Texte intégral
Q- J.-M. Aphatie-. Le 21 mars prochain, date du premier tour des élections régionales, le Mouvement national républicain présentera des listes dans treize des vingt-deux régions métropolitaines. Vous serez vous-même candidat en Champagne-Ardenne, après avoir été pendant quinze ans candidat et élu en PACA. Mais vous quittez cette région à la suite d'une condamnation, dont vous avez fait appel par le tribunal correctionnel de Marseille, à la suite d'un différend concernant le financement de votre parti. Que pensez-vous apporter de particulier et de spécifique dans ces élections régionales ?
R- "Je voudrais d'abord dire pourquoi je quitte la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, parce qu'en effet, j'ai été victime dans cette région de toute une série d'avanies. La dernière en date, au-delà de l'occultation médiatique systématique et des acharnements judiciaires dont mon épouse et moi-même avons été victimes, la dernière en date étant une condamnation..."
Q- ...Dont vous avez fait appel. On en reparlera le moment venu.
R- "Une condamnation pour laquelle j'ai été relaxé, s'agissant du financement illicite. J'ai finalement été simplement condamné parce que mon parti a touché un prêt, ce qui constituait aux yeux du juge un abus de bien social..."
Les tribunaux régleront ça...
R- "...Un abus de bien social étant constitué par le fait que la société avait pris des risques excessifs en prêtant de l'argent à un parti tel que le MNR. C'est scandaleux !"
Q- Parlez-nous de votre programme et des raisons pour lesquelles vous présentez des candidats. Profitez-en, allez !
R- "J'y viens. Je me présente pour ma part en Champagne-Ardenne, qui est une région trop méconnue par la classe politique nationale, une région sympathique, une région d'hommes et de femmes ouverts, pondérés et qui savent ne pas être politiquement corrects. La preuve : j'ai reçu dans cette région un véritable appel lors des élections présidentielles, avec 70 maires qui m'ont apporté leur soutien. Ce que j'apporte, c'est la proposition de faire émerger en France une vraie droite. Une vraie droite qui n'ait rien à voir avec l'UMP, qui constitue un centre mou, qui a été incapable de prendre les grandes mesures d'envergure qu'il fallait prendre au lendemain des élections présidentielles et législatives, alors que la gauche était complètement défaite et une vraie droite qui n'ait rien à voir avec le parti d'extrême droite qu'est le Front national, qui constitue une véritable imposture qui stérilise les voix qu'elle obtient et qui, en quelque sorte, facilite la diabolisation de certaines idées, qui ne sont au demeurant pas les siennes, qu'il prétend défendre. Une vraie droite."
Q- Donc, votre projet, c'est d'installer une vraie droite ?
R- "Voilà."
Q- Cela veut dire que stratégiquement, pour le second tour, par hypothèse, si vous dépassez la barre des 5% dans une région, qu'est-ce que vous en faites ? Avec qui vous allez vous allier pour le second tour ?
R- "Avant de parler du deuxième tour, il y a le premier. Il y a deux choses que je peux vous dire pour ne pas éluder votre question : nous ne ferons rien avec le Front national, et notre adversaire prioritaire dans toutes les régions, quelle que soit la configuration comme, au plan national, c'est la gauche ! Pour le reste, on verra."
Q- Donc l'UMP, ce centre mou, qui n'a réussi aucune réforme ? Eh ben dites donc !
R- "Non, mais je n'ai jamais dit que nous roulions pour l'UMP, pas du tout ! J'ai été extrêmement critique, en effet, à l'égard de l'UMP et je dis justement aux Français qui nous écoutent, qu'il faut quelque chose de neuf ! Je suis bien placé d'ailleurs pour incarner cette vraie droite : j'ai été au RPR dans le passé ; je l'ai quitté parce qu'il dérivait à gauche. J'ai été au Front national ; je l'ai quitté parce qu'il n'y avait décidément pas moyen de l'arracher à son extrémisme, aux outrances, aux dérapages de Le Pen, à sa vision familiale des choses qui, finalement, revient à se moquer des gens dont il sollicite le suffrage. Et je crois qu'il faut donc maintenant créer cette vraie droite, dont les Français rêvent depuis des années et des années. C'est-à-dire une droite qui soit capable de défendre des convictions fermes, sans laxisme donc, mais sans extrémisme."
