Texte intégral
Q- L'égalité salariale homme-femme d'ici cinq ans, c'est l'objectif fixé hier par le chef de l'Etat... Faute d'avancées des partenaires sociaux sur le sujet, le Gouvernement pourrait-il présenter un projet de loi pour parvenir à cette égalité salariale ? Est-ce que c'est prévu et que prévoira le texte ?
R- C'est avec les partenaires sociaux, bien sûr, que nous avançons, comme nous l'avons d'ailleurs fait depuis deux ans sur l'ensemble des sujets qui intéressent l'égalité professionnelle. Mais je voudrais simplement rappeler que l'investissement des femmes aujourd'hui sur le marché de l'emploi est un facteur de croissance, et c'est bien dans cette dynamique de croissance et d'emploi que s'est situé le président de la République, hier. Avec en plus une réponse, bien sûr, à l'esprit de justice sociale, puisque les femmes attendaient cette mesure depuis plusieurs années. Donc, l'idée effectivement dans les semaines, les toutes prochaines semaines, est de déposer un projet de loi en lien avec les partenaires sociaux, pour que nous donnions réellement un contenu à l'égalité salariale, qui est la première condition de l'égalité professionnelle.
Q- Tout de même, N. Ameline, il existe déjà un texte, une loi du 9 mai 2001, qui prévoit justement qu'en matière salariale, les inégalités entre les hommes et les femmes soient corrigées. Mais l'application de cette loi, pour l'instant, ne donne pas vraiment satisfaction, puisque dans 23 % des entreprises, aucune femme ne figure dans les dix premières rémunérations, et dans 71 %, on ne compte pas plus de deux femmes dans ce top-10. C'est une enquête IFOP pour la Délégation du Sénat aux droits de la femme, une enquête qui date de quelques jours.
R- Pour ce texte, comme pour bien d'autres dans le passé, il est vrai qu'il y a eu des déclarations très fortes, mais le contenu a été beaucoup plus faible. Ce que nous souhaitons, aujourd'hui, c'est donner un contenu à l'égalité, car nous sommes convaincus que les entreprises aujourd'hui bénéficieront à travers un investissement beaucoup plus important des femmes à tous les niveaux de responsabilité, ce qui veut dire aussi une valorisation réelle de leurs compétences, qu'elles bénéficieront d'un surcroît de productivité et, cela est tout à fait essentiel. Ce que je voudrais dire, c'est que depuis deux ans, les entreprises l'ont parfaitement compris, et de plus en plus. Nous exerçons en ce moment, avec les partenaires sociaux, je dirais une démonstration de tout ce qui peut, en termes d'outils, favoriser cette dynamique de croissance. Je veux parler du label Égalité, de ce que nous proposons pour les entreprises, pour qu'elles puissent être accompagnées de la meilleure façon qui soit pour faire progresser l'égalité au sein de leurs structures, dans un esprit de réussite et de performance.
Q- Bien sûr, mais est-ce que les entreprises l'ont vraiment compris, comme vous dites ? Quand on voit, toujours selon cette étude du Sénat - une étude très officielle - 72 % des entreprises n'ont jamais organisé des négociations spécifiques sur le thème de l'égalité, des négociations se sont tenues tous les ans depuis 2002 dont seulement 22 % des entreprises de plus de 1 000 salariés. Quand on voit ces chiffres, vous qui êtes la ministre de la Parité, la tâche est rude.
R- La tâche est rude mais je suis là depuis ans, et depuis deux ans, je peux vous dire qu'elle progresse, mais la détermination du président de la République, qui fixe effectivement un délai tout à fait précis, va indéniablement faire progresser les choses dans l'intérêt, comme je l'ai dit, de l'économie toute entière, et puis dans l'intérêt des femmes, qui, elles aussi attendent de pouvoir s'investir mieux parce que l'investissement sera plus rentable. Ceci concerne naturellement les entreprises, elle concerne la fonction publique et concerne aussi tous les autres aspects de la vie sociale, parce que bien sûr, cela veut dire un effort sans précédent aussi sur les modes de garde et toute une série d'actions. Mais ce que je veux dire simplement, c'est que nous sommes là sur une vraie politique, à la fois de cohésion sociale et d'emploi, et qu'au fond, je suis convaincue que depuis deux ans, nous avons fait un travail important avec les partenaires sociaux, qui maintenant, a créé un état d'esprit très favorable, qui va permettre de concrétiser cette exigence d'égalité salariale, qui, encore une fois, doit être vraiment l'apanage d'une société en phase avec son temps. Il est tout à fait injuste et archaïque, et encore une fois contre-productif, d'avoir une dévalorisation des compétences, à un moment où les entreprises sont confrontées à un revirement démographique de très grande importance, et où nous entrons dans une culture de la compétence, une économie du facteur humain qui replace effectivement les hommes et les femmes au coeur du projet et de la performance des entreprises.
