Conférence de presse de M. Michel Barnier, ministre des affaires étrangères, sur les négociations de l'Organisation mondiale du commerce et la crise politique et humanitaire au Darfour, Bruxelles le 26 juillet 2004.

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Circonstance : Réunion du Conseil affaires générales de l'UE à Bruxelles le 26 juillet 2004

Texte intégral

Bonjour à tous,
J'aimerais simplement évoquer deux points très importants dont nous avons parlé aujourd'hui : les négociations de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) et la situation très grave du Darfour, où je me rends d'ailleurs immédiatement pour être sur le terrain dès demain.
Comme vous le savez, la France avait souhaité ce Conseil Affaires générales aujourd'hui, car ce qui se passe à Genève est extrêmement important. Nous avons, avec le ministre François Loos, participé à ce Conseil pour insister sur deux points qui ont été finalement décidés, comme nous le souhaitions. Rappeler avec force l'exigence politique du rééquilibrage du projet d'accord qui est sur la table aujourd'hui à Genève, et qui n'est conforme ni aux objectifs, ni aux intérêts de l'Union. Il nous fallait, il nous faut, obtenir un rééquilibrage de ce projet d'accord et c'est exactement la conclusion à laquelle nous sommes parvenus. La Commission en est d'accord ; elle va donc travailler, dans le cadre de mandats qui lui ont été fixés par le Conseil depuis un an, à ce rééquilibrage. Et puis, nous avions également souhaité au niveau ministériel une nouvelle évaluation dans la négociation qui continue à Genève. C'est exactement ce qui a été obtenu aujourd'hui. Il y aura donc vendredi une nouvelle réunion ministérielle pour évaluer les résultats de la négociation et pour fixer la position du Conseil. Je pense qu'elle aura lieu à Genève mais elle peut aussi avoir lieu à Bruxelles. Ce qui nous paraissait important, c'est que ce soit une réunion ministérielle qui fasse l'évaluation de la négociation et de la proposition d'un accord, pour pouvoir permettre au Conseil de se prononcer.
En ce qui concerne la situation d'extrême urgence dans laquelle se trouve le Darfour, où je me rends maintenant, il y a trois urgences :
- Urgence humanitaire : il faut apporter sur place du matériel, des vivres, ouvrir des couloirs d'approvisionnement, transporter du matériel. L'Union européenne fait un effort très important : près de 200 millions d'euros ont été engagés. La France elle-même a décidé un effort supplémentaire, à hauteur de 2 millions d'euros supplémentaires en affrétant un avion-cargo qui fait des rotations en permanence.
- Urgence en matière de sécurité, et voilà pourquoi nous voulons soutenir les efforts de l'Union africaine, qui prend toutes les responsabilités pour surveiller les conditions du cessez-le-feu et pour apporter sur place une logistique. Nous continuerons à soutenir les efforts de l'Union africaine.
- Urgence politique : c'est l'objet de la résolution qui est en discussion aux Nations unies, pour faire pression sur toutes les parties, afin qu'elles retrouvent la table des négociations et qu'elles tiennent leurs engagements.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 juillet 2004)