Texte intégral
Q - Le Proche-Orient était au coeur de vos entretiens avec Mme Albright et également avec d'autres dirigeants européens et arabes. Pensez-vous qu'on va vers une percée en ce qui concerne l'accord entre Palestiniens et Israéliens ?
R - Je le souhaite mais à l'heure où je vous parle, je n'en suis pas sûr. On sait que les Palestiniens et les Israéliens ont recommencé à parler, par différents canaux. On sait que le président Clinton et Mme Albright restent, heureusement d'ailleurs, très engagés. On sait que d'autres pays comme l'Egypte, la France ou même l'Union européenne en tant que telle souhaitent soutenir ce mouvement et aider les Israéliens et les Palestiniens à trouver la formule - qui n'a pas encore été trouvée - pour concilier les différents intérêts et les différentes approches sur Jérusalem et sur les Lieux saints et sur d'autres sujets parce qu'il n'y a pas que ça. Il y a les réfugiés, il y a les frontières, il y a beaucoup de choses. Donc voilà la situation. Les efforts se poursuivent. Personne n'a baissé les bras, mais la percée décisive n'est pas faite.
Q - Quelle sera la contribution de l'Union européenne à présent ? Est-ce que vous êtes en train de présenter des idées ?
R - Il faut bien se rappeler que dans cette affaire, depuis une bonne vingtaine d'années, les Européens ont joué un rôle essentiel et la France en particulier pour préparer les esprits. Il y a un certain nombre de choses qui ont été dites par la France seule et qui lui valaient des critiques féroces il y a encore 15 ou 20 ans, qui sont aujourd'hui des bases évidentes de négociation et de recherche de compromis, y compris pour les Israéliens. Ca c'est une influence sur le long terme, intellectuelle, psychologique, diplomatique, politique. Dans la phase actuelle, c'est une action de soutien aux protagonistes. Personne, au bout du compte, ne pourra prendre les décisions historiques à la place des Palestiniens ou des Israéliens. Donc, il y a la place pour un rôle d'accoucheur de la paix. Ce sont les Etats-Unis. Il y a la place pour un rôle de soutien, comme la France, comme l'Egypte et après, si la paix est enfin arrachée, si l'on surmonte les obstacles que nous connaissons tous, là, c'est différent, parce que dans la construction de la paix qui sera une longue aventure, je crois que l'Union européenne sera tout naturellement au centre des choses pour des raisons de proximité géographique, pour des raisons de partenariat économique et qu'à ce moment là, elle pourrait, et devrait même, avoir une action plus importante pour aider les pays de la région à avoir une approche régionale dont ont parlé ici quelques visionnaires comme Shimon Peres mais ce n'est pas encore d'actualité puisque pour cela il faut la paix. Donc je distingue bien la conclusion de la paix de la construction de la paix. Pour le moment, on n'est pas à la paix. Il faut se concentrer sur l'obstacle immédiat.
Q - Puisque vous parlez d'approche méditerranéenne, est ce que vous pensez que le sommet de Marseille aura lieu ou s 'il n'y a pas une avancée, ce sera uniquement à nouveau ministériel ?
R - Je ne voudrais pas que vous présentiez cette rencontre de Marseille uniquement sous cet angle parce que, à ce moment, cela fait oublier tout l'intérêt de la réunion en tant que telle. A Marseille, il s'agit de faire le point du processus de Barcelone et il s'agit de voir quelle peut être la nouvelle étape notamment du programme MEDA. Cela a un intérêt en soi, je dirais quelle que soit la situation du processus de paix. Bien sûr nous préférerions tous que le processus de paix soit bien engagé parce qu'à ce moment-là cela permet de compléter la réunion ministérielle qui aura lieu de toutes façons par un sommet au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, c'est mieux, mais le travail aura lieu de toutes façons. Même si le processus de paix n'a pas encore abouti, si on est encore dans des difficultés, voire, ce que je ne souhaite pas, dans une période de nouvelles tensions, il faut faire ce travail de Barcelone. Il faut rappeler que ce processus de Barcelone, fondé sur la coopération des pays de l'Union européenne, de l'ensemble des pays du sud de la Méditerranée, est un bon objectif en soi. Il faut évaluer et examiner le fonctionnement des programmes de coopération comme le programme MEDA qui ont été créés, qui ont eu beaucoup de mal à démarrer parce que les pays concernés ne faisaient pas toujours le projet présenté, parce que les services de la Commission ne savaient pas comment gérer ça, pour des tas d'autres raisons. Des retards se sont accumulés maintenant, on en est à des années de retard pour aboutir à payer les programmes. C'est une situation absurde dont il faut sortir. Ce travail doit avoir lieu quoi qu'il arrive et c'est à partir de là sur un terrain assaini que nous devrions envisager la suite pour le programme MEDA 2 et les autres perspectives de coopération. Donc, ça il faut le faire de toutes façons.
