Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames,
Messieurs,
C'est un plaisir de vous accueillir aujourd'hui à l'Hôtel de Brienne, et de vous présenter mes voeux pour la troisième année consécutive.
Je vous souhaite une très bonne année 2005, tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel.
Je vous prie de transmettre mes voeux les plus chaleureux à vos familles, à vos collaborateurs et aux gouvernements des pays que vous représentez.
J'ai bien évidemment une pensée particulière pour les pays de l'océan Indien, si durement frappés par le terrible raz-de-marée il y a une dizaine de jours.
La France, à l'instar de nombreux autres pays, s'est rapidement mobilisée pour atténuer autant que possible les souffrances et les conséquences de cette catastrophe.
L'émotion passée, nous veillerons à accompagner le redressement rapide de cette région après cette tragédie.
Chacun peut constater aujourd'hui que l'actualité internationale et les questions de défense sont de plus en plus intimement liées.
Face aux crises internationales et aux menaces, la mobilisation des moyens de défense est souvent seule en mesure d'apporter des réponses fortes et efficaces.
Toutefois, vous le savez mieux que quiconque, les solutions de long terme ne sont jamais purement militaires. A ce titre, l'Europe a un rôle déterminant à jouer dans les affaires internationales.
Les défis de sécurité actuels et futurs imposent une mobilisation des moyens de la Défense. Crises humanitaires, crises régionales, lutte contre le terrorisme, lutte contre la prolifération sont les composantes de ses défis qui affectent notre planète.
Les crises humanitaires :
De plus en plus, l'ampleur et la gravité de ces crises nécessitent des réponses que seules les forces armées sont en mesure de fournir.
Nos soldats sont intervenus en Haïti, au moment des inondations qui avaient frappé ce pays, ajoutant une catastrophe écologique et humaine aux troubles politiques.
Le raz-de-marée du 26 décembre dans l'océan Indien est venu confirmer ce constat de la manière la plus tragique qui soit.
Les forces françaises ont été engagées dès les premiers jours au secours de nos ressortissants mais aussi des Etats de la région. Les moyens mis à disposition seront renforcés dans les prochains jours.
Les crises régionales :
En Côte d'Ivoire, les militaires français ont payé un lourd tribut au service de la paix, de la légalité internationale et de la sécurité des Français vivant en Côte d'Ivoire et des Ivoiriens eux-mêmes.
Notre action, sous mandat de l'ONU, continuera à poursuivre un triple objectif :
assurer la sécurité des ressortissants français et étrangers ;
éviter d'éventuels massacres entre Ivoiriens. Nous devons garder en mémoire les tragédies qu'ont connu le Sierra Leone et le Libéria voisins ;
donner une chance au processus de paix défini par la communauté internationale et les parties ivoiriennes au conflit. Il n'y a pas d'alternative crédible à ce processus et c'est la seule issue pour sortir de la crise.
En Afghanistan, l'action de la FIAS a permis la stabilisation du pays, la tenue des élections et la consolidation des institutions.
La présence du Corps européen permet également d'assurer la formation de l'armée afghane, décisive pour rendre à ce pays toute sa souveraineté.
Dans les Balkans, la présence militaire demeure un atout indispensable à la sortie de crise.
La France a pris le commandement de la KFOR depuis le 1er septembre 2004.
Nous restons également présents en Bosnie dans le cadre d'une opération désormais conduite par l'Union européenne.
Le terrorisme :
La multiplication d'Etats en faillite est un risque considérable pour tous.
Les zones de non-droit deviennent les foyers de trafics en tous genres et des terreaux pour le terrorisme.
L'engagement de nos forces spéciales en Afghanistan et notre participation à la force navale TF 150 dans l'Océan Indien participe à la lutte contre le terrorisme dans cette région.
La prolifération des armes de destruction massive :
Il faudra résoudre durablement le problème des capacités nucléaires de l'Iran et de la Corée du Nord, qui représente un des grands enjeux de sécurité.
Face à ce risque majeur, nos pays doivent se tenir prêts. C'est le sens de la politique de la France, qui repose sur :
la non-prolifération et la lutte contre la prolifération
la capacité à faire face aux crises dans un environnement marqué par la présence d'armes de destruction massive.
Et enfin la dissuasion nucléaire, qui reste notre ultime garantie.
Les missions que nous menons ne peuvent être du ressort unique de la France.
