autonomie des établissements publics et les prérogatives de leurs conseils d'administration.
La culture n'est pas une marchandise. Elle n'est pas gratuite non plus. Néanmoins, les prix doivent être harmonisés et permettre une attractivité suffisante.
Ce que je vous propose, ce n'est donc pas, de créer un " guichet unique ", mais un véritable réseau, pour l'accueil des tournages, pour l'échange des informations indispensables, pour gérer ces informations, et nous verrons tout à l'heure la base de données performante qui a été constituée.
Ce réseau sera présent, actif et coordonné sur l'ensemble du territoire, grâce au bureau et aux commissions locales de la commission nationale du film France et aux correspondants dans chacun des établissements qui ont la responsabilité des monuments et des musées.
Ce réseau permettra d'identifier et de recenser les lieux de tournage. Il permettra aussi d'aider à la prise de décision et de favoriser la connaissance mutuelle de chacun de ses interlocuteurs.
Pour assurer une bonne coordination, il est nécessaire de créer une tête de réseau. Pour assurer cette mission, et pour faire l'interface entre les professionnels de l'industrie cinématographique et audiovisuelle et les responsables des lieux de tournage, j'ai décidé de mettre à disposition un poste de coordinateur, qui sera localisé au sein de la commission nationale du film France, qui dépend du Centre national de la cinématographie.
Je souhaite que cette nouvelle organisation permette une grande réactivité. Les réponses aux sociétés de production seront rapides et précises. Et je vous demande de me tenir directement informé de la mise en oeuvre de cette nouvelle procédure.
Avant de vous céder la parole, car je suis venu ce matin pour vous écouter, je tiens à exprimer le souhait que cette " première " d'aujourd'hui, soit suivie, à la fin de l'année, puis, régulièrement, d'une autre réunion, qui nous permettra d'enrichir ce dialogue des fruits de l'expérience.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 21 janvier 2005)
Messieurs les Présidents,
Madame la Directrice générale,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux d'ouvrir cette réunion dans ce lieu si emblématique du rayonnement international de notre culture et de notre patrimoine. Avant de vous laisser la parole, pour présenter et échanger vos expériences d'accueil des tournages dans les monuments historiques et les musées nationaux, je tiens à vous dire pourquoi j'ai vivement souhaité ce dialogue, un dialogue utile et nécessaire, tout à fait exemplaire à mes yeux des liens féconds et vivants entre la culture, le patrimoine et la communication, l'audiovisuel, le cinéma.
Ces liens sont d'abord ceux de l'attractivité de notre territoire, dans toutes ses dimensions. Monsieur Patrick Lamassoure nous présentera dans un instant une enquête qui montre à quel point l'image de la France, véhiculée par le cinéma, est une incitation, pour les visiteurs du monde entier, à venir dans notre pays, notamment pour y découvrir de leurs propres yeux les monuments, les musées, le patrimoine, qui leur ont été d'abord révélés par des films. La mondialisation, c'est d'abord, aujourd'hui, ces flux d'images qui traversent notre planète, encore plus vite que les hommes.
L'attractivité culturelle est également, bien sûr, économique et sociale. Le cinéma, l'audiovisuel, sont des arts, et aussi, et nous en tirons quotidiennement les conclusions en termes d'activité, de métiers, de rayonnement, des industries culturelles.
C'est pourquoi je crois la valeur d'une politique volontariste d'attractivité de notre territoire pour les tournages cinématographiques et audiovisuels, au bénéfice de toutes les composantes de l'industrie française, tant les producteurs eux-mêmes que les artistes, les techniciens et les industries techniques.
L'enjeu de l'emploi culturel est un défi permanent qu'il nous faut relever et gagner de façon durable, au moment, vous le savez, où je suis en train, avec les partenaires sociaux, de jeter les bases d'un nouveau système, destiné à conforter et à pérenniser l'emploi dans tous les métiers artistiques et techniques du spectacle vivant, mais aussi de l'audiovisuel et du cinéma.
Cette politique se décline sous la forme de plusieurs mesures financières et pratiques, que vous connaissez, et qui sont essentielles pour, d'une part, re-localiser les activités et les emplois des productions françaises et, d'autre part, pour attirer des tournages et des activités de post-production étrangères dans notre pays.
Je rappelle la double extension, que j'ai décidée dès mon arrivée rue de Valois : le rehaussement du plafond du crédit d'impôt cinéma et l'abondement accru des fonds de soutien à la production des collectivités territoriales (mesure dite du " 1 euro de l'Etat pour 2 euros de la collectivité ").
