Texte intégral
Q - Monsieur le Premier ministre, bonsoir. Aujourd'hui, votre priorité, à travers ces signatures de contrats-jeunes en entreprises et à travers ces CIVIS, c'est d'abord l'emploi des moins de 25 ans dans le secteur privé ?
R - "Oui, c'est une action immédiate, puisque nous venons signer les premiers emplois CIVIS, qui sont des emplois pour les associations et pour des jeunes en difficulté. Nous en prévoyons au total 150 000 dans les deux ans. Et puis j'ai signé également le cent millième contrat-jeune en entreprise. C'est très important. C'est un allégement de charges pour permettre aux jeunes d'entrer dans l'entreprise. Tout cela est concret, et nous avons un objectif ambitieux, puisque dans l'Agenda 2006, qui est l'Agenda du Gouvernement, nous avons prévu ainsi un million de contrats pour les jeunes, ce qui veut dire vraiment que là, nous avons une action pour le travail, pour le social, qui est vraiment efficace."
Q - En Champagne-Ardenne, toujours dans le domaine du social, ce sont les chômeurs de longue durée qui sont le plus touchés par la dégradation du marché de l'emploi, + 9 % en un an. Alors pourquoi avoir choisi de réduire récemment la durée de l'allocation spécifique de solidarité ?
R - "Pour la remplacer par 30 000 nouveaux contrats, qui sont les contrats d'initiative emploi. Nous ne voulons pas que systématiquement, on mette dans des parkings d'assistance, sans issue, des gens qui à un moment ou à un autre, n'aspirent qu'à trouver du travail, qu'à trouver de l'emploi. Donc ce que nous souhaitons, c'est passer de l'assistance à l'insertion. Et donc, à la place d'un statut d'assistance, nous créons un statut d'insertion. Nous avons mis 30 000 places pour des contrats pour les entreprises, pour aider les chômeurs de longue durée. Et puis surtout, nous créons le RMA, ce qui va remplacer le RMI, parce que le RMI, cela veut dire Revenu minimum d'insertion, mais très souvent, cela ne conduit pas à l'insertion. Nous voulons, avec le Revenu minimum d'activité, favoriser le travail. Notre gouvernement fait en sorte qu'on valorise le travail. Les revenus du travail seront supérieurs aux revenus de l'assistance. C'est pour cela que nous avons augmenté le SMIC, c'est pour cela que nous faisons en sorte qu'on puisse, avec le RMA, aider les chômeurs à trouver un emploi. C'est notre volonté de faire du travail une véritable politique sociale. Cela ne nous empêche pas de faire une politique sociale. Je peux vous annoncer ce soir par exemple que nous renouvellerons, pour Noël 2003, la prime de Noël pour les chômeurs, comme nous l'avons fait en 2002. Comme nous avons développé la Prime pour l'emploi. Nous avons des mesures qui sont sociales, mais nous voulons aussi que le travail soit le but de la politique sociale."
Q - Mais est-ce que cette disparition des chômeurs de longue durée des statistiques du chômage, ne va pas engendrer une baisse en trompe-l'oeil des chiffres du chômage ?
R - "Il n'y a pas de suppression statistique, il y a des contrats-initiative emploi. C'est-à-dire que quelqu'un qui a été au chômage pendant une longue durée, va pouvoir être embauché par une entreprise, sans charges. C'est-à-dire que nous voulons qu'il y ait possibilité, pour un chômeur de longue durée, de trouver un emploi. On a trop souvent caché par des systèmes parkings, par des systèmes qui sont sans avenir, des statuts qui sont souvent difficiles à supporter pour les chômeurs... Nous avons voulu créer des systèmes qui, au contraire, conduisent le jeune à sortir de ce parking, pour aller, comme le chômeur de longue durée, vers le travail dans l'entreprise, y compris dans les associations, puisque le CIVIS est ouvert aux associations. Nous faisons donc en sorte que l'on aide les gens à sortir du chômage. La véritable politique sociale, c'est celle qui est menée partout en Europe, c'est une politique qui conduit au travail, qui conduit à l'insertion. Il ne s'agit pas de statistiques, il s'agit de personnes humaines, et ces personnes, elles ont humainement besoin de travailler, soit dans une entreprise, soit dans une collectivité locale ou bien dans une association."
Q - Monsieur Raffarin, notre région a été particulièrement touchée par les dépôts de bilan et les plans sociaux, en particulier dans le textile, dans l'Aube. Un contrat de site pour la zone de Romilly et Nogent va d'ailleurs être signé le 3 novembre prochain. Est-ce que d'autres départements de la région pourraient être concernés par ce dispositif ? On pense aux Ardennes, avec la métallurgie...
