Texte intégral
Réponse du Premier ministre, M. Lionel Jospin
à une Question d'actualité à l'Assemblée nationale
de R. Donnedieu de Vabres (UDF),
au sujet de la politique du Gouvernement issu du remaniement ministériel
Paris, le 28 mars 2000
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Je ne comprends pas pourquoi vous êtes obsédé par des échéances que, pour ce qui me concerne, aussi bien ici que dans mes déclarations publiques, je n'aborde jamais, ma tâche étant de conduire ce gouvernement. Je me bornerai donc à répondre très clairement à votre question sur laquelle j'avais d'une certaine façon anticipée.
S'il s'agissait, aujourd'hui, de venir à l'Assemblée nationale, avec un nouveau gouvernement ou pour une nouvelle politique, la question d'une déclaration de politique générale serait naturellement posée. J'ai indiqué clairement, il y a un instant, que je n'ai pas fait un changement de gouvernement mais un changement dans le gouvernement, pour continuer à approfondir la politique que j'ai présentée aux Français et que la majorité plurielle soutient depuis juin 97. C'est dans ce cadre que nous agissons. Nous agissons, vous vous opposez. Quant à vos rêveries, gardez-les, mesdames et messieurs, pour vous.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 29 mars 2000)
Réponse du Premier ministre, M. Lionel Jospin
à une Question d'actualité à l'Assemblée nationale
de J.-L. Warsmann (RPR),
au sujet de la politique du Gouvernement issu du remaniement ministériel
Paris, le 28 mars 2000
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Il me paraît courtois qu'après avoir répondu à une question de la majorité, je réponde au moins à une question de l'opposition.
Je vois le Premier ministre R. Barre et cela me fait faire l'observation, que vous vous êtes peut-être fait vous-même, à savoir que le dernier gouvernement de droite à avoir duré deux ans date de dix-neuf ans, lorsque le Premier ministre R. Barre dirigeait un gouvernement. M. Barre a dirigé un gouvernement qui a duré cinq ans. Mais depuis cette époque, nous n'avons effectivement pas trouvé de gouvernement de droite qui dure plus de deux ans.
Et je comprends qu'aujourd'hui vous manquiez quelque peu de repères, pour trouver normal qu'un gouvernement, qui arrive à la fin de sa troisième année, puisse considérer qu'il est possible de procéder à un remaniement. C'est tout simplement ce que je fais, bien que je ne veuille pas revenir sur ce que j'indiquais tout à l'heure : vous n'avez pas attendu six mois - s'agissant du gouvernement - pour chasser ou disons écarter dix ministres de votre gouvernement.
Après trois années de travail, des hommes et des femmes nouveaux entrent au Gouvernement. Ce gouvernement - et ce renforcement - donnera à notre équipe gouvernementale plus de force et je vois bien en quoi l'arrivée à des postes importants de personnalités compétentes et affirmées vous préoccupe et vous agace : dans votre for intérieur, je sais que vous jugez ce gouvernement peut-être plus fort et plus compact aujourd'hui qu'il ne l'était hier, dans les circonstances de la vie politique.
Un ancien Premier ministre qui, il y a quelques jours, était encore président de votre Assemblée, trois anciens ministres dont deux présidaient encore il y a quelques jours, deux de vos commissions les plus importantes, des personnalités de conviction, je pense que tout cela correspond à une respiration normale de la démocratie et à un renforcement dont vous aurez l'occasion de constater l'usage.
Ce matin, j'écoutais le président Debré s'exprimer à une radio. Et il me semble qu'il a eu, dans une phrase que je lui suggère de réécouter, comme un aveu de la situation présente. Du point de vue freudien, vous avez avoué, monsieur le président Debré, au journaliste qui, après vous avoir entendu reprendre l'antienne et les litanies des critiques sur le nouveau gouvernement vous a demandé : "Très bien, mais et vous, dans l'opposition qu'allez-vous faire ?" Et vous avez répondu : "Nous regarderons le Gouvernement." Mesdames et messieurs les députés, travaillez, proposez, adressez au pays des orientations. Nous, nous supporterons que vous nous regardiez même de façon critique. Mais nous aimerions que vous apportiez au débat de ce pays, plus que vos querelles et vos divisions, plus que vos enjeux de pouvoir, que vous preniez exemple sur nous qui savons nous rassembler tous, effectivement, autour de cette équipe gouvernementale.
Alors j'ai choisi pour ce gouvernement, dans un remaniement ministériel normal, après près de trois ans, des personnalités politiques, des personnalités capables de gérer des secteurs importants, des personnalités désireuses de réformer et des personnalités ayant le désir et l'expérience du dialogue.
