Lettre de Mme Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, adressée au Président de la République, sur la situation au Proche-Orient, les positions françaises sur les conflits de la région et demandant à faire part directement au Président de la république de ses réflexions après un voyage sur place, Paris le 20 juillet 2004.

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Texte intégral

Monsieur le Président de la République,
L'impasse dans laquelle est enfermé le conflit du Proche-Orient soulève de légitimes et très vives inquiétudes. A plusieurs reprises vous avez vous-même au nom de la France relevé combien l'absence actuelle de perspective au conflit israélo-palestinien, insupportable au regard des responsabilités de la communauté internationale, était lourde de tensions, et de fractures.
La persistance de violences, l'absence de dialogue, l'arrêt des négociations sont d'autant plus insupportables que sont connus les termes d'un possible accord sérieux, conforme au droit et à la justice, sur la base des résolutions de l'Onu et des acquis du processus de ces dernières années, par delà les difficultés et les questions sensibles pour les Israéliens et les Palestiniens.
Or, chaque jour qui passe, chaque fait accompli, chaque acte de violence rendent plus compliqué l'établissement d'un État palestinien viable et souverain dans les frontières de 1967, et plus difficile encore l'établissement d'une vie commune pour les deux peuples comme condition d'une sécurité partagée.
J'ai pu moi-même prendre sur place la mesure des blocages et des inquiétudes, à l'occasion du séjour que je viens d'effectuer dans les territoires palestiniens et en Israël. J'ai mesuré aussi chez la plupart de mes interlocutrices et interlocuteurs les attentes envers la France et l'Europe comme membre du " quartet ".
Je n'ignore pas, comme les déclarations du Premier ministre israélien en témoignent de nouveau, les obstacles importants à l'effort de paix.
Ma conviction est grande que la convergence d'efforts de quelques pays européens, à défaut de l'Union européenne, sous l'impulsion de la France, pourrait contribuer très efficacement à cette reprise indispensable du dialogue, pour la mise en uvre de la " feuille de route "
Je tiens à dire à cet égard que j'ai pu apprécier sur place l'effet très positif de la position de la France, exprimée quelques jours auparavant par Monsieur le Ministre des Affaires étrangères à Ramallah.
Je retire de mon séjour dans la région la certitude que chaque geste, chaque initiative peut influer positivement dans cette situation critique, en encourageant les responsables, les femmes et les hommes qui gardent confiance dans une issue politique dans le droit et la justice.
Monsieur le Président, dans cet esprit, je sollicite un entretien afin de vous faire part directement des réflexions que je tire des rencontres et de ma visite sur place.
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président de la République, l'expression de mes salutations respectueuses.
(Source http://www.pcf.fr, le 2 août 2004)