R - "Il est possible... Il y a une attitude tout à fait ouverte de la part du Gouvernement. Vous me parlez beaucoup des difficultés de Champagne-Ardenne, mais je voudrais aussi vous dire qu'il y a beaucoup d'atouts en Champagne-Ardenne ; la foire de Châlons-en-Champagne qui se tient régulièrement a encore obtenu cette année un record de fréquentation, avec un dynamisme économique important. La région Champagne-Ardenne a de nombreux atouts, beaucoup de choses sont faites en matière de formation. J'ai vu des centres d'apprentissage qui sont de grande qualité. Donc, c'est vrai qu'il y a des difficultés, et l'Etat est prêt à aider pour faire face à ces difficultés mais l'Etat est aussi là pour aider à valoriser tous les atouts. Je pense à l'aéroport de Vatry, aux infrastructures de communication, de formation, au haut débit, à tout ce qui est proposé aujourd'hui par la région qui me paraît aller dans le sens de l'avenir. Il y a des possibilités en Champagne-Ardenne ; je crois à l'avenir de cette région qui a une bonne position géographique en Europe. Il faut certes voir les difficultés mais il faut aussi parler des atouts et il y en a de véritables."
Q - Parmi les difficultés, les inquiétudes, il y a celles des buralistes de notre région qui est une région frontalière. Ils ont manifesté ici comme partout en France cette semaine. Aviez-vous prévu que l'augmentation des prix du tabac allait mettre en péril pratiquement toute une profession ?
R - "Oui, hélas, nous savons bien que cette augmentation des prix du tabac pour lutter contre le cancer... Nous sommes le dernier pays d'Europe pour la lutte contre le cancer qui fait des ravages dans les familles. C'est vraiment un sujet majeur pour notre société. Je comprends les difficultés des buralistes et c'est pour cela que nous sommes à leur écoute ; R. Dutreil les a rencontrés cet après-midi. Nous avons un plan de 130 millions d'euros pour construire avec eux une politique qui est une politique de compensation. Je pense qu'il va y avoir un certain nombre d'initiatives administratives. Je ne suis pas du tout hostile à ce qu'il y ait des possibilités pour que les buralistes puissent avoir des prestations publiques, de services publics qui leur permettraient à la fois d'avoir une fréquentation renforcée et d'avoir des clientèles nouvelles ; nous sommes en train d'étudier cela. C'est un sujet difficile. Je dis : priorité à la santé. Le cancer, la sécurité routière, la lutte contre le handicap sont des sujets prioritaires que le Président de la République a fixés au Gouvernement. Je me dois de me battre contre ces fléaux. Nous nous battons contre l'insécurité routière de toutes nos forces avec ces résultats. Nous nous battons également contre le cancer. Je souhaite que pour les buralistes, avec les buralistes, on trouve les solutions compensatoires nécessaires, car je reconnais bien volontiers qu'il y a là des difficultés qu'il faut surmonter."
Q - Monsieur Raffarin, je vous remercie d'avoir accepté notre invitation et vous êtes, je le rappelle, demain, à Epernay, pour l'ouverture des entretiens européens d'Epernay.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 26 janvier 2004)
R - "Oui, c'est une action immédiate, puisque nous venons signer les premiers emplois CIVIS, qui sont des emplois pour les associations et pour des jeunes en difficulté. Nous en prévoyons au total 150 000 dans les deux ans. Et puis j'ai signé également le cent millième contrat-jeune en entreprise. C'est très important. C'est un allégement de charges pour permettre aux jeunes d'entrer dans l'entreprise. Tout cela est concret, et nous avons un objectif ambitieux, puisque dans l'Agenda 2006, qui est l'Agenda du Gouvernement, nous avons prévu ainsi un million de contrats pour les jeunes, ce qui veut dire vraiment que là, nous avons une action pour le travail, pour le social, qui est vraiment efficace."
Q - En Champagne-Ardenne, toujours dans le domaine du social, ce sont les chômeurs de longue durée qui sont le plus touchés par la dégradation du marché de l'emploi, + 9 % en un an. Alors pourquoi avoir choisi de réduire récemment la durée de l'allocation spécifique de solidarité ?
R - "Pour la remplacer par 30 000 nouveaux contrats, qui sont les contrats d'initiative emploi. Nous ne voulons pas que systématiquement, on mette dans des parkings d'assistance, sans issue, des gens qui à un moment ou à un autre, n'aspirent qu'à trouver du travail, qu'à trouver de l'emploi. Donc ce que nous souhaitons, c'est passer de l'assistance à l'insertion. Et donc, à la place d'un statut d'assistance, nous créons un statut d'insertion. Nous avons mis 30 000 places pour des contrats pour les entreprises, pour aider les chômeurs de longue durée. Et puis surtout, nous créons le RMA, ce qui va remplacer le RMI, parce que le RMI, cela veut dire Revenu minimum d'insertion, mais très souvent, cela ne conduit pas à l'insertion. Nous voulons, avec le Revenu minimum d'activité, favoriser le travail. Notre gouvernement fait en sorte qu'on valorise le travail. Les revenus du travail seront supérieurs aux revenus de l'assistance. C'est pour cela que nous avons augmenté le SMIC, c'est pour cela que nous faisons en sorte qu'on puisse, avec le RMA, aider les chômeurs à trouver un emploi. C'est notre volonté de faire du travail une véritable politique sociale. Cela ne nous empêche pas de faire une politique sociale. Je peux vous annoncer ce soir par exemple que nous renouvellerons, pour Noël 2003, la prime de Noël pour les chômeurs, comme nous l'avons fait en 2002. Comme nous avons développé la Prime pour l'emploi. Nous avons des mesures qui sont sociales, mais nous voulons aussi que le travail soit le but de la politique sociale."