Il n'y a donc pas de changement de gouvernement mais un changement dans le gouvernement. Il n'y a pas de changement de politique mais l'approfondissement et l'affirmation de la politique qui a été approuvée par les Français en juin 1997 et que je souhaite poursuivre avec l'équipe qui m'entoure.
Ce que traduit ce gouvernement, c'est une volonté et une capacité de mener une politique de réforme, dans le domaine de l'éducation, comme dans le domaine des services publics et notamment des services publics du ministère des Finances. C'est un gouvernement capable de moderniser le pays, c'est un gouvernement capable de préserver chez les Français le sentiment de confiance qu'ils ont retrouvé en eux-mêmes. Oui, ce gouvernement continuera à agir avec une conviction ancrée en profondeur dans les valeurs de la gauche. Il continuera à agir avec un souci constant : l'intérêt général du pays et le service des Français.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 29 mars 2000)
Réponse du Premier ministre, M. Lionel Jospin
à une Question d'actualité à l'Assemblée nationale
de J.-M. Ayrault (PS),
au sujet de la politique du gouvernement issu du remaniement ministériel
Paris, le 28 mars 2000
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
J'ai annoncé hier plusieurs modifications de mon gouvernement, et vous savez mieux que quiconque, Monsieur le président Ayrault, le sens et les raisons de cette décision.
C'est une démarche normale, saine en démocratie, qu'alors qu'un gouvernement - et cela n'était pas arrivé depuis longtemps - s'approche de la fin de sa troisième année, un remaniement puisse intervenir, qu'un renouvellement dans l'équipe gouvernementale puisse se produire, à moins bien sûr de juger qu'un gouvernement doit se perpétuer à l'identique sur l'ensemble d'une législature.
Bien sûr, je me sépare avec regrets de ministres et d'amis qui pendant trois années d'exercice ont assumé leurs responsabilités. Mais il était de ma responsabilité de faire ce choix. Ce choix, c'est d'abord celui du renforcement de la capacité d'action du Gouvernement. Mesdames et messieurs les députés, il ne vous a pas fallu six mois, dans le dernier gouvernement, pour débarquer dix ministres et essentiellement des femmes.
Il s'agissait donc, à un moment donné, regardant la réalité sociale et politique de mon pays, de renforcer la capacité d'action du Gouvernement. Et la nomination d'hommes et de femmes, dont les responsabilités antérieures, l'expérience politique, le talent personnel et les convictions qualifient tout particulièrement à entrer au Gouvernement, sera pour cette équipe un appui et une source d'énergie et d'action supplémentaire.
Ce choix, c'est aussi celui du rassemblement le plus large de la majorité. Et j'ai choisi d'inscrire plus profondément encore dans la majorité plurielle, la légitimité de ce Gouvernement devant l'Assemblée nationale. Celle-ci a été l'inspiration de notre action pendant trois ans, elle est la légitimité parlementaire du gouvernement que je conduis. Elle a été, à l'Assemblée, toujours cohérente, rassemblée et solidaire. Elle continuera de l'être car elle est rassemblée dans sa diversité par des valeurs et des convictions communes et qu'elle a l'intention de continuer à agir au service du pays.
Ce choix s'inscrit dans l'approfondissement et dans le cadre de la politique de réforme conduite par le Gouvernement depuis 1997. C'est sur cette ambition réformatrice que les Françaises et les Français nous ont fait confiance aux dernières élections législatives. C'est pourquoi nous poursuivrons la politique de réforme, dans la continuité du contrat de confiance nouée avec les Français. Nos orientations politiques, nos grandes priorités restent les mêmes.
Nous voulons une croissance généreuse et solidaire, et cela est possible grâce à la baisse du chômage, la lutte pour l'emploi. La lutte contre le chômage reste et restera la première priorité de ce gouvernement : le chômage qui recule chaque mois redonne confiance et énergie à notre peuple. C'est possible grâce au progrès social, car ce gouvernement et cette majorité n'ont jamais séparé l'effort de modernisation et d'efficacité économique de la justice sociale.
