Texte intégral
J'ai tenu à venir aujourd'hui rendre hommage à l'action que vous conduisez au sein de l'état-major du Corps européen. Créé en 1992 par la France et l'Allemagne, le Corps européen a pris sa véritable dimension européenne au cours des deux dernières années, avec la venue de nos partenaires belges, espagnols et luxembourgeois.
Ce corps constitue aujourd'hui un symbole et une réalité.
Symbole, ici, à Strasbourg, de la réconciliation profonde, de la réconciliation vécue au coeur même de notre souveraineté, entre la France et l'Allemagne. Strasbourg, libérée il y a un peu plus de cinquante ans, héberge aujourd'hui, en frères d'armes, les armées que l'Histoire avait opposées.
Je salue les Strasbourgeois qui ont accueilli sur leur sol l'état-major du Corps européen. Quel autre lieu pouvait mieux incarner la volonté de nos peuples et de nos soldats de vivre et d'agir ensemble !
Symbole du passé, Strasbourg l'est aussi de l'avenir.
Le Corps européen trouve ici son lieu naturel d'implantation, dans la ville où siègent de nombreuses institutions européennes. Car la caractéristique de ce corps d'armée, ce n'est pas simplement d'être une modalité de coopération militaire entre différentes forces nationales, mais surtout de traduire dans les faits la volonté politique de nos pays d'oeuvrer à l'émergence d'une Europe de la Défense.
Vous savez que la France est engagée avec détermination dans l'édification d'une défense européenne qui, seule, permettra à l'Union européenne de peser de tout son poids sur la scène internationale. C'est l'une des priorités de la Présidence française de l'Union européenne. C'est, au-delà, l'un des principaux défis que nos pays doivent relever dans les prochaines années. Pour cela, il faut mettre ses actes en accord avec ses déclarations.
Le Corps européen montre l'exemple. Il ne correspond pas à la vision chimérique d'une Europe peuplée d'administration éloignées de la réalité des citoyens. Il est au contraire le résultat de l'engagement des pays qui, tout en restant fidèles à leur identité nationale, ont souhaité unir leurs forces au service d'un idéal commun, celui d'une Europe forte agissant au service de la paix et de la stabilité dans le monde. Quelle meilleure preuve de cet engagement que l'action commune des soldats, dont parmi eux de nombreux appelés, qui incarnent l'adhésion de nos citoyens au projet européen.
Car au-delà du symbole, le Corps européen est devenu une réalité.
L'année qui s'ouvre marquera une étape essentielle dans la montée en puissance de cette force. A l'automne prochain, près de 50.000 hommes relèveront de l'état-major du Corps. Au delà de la brigade franco-allemande qui est subordonnée de manière permanente à votre état- major, trois divisons allemande, belge et française lui seront rattachées ainsi qu'une brigade mécanisée espagnole et une compagnie luxembourgeoise.
Outre sa dimension européenne, le caractère moderne du Corps repose également sur deux traits particulièrement adaptés aux nouvelles conditions de la sécurité.
Tout d'abord la diversité des missions.
La complexité des crises ou des conflits militaires fait qu'aujourd'hui une force doit être capable d'intervenir dans des situations multiples. Tel est bien le cas du Corps européen qui a été constitué, et qui sera équipé et préparé pour mener trois types de missions : l'action humanitaire, le maintien et le rétablissement de la paix, et, bien entendu, la défense commune des Européens qui reste la justification ultime de nos forces. Du Cambodge à la Somalie, du Rwanda à la Bosnie, les crises dans lesquelles ces dernières années la France a été impliquée, ou est encore impliquée, montrent la nécessité d'une telle adaptabilité. Demain les soldats du Corps européen devront avoir la capacité d'accomplir sans délai le mandat qui leur sera donné. Ce sera l'honneur de nos pays que d'avoir la volonté d'être présents dans le monde au service de la paix.
Le Corps européen innove également par la souplesse qu'il offre aux autorités politiques dans ses conditions d'emploi. Quel que soit le volume de force nécessaire, le Corps devra être capable d'apporter la réponse adaptée grâce à la constitution de modules de forces. De même son commandement sera-t-il organisé en cinq modules permettant de s'adapter à des besoins variables et de développer une capacité interarmées.
Ainsi le Corps européen, dont l'état-major et la brigade franco-allemande sont d'ores et déjà opérationnels, aura-t-il achevé sa phase de montée en puissance le 1er octobre prochain.
Je mesure la difficulté de la tâche et les défis que vous avez à relever. Vous devez faire preuve de détermination et d'imagination pour trouver les solutions techniques aux directives qui vous sont fixées. Je sais que vous y parvenez avec succès. Vous pouvez compter sur le plein concours de la France pour vous aider dans cette entreprise.
Symbole de l'engagement européen et instrument militaire d'élite, le Corps européen montre ainsi la voie. Je souhaite que d'autres forces européennes soient constituées sur le même modèle. Un groupe aérien franco-britannique a récemment été créé. D'autres projets sont déjà bien avancés avec nos partenaires espagnols et italiens. Il faudra que ces différentes forces apprennent à travailler ensemble, qu'elles soient capables de constituer un tout cohérent au service d'une action de l'UEO et de l'Union européenne. Ainsi pourra être forgée la capacité militaire qui fait encore défaut à l'Europe. C'est dire l'importance de votre rôle.
La force des armes et le courage des hommes doit nous rendre confiants dans l'avenir. Par l'ambition européenne qui nous anime, par l'idéal de liberté et de démocratie que partagent nos pays, par la fraternité des hommes qui travaillent ici ensemble et qui, un jour, auront peut- être à combattre côte à côte, nous pouvons être assurés que le Corps européen est promis à un grand avenir, car nous savons qu'il sera le bras de la paix en Europe et dans le monde.
