Déclaration de M. Laurent Fabius, président de l'Assemblée nationale, sur les relations culturelles entre la France et l'Egypte, Paris le 23 février 2000.

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Circonstance : Visite de M. Ahmad Fathi Sorour, président de l'Assemblée du peuple d'Egypte à Paris le 23 février 2000

Texte intégral

Monsieur le Président, Monsieur le Ministre
Mesdames, Messieurs, chers collègues
Les relations franco-égyptiennes sont si anciennes, si diversifiées, qu'il serait vain de prétendre en dresser même l'esquisse. Les arts et les armes y ont eu leur place. Un canal les a renforcées. La diplomatie les a consolidées. L'amitié les a soudées. Aujourd'hui il est difficile de trouver un champ d'activité où Egyptiens et Français n'oeuvrent pas ensemble, de l'archéologie à la diplomatie, de l'économie à la littérature, du cinéma à la recherche universitaire. L'important est que cette relation soit très vivante, se caractérise par son renouvellement et son enrichissement permanents. C'est en proche ami que vous êtes ici. Chaleureuse bienvenue donc.
De nos "horizons partagés", pour reprendre le titre d'une récente série d'expositions conçues en commun, je n'évoquerai que deux aspects. D'abord nos convergences politiques. La visite d'Etat du Président Moubarak, auquel je vous demande de transmettre mon amical souvenir et que j'ai eu l'honneur d'accueillir ici il y a deux ans, en a témoigné. Nos deux pays sont fidèles aux mêmes engagements en faveur de la paix au Proche-Orient, de la coopération entre les deux rives de la Méditerranée, d'un monde multipolaire et multiculturel.
S'agissant de la culture, nos deux pays font partie de l'imaginaire et des références de l'autre. Les Egyptiens tournent souvent leur regard vers Paris, le Caire fait partie des villes rêvées des Français. Je souhaite, Monsieur le Président, saluer votre contribution personnelle à cette communauté des esprits, par votre attachement au droit d'expression française, par votre action en faveur de la langue française, qui vous a notamment conduit à la présidence de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
Nos deux Parlements s'attachent à participer à ces échanges. Le calendrier même illustre cette volonté de contacts : le groupe d'amitié France-Egypte de l'Assemblée nationale est à peine rentré d'Egypte, où il était encore la semaine dernière, que nous avons le grand plaisir de vous accueillir parmi nous.
Il y a bien cependant au moins une petite différence entre nous : l'année 2000 n'est pas en France une année électorale sauf imprévu, alors que l'Assemblée du peuple que vous présidez va être renouvelée à la fin de cette année. Les élections sont par définition le moment privilégié de l'expression démocratique, nous en souhaitons le bon déroulement.
Monsieur le Président, les Parlements ont vocation, dans le siècle qui vient, à voir leur rôle renforcé, non seulement au sein des institutions de chaque pays, - puisqu'on n'a pas encore trouvé meilleur instrument et témoin de la démocratie - mais aussi dans l'organisation du monde. Votre activité au sein de l'Union interparlementaire a montré que vous êtes persuadé de cette nécessaire évolution. Je souhaite que notre rencontre symbolise la place qui doit revenir aux Parlements dans le dialogue entre les nations vers un ordre international plus sûr, plus équitable, davantage respectueux des droits des personnes et des peuples.
Je lève mon verre pour vous, Monsieur le Président, pour le peuple égyptien, si cher au peuple français, et pour l'amitié profonde entre l'Egypte et la France.
(Source http://www.assemblee-nationale.fr, le 25 février 2000)