Nous avons fait des réformes avec la loi contre les exclusions, avec la couverture maladie universelle, avec les mesures en faveur des chômeurs endettés, et nous continuerons, par exemple, avec le renouvellement de la prestation dépendance pour traiter un des grands problèmes du pays, et pour apporter nos premières solutions à la question de l'équilibre des régimes de retraite fondés sur la répartition. C'est possible et ce sera possible grâce à la baisse des impôts, qui ne résume pas la pensée de la gauche, mais qui, compte tenu du taux atteint par les prélèvements obligatoires, est nécessaire. Nous l'avons amorcée ensemble dans le budget 2000, avec une baisse de 40 milliards. Nous allons, j'imagine, ensemble, le décider dans le collectif budgétaire de printemps, grâce à une nouvelle baisse de 40 milliards et nous poursuivrons effectivement cette politique en veillant à ce que cet effort fiscal soit réparti, dans ses bienfaits et ses bénéfices, en faveur des différentes catégories de la population : ceux qui ont le plus de mal à vivre, ceux dont les salaires sont les plus faibles et ceux aussi, parmi les couches salariées nouvelles, qui contribuent à la modernisation, à l'innovation, à la création, que ce soit dans les petites et moyennes entreprises ou que ce soit dans d'autres secteurs de l'économie.
Nous voulons une société réformée et modernisée, et nous poursuivrons les réformes que nous avons engagées, avec le Pacs, avec les lois sur la parité et, à cet égard, je voudrais vous faire remarquer que le taux de féminisation de ce gouvernement est plus élevé que celui de juin 1997. Vérifiez : c'était 29 %, nous sommes à 33. Je reconnais que nous avons encore des progrès à faire. Nous les ferons.
Avec tous les ministres qui ont porté ce mouvement de réforme, avec les nouvelles personnalités qui ont rejoint cette équipe, nous allons continuer à travailler pour amplifier le mouvement de réforme pour une société plus sûre. Ce sera le travail sur la police de proximité conduite par le ministre de l'Intérieur, c'est les assises de la citoyenneté pour la lutte contre les discriminations et l'intégration de notre jeunesse des quartiers, avec M. Aubry, C. Bartolone, J.-P. Chevènement, M.-G. Buffet, et les autres. Ce sera une politique de modernisation économique avec la loi sur les régulations économiques, avec l'épargne salariale, et L. Fabius va y contribuer naturellement. Ce sera une action pour moderniser la société et notamment pour affirmer le rôle des services publics dans notre pays, et en même temps, la nécessité qu'ils évoluent et qu'ils se réforment au service de nos concitoyens.
Les Français nous ont donné la durée. Avec ce gouvernement, avec cette majorité, nous entendons la faire fructifier.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 29 mars 2000)
à une Question d'actualité à l'Assemblée nationale
de R. Donnedieu de Vabres (UDF),
au sujet de la politique du Gouvernement issu du remaniement ministériel
Paris, le 28 mars 2000
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Je ne comprends pas pourquoi vous êtes obsédé par des échéances que, pour ce qui me concerne, aussi bien ici que dans mes déclarations publiques, je n'aborde jamais, ma tâche étant de conduire ce gouvernement. Je me bornerai donc à répondre très clairement à votre question sur laquelle j'avais d'une certaine façon anticipée.
S'il s'agissait, aujourd'hui, de venir à l'Assemblée nationale, avec un nouveau gouvernement ou pour une nouvelle politique, la question d'une déclaration de politique générale serait naturellement posée. J'ai indiqué clairement, il y a un instant, que je n'ai pas fait un changement de gouvernement mais un changement dans le gouvernement, pour continuer à approfondir la politique que j'ai présentée aux Français et que la majorité plurielle soutient depuis juin 97. C'est dans ce cadre que nous agissons. Nous agissons, vous vous opposez. Quant à vos rêveries, gardez-les, mesdames et messieurs, pour vous.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 29 mars 2000)
Réponse du Premier ministre, M. Lionel Jospin
à une Question d'actualité à l'Assemblée nationale
de J.-L. Warsmann (RPR),
au sujet de la politique du Gouvernement issu du remaniement ministériel
Paris, le 28 mars 2000
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Il me paraît courtois qu'après avoir répondu à une question de la majorité, je réponde au moins à une question de l'opposition.
Je vois le Premier ministre R. Barre et cela me fait faire l'observation, que vous vous êtes peut-être fait vous-même, à savoir que le dernier gouvernement de droite à avoir duré deux ans date de dix-neuf ans, lorsque le Premier ministre R. Barre dirigeait un gouvernement. M. Barre a dirigé un gouvernement qui a duré cinq ans. Mais depuis cette époque, nous n'avons effectivement pas trouvé de gouvernement de droite qui dure plus de deux ans.