L'Union européenne est amenée à être de plus en plus le cadre naturel de notre action.
La coopération européenne doit être de façon urgente approfondie pour répondre aux problématiques futures.
Cela passe certes par le renforcement de l'Europe de la défense mais aussi par de nouvelles avancées institutionnelles pour l'Union.
Nous devons rapidement mettre en oeuvre les récentes avancées de la PESD qui sont considérables
La France est à l'origine de plusieurs des récentes initiatives. Il faut les concrétiser rapidement pour permettre à l'Union d'assumer ses responsabilités.
L'Agence européenne de défense doit accompagner le renforcement de notre industrie.
Ayant tenu en septembre son premier comité directeur, elle pourra cette année réaliser pleinement son programme de travail.
Je veillerai à ce que ce dernier soit ambitieux et tourné vers nos priorités capacitaires.
A ce titre, la France a souhaité que l'Agence ait un rôle important dans le secteur de la recherche et des technologies.
J'engage mes homologues européens à accentuer leurs efforts dans ce domaine : la recherche est indispensable à la préparation de l'avenir et pour créer les conditions d'une autonomie stratégique de notre continent.
Parmi les autres initiatives de la PESD, la Force de Gendarmerie européenne va devenir une réalité dans quelques jours. Elle pourra viser un engagement sur un théâtre d'opération très prochainement.
Le Collège européen de sécurité et de défense a débuté ses sessions pilotes.
Il sera une référence pour renforcer l'esprit de défense à l'échelle de l'Europe et développer une culture commune.
La définition de la réaction rapide européenne se précise, avec l'annonce des premières contributions aux futurs groupements tactiques, ainsi que le début des travaux sur la réaction rapide navale.
Les groupements seront mis en place dès le premier semestre de cette année et amenés à être engagés rapidement.
J'ai eu l'occasion de le dire lors de mes nombreux déplacements, le développement de l'Europe de la défense n'est pas concurrent de l'action de l'OTAN. Il y aura du travail pour tout le monde.
La PESD répond d'ailleurs au souhait de longue date des Américains que les Européens renforcent leurs capacités de défense.
Notre approche des relations entre ces deux organisations n'est pas idéologique.
J'accueillerai très prochainement à Nice et pour la première fois depuis des décennies, une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance atlantique.
Cet événement, ainsi que l'implication constante et soutenue de la France - et des Européens - dans les opérations et les structures de l'OTAN marquent bien les liens étroits entre l'Union européenne et l'Alliance atlantique.
Ces relations, et beaucoup seront d'accord avec moi sur ce point, je les envisage complémentaires, décomplexées, transparentes.
Chaque organisme a son identité, ses caractéristiques.
Ce sont elles qui garantissent la complémentarité et l'efficacité.
Le prochain rendez-vous de l'Europe sera celui de la Constitution
2005 sera pour de nombreux Etats l'année de la Constitution européenne.
En vue du référendum que le Président a décidé de tenir avant l'été, nous soulignerons à nos concitoyens l'intérêt de ce traité pour l'Europe de la défense.
Nos partenaires européens feront la même démarche d'information envers leurs opinions publiques.
La Défense est redevenue une priorité et elle le demeurera, tant les risques de déstabilisation sont aujourd'hui grands dans le monde.
Cela implique pour tous la nécessité d'accentuer les efforts pour être en mesure de faire face aux risques.
Cela implique évidemment de mettre tout en oeuvre pour prévenir les crises par la diplomatie, et c'est là le coeur de vos fonctions et du réseau que vous formez dans le monde entier.
Avec la montée en puissance d'Etats comme la Chine, l'Inde, le Brésil, la réaffirmation des ambitions de la Russie, les Européens ont un rôle majeur à jouer.
Ils ont une responsabilité grandissante dans les grands équilibres mondiaux, dans la stabilisation de ce monde multipolaire, dans un esprit de partenariat avec les Etats-Unis.
La France poursuivra une action déterminée dans ce sens, en faveur d'une Europe capable d'assumer cette responsabilité.
Les solidarités, qu'elles soient européennes ou internationales, sont autant de chances de prévenir les conflits et de préserver la paix.
C'est mon voeu, et j'imagine le vôtre également, pour l'année à venir et les suivantes.