Q - Vous avez vu les Israéliens ce matin. Qu'a donné la réunion entre la troïka et Israël ?
R - Il y a beaucoup de rencontres entre l'Union européenne et ses grands partenaires extérieurs, soit à quinze soit dans le cadre de la troïka et j'ai, au nom de la présidence, rencontré M. Ben Ami ce matin. Nous avons parlé de la coopération qui se développe entre l'Union européenne et Israël. Il y a un accord d'association, donc nous passons en revue ses différents volets et nous avons eu un échange. Echange qui m'a permis d'entendre le point de vue israélien actuel sur la recherche de la paix. M. Ben Ami est un responsable israélien très engagé, je crois, dans la recherche de la paix. Vraiment engagé, intellectuellement, personnellement et comme historien. Il me le rappelle souvent, mais les obstacles ne sont toujours pas surmontés, c'est-à-dire que nous n'avons toujours pas trouvé avec les Palestiniens une formule qui puisse leur convenir de part et d'autre sur la combinaison des souverainetés dans les Lieux saints. Or Il faut arriver à quelque chose d'équilibré, c'est évident et cette formule-là n'est pas encore trouvée.
Q - Elle n'est pas encore trouvée ?
R - Elle n'est pas encore trouvée mais les contacts se poursuivent. Il faut à la fois espérer que ça va déboucher et y contribuer, c'est ce que nous faisons nous, par un travail de réflexion, disons ingénieux puisque aucune des formules classiques ne peut marcher, et un travail d'encouragement psychologique aux uns et aux autres. On essaye d'amener aussi bien les Palestiniens que les Israéliens à peut-être mieux comprendre les difficultés que le partenaire rencontre pour peut-être savoir ce qu'ils peuvent demander de part et d'autre comme effort supplémentaire et ce qui ne peut pas marcher. On essaie d'être utile.
Q - Vous avez eu des entretiens ici avec Tarek Aziz. Y a t-il un changement dans la position iraquienne, européenne ou américaine ?
R - Pour le moment malheureusement, je ne note pas de changement, mais on ne peut pas mettre les choses sur le même plan. La communauté internationale incarnée par le Conseil de sécurité après avoir débattu pendant des mois et des mois, a finalement adopté la résolution 1284, que nous Français n'avons d'ailleurs pas votée. Nous nous sommes abstenus mais nous n'étions pas contre. Simplement, on pensait qu'on pouvait encore améliorer cette résolution. Finalement, elle a été votée, donc elle fait partie de la légalité internationale et elle doit être appliquée maintenant. Mais malheureusement les Iraquiens ne la reconnaissent pas, ne veulent pas en entendre parler et donc ne veulent pas non plus coopérer avec la nouvelle commission de contrôle qui est une nécessité absolue pourtant et qui est dirigée par M. Blix. Alors, les Etats-Unis, les Européens, les Russes, tous ceux qui sont au Conseil de sécurité - quelle que soit leur position par ailleurs sur l'affaire des sanctions - se retrouvent tous pour dire aux Iraquiens : appliquez la résolution, coopérez. Les Iraquiens disent que ça ne sert à rien parce que de toutes façons jamais les clauses de suspension des sanctions que nous avons réussi nous Français, à faire introduire, ne seront appliquées. Alors on leur dit : mais essayez, puisque le mécanisme est prévu pour ça. Donc, si les Iraquiens veulent avancer et sortir de la situation dans laquelle ils se sont mis eux-mêmes d'ailleurs il y a longtemps, je crois qu'il y a une voie qui est ouverte, qui est réelle, ce n'est pas un faux-semblant, qui est celle de l'application de la résolution 1284 et de la coopération avec la commission. Malheureusement sur ce point, je n'ai rien entendu de neuf de la part de M. Tarek Aziz.