Q- C'est sans doute ce qui étonne le plus dans votre parcours. C'est votre persévérance. Vous avez fait 2,34 % au premier tour de l'élection présidentielle de 2002. Votre parti a des finances exsangues et vous, vous êtes toujours là.
R- " Et nous sommes toujours là, oui.
Q- Vous. On se demande un peu pourquoi vous éprouvez ce besoin à tout prix d'être toujours sur la scène publique.
R- "Parce que je crois dans ce que je fais. Je suis convaincu que notre pays se porte mal, et qu'il a besoin d'une voie d'espoir. Aujourd'hui, on le voit, les Français votent par dépit : tantôt à gauche, tantôt à droite, tantôt pour Le Pen. Toujours par dépit ! Il faut que cela cesse. Moi, je propose une voie d'espoir, de construire quelque chose de neuf. Et notamment, deux messages me paraissent importants : le premier, c'est qu'il faut mettre fin au déclin économique et revaloriser le travail. Aujourd'hui, pour être un peu brutal, il faut presque être un imbécile pour travailler aujourd'hui en France, quand ceux qui travaillent sont de moins en moins nombreux, de plus en plus pénalisés, pour financer ceux qui ne travaillent pas... Certains, et même beaucoup, en étant victimes, mais beaucoup aussi en étant profiteurs. Et puis, le deuxième grand message que je veux faire passer, c'est le problème de la lutte contre l'islamisation. Une islamisation qui met en cause, non seulement notre identité - notre identité de tradition européenne et chrétienne - mais aussi nos coutumes, nos modes de vie, et les principes qui régissent notre société, les principes républicains, d'ailleurs les plus politiquement corrects, que ce soit la tolérance, que ce soit la liberté..."
Q- A ce propos, vous soutenez la loi sur les signes religieux à l'école ?
R- "Oui, tout à fait, tout à fait ! Moi, justement, quand quelque chose va dans le bon sens, est positif, je le dis, je le reconnais. Nous sommes pour cette loi."
Q- C'est une lutte contre ce que vous appelez "ces dérives extrémistes de l'Islam", cette loi, donc c'est un bon pas ?
R- "C'est exactement ça. Cela va dans le bon sens. Encore faut-il qu'elle soit correctement appliquée par les chefs d'établissement. Encore faut-il que les juges n'en fassent pas une interprétation laxiste, avec une jurisprudence qui la dénaturerait."
Q- Vous qui connaissez bien J.-M. Le Pen, qu'est-ce que vous pensez de ces démêlés avec la justice administrative pour obtenir les documents qui lui permettront d'être candidat en PACA ?
R- "Je dirais que c'est branquignolesque, quelqu'un qui prétendait vouloir gouverner la région PACA qui n'est même pas capable d'être candidat. A moins que... A moins que ce soit un montage : Le Pen se rend compte qu'il va faire un très mauvais score dans la région et il jette l'éponge de cette façon."
Q- "Branquignolesque" disiez-vous, c'est aussi ce que vous reprochent vos adversaires en PACA. Quand vous vous retiré, vous avez laissé la tête de liste à Alain Vauzelle, qui a le même patronyme donc que Michel Vauzelle, le président de la région. C'est un petit tour de passe-passe politique tout ça ?
R- "Quand on essaie de vous occulter, et en même temps qu'on vous met un bâillon sur la bouche pour essayer de crier au secours, on utilise les armes qu'on peut !"
Q- C'est de la vengeance alors ?
R- "Ce n'est pas de la vengeance. C'est le seul moyen qui était à ma disposition pour faire parler de la liste que nous présentions. Et de ce point de vue là, ça a marché."
Q- Ce n'est pas très glorieux de procéder comme ça en politique...