(Source http://www.défense.gouv.fr, le 10 janvier 2005)
Mesdames,
Messieurs,
C'est un plaisir de vous accueillir aujourd'hui à l'Hôtel de Brienne, et de vous présenter mes voeux pour la troisième année consécutive.
Je vous souhaite une très bonne année 2005, tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel.
Je vous prie de transmettre mes voeux les plus chaleureux à vos familles, à vos collaborateurs et aux gouvernements des pays que vous représentez.
J'ai bien évidemment une pensée particulière pour les pays de l'océan Indien, si durement frappés par le terrible raz-de-marée il y a une dizaine de jours.
La France, à l'instar de nombreux autres pays, s'est rapidement mobilisée pour atténuer autant que possible les souffrances et les conséquences de cette catastrophe.
L'émotion passée, nous veillerons à accompagner le redressement rapide de cette région après cette tragédie.
Chacun peut constater aujourd'hui que l'actualité internationale et les questions de défense sont de plus en plus intimement liées.
Face aux crises internationales et aux menaces, la mobilisation des moyens de défense est souvent seule en mesure d'apporter des réponses fortes et efficaces.
Toutefois, vous le savez mieux que quiconque, les solutions de long terme ne sont jamais purement militaires. A ce titre, l'Europe a un rôle déterminant à jouer dans les affaires internationales.
Les défis de sécurité actuels et futurs imposent une mobilisation des moyens de la Défense. Crises humanitaires, crises régionales, lutte contre le terrorisme, lutte contre la prolifération sont les composantes de ses défis qui affectent notre planète.
Les crises humanitaires :
De plus en plus, l'ampleur et la gravité de ces crises nécessitent des réponses que seules les forces armées sont en mesure de fournir.
Nos soldats sont intervenus en Haïti, au moment des inondations qui avaient frappé ce pays, ajoutant une catastrophe écologique et humaine aux troubles politiques.
Le raz-de-marée du 26 décembre dans l'océan Indien est venu confirmer ce constat de la manière la plus tragique qui soit.
Les forces françaises ont été engagées dès les premiers jours au secours de nos ressortissants mais aussi des Etats de la région. Les moyens mis à disposition seront renforcés dans les prochains jours.
Les crises régionales :
En Côte d'Ivoire, les militaires français ont payé un lourd tribut au service de la paix, de la légalité internationale et de la sécurité des Français vivant en Côte d'Ivoire et des Ivoiriens eux-mêmes.
Notre action, sous mandat de l'ONU, continuera à poursuivre un triple objectif :
assurer la sécurité des ressortissants français et étrangers ;
éviter d'éventuels massacres entre Ivoiriens. Nous devons garder en mémoire les tragédies qu'ont connu le Sierra Leone et le Libéria voisins ;
donner une chance au processus de paix défini par la communauté internationale et les parties ivoiriennes au conflit. Il n'y a pas d'alternative crédible à ce processus et c'est la seule issue pour sortir de la crise.
En Afghanistan, l'action de la FIAS a permis la stabilisation du pays, la tenue des élections et la consolidation des institutions.
La présence du Corps européen permet également d'assurer la formation de l'armée afghane, décisive pour rendre à ce pays toute sa souveraineté.
Dans les Balkans, la présence militaire demeure un atout indispensable à la sortie de crise.
La France a pris le commandement de la KFOR depuis le 1er septembre 2004.
Nous restons également présents en Bosnie dans le cadre d'une opération désormais conduite par l'Union européenne.
Le terrorisme :
La multiplication d'Etats en faillite est un risque considérable pour tous.
Les zones de non-droit deviennent les foyers de trafics en tous genres et des terreaux pour le terrorisme.
L'engagement de nos forces spéciales en Afghanistan et notre participation à la force navale TF 150 dans l'Océan Indien participe à la lutte contre le terrorisme dans cette région.
La prolifération des armes de destruction massive :
Il faudra résoudre durablement le problème des capacités nucléaires de l'Iran et de la Corée du Nord, qui représente un des grands enjeux de sécurité.
Face à ce risque majeur, nos pays doivent se tenir prêts. C'est le sens de la politique de la France, qui repose sur :
la non-prolifération et la lutte contre la prolifération
la capacité à faire face aux crises dans un environnement marqué par la présence d'armes de destruction massive.
Et enfin la dissuasion nucléaire, qui reste notre ultime garantie.
Les missions que nous menons ne peuvent être du ressort unique de la France.
