Texte intégral
Q- Tout le monde l'a dit, tout le monde l'a écrit : vous avez failli remplacer N. Sarkozy à Bercy. Alors, déçu ?
R- Oh, sincèrement, on s'en remet...
Q- Ah ! Donc déçu, mais on s'en remet ?
R- Pour tout vous dire, quand on est ministre, avec une mission comme celle que m'a confiée le président de la République - et le Premier ministre - on n'a ni le temps ni le droit d'être déçu. Voilà. Donc j'ai un travail qui est important. C'est un travail "des solidarités", et Dieu sait si c'est important aujourd'hui... Donc voilà, non, je ne suis pas déçu, mais c'est vrai que cela aurait pu être possible.
Q- Parce que l'on a dit que J.-P. Raffarin vous soutenait plutôt et que J. Chirac ne l'a pas souhaité. Vous avez un problème avec J. Chirac ? Peut-être que le soutien d'E. Balladur en 1995 est-il encore une forme de contentieux, dans un arrière-plan de relation entre vous et lui ?
R- Je crois que la question n'est pas là. Aujourd'hui, il y a une décision du Président et du Premier ministre, qui s'impose par définition. Le choix d'H. Gaymard est un bon choix. Il l'a d'ailleurs hier montré aux questions d'actualité à l'Assemblée nationale. Il a développé un peu sa politique budgétaire, monétaire, industrielle. C'est un choix gouvernemental. C'est un choix du Président.
Q- Et donc vous allez poursuivre votre mission au ministère de la Santé : redresser la Sécurité sociale...
R- Concernant la réforme de l'assurance maladie, 90 % des décrets seront pris d'ici la fin de l'année, mais il [reste] beaucoup de choses. On parle du dossier médical personnel, lorsqu'on parle du médecin traitant, lorsqu'on parle de l'assurance maladie en général, lorsqu'on parle de l'accès aux soins pour tous... Et maintenant, j'ai la compétence de la Famille, avec le problème de l'adoption, le problème des familles pauvres - vous savez que le rapport Delors a montré qu'il y avait un million d'enfants pauvres dans ce pays -, il y a le problème du saturnisme, il y a le problème de coupures d'EDF aujourd'hui pour des familles pauvres avec des enfants... Franchement, quand on sait qu'il y a ce travail, on ne peut pas être déçu, ce n'est pas possible.
Q- Deux points concrets sur la réforme de l'assurance maladie. Le Parisien dit que le Gouvernement tarde à prendre le décret qui obligera chaque patient à payer un euro lors d'une consultation. Il devait être pris à la mi-novembre, il n'est toujours pas pris. Pourquoi ?
R- Ecoutez, Le Parisien ne sera pas déçu : ce sera fait cette semaine ! Deuxièmement, je dirais surtout au Parisien et surtout à ses lecteurs - et à RTL au passage - que nous allons avoir bientôt les chiffres de l'assurance maladie qui, pour le deuxième mois consécutif, montrent qu'il y a une diminution des dépenses de l'assurance maladie concernant les arrêts maladie. Autrement dit, ce que j'ai toujours dit : soit on fait une maîtrise comptable, on tape sur le doigts de tout le monde, et ça, ça ne marche pas ! Ou alors on modifie les comportements...
Q- Et donc des bons chiffres pour le deuxième mois ?
R- Des bons chiffres pour les arrêts maladie, une stabilisation des dépenses d'honoraires. Cela veut dire qu'on va passer l'année au-dessous de 5 % d'augmentation des dépenses d'assurance maladie. Je rappelle que c'était 7,2 % il y a deux ans, 6,2 % l'année dernière. Autrement dit, je suis pour qu'il y ait des dépenses d'assurance maladie. Prenez la CMU : je suis pour la CMU, mais à une condition, c'est que l'on n'ait pas la CMU la même année où on achète une Mercedes 500 neuve. Donc, contrôles contre les abus, contre les fraudes, mais l'équité et l'égalité.
Q- Il ne vous a pas échappé - c'est l'OCDE qui le dit hier - que la prévision de croissance pour 2005 est en train de faiblir, notamment sous les effets du choc pétrolier. : 2 % dit l'OCDE. Vous tabliez sur 2,5 %, pour canaliser un déficit autour de dix milliards en 2005. Cela vous amène-t-il à envisager de réviser vos prévisions pour l'année prochaine sur le déficit de la Sécurité sociale ?