Q - Avez-vous évoqué ce sujet avec Mme Albright, surtout qu'elle vient de recevoir les opposants iraquiens ?
R - Oui, on en a parlé, on a parlé avec M. Ivanov, on en a parlé avec les Européens mais il n'y a pas de changement sur ce plan. Pour nous l'important c'est la résolution 1284, que chacun après y ajoute sur un plan national les commentaires qu'il veut, mais la chose concrète c'est cette résolution à travers laquelle les membres du Conseil de sécurité ont reconnu à l'unanimité une approche à cette question iraquienne et qui donne l'occasion aux Iraquiens, s'ils veulent bien la saisir, la possibilité de faire bouger les choses.
Q - Vous avez évoqué hier la possibilité d'avoir un siège à l'ONU pour le monde arabe. Est-ce que vous pensez que cette idée serait acceptée ?
R - C'est une réflexion qu'il ne faut pas sortir de son contexte. On réfléchit à la réforme du Conseil de sécurité. On part de l'idée qu'il n'est plus assez représentatif du monde d'aujourd'hui, qu'il faut donc l'élargir. Puisqu'on réfléchit aux différentes formes d'élargissement des membres permanents ou non permanents, en énumérant les différents grands pays, les zones du monde qui devraient faire partie d'un Conseil de sécurité mieux représentatif du monde actuel pour redevenir complètement légitime, j'ai mentionné le monde arabe, comme j'ai mentionné aussi l'Afrique, l'Amérique latine, différentes parties de l'Asie. Cela ne correspond pas à une négociation ni une proposition et je ne sais pas quelles sont les positions des uns et des autres sur ce sujet. De toutes façons, pour le moment et c'est bien dommage, la réforme du Conseil de sécurité est bloquée parce qu'il y a beaucoup de pays, et dans le Conseil et à l'extérieur, qui ne souhaitent pas cet élargissement pour toutes sortes de raisons donc cela reste une discussion un peu théorique mais nous pensons qu'il faut cette réforme. On a besoin plus que jamais d'un Conseil de sécurité efficace./.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2000)
R - Je le souhaite mais à l'heure où je vous parle, je n'en suis pas sûr. On sait que les Palestiniens et les Israéliens ont recommencé à parler, par différents canaux. On sait que le président Clinton et Mme Albright restent, heureusement d'ailleurs, très engagés. On sait que d'autres pays comme l'Egypte, la France ou même l'Union européenne en tant que telle souhaitent soutenir ce mouvement et aider les Israéliens et les Palestiniens à trouver la formule - qui n'a pas encore été trouvée - pour concilier les différents intérêts et les différentes approches sur Jérusalem et sur les Lieux saints et sur d'autres sujets parce qu'il n'y a pas que ça. Il y a les réfugiés, il y a les frontières, il y a beaucoup de choses. Donc voilà la situation. Les efforts se poursuivent. Personne n'a baissé les bras, mais la percée décisive n'est pas faite.
Q - Quelle sera la contribution de l'Union européenne à présent ? Est-ce que vous êtes en train de présenter des idées ?
R - Il faut bien se rappeler que dans cette affaire, depuis une bonne vingtaine d'années, les Européens ont joué un rôle essentiel et la France en particulier pour préparer les esprits. Il y a un certain nombre de choses qui ont été dites par la France seule et qui lui valaient des critiques féroces il y a encore 15 ou 20 ans, qui sont aujourd'hui des bases évidentes de négociation et de recherche de compromis, y compris pour les Israéliens. Ca c'est une influence sur le long terme, intellectuelle, psychologique, diplomatique, politique. Dans la phase actuelle, c'est une action de soutien aux protagonistes. Personne, au bout du compte, ne pourra prendre les décisions historiques à la place des Palestiniens ou des Israéliens. Donc, il y a la place pour un rôle d'accoucheur de la paix. Ce sont les Etats-Unis. Il y a la place pour un rôle de soutien, comme la France, comme l'Egypte et après, si la paix est enfin arrachée, si l'on surmonte les obstacles que nous connaissons tous, là, c'est différent, parce que dans la construction de la paix qui sera une longue aventure, je crois que l'Union européenne sera tout naturellement au centre des choses pour des raisons de proximité géographique, pour des raisons de partenariat économique et qu'à ce moment là, elle pourrait, et devrait même, avoir une action plus importante pour aider les pays de la région à avoir une approche régionale dont ont parlé ici quelques visionnaires comme Shimon Peres mais ce n'est pas encore d'actualité puisque pour cela il faut la paix. Donc je distingue bien la conclusion de la paix de la construction de la paix. Pour le moment, on n'est pas à la paix. Il faut se concentrer sur l'obstacle immédiat.
