Déclaration de M. Léon Bertrand, ministre délégué au tourisme, sur l'accès aux vacances pour tous, sur les difficultés rencontrées par les travailleurs saisonniers en matière notamment de logement, de formation, sur le tourisme comme vecteur de revitalisation des espaces ruraux, Paris le 30 novembre 2004.

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Circonstance : Assemblée plénière du Conseil national du Tourisme à Paris le 30 novembre 2004

Texte intégral

Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les députés, sénateurs, conseillers généraux et maires,
Mesdames et Messieurs les présidents de section,
Chers Amis,
L'Assemblée plénière du Conseil national du Tourisme que je préside, et dont j'ai aujourd'hui l'honneur de clore les travaux de l'année, me donne encore une fois l'occasion de vous féliciter pour la qualité et la richesse de vos contributions.
Vous êtes venus nombreux et la qualité de l'assistance me prouve encore, s'il en était besoin, l'attachement de tous les acteurs du tourisme à cette instance, presque centenaire, dont j'ai tenu à défendre l'existence dans le cadre de la réforme de l'Etat, qui a généré une réduction drastique du nombre de conseils supérieurs.
Je suis heureux que deux des thèmes choisis pour cette assemblée plénière, fruits des travaux que vous avez menés tous ensemble, figurent parmi les grandes priorités affichées par le Président de la République : cohésion sociale et développement durable.
Vous avez su une nouvelle fois, vous qui êtes plus que quiconque confrontés aux réalités du terrain, détecter les sujets qui font aujourd'hui débat dans notre société.
- C'est ainsi que vos travaux ont très largement inspiré les deux Comités Interministériels sur le Tourisme qui se sont tenus les 9 septembre 2003 et 23 juillet 2004, sous la présidence du Premier ministre, et qui ont consacré le tourisme comme activité économique majeure.
Mais revenons à l'ordre du jour de cette réunion :
Je n'ai pu, hélas, assister aux 3 tables rondes qui ont été organisées cet après-midi en raison d'obligations gouvernementales incontournables, dont certaines de dernière minute..
- La première table ronde aujourd'hui portait sur l'accès aux vacances. A cet égard je tiens à rappeler que le tourisme social constitue l'une de mes priorités fortes. Je suis d'ailleurs en mesure de vous annoncer que les crédits de consolidation de l'hébergement du tourisme social, comme je l'ai demandé, viennent d'être abondés dans le projet de loi de Finances rectificative pour 2004.
Cette excellente nouvelle confirme notre volonté de soutenir les acteurs du tourisme social, tout en ne négligeant pas, dans un contexte budgétaire contraint, la nécessaire optimisation des moyens confiés aux organismes, qui assument cette mission essentielle du ministère.
L'un des rapports évoqué ce matin a d'ailleurs clairement rappelé que tous les intervenants du tourisme social, constituent une chaîne de solidarité, et qu'un maillon manquant entraînerait l'échec de nos ambitions.
- La deuxième table ronde a été consacrée à l'emploi et aux saisonniers.
Les expériences de terrain et les témoignages qu'a permis de susciter ce deuxième temps fort de la journée, ont confirmé les nombreuses difficultés que les saisonniers doivent affronter pour accéder à un logement, à une formation ou tout simplement aux informations alors que, dans le même temps, 50 000 emplois dans l'hôtellerie et la restauration ne sont pas pourvus chaque année.
Lors du CIT du 9 septembre 2003, nous avons prévu en contrepartie d'un élargissement du dispositif de défiscalisation, la réservation par les gestionnaires, d'une partie significative des logements mis en location, pour les saisonniers.
Cette mesure, qui figure dans le projet de loi sur le développement des territoires ruraux, devrait prochainement être adoptée.
Le 2ème CIT s'est également penché sur cette question en prévoyant un certain nombre de dispositions : création de baux d'un an, appui du 1% patronal, gestion prévisionnelle des emplois expérimentée dans 3 départements littoraux et 3 montagnards, avec la mise en place d'un groupement d'employeurs.
Nous avons, en outre, souhaité encourager la création de Maisons des Saisonniers, comme il en existe déjà. Des crédits seront dédiés à l'ouverture de deux nouvelles unités.