Et je comprends qu'aujourd'hui vous manquiez quelque peu de repères, pour trouver normal qu'un gouvernement, qui arrive à la fin de sa troisième année, puisse considérer qu'il est possible de procéder à un remaniement. C'est tout simplement ce que je fais, bien que je ne veuille pas revenir sur ce que j'indiquais tout à l'heure : vous n'avez pas attendu six mois - s'agissant du gouvernement - pour chasser ou disons écarter dix ministres de votre gouvernement.
Après trois années de travail, des hommes et des femmes nouveaux entrent au Gouvernement. Ce gouvernement - et ce renforcement - donnera à notre équipe gouvernementale plus de force et je vois bien en quoi l'arrivée à des postes importants de personnalités compétentes et affirmées vous préoccupe et vous agace : dans votre for intérieur, je sais que vous jugez ce gouvernement peut-être plus fort et plus compact aujourd'hui qu'il ne l'était hier, dans les circonstances de la vie politique.
Un ancien Premier ministre qui, il y a quelques jours, était encore président de votre Assemblée, trois anciens ministres dont deux présidaient encore il y a quelques jours, deux de vos commissions les plus importantes, des personnalités de conviction, je pense que tout cela correspond à une respiration normale de la démocratie et à un renforcement dont vous aurez l'occasion de constater l'usage.
Ce matin, j'écoutais le président Debré s'exprimer à une radio. Et il me semble qu'il a eu, dans une phrase que je lui suggère de réécouter, comme un aveu de la situation présente. Du point de vue freudien, vous avez avoué, monsieur le président Debré, au journaliste qui, après vous avoir entendu reprendre l'antienne et les litanies des critiques sur le nouveau gouvernement vous a demandé : "Très bien, mais et vous, dans l'opposition qu'allez-vous faire ?" Et vous avez répondu : "Nous regarderons le Gouvernement." Mesdames et messieurs les députés, travaillez, proposez, adressez au pays des orientations. Nous, nous supporterons que vous nous regardiez même de façon critique. Mais nous aimerions que vous apportiez au débat de ce pays, plus que vos querelles et vos divisions, plus que vos enjeux de pouvoir, que vous preniez exemple sur nous qui savons nous rassembler tous, effectivement, autour de cette équipe gouvernementale.
Alors j'ai choisi pour ce gouvernement, dans un remaniement ministériel normal, après près de trois ans, des personnalités politiques, des personnalités capables de gérer des secteurs importants, des personnalités désireuses de réformer et des personnalités ayant le désir et l'expérience du dialogue.
Il n'y a donc pas de changement de gouvernement mais un changement dans le gouvernement. Il n'y a pas de changement de politique mais l'approfondissement et l'affirmation de la politique qui a été approuvée par les Français en juin 1997 et que je souhaite poursuivre avec l'équipe qui m'entoure.
Ce que traduit ce gouvernement, c'est une volonté et une capacité de mener une politique de réforme, dans le domaine de l'éducation, comme dans le domaine des services publics et notamment des services publics du ministère des Finances. C'est un gouvernement capable de moderniser le pays, c'est un gouvernement capable de préserver chez les Français le sentiment de confiance qu'ils ont retrouvé en eux-mêmes. Oui, ce gouvernement continuera à agir avec une conviction ancrée en profondeur dans les valeurs de la gauche. Il continuera à agir avec un souci constant : l'intérêt général du pays et le service des Français.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 29 mars 2000)
Réponse du Premier ministre, M. Lionel Jospin
à une Question d'actualité à l'Assemblée nationale
de J.-M. Ayrault (PS),
au sujet de la politique du gouvernement issu du remaniement ministériel
Paris, le 28 mars 2000
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
J'ai annoncé hier plusieurs modifications de mon gouvernement, et vous savez mieux que quiconque, Monsieur le président Ayrault, le sens et les raisons de cette décision.
C'est une démarche normale, saine en démocratie, qu'alors qu'un gouvernement - et cela n'était pas arrivé depuis longtemps - s'approche de la fin de sa troisième année, un remaniement puisse intervenir, qu'un renouvellement dans l'équipe gouvernementale puisse se produire, à moins bien sûr de juger qu'un gouvernement doit se perpétuer à l'identique sur l'ensemble d'une législature.
Bien sûr, je me sépare avec regrets de ministres et d'amis qui pendant trois années d'exercice ont assumé leurs responsabilités. Mais il était de ma responsabilité de faire ce choix. Ce choix, c'est d'abord celui du renforcement de la capacité d'action du Gouvernement. Mesdames et messieurs les députés, il ne vous a pas fallu six mois, dans le dernier gouvernement, pour débarquer dix ministres et essentiellement des femmes.