Q - Puisque vous parlez d'approche méditerranéenne, est ce que vous pensez que le sommet de Marseille aura lieu ou s 'il n'y a pas une avancée, ce sera uniquement à nouveau ministériel ?
R - Je ne voudrais pas que vous présentiez cette rencontre de Marseille uniquement sous cet angle parce que, à ce moment, cela fait oublier tout l'intérêt de la réunion en tant que telle. A Marseille, il s'agit de faire le point du processus de Barcelone et il s'agit de voir quelle peut être la nouvelle étape notamment du programme MEDA. Cela a un intérêt en soi, je dirais quelle que soit la situation du processus de paix. Bien sûr nous préférerions tous que le processus de paix soit bien engagé parce qu'à ce moment-là cela permet de compléter la réunion ministérielle qui aura lieu de toutes façons par un sommet au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, c'est mieux, mais le travail aura lieu de toutes façons. Même si le processus de paix n'a pas encore abouti, si on est encore dans des difficultés, voire, ce que je ne souhaite pas, dans une période de nouvelles tensions, il faut faire ce travail de Barcelone. Il faut rappeler que ce processus de Barcelone, fondé sur la coopération des pays de l'Union européenne, de l'ensemble des pays du sud de la Méditerranée, est un bon objectif en soi. Il faut évaluer et examiner le fonctionnement des programmes de coopération comme le programme MEDA qui ont été créés, qui ont eu beaucoup de mal à démarrer parce que les pays concernés ne faisaient pas toujours le projet présenté, parce que les services de la Commission ne savaient pas comment gérer ça, pour des tas d'autres raisons. Des retards se sont accumulés maintenant, on en est à des années de retard pour aboutir à payer les programmes. C'est une situation absurde dont il faut sortir. Ce travail doit avoir lieu quoi qu'il arrive et c'est à partir de là sur un terrain assaini que nous devrions envisager la suite pour le programme MEDA 2 et les autres perspectives de coopération. Donc, ça il faut le faire de toutes façons.
Q - Vous avez vu les Israéliens ce matin. Qu'a donné la réunion entre la troïka et Israël ?
R - Il y a beaucoup de rencontres entre l'Union européenne et ses grands partenaires extérieurs, soit à quinze soit dans le cadre de la troïka et j'ai, au nom de la présidence, rencontré M. Ben Ami ce matin. Nous avons parlé de la coopération qui se développe entre l'Union européenne et Israël. Il y a un accord d'association, donc nous passons en revue ses différents volets et nous avons eu un échange. Echange qui m'a permis d'entendre le point de vue israélien actuel sur la recherche de la paix. M. Ben Ami est un responsable israélien très engagé, je crois, dans la recherche de la paix. Vraiment engagé, intellectuellement, personnellement et comme historien. Il me le rappelle souvent, mais les obstacles ne sont toujours pas surmontés, c'est-à-dire que nous n'avons toujours pas trouvé avec les Palestiniens une formule qui puisse leur convenir de part et d'autre sur la combinaison des souverainetés dans les Lieux saints. Or Il faut arriver à quelque chose d'équilibré, c'est évident et cette formule-là n'est pas encore trouvée.
Q - Elle n'est pas encore trouvée ?
R - Elle n'est pas encore trouvée mais les contacts se poursuivent. Il faut à la fois espérer que ça va déboucher et y contribuer, c'est ce que nous faisons nous, par un travail de réflexion, disons ingénieux puisque aucune des formules classiques ne peut marcher, et un travail d'encouragement psychologique aux uns et aux autres. On essaye d'amener aussi bien les Palestiniens que les Israéliens à peut-être mieux comprendre les difficultés que le partenaire rencontre pour peut-être savoir ce qu'ils peuvent demander de part et d'autre comme effort supplémentaire et ce qui ne peut pas marcher. On essaie d'être utile.