A cet égard, en étroite collaboration avec votre réseau, mon administration mènera une réflexion sur la constitution d'une charte " Maison des Saisonniers ", qui devrait préciser les missions et les partenariats avec d'autres structures locales (Missions locales, missions pour l'emploi, Maison des services publics).
- Votre 3ème table ronde, enfin, a abordé des thèmes centraux comme l'intercommunalité dans le contexte plus large de l'aménagement du territoire et du développement durable.
Les rapports examinés dans ce cadre ont permis de confirmer que le tourisme constitue réellement un vecteur de revitalisation des espaces ruraux.
Les élus locaux montrent un vrai intérêt pour le développement touristique : ainsi 60 % des EPCI ont une compétence tourisme.
Mais le développement du tourisme rural suppose que ces derniers sachent réussir leur " mise en désir touristique " qui appelle deux conditions :
- une expertise des projets de développement qui peut être menée conjointement par les organismes dépendant du Ministère délégué, comme l'AFIT, et les collectivités territoriales.
- l'autre condition relève des modes de financement : le partenariat public-privé représente, en effet, dans le cadre d'opérations d'aménagement touristique, une alternative intéressante, à laquelle les élus n'accordent pas encore trop souvent suffisamment de crédit.
Les défis, ici, sont de deux ordres : faire primer la destination sur le découpage administratif et impliquer les professionnels dans les projets de mise en valeur touristique.
Je vous propose de réfléchir ensemble à l'harmonisation d'une formation et d'une information spécifique à tous les élus qui le souhaitent pour faire du territoire une véritable " école de concertation ".
Le temps m'étant compté, je ne peux malheureusement pas évoquer ici l'ensemble des rapports qui ont été préparés cette année.
Je souhaite néanmoins vous confirmer qu'il n'y aura pas de cassure entre les deux Conseils nationaux du Tourisme et qu'une continuité intellectuelle permettra de valoriser les travaux qui seront prochainement achevés.
Nous voilà donc arrivés au terme du parcours pour ce Conseil, dont les membres ont été nommés en 2000.
Je tiens, encore une fois, à remercier l'ensemble des présidents de section pour leur implication.
Le Conseil national du Tourisme est, plus qu'une forme de parlement, une vraie famille où prévaut la volonté d'aboutir à un consensus.
Cette particularité sera naturellement préservée dans le cadre de la réforme des statuts car elle constitue une garde-fou indispensable dans l'élaboration des processus de décision.
Cette réforme, je souhaite au terme de mon propos vous en exposer les grandes orientations actées lors du CIT du 23 juillet dernier.
Elle répond aux grandes orientations de la réforme de l'Etat, voulue par le Président de la République et mise en uvre par le Premier ministre.
Cette refonte prend en compte les remarques que vous aviez faites à la suite de l'évaluation du fonctionnement des sections que j'ai demandée aux Présidents et Présidentes et dont je vous ai fait part à la plénière d'Avignon.
Simplification, allégement et plus grande réactivité constituent son fondement.
Le nouveau Conseil national du Tourisme, qui émergera de cette réforme, aura une organisation simplifiée pour gagner en efficacité : cet ensemble sera constitué de 200 personnes et un noyau dur de 20 membres pourra, à tout moment, faire l'interface entre mon cabinet et les forces vives du secteur.
Je tiens à vous assurer que je ne souhaite en rien me priver de la richesse et de la diversité des acteurs économiques et sociaux du secteur du tourisme que vous représentez dans ce véritable " Parlement du tourisme ".
Toutes les composantes, membres de droit du CNT auront, demain comme aujourd'hui, la possibilité d'y trouver toute leur place.
Des conseillers techniques, dont l'expertise s'est révélée extrêmement constructive pour la qualité des travaux, continueront d'être associés, chaque fois que nécessaire, à la réflexion d'une section ou d'un groupe de travail pour une durée d'un an renouvelable.
Voilà, Mesdames et Messieurs, les messages que je souhaitais vous adresser aujourd'hui. J'aurai plaisir à retrouver l'an prochain ceux d'entre vous qui poursuivront avec moi cette belle aventure. Je remercie les autres, en leur souhaitant de nouvelles et passionnantes missions au service du tourisme.
Je vous remercie.


(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 1er décembre 2004)