Ce corps constitue aujourd'hui un symbole et une réalité.
Symbole, ici, à Strasbourg, de la réconciliation profonde, de la réconciliation vécue au coeur même de notre souveraineté, entre la France et l'Allemagne. Strasbourg, libérée il y a un peu plus de cinquante ans, héberge aujourd'hui, en frères d'armes, les armées que l'Histoire avait opposées.
Je salue les Strasbourgeois qui ont accueilli sur leur sol l'état-major du Corps européen. Quel autre lieu pouvait mieux incarner la volonté de nos peuples et de nos soldats de vivre et d'agir ensemble !
Symbole du passé, Strasbourg l'est aussi de l'avenir.
Le Corps européen trouve ici son lieu naturel d'implantation, dans la ville où siègent de nombreuses institutions européennes. Car la caractéristique de ce corps d'armée, ce n'est pas simplement d'être une modalité de coopération militaire entre différentes forces nationales, mais surtout de traduire dans les faits la volonté politique de nos pays d'oeuvrer à l'émergence d'une Europe de la Défense.
Vous savez que la France est engagée avec détermination dans l'édification d'une défense européenne qui, seule, permettra à l'Union européenne de peser de tout son poids sur la scène internationale. C'est l'une des priorités de la Présidence française de l'Union européenne. C'est, au-delà, l'un des principaux défis que nos pays doivent relever dans les prochaines années. Pour cela, il faut mettre ses actes en accord avec ses déclarations.
Le Corps européen montre l'exemple. Il ne correspond pas à la vision chimérique d'une Europe peuplée d'administration éloignées de la réalité des citoyens. Il est au contraire le résultat de l'engagement des pays qui, tout en restant fidèles à leur identité nationale, ont souhaité unir leurs forces au service d'un idéal commun, celui d'une Europe forte agissant au service de la paix et de la stabilité dans le monde. Quelle meilleure preuve de cet engagement que l'action commune des soldats, dont parmi eux de nombreux appelés, qui incarnent l'adhésion de nos citoyens au projet européen.
Car au-delà du symbole, le Corps européen est devenu une réalité.
L'année qui s'ouvre marquera une étape essentielle dans la montée en puissance de cette force. A l'automne prochain, près de 50.000 hommes relèveront de l'état-major du Corps. Au delà de la brigade franco-allemande qui est subordonnée de manière permanente à votre état- major, trois divisons allemande, belge et française lui seront rattachées ainsi qu'une brigade mécanisée espagnole et une compagnie luxembourgeoise.
Outre sa dimension européenne, le caractère moderne du Corps repose également sur deux traits particulièrement adaptés aux nouvelles conditions de la sécurité.
Tout d'abord la diversité des missions.
La complexité des crises ou des conflits militaires fait qu'aujourd'hui une force doit être capable d'intervenir dans des situations multiples. Tel est bien le cas du Corps européen qui a été constitué, et qui sera équipé et préparé pour mener trois types de missions : l'action humanitaire, le maintien et le rétablissement de la paix, et, bien entendu, la défense commune des Européens qui reste la justification ultime de nos forces. Du Cambodge à la Somalie, du Rwanda à la Bosnie, les crises dans lesquelles ces dernières années la France a été impliquée, ou est encore impliquée, montrent la nécessité d'une telle adaptabilité. Demain les soldats du Corps européen devront avoir la capacité d'accomplir sans délai le mandat qui leur sera donné. Ce sera l'honneur de nos pays que d'avoir la volonté d'être présents dans le monde au service de la paix.
Le Corps européen innove également par la souplesse qu'il offre aux autorités politiques dans ses conditions d'emploi. Quel que soit le volume de force nécessaire, le Corps devra être capable d'apporter la réponse adaptée grâce à la constitution de modules de forces. De même son commandement sera-t-il organisé en cinq modules permettant de s'adapter à des besoins variables et de développer une capacité interarmées.
Ainsi le Corps européen, dont l'état-major et la brigade franco-allemande sont d'ores et déjà opérationnels, aura-t-il achevé sa phase de montée en puissance le 1er octobre prochain.
Je mesure la difficulté de la tâche et les défis que vous avez à relever. Vous devez faire preuve de détermination et d'imagination pour trouver les solutions techniques aux directives qui vous sont fixées. Je sais que vous y parvenez avec succès. Vous pouvez compter sur le plein concours de la France pour vous aider dans cette entreprise.
Symbole de l'engagement européen et instrument militaire d'élite, le Corps européen montre ainsi la voie. Je souhaite que d'autres forces européennes soient constituées sur le même modèle. Un groupe aérien franco-britannique a récemment été créé. D'autres projets sont déjà bien avancés avec nos partenaires espagnols et italiens. Il faudra que ces différentes forces apprennent à travailler ensemble, qu'elles soient capables de constituer un tout cohérent au service d'une action de l'UEO et de l'Union européenne. Ainsi pourra être forgée la capacité militaire qui fait encore défaut à l'Europe. C'est dire l'importance de votre rôle.
La force des armes et le courage des hommes doit nous rendre confiants dans l'avenir. Par l'ambition européenne qui nous anime, par l'idéal de liberté et de démocratie que partagent nos pays, par la fraternité des hommes qui travaillent ici ensemble et qui, un jour, auront peut- être à combattre côte à côte, nous pouvons être assurés que le Corps européen est promis à un grand avenir, car nous savons qu'il sera le bras de la paix en Europe et dans le monde.