Q- N. Ameline, je suis complètement d'accord avec vous, cette inégalité entre hommes et femmes est très injuste. Mais tous ces propos, ces belles intentions, est-ce qu'elles ne seront pas finalement vite enterrées, un petit peu comme la commission des quotas dont vous étiez venue nous parler il y a quelques mois sur BFM ?
R- Non, je puis vous dire que - d'ailleurs l'observation le justifie pleinement - les entreprises qui sont les plus performantes aujourd'hui, font de leur management sur l'égalité, sur la diversité, sur véritablement cette ouverture aux femmes notamment, et je suis convaincue qu'aujourd'hui, nous sommes à un moment de notre économie où la nécessité rend, je dirais, intelligent et ouvert à ce qui hier était considéré, il faut bien le dire, comme une contrainte de gestion. Nous sommes aujourd'hui dans une logique nouvelle, de culture d'entreprise qui est beaucoup plus effectivement tournée vers cette nouvelle gestion des ressources humaines, dont, je le rappelle, le renouvellement va être tout à fait considérable. Donc, moi je vous donne rendez-vous d'ici quelques mois et je puis vous dire que les entreprises - nous le sentons déjà pour le label Égalité que nous avons créé - elles s'y intéressent. Cela veut dire que la gestion des entreprises s'est ouverte à de nouvelles valeurs dans l'esprit d'une nouvelle dynamique de croissance. C'est un mouvement qui intéresse l'Europe, qui intéresse même le reste du monde dans de nombreux pays, mais il faut que la France - et c'est le cas aujourd'hui, et l'expression très forte du président de la République, hier, l'a marqué - que nous nous trouvions dans une position avancée, en initiatives, en Europe et dans le monde, sur des sujets de très grande modernité.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 7 janvier 2005)
R- C'est avec les partenaires sociaux, bien sûr, que nous avançons, comme nous l'avons d'ailleurs fait depuis deux ans sur l'ensemble des sujets qui intéressent l'égalité professionnelle. Mais je voudrais simplement rappeler que l'investissement des femmes aujourd'hui sur le marché de l'emploi est un facteur de croissance, et c'est bien dans cette dynamique de croissance et d'emploi que s'est situé le président de la République, hier. Avec en plus une réponse, bien sûr, à l'esprit de justice sociale, puisque les femmes attendaient cette mesure depuis plusieurs années. Donc, l'idée effectivement dans les semaines, les toutes prochaines semaines, est de déposer un projet de loi en lien avec les partenaires sociaux, pour que nous donnions réellement un contenu à l'égalité salariale, qui est la première condition de l'égalité professionnelle.
Q- Tout de même, N. Ameline, il existe déjà un texte, une loi du 9 mai 2001, qui prévoit justement qu'en matière salariale, les inégalités entre les hommes et les femmes soient corrigées. Mais l'application de cette loi, pour l'instant, ne donne pas vraiment satisfaction, puisque dans 23 % des entreprises, aucune femme ne figure dans les dix premières rémunérations, et dans 71 %, on ne compte pas plus de deux femmes dans ce top-10. C'est une enquête IFOP pour la Délégation du Sénat aux droits de la femme, une enquête qui date de quelques jours.
R- Pour ce texte, comme pour bien d'autres dans le passé, il est vrai qu'il y a eu des déclarations très fortes, mais le contenu a été beaucoup plus faible. Ce que nous souhaitons, aujourd'hui, c'est donner un contenu à l'égalité, car nous sommes convaincus que les entreprises aujourd'hui bénéficieront à travers un investissement beaucoup plus important des femmes à tous les niveaux de responsabilité, ce qui veut dire aussi une valorisation réelle de leurs compétences, qu'elles bénéficieront d'un surcroît de productivité et, cela est tout à fait essentiel. Ce que je voudrais dire, c'est que depuis deux ans, les entreprises l'ont parfaitement compris, et de plus en plus. Nous exerçons en ce moment, avec les partenaires sociaux, je dirais une démonstration de tout ce qui peut, en termes d'outils, favoriser cette dynamique de croissance. Je veux parler du label Égalité, de ce que nous proposons pour les entreprises, pour qu'elles puissent être accompagnées de la meilleure façon qui soit pour faire progresser l'égalité au sein de leurs structures, dans un esprit de réussite et de performance.