Ces mesures, pour le cinéma, ont prouvé leur radicale efficacité : l'année 2004 a vu le retour de 128 semaines de tournage en France, soit un phénomène de délocalisation désormais inférieur à 25 % des tournages. Et ce ne sont là que les premiers effets de la mise en place de ces mesures.
C'est pourquoi j'ai décidé, vous le savez, de créer le crédit d'impôt audiovisuel, sur le modèle du crédit d'impôt cinéma, et d'étendre également le bénéfice des fonds régionaux à l'audiovisuel, selon le même mécanisme que pour le cinéma.
Ces mesures, j'y insiste, concernent tous les maillons de la chaîne de l'industrie audiovisuelle et cinématographique.
L'attractivité de la France et son atout majeur dans le monde d'aujourd'hui, c'est aussi, bien sûr, son immense patrimoine architectural, ses nombreux monuments et ses musées nationaux.
Ces édifices, et les collections qu'ils abritent, intéressent et inspirent non seulement les dizaines de millions de visiteurs du monde entier, mais aussi de nombreux producteurs, réalisateurs, scénaristes, décorateurs et techniciens en France et dans le monde.
Naturellement, ces monuments, comme les paysages dans lesquels ils s'insèrent, ne sont pas que des décors ! Et encore moins, comme je l'ai pourtant entendu, des succursales de "Cinecittà "! Et les contraintes d'administration et de gestion de ces lieux, qui déterminent les conditions d'accueil, ô combien légitimes, sont parfois difficiles à comprendre pour les équipes de tournages.
Il n'en demeure pas moins que les plus hauts lieux de notre patrimoine ont toujours été des lieux de création. Et le cinéma, l'audiovisuel aussi, sont des formes à part entière de la création contemporaine.
C'est pourquoi j'ai tenu à susciter et à fédérer ce dialogue avec vous tous qui s'ouvre aujourd'hui et qui, bien sûr, est loin de partir de zéro, comme nous le montreront les expériences si riches que vous allez nous présenter.
Ma proposition n'est pas de centraliser, parce qu'étant moi-même un élu local, je crois profondément aux vertus de la décentralisation. Mais je tiens à assumer ma responsabilité au nom de l'Etat. Et certains d'entre vous le savent, j'ai eu, par exemple cet été, à m'impliquer personnellement pour faire en sorte que des tournages se fassent, dans des les lieux prestigieux, fussent-ils de substitution, lorsqu'il a fallu parfois faire preuve de créativité, face à certaines réticences, que je comprends parfaitement.
Je sais aussi, et je respecte, l'autonomie des établissements publics et les prérogatives de leurs conseils d'administration.
La culture n'est pas une marchandise. Elle n'est pas gratuite non plus. Néanmoins, les prix doivent être harmonisés et permettre une attractivité suffisante.
Ce que je vous propose, ce n'est donc pas, de créer un " guichet unique ", mais un véritable réseau, pour l'accueil des tournages, pour l'échange des informations indispensables, pour gérer ces informations, et nous verrons tout à l'heure la base de données performante qui a été constituée.
Ce réseau sera présent, actif et coordonné sur l'ensemble du territoire, grâce au bureau et aux commissions locales de la commission nationale du film France et aux correspondants dans chacun des établissements qui ont la responsabilité des monuments et des musées.
Ce réseau permettra d'identifier et de recenser les lieux de tournage. Il permettra aussi d'aider à la prise de décision et de favoriser la connaissance mutuelle de chacun de ses interlocuteurs.
Pour assurer une bonne coordination, il est nécessaire de créer une tête de réseau. Pour assurer cette mission, et pour faire l'interface entre les professionnels de l'industrie cinématographique et audiovisuelle et les responsables des lieux de tournage, j'ai décidé de mettre à disposition un poste de coordinateur, qui sera localisé au sein de la commission nationale du film France, qui dépend du Centre national de la cinématographie.
Je souhaite que cette nouvelle organisation permette une grande réactivité. Les réponses aux sociétés de production seront rapides et précises. Et je vous demande de me tenir directement informé de la mise en oeuvre de cette nouvelle procédure.
Avant de vous céder la parole, car je suis venu ce matin pour vous écouter, je tiens à exprimer le souhait que cette " première " d'aujourd'hui, soit suivie, à la fin de l'année, puis, régulièrement, d'une autre réunion, qui nous permettra d'enrichir ce dialogue des fruits de l'expérience.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 21 janvier 2005)