Q - Mais est-ce que cette disparition des chômeurs de longue durée des statistiques du chômage, ne va pas engendrer une baisse en trompe-l'oeil des chiffres du chômage ?
R - "Il n'y a pas de suppression statistique, il y a des contrats-initiative emploi. C'est-à-dire que quelqu'un qui a été au chômage pendant une longue durée, va pouvoir être embauché par une entreprise, sans charges. C'est-à-dire que nous voulons qu'il y ait possibilité, pour un chômeur de longue durée, de trouver un emploi. On a trop souvent caché par des systèmes parkings, par des systèmes qui sont sans avenir, des statuts qui sont souvent difficiles à supporter pour les chômeurs... Nous avons voulu créer des systèmes qui, au contraire, conduisent le jeune à sortir de ce parking, pour aller, comme le chômeur de longue durée, vers le travail dans l'entreprise, y compris dans les associations, puisque le CIVIS est ouvert aux associations. Nous faisons donc en sorte que l'on aide les gens à sortir du chômage. La véritable politique sociale, c'est celle qui est menée partout en Europe, c'est une politique qui conduit au travail, qui conduit à l'insertion. Il ne s'agit pas de statistiques, il s'agit de personnes humaines, et ces personnes, elles ont humainement besoin de travailler, soit dans une entreprise, soit dans une collectivité locale ou bien dans une association."
Q - Monsieur Raffarin, notre région a été particulièrement touchée par les dépôts de bilan et les plans sociaux, en particulier dans le textile, dans l'Aube. Un contrat de site pour la zone de Romilly et Nogent va d'ailleurs être signé le 3 novembre prochain. Est-ce que d'autres départements de la région pourraient être concernés par ce dispositif ? On pense aux Ardennes, avec la métallurgie...
R - "Il est possible... Il y a une attitude tout à fait ouverte de la part du Gouvernement. Vous me parlez beaucoup des difficultés de Champagne-Ardenne, mais je voudrais aussi vous dire qu'il y a beaucoup d'atouts en Champagne-Ardenne ; la foire de Châlons-en-Champagne qui se tient régulièrement a encore obtenu cette année un record de fréquentation, avec un dynamisme économique important. La région Champagne-Ardenne a de nombreux atouts, beaucoup de choses sont faites en matière de formation. J'ai vu des centres d'apprentissage qui sont de grande qualité. Donc, c'est vrai qu'il y a des difficultés, et l'Etat est prêt à aider pour faire face à ces difficultés mais l'Etat est aussi là pour aider à valoriser tous les atouts. Je pense à l'aéroport de Vatry, aux infrastructures de communication, de formation, au haut débit, à tout ce qui est proposé aujourd'hui par la région qui me paraît aller dans le sens de l'avenir. Il y a des possibilités en Champagne-Ardenne ; je crois à l'avenir de cette région qui a une bonne position géographique en Europe. Il faut certes voir les difficultés mais il faut aussi parler des atouts et il y en a de véritables."
Q - Parmi les difficultés, les inquiétudes, il y a celles des buralistes de notre région qui est une région frontalière. Ils ont manifesté ici comme partout en France cette semaine. Aviez-vous prévu que l'augmentation des prix du tabac allait mettre en péril pratiquement toute une profession ?
R - "Oui, hélas, nous savons bien que cette augmentation des prix du tabac pour lutter contre le cancer... Nous sommes le dernier pays d'Europe pour la lutte contre le cancer qui fait des ravages dans les familles. C'est vraiment un sujet majeur pour notre société. Je comprends les difficultés des buralistes et c'est pour cela que nous sommes à leur écoute ; R. Dutreil les a rencontrés cet après-midi. Nous avons un plan de 130 millions d'euros pour construire avec eux une politique qui est une politique de compensation. Je pense qu'il va y avoir un certain nombre d'initiatives administratives. Je ne suis pas du tout hostile à ce qu'il y ait des possibilités pour que les buralistes puissent avoir des prestations publiques, de services publics qui leur permettraient à la fois d'avoir une fréquentation renforcée et d'avoir des clientèles nouvelles ; nous sommes en train d'étudier cela. C'est un sujet difficile. Je dis : priorité à la santé. Le cancer, la sécurité routière, la lutte contre le handicap sont des sujets prioritaires que le Président de la République a fixés au Gouvernement. Je me dois de me battre contre ces fléaux. Nous nous battons contre l'insécurité routière de toutes nos forces avec ces résultats. Nous nous battons également contre le cancer. Je souhaite que pour les buralistes, avec les buralistes, on trouve les solutions compensatoires nécessaires, car je reconnais bien volontiers qu'il y a là des difficultés qu'il faut surmonter."
Q - Monsieur Raffarin, je vous remercie d'avoir accepté notre invitation et vous êtes, je le rappelle, demain, à Epernay, pour l'ouverture des entretiens européens d'Epernay.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 26 janvier 2004)