R- "Ce n'est pas très glorieux, non. Je préférerais pouvoir utiliser des moyens plus glorieux. Mais j'utilise qui sont à ma disposition, parce que, comme vous l'avez dit, je suis déterminé, je n'abandonne pas. Je suis convaincu que ce que j'incarne est la solution pour l'avenir de la France, et donc, je continue."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 18 février 2004)
R- "Je voudrais d'abord dire pourquoi je quitte la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, parce qu'en effet, j'ai été victime dans cette région de toute une série d'avanies. La dernière en date, au-delà de l'occultation médiatique systématique et des acharnements judiciaires dont mon épouse et moi-même avons été victimes, la dernière en date étant une condamnation..."
Q- ...Dont vous avez fait appel. On en reparlera le moment venu.
R- "Une condamnation pour laquelle j'ai été relaxé, s'agissant du financement illicite. J'ai finalement été simplement condamné parce que mon parti a touché un prêt, ce qui constituait aux yeux du juge un abus de bien social..."
Les tribunaux régleront ça...
R- "...Un abus de bien social étant constitué par le fait que la société avait pris des risques excessifs en prêtant de l'argent à un parti tel que le MNR. C'est scandaleux !"
Q- Parlez-nous de votre programme et des raisons pour lesquelles vous présentez des candidats. Profitez-en, allez !
R- "J'y viens. Je me présente pour ma part en Champagne-Ardenne, qui est une région trop méconnue par la classe politique nationale, une région sympathique, une région d'hommes et de femmes ouverts, pondérés et qui savent ne pas être politiquement corrects. La preuve : j'ai reçu dans cette région un véritable appel lors des élections présidentielles, avec 70 maires qui m'ont apporté leur soutien. Ce que j'apporte, c'est la proposition de faire émerger en France une vraie droite. Une vraie droite qui n'ait rien à voir avec l'UMP, qui constitue un centre mou, qui a été incapable de prendre les grandes mesures d'envergure qu'il fallait prendre au lendemain des élections présidentielles et législatives, alors que la gauche était complètement défaite et une vraie droite qui n'ait rien à voir avec le parti d'extrême droite qu'est le Front national, qui constitue une véritable imposture qui stérilise les voix qu'elle obtient et qui, en quelque sorte, facilite la diabolisation de certaines idées, qui ne sont au demeurant pas les siennes, qu'il prétend défendre. Une vraie droite."
Q- Donc, votre projet, c'est d'installer une vraie droite ?
R- "Voilà."
Q- Cela veut dire que stratégiquement, pour le second tour, par hypothèse, si vous dépassez la barre des 5% dans une région, qu'est-ce que vous en faites ? Avec qui vous allez vous allier pour le second tour ?
R- "Avant de parler du deuxième tour, il y a le premier. Il y a deux choses que je peux vous dire pour ne pas éluder votre question : nous ne ferons rien avec le Front national, et notre adversaire prioritaire dans toutes les régions, quelle que soit la configuration comme, au plan national, c'est la gauche ! Pour le reste, on verra."
Q- Donc l'UMP, ce centre mou, qui n'a réussi aucune réforme ? Eh ben dites donc !
R- "Non, mais je n'ai jamais dit que nous roulions pour l'UMP, pas du tout ! J'ai été extrêmement critique, en effet, à l'égard de l'UMP et je dis justement aux Français qui nous écoutent, qu'il faut quelque chose de neuf ! Je suis bien placé d'ailleurs pour incarner cette vraie droite : j'ai été au RPR dans le passé ; je l'ai quitté parce qu'il dérivait à gauche. J'ai été au Front national ; je l'ai quitté parce qu'il n'y avait décidément pas moyen de l'arracher à son extrémisme, aux outrances, aux dérapages de Le Pen, à sa vision familiale des choses qui, finalement, revient à se moquer des gens dont il sollicite le suffrage. Et je crois qu'il faut donc maintenant créer cette vraie droite, dont les Français rêvent depuis des années et des années. C'est-à-dire une droite qui soit capable de défendre des convictions fermes, sans laxisme donc, mais sans extrémisme."
