Déclaration de M. Pierre-André Wiltzer, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, sur la contribution québécoise à la réalisation du Collège Stanislas à Québec et la reconnaissance de la spécificité du système français d'enseignement, à Québec le 13 février 2004.

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Circonstance : Voyage de Pierre-André Wiltzer au Québec : inauguration du Collège Stanislas à Québec, le 13 février 2004

Texte intégral

Monsieur le Maire de Québec,
Madame la Ministre Scherrer,
Monsieur le Président de la Corporation du Collège Stanislas,
Mesdames, Messieurs, Chers Amis,
Je ne compte plus les occasions que j'ai eues de me rendre à Québec mais je puis vous assurer que peu m'ont autant touché que celle qui nous réunit ce soir.
L'inauguration du Collège Stanislas de Québec symbolise en effet la vitalité et la constance des relations privilégiées qu'entretiennent la France et le Québec dans le partage d'une langue et d'une culture.
Je sais la part que chacun d'entre vous a prise dans la réalisation du Collège Stanislas. C'est d'abord vers vous que je me tourne, Monsieur le Maire, cher Jean-Paul L'Allier, car l'aboutissement de ce projet doit beaucoup à vous-même, à votre Conseil municipal et aux fonctionnaires de la ville de Québec, vous qui avez travaillé sans relâche sur ce dossier depuis plus de deux années.
Je voudrais aussi saluer les dirigeants de Stanislas de Montréal et de Québec qui ont cru en ce projet et, bien sûr, toute l'équipe pédagogique du collège qui lui donne son sens. Car c'est vous, Mesdames et Messieurs les professeurs, qui êtes finalement la véritable cause de cet agrandissement. Sans la qualité de votre travail, cette demande toujours plus forte de parents désireux d'inscrire leurs enfants dans le système éducatif français n'aurait pas vu le jour. C'est pour y répondre que nous avons décidé de donner à Stanislas Québec un cadre adapté à ses exigences pédagogiques légitimes et aux attentes qu'il suscitait.
Quant aux parents d'élèves, ma reconnaissance va également vers eux. Je sais que le choix d'un tel établissement représente parfois des sacrifices.
Mais si vous êtes nombreux, de par le monde, à faire le choix des établissements d'enseignement français, si ces derniers accueillent 240.000 élèves dans 400 établissements établis dans 125 pays, c'est sans doute que notre système continue de présenter des qualités particulières. Sa valeur tient bien sûr à la rigueur et à la qualité des connaissances qu'on y acquiert mais ces dernières - et c'est sans doute là que réside sa véritable spécificité - s'inscrivent dans un véritable projet éducatif qui accorde toute sa place à l'ouverture aux valeurs universelles, à la tolérance et au respect de l'autre. Et cette ambition est d'autant mieux comprise, ici, à Québec, que les fondements de notre culture, de notre langue sont les mêmes.
Ce collège français constitue, en outre, un lieu capital pour l'identité du Québec et la présence du français en Amérique du Nord.
Monsieur le Maire, vous nous avez dotés d'un établissement d'enseignement français digne de la capitale du Québec. Le collège Notre Dame de Bellevue, fondé en 1874 par la congrégation de Notre Dame de Montréal, occupait déjà cette parcelle. Le lieu prestigieux que vous avez choisi pour héberger le collège Stanislas et sa dévolution constante à l'éducation présentent une haute valeur symbolique à laquelle nous sommes sensibles.
Je sais que l'aide du gouvernement du Québec reçue sous forme de subvention annuelle par élève pourrait être prochainement complétée et je m'en félicite. Je sais également, Monsieur le Sénateur Philippe Marini, combien le soutien financier accordé par le Sénat français à votre initiative a été apprécié, notamment pour l'informatique et la bibliothèque.
Alors, Mesdames et Messieurs les Professeurs et vous les jeunes qui donnez corps à Stanislas Québec, vous voilà désormais dotés d'un établissement exemplaire susceptible de donner un nouveau souffle à votre histoire débutée, il y a maintenant quinze ans, avec des moyens très modestes.
Puissiez-vous y voir, puissions-nous y voir, le signe de l'indéfectible amitié qui unit la France au Québec et un gage de confiance dans l'avenir de la francophonie en Amérique du Nord.
Je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 février 2004)