Déclaration de Mme Brigitte Girardin, ministre de l'outre-mer, sur la coopération régionale décentralisée dans l'Océan indien, Mayotte le 3 mars 2005.

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Circonstance : Déplacement à Mayotte du 2 au 5 mars 2005 : ouverture de la conférence de coopération régionale à Mayotte le 3

Texte intégral

Monsieur le député, cher Mansour,
Messieurs les sénateurs,
Monsieur le président du Conseil général de Mayotte,
Madame la présidente du Conseil général de La Réunion,
Monsieur le vice-président du Conseil régional de La Réunion,
Messieurs les préfets,
Mesdames et messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et messieurs, chers amis,
Je vous retrouve avec plaisir pour la deuxième édition de cette rencontre régionale, voulue par le législateur et les élus locaux pour traduire dans les faits la coopération régionale décentralisée. Après notre première rencontre à Saint-Denis en janvier 2004, je me réjouis de ce que cette deuxième conférence se tienne à Mayotte qui, au même titre que La Réunion, est un acteur à part entière de notre politique de coopération régionale.
Mon collègue Xavier Darcos, ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie, n'a malheureusement pas pu faire le déplacement comme il l'avait souhaité, mais il s'associe à moi pour remercier et féliciter toutes celles et tous ceux qui ont participé à l'organisation de cette conférence.
Comme vous le savez, la coopération régionale française dans l'océan Indien a pour ambition de renforcer le rôle et la place de nos deux îles, en utilisant les ressources humaines et les compétences techniques de Mayotte et de La Réunion pour contribuer au développement des Etats voisins, dans un esprit de partenariat et d'avantages mutuels.
Aujourd'hui, vous êtes bien les avant-postes de la France et de l'Union européenne dans la région.
Cette coopération régionale constitue également un élément important du dispositif de la politique extérieure et de l'influence de la France dans l'océan Indien. Pour être efficace, elle doit s'inscrire dans la durée et la cohérence, ce qui suppose que, dans le respect des compétences de chacun, les actions de l'Etat et de nos collectivités soient à la fois coordonnées et complémentaires.
Cette région de l'océan Indien fait d'ailleurs l'objet, en ce début d'année 2005, d'une intense activité diplomatique.
S'agissant de nos relations avec les Comores, il convient de rappeler que s'est déroulée il y a quelques semaines, la première visite en France d'un chef de l'État des Comores depuis l'indépendance de l'archipel voisin ; elle sera suivie prochainement de la réunion à Paris de la Commission mixte franco-comorienne, qui ne s'était pas tenue depuis près de 15 ans.
Maurice a également accueilli récemment, avec succès, la Conférence des petits États insulaires en développement, sous l'égide de l'ONU.
Enfin, en juillet prochain, Madagascar sera l'hôte de la Conférence de l'océan Indien, et le Président de la République se déplacera en visite d'État dans la Grande Ile à cette occasion.
Bien entendu, le ministère de l'Outre-Mer accompagne activement ce mouvement. J'étais moi-même à La Réunion la semaine dernière, où j'ai eu notamment l'occasion de réaffirmer la place de nos collectivités dans l'Europe et l'importance de l'Europe dans la vie quotidienne de nos compatriotes ultramarins. J'ai tenu également à me rendre à Tromelin et dans les Iles Éparses du Canal du Mozambique, dont j'ai récemment décidé de confier la gestion au Préfet, administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises, afin d'évaluer sur place avec lui le potentiel de ces îles, dont la biodiversité est exceptionnelle, pour l'émergence d'éventuelles coopérations avec nos partenaires de l'océan Indien.
La France est donc très présente dans cet océan, où elle dispose, avec ses trois collectivités, d'une vaste zone économique exclusive.
Cette présence française est attractive. Elle est confortée par la prospérité de ses collectivités, par leur capacité à rayonner grâce à leurs atouts économiques et humains, par la porte ouverte vers l'Union européenne qu'elles représentent, par les nouvelles capacités d'ouverture et d'action qui leur ont été confiées dans la prospective régionale.
Cette attraction et cette prospérité sont d'ailleurs telles qu'elles ne sont pas sans poser des problèmes de plus en plus aigus, qu'il s'agisse de l'immigration clandestine dont les effets économiques et sociaux sont dévastateurs, ou des difficultés d'adaptation à une mondialisation où le " dumping " social et commercial peut mettre en danger des filières productives traditionnelles et donc l'emploi.
C'est donc tout l'enjeu de cette coopération régionale dont notre conférence doit débattre : comment s'ouvrir, progresser dans la solidarité mutuelle, contribuer au développement et aux échanges, tout en respectant les grands équilibres, les identités, et le dialogue des cultures.
Au cours de cette conférence, vous allez travailler et échanger vos expertises sur deux sujets essentiels : la santé et la formation professionnelle, domaines dans lesquels nos collectivités sont de vrais pôles de compétences et d'excellence.
Nul doute que vous réussirez à trouver les voies et moyens d'une coopération régionale harmonieuse et renouvelée autour de cet ordre du jour, choisi pour son adéquation aux préoccupations quotidiennes de toutes les populations de l'océan Indien.
Je vous souhaite donc plein succès, en attendant de vous rejoindre demain après-midi en séance plénière de clôture, afin de dresser avec vous un bilan de l'ensemble de vos travaux.
Je vous remercie.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 4 mars 2005)