Point de presse conjoint de Mme Noëlle Lenoir, ministre déléguée aux affaires européennes, de M.Mircea Geoana, ministre roumain des affaires étrangères, et de M. Alexandru Farcas, ministre roumain de l'intégration européenne, sur les relations franco-roumaines, notamment dans le cadre de l'Union européenne, à Bucarest, le 30 janvier 2004.

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Circonstance : Déplacement en Roumanie, le 30 janvier 2004

Texte intégral

Merci beaucoup,monsieur Geoana et monsieur Farcas. Je voudrais à mon tour remercier les membres du gouvernement de m'avoir accueillie durant ces deux jours. Outre mes conversations avec mes amis Mircea Geoana et Alexandru Farcas, j'ai eu un long entretien avec le Premier ministre, Adrian Nastase, qui m'a apporté la confirmation que les liens entre nos deux pays étaient non seulement utiles à nos peuples, mais aussi à l'Europe elle-même.
Le président du groupe d'amitié France-Roumanie de l'Assemblée nationale, Jean-Pierre Dufau, qui est membre de ma délégation et qui connaît bien ce pays, peut aussi témoigner que cette visite a été hors du commun : en deux jours, nous avons fait quatre étapes pour découvrir quatre villes.
Tout d'abord, Timisoara, que je désignerai comme "La Petite Europe", tant elle recèle une diversité de populations et de cultures. Etant à moitié Lorraine, j'y ai même rencontré, avec un certain étonnement et beaucoup de plaisir, des concitoyens de ma région.
Nous sommes ensuite allés à Sinaia, puis à Ploiesti, où nous avons signé avec le président du département et le maire de la ville un accord très important en matière de coopération économique. Celui-ci conduit à la création d'une société d'économie mixte entre la ville et Dalkia, qui installera un système de chauffage urbain. Ce projet témoigne des efforts considérables des collectivités territoriales de ce pays pour se mettre au niveau des standards européens en la matière.
Enfin, notre périple nous a conduit à Bucarest, qui n'est pas "la petite Europe", mais qu'on a appelé un moment "Le Petit Paris", compte tenu de ses innombrables trésors architecturaux dont certains ont été réalisés par des architectes français. J'y ai signé à la mairie un accord avec le "Samu social", aux termes duquel le gouvernement français participe au financement de l'ouverture d'un lieu d'accueil pour les sans-abris. En effet, l'Europe est aussi un espace de solidarité entre les Hommes et nous ne pouvons pas accepter que les plus pauvres restent à l'abandon dans nos villes.
Grâce à mes deux amis MM. Geoana et Farcas, j'ai pu rencontrer à Timisoara les représentants élus du département et de la ville, avec lesquels nous avons évoqué l'euro-région entre la Roumanie (Timis), la Hongrie et la Serbie-et-Monténégro. En France aussi nous avons ces projets d'euro-régions aux frontières franco-allemande, franco-espagnole, franco-italienne et nous avons pu échanger nos expériences. Nous avons bien conscience que l'intégration de la Roumanie à l'Union européenne, qui est attendue pour janvier 2007, ne peut pas se contenter de bonnes relations entre les chefs d'Etat et de gouvernement, mais passent aussi par l'adhésion de nos peuples au projet européen.
Comme cela a été indiqué à l'instant, la France soutient pleinement la Roumanie sur la voie de l'intégration européenne en 2007. Nous sommes activement engagés au titre des jumelages dans ce pays. J'ai même proposé au Premier ministre, qui a semblé accueillir favorablement ce projet, que nous organisions une formation au français, au droit et à l'administration communautaires pour les hauts fonctionnaires qui intégreront la fonction publique européenne. Nous allons offrir ces formations pour les commissaires des dix pays adhérents en 2004 et, le processus d'élargissement formant un tout, nous souhaitons que ce programme soit aussi offert, au moment opportun, à nos amis bulgares et roumains.
En matière économique nous sommes fiers d'être parmi les premiers investisseurs en Roumanie. Avec M. Farcas, nous avons visité l'entreprise Alcatel dont le siège social est à Timisoara. C'est une réalisation extraordinaire, une tête de pont pour vendre des produits dans les pays avoisinants. La qualité des personnels et des ingénieurs est tout à fait remarquable et rivalise avec toute autre entreprise de ce genre dans le monde. Nous avons aussi visité une entreprise de textile, de taille plus modeste. Nous souhaitons effectivement encourager l'installation de petites et moyennes entreprises françaises dans ce pays, car nos PME sont moins présentes que celles d'autres pays. En revanche, vous savez que nos grandes entreprises sont très implantées en Roumanie, notamment Vinci dont un directeur général était dans ma délégation.
J'aimerais encore évoquer deux points pour conclure :
Tout d'abord, nous considérons que la Roumanie a un rôle majeur à jouer dans la construction de la politique étrangère européenne. Elle l'exerce déjà en réalité. Par sa proximité et ses relations avec la région des Balkans mais aussi par sa très grande connaissance de ce qu'on appelle les nouveaux voisins de l'Europe, c'est-à-dire la Russie, l'Ukraine, la Moldavie, la Biélorussie, des zones absolument stratégiques pour notre équilibre européen et les équilibres mondiaux. Et je dirai, revenant de Tbilissi voici huit jours, que nous comptons aussi beaucoup sur les lumières de la politique étrangère roumaine pour la région du Caucase.
Dans un autre ordre d'idées tout à fait différent, je pense que ce pays a des ressources extraordinaires et largement inexploitées en matière de tourisme. J'ai bien l'intention, de retour à Paris, de m'en ouvrir à mon collègue ministre du Tourisme.
Je termine sur ces perspectives touristiques pour vous assurer que j'espère bien effectuer à l'avenir d'autres séjours en Roumanie. J'ai bénéficié d'un accueil extrêmement chaleureux et je ne saurais trop remercier mes hôtes, particulièrement messieurs les ministres Geoana et Farcas.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 février 2004)