Déclaration de M. Hamlaoui Mekachera, ministre délégué aux anciens combattants, sur la conservation et la transmission de la mémoire concernant la Deuxième Guerre mondiale, notamment la Libération, à Suresnes le 25 novembre 2004.

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Circonstance : Conférence-débat sur le souvenir de la Libération, à Suresnes (Hauts-de-Seine) le 25 novembre 2004

Texte intégral

Monsieur le Maire,
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Sénateur,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mes chers amis,
Mes premiers mots seront, bien évidemment, pour saluer et remercier Christian Dupuy. Monsieur le Maire, je veux vous féliciter pour cette excellente initiative.
Vous le savez, la conservation et la transmission de la mémoire sont les premières priorités que nous nous sommes fixées. C'est une nécessité impérieuse dont l'importance apparaît chaque jour davantage.
Face au risque de l'oubli, au monde qui change...
Face à ceux qui falsifient l'histoire, qui profanent la mémoire...
Nous avons, tous, le devoir de rappeler ce que fut notre Histoire.
Nous avons, tous, le devoir d'en transmettre la signification et les enseignements aux générations futures.
Cette mission incombe, bien sûr, à l'Etat. J'y reviendrai dans un instant. Elle incombe aussi aux associations et aux collectivités locales. C'est pourquoi, vraiment, je veux saluer ce que vous faites à Suresnes et, plus généralement, dans les Hauts-de-Seine.
Je sais qu'avec Jean-Paul DOVA et Yves REVILLON, le Conseil Général s'est remarquablement mobilisé en cette année du 60ème anniversaire de la Libération. Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait.
Je salue également avec plaisir le Sénateur Roger KAROUTCHI. Je ne suis pas surpris que l'historien qu'il est, soit intéressé par la mémoire.
Je saisis l'occasion de ce déplacement dans votre département pour dire combien je me réjouis de l'intérêt que vous portez au Mont-Valérien. Comme vous, je souhaite que ce haut lieu soit un des points de repères essentiels de la mémoire de la Résistance en Ile-de-France. Outre la grande cérémonie annuelle du 18 juin, l'inauguration du monument à la mémoire des fusillés et l'organisation des " relais de la mémoire " ont contribué à placer ce site emblématique au centre des regards.
Dans ce domaine de la politique de mémoire, l'Etat entend assumer pleinement ses responsabilités. J'y veille personnellement. De ce point de vue, l'année qui s'achève aura été exceptionnelle. Je crois que les images des commémorations des débarquements de Normandie et de Provence, de la libération de Paris et de Strasbourg, sont encore dans toutes les mémoires.
Avec ces cérémonies, nous nous sommes efforcés de n'oublier aucun des acteurs de la grande page de notre Histoire écrite voici soixante ans : les Alliés, les militaires français originaires de la métropole et de l'outre-mer, les Français Libres, les Résistants de l'intérieur, les populations et les victimes civiles...
Tous méritent notre gratitude indéfectible et notre respect.
Sur le plateau du Vercors, qui est le lieu du plus grand maquis de France et d'un terrible massacre, le Premier ministre a salué le rôle historique de la Résistance dans notre libération et dans notre reconstruction. Permettez-moi de le citer : " Au-delà des courants de pensées, des origines politiques, philosophiques et spirituelles, au-delà des motivations et des modes d'action, au-delà même des tempéraments et des caractères, les Résistants ont accompli une mission aussi périlleuse que décisive. La Nation ne l'oublie pas. Oui, la France de 2004 sait ce qu'elle doit à la Résistance. "
Mes chers amis, nous nous souvenons qu'après avoir pris tous les risques pendant l'Occupation, après avoir relevé notre honneur, après combattu avec un courage admirable, les Résistants se sont attelés au redressement de nos institutions, à la reconstruction du pays.
Monsieur le ministre, cher Jacques BAUMEL, vous êtes le symbole de cet engagement inlassable au service de notre pays.
Je vous remercie de témoigner, comme vous le faites, avec autant d'ardeur et de talent. Déjà, lors des " relais de la mémoire ", vous aviez accepté de répondre à notre sollicitation. Je constate que vous le faites toujours avec enthousiasme et un grand sens des responsabilités.
Je suis sûr que les plus jeunes qui sont dans cette salle auront été impressionnés par le courage dont vous avez fait preuve, par votre sens de l'honneur, par votre fidélité au général de GAULLE, à la France.
La France, c'est la grande passion de votre vie. Comme la liberté, elle a toujours guidé vos pas. Elle le fait encore aujourd'hui.
Je suis heureux de pouvoir vous exprimer publiquement mon très profond respect pour votre engagement magnifique dans la Résistance et pour votre parcours d'élu au service de ses compatriotes.
Mesdames et Messieurs, naturellement, nos actions de mémoire ne se limitent pas à la seule année 2004. Le succès que nous avons rencontré est aussi le fruit des actions engagées au cours des années précédentes.
Et notre action va se poursuivre sur un rythme soutenu, puisque que l'année prochaine sera l'occasion de fêter le 60ème anniversaire de la victoire complète sur le nazisme. Ce sera aussi le moment de se souvenir de la libération des camps de concentration et de saluer les déportés qui ont été soumis à une épreuve indicible.
Je le rappelle aux plus jeunes d'entre nous, les nazis avaient installé un camp de concentration en France, dans l'Alsace qu'ils avaient annexée.
C'est le camp du Struthof. Il y a précisément 60 ans, les combattants de la liberté entraient dans ce camp. Même s'il avait été évacué, ils ont trouvé une chambre à gaz, une salle pour des expériences médicales, un four crématoire, une potence, bref les marques du martyr des malheureux qui y furent déportés.
C'est de la barbarie, dont les Résistants nous ont libéré. Jamais nous ne devrons l'oublier.
Mes chers amis, cher monsieur le Maire, j'ai été particulièrement heureux de partager ce moment avec vous. Devant ce grand succès, je suis sûr que vous renouvellerez cette opération. Je me permets de vous y encourager.
Je vous remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 15 décembre 2004)