Déclaration de M. Léon Bertrand, ministre délégué au tourisme, sur l'accroissement de la pratique de la plongée sous-marine en Martinique, et son impact sur le développement du tourisme, Paris le 11 février 2005.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Salon de la plongée sous-marine à Paris, le 11 février 2005

Texte intégral

Madame la Commissaire générale,
Monsieur le Président de la Fédération française de plongée,
Madame la Présidente du comité martiniquais du Tourisme,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
C'est la première fois qu'un ministre du Tourisme participe au salon de la plongée sous-marine, et je suis heureux d'inaugurer ce qui, je l'espère de tout coeur, deviendra une tradition ces prochaines années.
Cette 7ème édition met à l'honneur la Martinique, un département d'Outre-mer qui souhaite devenir une véritable destination de plongée.
La Martinique possède de nombreuses richesses inexploitées et je me réjouis de l'impact positif que ce salon pourra avoir, pour valoriser son extraordinaire patrimoine naturel.
Votre salon, Madame la Commissaire générale, est en effet devenu un rendez-vous incontournable pour tous les plongeurs d'Europe, avec plus de 30 000 visiteurs et près de 300 exposants, dont 37 % d'étrangers.
Les nouveautés, tant en matière d'équipements que de produits touristiques, sont présentées chaque année ici parce que la France est considérée, par les professionnels du secteur, comme une porte d'entrée sur l'Europe.
Cette réussite méritait d'être saluée.
Les Français sont, il est vrai, des plongeurs dans l'âme. L'épopée mythique du Commandant Cousteau n'y est sans doute pas étrangère et explique le succès phénoménal rencontré, il y près de 10 ans, par le film " le Grand Bleu ".
Sans faire de chauvinisme, force est de reconnaître que c'est en France que la plongée sous-marine est née dans les années 1925-26 avec le fameux scaphandre FERNEZ-LE PRIEUR.
C'est à un Français (le commandant de CORLIEU) que nous devons l'invention des palmes. C'est à Saint-Raphaël, enfin, qu'a été créé en 1935 le 1er club de plongée sous-marine.
Il n'est pas étonnant donc de constater un réel engouement pour la plongée sous-marine dans notre pays avec près de 300 000 adeptes, dont 150 000 licenciés auprès de la Fédération française d'Etudes et de Sports Sous-Marins.
Parmi ces plongeurs, beaucoup sont également de grands voyageurs. La pauvreté relative des fonds marins de métropole, exceptée les épaves du port de Marseille et les plages du débarquement, les incite naturellement à chercher ailleurs des sites préservés.
Mais si notre offre hexagonale n'est guère attractive, il en va autrement de notre offre ultramarine.
A la Réunion, la plongée représente ainsi la 2ème activité sportive pratiquée par les touristes après la randonnée pédestre.
A Tahiti, la plongée sous-marine constitue l'un des principaux motifs de visite, juste derrière les voyages de noces.
Mayotte et la Nouvelle-Calédonie possèdent également un potentiel subaquatique de premier plan grâce à la richesse de leurs lagons.
Cette nouvelle clientèle touristique est intéressante à plus d'un titre. Elle est en constante progression.
Le profil du plongeur a en effet considérablement évolué ces dernières années : le sportif célibataire endurci, adepte d'une pratique intense n'est plus majoritaire et l'on rencontre aujourd'hui davantage de pratiquants occasionnels, préférant une approche ludique.
Les femmes sont aussi de plus en plus nombreuses.
75 % des plongeurs ont entre 35 et 45 ans.
30 à 50 % voyagent en groupe car la plongée, quoi qu'on en pense, reste un sport collectif, en passe de se transformer en activité familiale à part entière.
C'est d'autre part une clientèle à haute contribution, dont la durée moyenne de séjour (10 jours) est assez élevée, au regard des standards habituels.
Mais surtout, le plongeur, et c'est une dimension à laquelle je suis particulièrement sensible, est par définition un véritable adepte de l'éco-tourisme.
La préservation des fonds marins, et en particulier des récifs coralliens, requiert en effet le respect d'une stricte discipline. Ce souci environnemental fait partie intégrante de la formation du plongeur et constitue même l'une des missions essentielles de la Fédération française.
Respectueux des fonds marins, le plongeur ne change pas d'attitude à terre et recherche une même qualité de paysage, une même authenticité dans les destinations qu'il va entreprendre de découvrir.
La clientèle " plongée " est donc, Madame de GRANDMAISON, une cible de choix pour la Martinique, une destination historique qui accompli de nombreux efforts depuis la mise en oeuvre du plan de relance touristique pour adapter son offre aux nouvelles attentes.
Au modèle mono-balnéaire, en perte de vitesse et où la concurrence de soleils bon marché est rude, s'est peu à peu substituée une offre diversifiée où le patrimoine historique et culturel est davantage valorisé avec des itinéraires pédestres, des excursions hors des sentiers battus, un contact plus riche avec une population attachante.
Les plongeurs pourront donc y retrouver les ingrédients indispensables à la réussite de leur séjour.
Je ne peux conclure mes chers amis, sans vous rappeler que, malgré le drame du 26 décembre, les fonds marins du golfe de Thaïlande et de la mer des Andaman sont intacts.
Beaucoup de nos compatriotes ont créé en Thaïlande, notamment à Phuket, des centres de plongée et font vivre nombre de familles thaïlandaises.
Je leur ai rendu visite, il y a deux semaines, et je peux vous assurer que vous serez accueillis dans les meilleures conditions possibles. Les plages n'ont jamais été aussi belles.
Les hommes pourront surmonter les conséquences du tsunami à condition de pouvoir reconstruire.
C'est la projection dans l'avenir qui protégera ces populations d'un passé douloureux.
Je compte sur vous pour les aider.
Je vous remercie.

(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 14 février 2005)