R- Personne ne pourra faire croire demain que les dépenses de l'assurance maladie vont baisser ! La seule chose que je veux - et je suis bien placé pour le savoir à ce poste -, c'est que tout euro public dépensé, y compris dans l'assurance maladie, soit un euro efficace. Et donc c'est la lutte contre les fraudes, contre les abus, qui m'intéresse, et surtout le fait que, petit à petit, on arrive à mieux soigner les personnes en ayant moins de nomadisme médical, en n'allant pas voir trois personnes, en ayant une Carte Vitale grâce à laquelle, quand on va voir son pharmacien on ne fait pas n'importe quoi. Ce sont les comportements qui doivent se modifier. Je suis confiant.
Q- Ma question était sur la prévision de croissance.
R- Il y aura une augmentation des dépenses d'assurance maladie au dessous de 5%. Il y a très longtemps qu'on n'a pas eu un résultat comme cela. Ce qui prouve que les comportements peuvent baisser !
Q- Qu'attendez-vous de N. Sarkozy à la tête de l'UMP ?
R- J'en attends une force, j'en attends le talent qu'on lui connaît, j'en attends aussi une loyauté vis-à-vis du Gouvernement - j'en suis sûr d'ailleurs. Le Président et le Premier ministre ont souhaité que je fasse le trait d'union entre le Gouvernement et le parti. J'en attends aussi des grandes propositions et un grand débat. N. Sarkozy n'a pas peur des débats, moi non plus, nous non plus. La seule chose, c'est qu'il faut que ce soit dans une unité partagée par le Gouvernement, avec des propositions de loi s'il le faut. Hier, j'étais au Parlement avec une proposition de loi que j'ai acceptée, sur la fin de vie. Ce n'est pas le Gouvernement qui l'a proposée. C'est le parti, et les autres partis d'ailleurs. Alors voilà, il faut commencer à s'habituer à cette démocratie-là.
Q- Qu'est-ce que cela veut dire "le trait d'union entre le Gouvernement et l'UMP" ? Quel est votre travail ?
R- Prenez un exemple : comment faire pour que demain, l'épargne des Français soit plus tournée vers les actions que vers les obligations, quand on voit la sous-capitalisation des entreprises françaises. Je sais que le parti aujourd'hui y travaille. Il faut que cela passe au Gouvernement, il faut que le Gouvernement regarde s'il choisit, ou pas, de retenir une solution comme celle-là et ensuite de faire une proposition, d'accepter une proposition de loi du groupe ou de faire un projet de loi.
Q- C'est harmoniser les positions. Vous savez très bien que N. Sarkozy à la tête de l'UMP va essayer de préparer la présidentielle de 2007. Qu'est-ce que vous en pensez ? Pour son compte bien sûr...
R- Je l'ai toujours dit et j'ai été très clair - je l'ai même dit deux fois, un matin, à ce micro, je le rappelle...
Q- Alors une troisième fois, s'il vous plait, on ne s'en lasse pas !
R- Je suis pour qu'il y ait un candidat qui soit soutenu par l'UMP, je l'ai déjà dit...
Q- Heureusement, oui !
R- Mais il doit y avoir une méthode pour cela...
Q- Laquelle ?
R- Le candidat doit être choisi par les militants de l'UMP. Et j'ai ajouté : sauf si le Président sortant se représente.
Q- C'est votre souhait ?
R- C'est à lui à le dire, ce n'est pas à moi.
Q- Vous n'avez pas de souhait, ce matin ?
R- Oui, j'ai un souhait : c'est de servir mon pays, là où m'a demandé de le faire.
Q- C'est beau !
R- Ce n'est pas beau, c'est normal !
Q- C'est la Journée mondiale contre le sida aujourd'hui. On constate que l'infection ne recule pas, que les nouveaux cas sont toujours aussi nombreux. En France, par exemple : 6.000 chaque année. Comment cela se fait ?
R- On n'a pas le droit d'être ministre des Solidarités et de penser uniquement hexagonal lorsqu'on parle du Sida. C'est vrai qu'il y a beaucoup trop de séropositifs aujourd'hui. Il y en a 6.000 par an. C'est vrai qu'il y a une diminution des comportements de prévention. C'est vrai surtout qu'il y a un égoïsme forcené et fou vis-à-vis de l'Afrique et vis-à-vis de l'Asie. Tout à l'heure, A. Duhamel parlait de l'Europe. Voilà un exemple : les Américains sont en train de travailler ensemble pour faire un vaccin contre le Sida. Nous, nous avons quinze projets. On n'arrive pas à se mettre ensemble, parce que l'Europe politique ne se fait pas ! Imaginez que le vaccin contre le Sida soit fait dans cinq ans : ce serait bien qu'il soit européen.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er décembre 2004)
R- Oh, sincèrement, on s'en remet...
