Déclaration de M. Michel Barnier, ministre des affaires étrangères, sur les relations franco-palestiniennes, notamment culturelles, à Gaza le 8 février 2005.

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Circonstance : Voyage en Israël et dans les Territoires palestiniens les 7 et 8 février-visite au Centre culturel français, à Gaza (Territoires palestiniens) le 8 février 2005

Texte intégral

Merci à vous Rachid Abdelhamid et bravo ! Pour tout vous dire, j'avais déjà été très impressionné par le design - si je peux employer ce mot qui n'est pas tout à fait français -récemment, en visitant un autre Centre culturel, à Ramallah, puisque c'est ma deuxième visite et ma deuxième nuit passée au milieu du peuple palestinien.
J'étais au mois de juin, à la fin du mois de juin, allé rencontrer le président Arafat à la Moqata'a et j'avais dîné avec lui puis j'avais passé la nuit à Ramallah. J'avais ensuite eu un dialogue qui m'a beaucoup marqué avec des jeunes Palestiniens et des jeunes Palestiniennes au Centre culturel franco-allemand de Ramallah.
C'est exactement dans le même esprit que je suis venu aujourd'hui à Gaza. Je voulais dire à chacune et à chacun d'entre vous que ce moment est pour moi très important. Je voulais vous apporter le témoignage de solidarité du président de la République, Jacques Chirac, et vous dire aussi que vous avez parlé, Monsieur le Président, au nom du forum interprofessionnel francophone, dans un français impeccable. Vous avez parlé de fierté tout à l'heure et, je veux bien partager cette fierté qui est celle du ministre français des Affaires étrangères, non pas pour ce qu'il fait lui-même - ça c'est l'avenir qui le dira - mais en tant que porteur d'un message solide, c'est le mot que vous avez utilisé à propos de l'engagement de la France et de son souci d'aider par de l'argent, par des structures, par des consulats, par des centres culturels, d'apporter ce message de la diversité culturelle, de la francophonie, de cette langue, qui n'est pas seulement la nôtre, que nous avons en partage avec des millions d'hommes et de femmes dans le monde ; je trouve très important de vous le dire ici.
Ce matin et cette nuit, j'ai voulu être ici avec vous pour porter témoignage et rapporter ce que j'aurai vu dans ce camp de réfugiés où il y a tant de désespérance et de misère dont il faut sortir, en particulier pour les jeunes que j'ai vus à l'école tout à l'heure, en particulier dans ces pièces où la pluie tombe. C'est un devoir pour nous d'agir politiquement de manière durable jusqu'à ce qu'on trouve une solution à travers la création de l'Etat palestinien vivant à côté d'Israël. C'est là l'objectif que nous recherchons.
Vous avez parlé de la détermination de la France, Monsieur le Président, à agir dans le cadre du droit international pour la souveraineté des peuples, pour les Droits de l'Homme. Tel est le combat historique et permanent de notre pays et nous continuerons ce combat. C'est pour cela aussi que je trouve émouvant et symbolique d'être ici aujourd'hui où il y a, encore une fois, tant de désespérance et de misère, parce c'est quand même un jour où l'espoir est peut-être en train de renaître dans cette région avec la rencontre de Charm el-Cheikh. Nous continuerons, non seulement comme Français mais comme Européens, à agir. Nous Européens, nous ne sommes pas là pour parler mais pour agir.
C'était pour moi l'occasion de dire concrètement à Peter Hansen, ma gratitude pour tout ce qu'il a fait avec humanité et avec beaucoup de compétence. Maintenant, nous le savons, et je voulais vous le dire ainsi qu'à toute l'équipe qui vous entoure comme un témoignage de reconnaissance et d'encouragement.
(NDLR : S'adressant au designer palestinien Rachid Abdelhamid qui vient de lui faire don d'un fauteuil de sa création)
Je ne sais si j'aurai beaucoup l'occasion de m'asseoir dans ce fauteuil car les ministres des Affaires étrangères n'ont pas beaucoup l'occasion de se "poser", mais je vais le mettre dans mon bureau, je vous le promets.
Je vous souhaite bon courage à tous. Merci de partager cette fierté de parler le français ensemble. Ici à Gaza avec tous les problèmes que vous avez, vous avez souligné que vous aviez tant besoin de ce moment, de ces endroits, d'échanges culturels, d'ouverture, d'émotion. La France continuera à vous aider pour vivre ces moments en même temps qu'elle continuera d'agir avec d'autres pour la paix et pour la création d'un Etat palestinien.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 février 2005)