Q- Bien sûr, mais est-ce que les entreprises l'ont vraiment compris, comme vous dites ? Quand on voit, toujours selon cette étude du Sénat - une étude très officielle - 72 % des entreprises n'ont jamais organisé des négociations spécifiques sur le thème de l'égalité, des négociations se sont tenues tous les ans depuis 2002 dont seulement 22 % des entreprises de plus de 1 000 salariés. Quand on voit ces chiffres, vous qui êtes la ministre de la Parité, la tâche est rude.
R- La tâche est rude mais je suis là depuis ans, et depuis deux ans, je peux vous dire qu'elle progresse, mais la détermination du président de la République, qui fixe effectivement un délai tout à fait précis, va indéniablement faire progresser les choses dans l'intérêt, comme je l'ai dit, de l'économie toute entière, et puis dans l'intérêt des femmes, qui, elles aussi attendent de pouvoir s'investir mieux parce que l'investissement sera plus rentable. Ceci concerne naturellement les entreprises, elle concerne la fonction publique et concerne aussi tous les autres aspects de la vie sociale, parce que bien sûr, cela veut dire un effort sans précédent aussi sur les modes de garde et toute une série d'actions. Mais ce que je veux dire simplement, c'est que nous sommes là sur une vraie politique, à la fois de cohésion sociale et d'emploi, et qu'au fond, je suis convaincue que depuis deux ans, nous avons fait un travail important avec les partenaires sociaux, qui maintenant, a créé un état d'esprit très favorable, qui va permettre de concrétiser cette exigence d'égalité salariale, qui, encore une fois, doit être vraiment l'apanage d'une société en phase avec son temps. Il est tout à fait injuste et archaïque, et encore une fois contre-productif, d'avoir une dévalorisation des compétences, à un moment où les entreprises sont confrontées à un revirement démographique de très grande importance, et où nous entrons dans une culture de la compétence, une économie du facteur humain qui replace effectivement les hommes et les femmes au coeur du projet et de la performance des entreprises.
Q- N. Ameline, je suis complètement d'accord avec vous, cette inégalité entre hommes et femmes est très injuste. Mais tous ces propos, ces belles intentions, est-ce qu'elles ne seront pas finalement vite enterrées, un petit peu comme la commission des quotas dont vous étiez venue nous parler il y a quelques mois sur BFM ?
R- Non, je puis vous dire que - d'ailleurs l'observation le justifie pleinement - les entreprises qui sont les plus performantes aujourd'hui, font de leur management sur l'égalité, sur la diversité, sur véritablement cette ouverture aux femmes notamment, et je suis convaincue qu'aujourd'hui, nous sommes à un moment de notre économie où la nécessité rend, je dirais, intelligent et ouvert à ce qui hier était considéré, il faut bien le dire, comme une contrainte de gestion. Nous sommes aujourd'hui dans une logique nouvelle, de culture d'entreprise qui est beaucoup plus effectivement tournée vers cette nouvelle gestion des ressources humaines, dont, je le rappelle, le renouvellement va être tout à fait considérable. Donc, moi je vous donne rendez-vous d'ici quelques mois et je puis vous dire que les entreprises - nous le sentons déjà pour le label Égalité que nous avons créé - elles s'y intéressent. Cela veut dire que la gestion des entreprises s'est ouverte à de nouvelles valeurs dans l'esprit d'une nouvelle dynamique de croissance. C'est un mouvement qui intéresse l'Europe, qui intéresse même le reste du monde dans de nombreux pays, mais il faut que la France - et c'est le cas aujourd'hui, et l'expression très forte du président de la République, hier, l'a marqué - que nous nous trouvions dans une position avancée, en initiatives, en Europe et dans le monde, sur des sujets de très grande modernité.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 7 janvier 2005)