Q- Ah ! Donc déçu, mais on s'en remet ?
R- Pour tout vous dire, quand on est ministre, avec une mission comme celle que m'a confiée le président de la République - et le Premier ministre - on n'a ni le temps ni le droit d'être déçu. Voilà. Donc j'ai un travail qui est important. C'est un travail "des solidarités", et Dieu sait si c'est important aujourd'hui... Donc voilà, non, je ne suis pas déçu, mais c'est vrai que cela aurait pu être possible.
Q- Parce que l'on a dit que J.-P. Raffarin vous soutenait plutôt et que J. Chirac ne l'a pas souhaité. Vous avez un problème avec J. Chirac ? Peut-être que le soutien d'E. Balladur en 1995 est-il encore une forme de contentieux, dans un arrière-plan de relation entre vous et lui ?
R- Je crois que la question n'est pas là. Aujourd'hui, il y a une décision du Président et du Premier ministre, qui s'impose par définition. Le choix d'H. Gaymard est un bon choix. Il l'a d'ailleurs hier montré aux questions d'actualité à l'Assemblée nationale. Il a développé un peu sa politique budgétaire, monétaire, industrielle. C'est un choix gouvernemental. C'est un choix du Président.
Q- Et donc vous allez poursuivre votre mission au ministère de la Santé : redresser la Sécurité sociale...
R- Concernant la réforme de l'assurance maladie, 90 % des décrets seront pris d'ici la fin de l'année, mais il [reste] beaucoup de choses. On parle du dossier médical personnel, lorsqu'on parle du médecin traitant, lorsqu'on parle de l'assurance maladie en général, lorsqu'on parle de l'accès aux soins pour tous... Et maintenant, j'ai la compétence de la Famille, avec le problème de l'adoption, le problème des familles pauvres - vous savez que le rapport Delors a montré qu'il y avait un million d'enfants pauvres dans ce pays -, il y a le problème du saturnisme, il y a le problème de coupures d'EDF aujourd'hui pour des familles pauvres avec des enfants... Franchement, quand on sait qu'il y a ce travail, on ne peut pas être déçu, ce n'est pas possible.
Q- Deux points concrets sur la réforme de l'assurance maladie. Le Parisien dit que le Gouvernement tarde à prendre le décret qui obligera chaque patient à payer un euro lors d'une consultation. Il devait être pris à la mi-novembre, il n'est toujours pas pris. Pourquoi ?
R- Ecoutez, Le Parisien ne sera pas déçu : ce sera fait cette semaine ! Deuxièmement, je dirais surtout au Parisien et surtout à ses lecteurs - et à RTL au passage - que nous allons avoir bientôt les chiffres de l'assurance maladie qui, pour le deuxième mois consécutif, montrent qu'il y a une diminution des dépenses de l'assurance maladie concernant les arrêts maladie. Autrement dit, ce que j'ai toujours dit : soit on fait une maîtrise comptable, on tape sur le doigts de tout le monde, et ça, ça ne marche pas ! Ou alors on modifie les comportements...
Q- Et donc des bons chiffres pour le deuxième mois ?
R- Des bons chiffres pour les arrêts maladie, une stabilisation des dépenses d'honoraires. Cela veut dire qu'on va passer l'année au-dessous de 5 % d'augmentation des dépenses d'assurance maladie. Je rappelle que c'était 7,2 % il y a deux ans, 6,2 % l'année dernière. Autrement dit, je suis pour qu'il y ait des dépenses d'assurance maladie. Prenez la CMU : je suis pour la CMU, mais à une condition, c'est que l'on n'ait pas la CMU la même année où on achète une Mercedes 500 neuve. Donc, contrôles contre les abus, contre les fraudes, mais l'équité et l'égalité.
Q- Il ne vous a pas échappé - c'est l'OCDE qui le dit hier - que la prévision de croissance pour 2005 est en train de faiblir, notamment sous les effets du choc pétrolier. : 2 % dit l'OCDE. Vous tabliez sur 2,5 %, pour canaliser un déficit autour de dix milliards en 2005. Cela vous amène-t-il à envisager de réviser vos prévisions pour l'année prochaine sur le déficit de la Sécurité sociale ?