Q - Vous avez eu des entretiens ici avec Tarek Aziz. Y a t-il un changement dans la position iraquienne, européenne ou américaine ?
R - Pour le moment malheureusement, je ne note pas de changement, mais on ne peut pas mettre les choses sur le même plan. La communauté internationale incarnée par le Conseil de sécurité après avoir débattu pendant des mois et des mois, a finalement adopté la résolution 1284, que nous Français n'avons d'ailleurs pas votée. Nous nous sommes abstenus mais nous n'étions pas contre. Simplement, on pensait qu'on pouvait encore améliorer cette résolution. Finalement, elle a été votée, donc elle fait partie de la légalité internationale et elle doit être appliquée maintenant. Mais malheureusement les Iraquiens ne la reconnaissent pas, ne veulent pas en entendre parler et donc ne veulent pas non plus coopérer avec la nouvelle commission de contrôle qui est une nécessité absolue pourtant et qui est dirigée par M. Blix. Alors, les Etats-Unis, les Européens, les Russes, tous ceux qui sont au Conseil de sécurité - quelle que soit leur position par ailleurs sur l'affaire des sanctions - se retrouvent tous pour dire aux Iraquiens : appliquez la résolution, coopérez. Les Iraquiens disent que ça ne sert à rien parce que de toutes façons jamais les clauses de suspension des sanctions que nous avons réussi nous Français, à faire introduire, ne seront appliquées. Alors on leur dit : mais essayez, puisque le mécanisme est prévu pour ça. Donc, si les Iraquiens veulent avancer et sortir de la situation dans laquelle ils se sont mis eux-mêmes d'ailleurs il y a longtemps, je crois qu'il y a une voie qui est ouverte, qui est réelle, ce n'est pas un faux-semblant, qui est celle de l'application de la résolution 1284 et de la coopération avec la commission. Malheureusement sur ce point, je n'ai rien entendu de neuf de la part de M. Tarek Aziz.
Q - Avez-vous évoqué ce sujet avec Mme Albright, surtout qu'elle vient de recevoir les opposants iraquiens ?
R - Oui, on en a parlé, on a parlé avec M. Ivanov, on en a parlé avec les Européens mais il n'y a pas de changement sur ce plan. Pour nous l'important c'est la résolution 1284, que chacun après y ajoute sur un plan national les commentaires qu'il veut, mais la chose concrète c'est cette résolution à travers laquelle les membres du Conseil de sécurité ont reconnu à l'unanimité une approche à cette question iraquienne et qui donne l'occasion aux Iraquiens, s'ils veulent bien la saisir, la possibilité de faire bouger les choses.
Q - Vous avez évoqué hier la possibilité d'avoir un siège à l'ONU pour le monde arabe. Est-ce que vous pensez que cette idée serait acceptée ?
R - C'est une réflexion qu'il ne faut pas sortir de son contexte. On réfléchit à la réforme du Conseil de sécurité. On part de l'idée qu'il n'est plus assez représentatif du monde d'aujourd'hui, qu'il faut donc l'élargir. Puisqu'on réfléchit aux différentes formes d'élargissement des membres permanents ou non permanents, en énumérant les différents grands pays, les zones du monde qui devraient faire partie d'un Conseil de sécurité mieux représentatif du monde actuel pour redevenir complètement légitime, j'ai mentionné le monde arabe, comme j'ai mentionné aussi l'Afrique, l'Amérique latine, différentes parties de l'Asie. Cela ne correspond pas à une négociation ni une proposition et je ne sais pas quelles sont les positions des uns et des autres sur ce sujet. De toutes façons, pour le moment et c'est bien dommage, la réforme du Conseil de sécurité est bloquée parce qu'il y a beaucoup de pays, et dans le Conseil et à l'extérieur, qui ne souhaitent pas cet élargissement pour toutes sortes de raisons donc cela reste une discussion un peu théorique mais nous pensons qu'il faut cette réforme. On a besoin plus que jamais d'un Conseil de sécurité efficace./.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2000)