Il s'agissait donc, à un moment donné, regardant la réalité sociale et politique de mon pays, de renforcer la capacité d'action du Gouvernement. Et la nomination d'hommes et de femmes, dont les responsabilités antérieures, l'expérience politique, le talent personnel et les convictions qualifient tout particulièrement à entrer au Gouvernement, sera pour cette équipe un appui et une source d'énergie et d'action supplémentaire.
Ce choix, c'est aussi celui du rassemblement le plus large de la majorité. Et j'ai choisi d'inscrire plus profondément encore dans la majorité plurielle, la légitimité de ce Gouvernement devant l'Assemblée nationale. Celle-ci a été l'inspiration de notre action pendant trois ans, elle est la légitimité parlementaire du gouvernement que je conduis. Elle a été, à l'Assemblée, toujours cohérente, rassemblée et solidaire. Elle continuera de l'être car elle est rassemblée dans sa diversité par des valeurs et des convictions communes et qu'elle a l'intention de continuer à agir au service du pays.
Ce choix s'inscrit dans l'approfondissement et dans le cadre de la politique de réforme conduite par le Gouvernement depuis 1997. C'est sur cette ambition réformatrice que les Françaises et les Français nous ont fait confiance aux dernières élections législatives. C'est pourquoi nous poursuivrons la politique de réforme, dans la continuité du contrat de confiance nouée avec les Français. Nos orientations politiques, nos grandes priorités restent les mêmes.
Nous voulons une croissance généreuse et solidaire, et cela est possible grâce à la baisse du chômage, la lutte pour l'emploi. La lutte contre le chômage reste et restera la première priorité de ce gouvernement : le chômage qui recule chaque mois redonne confiance et énergie à notre peuple. C'est possible grâce au progrès social, car ce gouvernement et cette majorité n'ont jamais séparé l'effort de modernisation et d'efficacité économique de la justice sociale.
Nous avons fait des réformes avec la loi contre les exclusions, avec la couverture maladie universelle, avec les mesures en faveur des chômeurs endettés, et nous continuerons, par exemple, avec le renouvellement de la prestation dépendance pour traiter un des grands problèmes du pays, et pour apporter nos premières solutions à la question de l'équilibre des régimes de retraite fondés sur la répartition. C'est possible et ce sera possible grâce à la baisse des impôts, qui ne résume pas la pensée de la gauche, mais qui, compte tenu du taux atteint par les prélèvements obligatoires, est nécessaire. Nous l'avons amorcée ensemble dans le budget 2000, avec une baisse de 40 milliards. Nous allons, j'imagine, ensemble, le décider dans le collectif budgétaire de printemps, grâce à une nouvelle baisse de 40 milliards et nous poursuivrons effectivement cette politique en veillant à ce que cet effort fiscal soit réparti, dans ses bienfaits et ses bénéfices, en faveur des différentes catégories de la population : ceux qui ont le plus de mal à vivre, ceux dont les salaires sont les plus faibles et ceux aussi, parmi les couches salariées nouvelles, qui contribuent à la modernisation, à l'innovation, à la création, que ce soit dans les petites et moyennes entreprises ou que ce soit dans d'autres secteurs de l'économie.
Nous voulons une société réformée et modernisée, et nous poursuivrons les réformes que nous avons engagées, avec le Pacs, avec les lois sur la parité et, à cet égard, je voudrais vous faire remarquer que le taux de féminisation de ce gouvernement est plus élevé que celui de juin 1997. Vérifiez : c'était 29 %, nous sommes à 33. Je reconnais que nous avons encore des progrès à faire. Nous les ferons.
Avec tous les ministres qui ont porté ce mouvement de réforme, avec les nouvelles personnalités qui ont rejoint cette équipe, nous allons continuer à travailler pour amplifier le mouvement de réforme pour une société plus sûre. Ce sera le travail sur la police de proximité conduite par le ministre de l'Intérieur, c'est les assises de la citoyenneté pour la lutte contre les discriminations et l'intégration de notre jeunesse des quartiers, avec M. Aubry, C. Bartolone, J.-P. Chevènement, M.-G. Buffet, et les autres. Ce sera une politique de modernisation économique avec la loi sur les régulations économiques, avec l'épargne salariale, et L. Fabius va y contribuer naturellement. Ce sera une action pour moderniser la société et notamment pour affirmer le rôle des services publics dans notre pays, et en même temps, la nécessité qu'ils évoluent et qu'ils se réforment au service de nos concitoyens.
Les Français nous ont donné la durée. Avec ce gouvernement, avec cette majorité, nous entendons la faire fructifier.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 29 mars 2000)