L'Union européenne est amenée à être de plus en plus le cadre naturel de notre action.
La coopération européenne doit être de façon urgente approfondie pour répondre aux problématiques futures.
Cela passe certes par le renforcement de l'Europe de la défense mais aussi par de nouvelles avancées institutionnelles pour l'Union.
Nous devons rapidement mettre en oeuvre les récentes avancées de la PESD qui sont considérables
La France est à l'origine de plusieurs des récentes initiatives. Il faut les concrétiser rapidement pour permettre à l'Union d'assumer ses responsabilités.
L'Agence européenne de défense doit accompagner le renforcement de notre industrie.
Ayant tenu en septembre son premier comité directeur, elle pourra cette année réaliser pleinement son programme de travail.
Je veillerai à ce que ce dernier soit ambitieux et tourné vers nos priorités capacitaires.
A ce titre, la France a souhaité que l'Agence ait un rôle important dans le secteur de la recherche et des technologies.
J'engage mes homologues européens à accentuer leurs efforts dans ce domaine : la recherche est indispensable à la préparation de l'avenir et pour créer les conditions d'une autonomie stratégique de notre continent.
Parmi les autres initiatives de la PESD, la Force de Gendarmerie européenne va devenir une réalité dans quelques jours. Elle pourra viser un engagement sur un théâtre d'opération très prochainement.
Le Collège européen de sécurité et de défense a débuté ses sessions pilotes.
Il sera une référence pour renforcer l'esprit de défense à l'échelle de l'Europe et développer une culture commune.
La définition de la réaction rapide européenne se précise, avec l'annonce des premières contributions aux futurs groupements tactiques, ainsi que le début des travaux sur la réaction rapide navale.
Les groupements seront mis en place dès le premier semestre de cette année et amenés à être engagés rapidement.
J'ai eu l'occasion de le dire lors de mes nombreux déplacements, le développement de l'Europe de la défense n'est pas concurrent de l'action de l'OTAN. Il y aura du travail pour tout le monde.
La PESD répond d'ailleurs au souhait de longue date des Américains que les Européens renforcent leurs capacités de défense.
Notre approche des relations entre ces deux organisations n'est pas idéologique.
J'accueillerai très prochainement à Nice et pour la première fois depuis des décennies, une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance atlantique.
Cet événement, ainsi que l'implication constante et soutenue de la France - et des Européens - dans les opérations et les structures de l'OTAN marquent bien les liens étroits entre l'Union européenne et l'Alliance atlantique.
Ces relations, et beaucoup seront d'accord avec moi sur ce point, je les envisage complémentaires, décomplexées, transparentes.
Chaque organisme a son identité, ses caractéristiques.
Ce sont elles qui garantissent la complémentarité et l'efficacité.
Le prochain rendez-vous de l'Europe sera celui de la Constitution
2005 sera pour de nombreux Etats l'année de la Constitution européenne.
En vue du référendum que le Président a décidé de tenir avant l'été, nous soulignerons à nos concitoyens l'intérêt de ce traité pour l'Europe de la défense.
Nos partenaires européens feront la même démarche d'information envers leurs opinions publiques.
La Défense est redevenue une priorité et elle le demeurera, tant les risques de déstabilisation sont aujourd'hui grands dans le monde.
Cela implique pour tous la nécessité d'accentuer les efforts pour être en mesure de faire face aux risques.
Cela implique évidemment de mettre tout en oeuvre pour prévenir les crises par la diplomatie, et c'est là le coeur de vos fonctions et du réseau que vous formez dans le monde entier.
Avec la montée en puissance d'Etats comme la Chine, l'Inde, le Brésil, la réaffirmation des ambitions de la Russie, les Européens ont un rôle majeur à jouer.
Ils ont une responsabilité grandissante dans les grands équilibres mondiaux, dans la stabilisation de ce monde multipolaire, dans un esprit de partenariat avec les Etats-Unis.
La France poursuivra une action déterminée dans ce sens, en faveur d'une Europe capable d'assumer cette responsabilité.
Les solidarités, qu'elles soient européennes ou internationales, sont autant de chances de prévenir les conflits et de préserver la paix.
C'est mon voeu, et j'imagine le vôtre également, pour l'année à venir et les suivantes.
(Source http://www.défense.gouv.fr, le 10 janvier 2005)