R- Personne ne pourra faire croire demain que les dépenses de l'assurance maladie vont baisser ! La seule chose que je veux - et je suis bien placé pour le savoir à ce poste -, c'est que tout euro public dépensé, y compris dans l'assurance maladie, soit un euro efficace. Et donc c'est la lutte contre les fraudes, contre les abus, qui m'intéresse, et surtout le fait que, petit à petit, on arrive à mieux soigner les personnes en ayant moins de nomadisme médical, en n'allant pas voir trois personnes, en ayant une Carte Vitale grâce à laquelle, quand on va voir son pharmacien on ne fait pas n'importe quoi. Ce sont les comportements qui doivent se modifier. Je suis confiant.
Q- Ma question était sur la prévision de croissance.
R- Il y aura une augmentation des dépenses d'assurance maladie au dessous de 5%. Il y a très longtemps qu'on n'a pas eu un résultat comme cela. Ce qui prouve que les comportements peuvent baisser !
Q- Qu'attendez-vous de N. Sarkozy à la tête de l'UMP ?
R- J'en attends une force, j'en attends le talent qu'on lui connaît, j'en attends aussi une loyauté vis-à-vis du Gouvernement - j'en suis sûr d'ailleurs. Le Président et le Premier ministre ont souhaité que je fasse le trait d'union entre le Gouvernement et le parti. J'en attends aussi des grandes propositions et un grand débat. N. Sarkozy n'a pas peur des débats, moi non plus, nous non plus. La seule chose, c'est qu'il faut que ce soit dans une unité partagée par le Gouvernement, avec des propositions de loi s'il le faut. Hier, j'étais au Parlement avec une proposition de loi que j'ai acceptée, sur la fin de vie. Ce n'est pas le Gouvernement qui l'a proposée. C'est le parti, et les autres partis d'ailleurs. Alors voilà, il faut commencer à s'habituer à cette démocratie-là.
Q- Qu'est-ce que cela veut dire "le trait d'union entre le Gouvernement et l'UMP" ? Quel est votre travail ?
R- Prenez un exemple : comment faire pour que demain, l'épargne des Français soit plus tournée vers les actions que vers les obligations, quand on voit la sous-capitalisation des entreprises françaises. Je sais que le parti aujourd'hui y travaille. Il faut que cela passe au Gouvernement, il faut que le Gouvernement regarde s'il choisit, ou pas, de retenir une solution comme celle-là et ensuite de faire une proposition, d'accepter une proposition de loi du groupe ou de faire un projet de loi.
Q- C'est harmoniser les positions. Vous savez très bien que N. Sarkozy à la tête de l'UMP va essayer de préparer la présidentielle de 2007. Qu'est-ce que vous en pensez ? Pour son compte bien sûr...
R- Je l'ai toujours dit et j'ai été très clair - je l'ai même dit deux fois, un matin, à ce micro, je le rappelle...
Q- Alors une troisième fois, s'il vous plait, on ne s'en lasse pas !
R- Je suis pour qu'il y ait un candidat qui soit soutenu par l'UMP, je l'ai déjà dit...
Q- Heureusement, oui !
R- Mais il doit y avoir une méthode pour cela...
Q- Laquelle ?
R- Le candidat doit être choisi par les militants de l'UMP. Et j'ai ajouté : sauf si le Président sortant se représente.
Q- C'est votre souhait ?
R- C'est à lui à le dire, ce n'est pas à moi.
Q- Vous n'avez pas de souhait, ce matin ?
R- Oui, j'ai un souhait : c'est de servir mon pays, là où m'a demandé de le faire.
Q- C'est beau !
R- Ce n'est pas beau, c'est normal !
Q- C'est la Journée mondiale contre le sida aujourd'hui. On constate que l'infection ne recule pas, que les nouveaux cas sont toujours aussi nombreux. En France, par exemple : 6.000 chaque année. Comment cela se fait ?
R- On n'a pas le droit d'être ministre des Solidarités et de penser uniquement hexagonal lorsqu'on parle du Sida. C'est vrai qu'il y a beaucoup trop de séropositifs aujourd'hui. Il y en a 6.000 par an. C'est vrai qu'il y a une diminution des comportements de prévention. C'est vrai surtout qu'il y a un égoïsme forcené et fou vis-à-vis de l'Afrique et vis-à-vis de l'Asie. Tout à l'heure, A. Duhamel parlait de l'Europe. Voilà un exemple : les Américains sont en train de travailler ensemble pour faire un vaccin contre le Sida. Nous, nous avons quinze projets. On n'arrive pas à se mettre ensemble, parce que l'Europe politique ne se fait pas ! Imaginez que le vaccin contre le Sida soit fait dans cinq ans : ce serait bien qu'il soit européen.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er décembre 2004)