Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, en hommage aux combattants "morts pour la France" pendant la Guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie, Paris le 5 décembre 2004.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Journée nationale d'hommage aux "morts pour la France" en Afrique du Nord de 1952 à 1962, le 5 décembre 2004

Texte intégral

La Nation rend, aujourd'hui, solennellement hommage aux combattants "morts pour la France" pendant la Guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.
Avec émotion et respect, nous pensons à ces soldats loyaux et courageux. Nous pensons à leurs familles.
Devant ce monument qui rappelle le sacrifice de nos 23 000 compatriotes tombés au champ d'honneur, je réaffirme la fidélité de la République à leur souvenir. Au souvenir de tous leurs frères d'armes.
Officiers, sous-officiers, militaires du rang, engagés, appelés et rappelés, membres des forces de l'ordre, membres des formations supplétives et assimilées : plus de 2 millions d'hommes ont servi notre pays en Afrique du Nord. Leur engagement s'inscrit dans la longue et prestigieuse histoire militaire de la France.
Sur décision du Gouvernement, les drapeaux des 236 unités qui se sont particulièrement illustrées, arborent désormais la mention " A.F.N. 1952-1962 ". C'est le signe suprême de la reconnaissance de leur valeur militaire.
Ce matin, la présentation sur le front des troupes de 15 drapeaux et étendards représentatifs doit inspirer une légitime fierté à ceux qui ont appartenu à ces formations.
En voyant ces emblèmes, les générations futures sauront que, dans ces heures terribles, les armées de la République ont été dignes de leur renommée. Voici cinquante ans, commençait une longue et cruelle épreuve. Après huit années d'affrontements et de violences extrêmes, la séparation de la France et de l'Algérie semait deuils et blessures, souffrances et malheur.
En cette journée nationale, je veux associer à l'hommage de la République les nombreuses victimes civiles, de toutes confessions et de toutes conditions.
Après le temps de la douleur, vient celui de la réparation et de la reconnaissance ; puis, celui de l'apaisement et de la réconciliation.
Attentif au monde combattant, respectueux de son message et de ses attentes, le Gouvernement s'y emploie avec conviction et détermination.
Honneur aux combattants de la Guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie !
Honneur aux "morts pour la France" en Afrique du Nord !
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 décembre 2004)