Q- C'est sans doute ce qui étonne le plus dans votre parcours. C'est votre persévérance. Vous avez fait 2,34 % au premier tour de l'élection présidentielle de 2002. Votre parti a des finances exsangues et vous, vous êtes toujours là.
R- " Et nous sommes toujours là, oui.
Q- Vous. On se demande un peu pourquoi vous éprouvez ce besoin à tout prix d'être toujours sur la scène publique.
R- "Parce que je crois dans ce que je fais. Je suis convaincu que notre pays se porte mal, et qu'il a besoin d'une voie d'espoir. Aujourd'hui, on le voit, les Français votent par dépit : tantôt à gauche, tantôt à droite, tantôt pour Le Pen. Toujours par dépit ! Il faut que cela cesse. Moi, je propose une voie d'espoir, de construire quelque chose de neuf. Et notamment, deux messages me paraissent importants : le premier, c'est qu'il faut mettre fin au déclin économique et revaloriser le travail. Aujourd'hui, pour être un peu brutal, il faut presque être un imbécile pour travailler aujourd'hui en France, quand ceux qui travaillent sont de moins en moins nombreux, de plus en plus pénalisés, pour financer ceux qui ne travaillent pas... Certains, et même beaucoup, en étant victimes, mais beaucoup aussi en étant profiteurs. Et puis, le deuxième grand message que je veux faire passer, c'est le problème de la lutte contre l'islamisation. Une islamisation qui met en cause, non seulement notre identité - notre identité de tradition européenne et chrétienne - mais aussi nos coutumes, nos modes de vie, et les principes qui régissent notre société, les principes républicains, d'ailleurs les plus politiquement corrects, que ce soit la tolérance, que ce soit la liberté..."
Q- A ce propos, vous soutenez la loi sur les signes religieux à l'école ?
R- "Oui, tout à fait, tout à fait ! Moi, justement, quand quelque chose va dans le bon sens, est positif, je le dis, je le reconnais. Nous sommes pour cette loi."
Q- C'est une lutte contre ce que vous appelez "ces dérives extrémistes de l'Islam", cette loi, donc c'est un bon pas ?
R- "C'est exactement ça. Cela va dans le bon sens. Encore faut-il qu'elle soit correctement appliquée par les chefs d'établissement. Encore faut-il que les juges n'en fassent pas une interprétation laxiste, avec une jurisprudence qui la dénaturerait."
Q- Vous qui connaissez bien J.-M. Le Pen, qu'est-ce que vous pensez de ces démêlés avec la justice administrative pour obtenir les documents qui lui permettront d'être candidat en PACA ?
R- "Je dirais que c'est branquignolesque, quelqu'un qui prétendait vouloir gouverner la région PACA qui n'est même pas capable d'être candidat. A moins que... A moins que ce soit un montage : Le Pen se rend compte qu'il va faire un très mauvais score dans la région et il jette l'éponge de cette façon."
Q- "Branquignolesque" disiez-vous, c'est aussi ce que vous reprochent vos adversaires en PACA. Quand vous vous retiré, vous avez laissé la tête de liste à Alain Vauzelle, qui a le même patronyme donc que Michel Vauzelle, le président de la région. C'est un petit tour de passe-passe politique tout ça ?
R- "Quand on essaie de vous occulter, et en même temps qu'on vous met un bâillon sur la bouche pour essayer de crier au secours, on utilise les armes qu'on peut !"
Q- C'est de la vengeance alors ?
R- "Ce n'est pas de la vengeance. C'est le seul moyen qui était à ma disposition pour faire parler de la liste que nous présentions. Et de ce point de vue là, ça a marché."
Q- Ce n'est pas très glorieux de procéder comme ça en politique...
R- "Ce n'est pas très glorieux, non. Je préférerais pouvoir utiliser des moyens plus glorieux. Mais j'utilise qui sont à ma disposition, parce que, comme vous l'avez dit, je suis déterminé, je n'abandonne pas. Je suis convaincu que ce que j'incarne est la solution pour l'avenir de la France, et donc, je continue."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 18 février 2004)