Texte intégral
Neuf casques bleus français sont morts. Ils sont morts ensemble, solidaires, dans l'accomplissement de leur mission de maintien de la paix dans les Balkans. Ils partageaient le même engagement, les mêmes convictions, le même idéal. Ils ont été tragiquement saisis par la mort, mardi dernier, dans les montages au sud de Sarajevo, sur ce Mont Igman que tient, dans la neige et dans le froid, un bataillon de France.
C'est autour de vous, officiers, sous-officiers, sapeurs, que nous sommes aujourd'hui rassemblés. C'est autour de vos familles que la communauté militaire serre les rangs. Tous ceux qui souffrent de votre disparition sont là pour vous rendre un dernier hommage. Cet hommage, c'est celui de la nation toute entière.
Seule une cérémonie comme celle qui nous rassemble aujourd'hui, peut témoigner de l'exceptionnelle fraternité d'armes que vous avez partagée jusque dans la mort. C'est dans la volonté de servir, c'est dans l'acceptation des risques du métier militaire, c'est dans la défense des valeurs de la France, loin de ses frontières, que vous avez tissé des liens forts et durables.
Ce silence, ce recueillement, cette solitude de chacun de nous face à la souffrance, nous devons nous efforcer de les partager. Dans notre souvenir. Pour que, jamais, quiconque ne vous oublie. Ce silence, ce sera celui d'une essentielle fidélité.
Fidélité à vous, lieutenant Arnaud Lefebvre qui vous étiez porté volontaire en offrant vos services comme contrôleur d'appui aérien ; à vous, adjudant Jean-Luc Bigot et caporal-
chef Patrick Talarico qui aviez choisi, au titre de votre spécialité, de participer aux actions de déminage avec votre unité en Bosnie ; à vous, sergent Christophe Chauvet et sergent David Macchi qui aviez accepté de prendre des responsabilités au cours de votre service national, vous vous étiez engagés avec la générosité et le sens du devoir qui caractérisent notre jeunesse dans cette mission de paix ; à vous, caporal-chef Adriano De Pina Olivera, caporal-chef Bruno Azzi, caporal-chef Franck Gonnin et caporal Antoine Marzo, appelés volontaires, désireux de servir votre pays dans le cadre des Nations unies. Vous êtes les témoins du dévouement et de l'esprit de sacrifice aux grandes causes.
Aux familles de ces soldats, à leurs proches, j'exprime ici le respect, l'émotion et cette affection qui nous habitent en cet instant de douleur.
J'ai également une pensée particulière pour les quatre blessés graves auxquels j'adresse mes voeux ardents de rétablissement rapide et complet.
L'hommage de la France va, aujourd'hui, vers ceux qui ont choisi, librement, de servir, jusqu'au sacrifice suprême. La citation qui va être lue dans un instant en est un ultime et solennel témoignage.
Cet hommage, il va aussi, à tous nos soldats, à terre, en mer, dans le ciel qui, souvent loin de chez nous, dans le silence de la nuit, servent la France et sa défense. Au milieu du bruit et de la fureur qui sont ceux de l'histoire de l'homme, et souvent de sa violence, ils apportent, à un monde meurtri, le souffle de l'humanité et l'espoir de la paix.
Leur sacrifice n'aura pas été vain. La cause de la paix, la solidarité entre les hommes, ont été l'ambition qu'ils ont poursuivie au prix de leur vie sur une terre d'Europe aujourd'hui à nouveau déchirée dans l'ex-Yougoslavie par la guerre.
Personne ne soutiendra que la situation est aujourd'hui satisfaisante à Sarajevo. Mais, si un semblant de vie est réapparu, si l'espoir a succédé à l'horreur, c'est au combat de ces hommes que nous le devons.
Si l'on a pu progresser ces derniers mois sur le difficile chemin du dialogue renoué entre les peuples, si la voie d'une solution politique est tracée, si la négociation a pu s'ouvrir, c'est grâce à l'action admirable de ces soldats qui ont su tendre la main à des populations meurtries.
Lorsque mardi au matin une chenillette du 5ème bataillon français de Sarajevo a basculé dans un ravin sur la route meurtrière du Mont Igman, ces hommes allaient prendre leur poste entre les forces bosniaques et les forces serbes dans une mission aussi périlleuse que nécessaire : le déminage auquel ils allaient procéder illustre la grandeur de leur dévouement.
Leur combat était le plus noble de ceux que peut mener un soldat. Leur victoire n'était pas de faire vaincre les armes, mais de les faire taire.
Demain, nous l'espérons, un règlement de paix pourra enfin prévaloir dans cette partie de notre continent.
La France, sans relâche, a pris l'initiative pour faire progresser la négociation et cesser les hostilités. Sa détermination demeure entière. Elle sait qu'elle peut compter sur ses soldats pour accomplir leur tâche de manière exemplaire.
En oeuvrant à la réconciliation entre les peuples, ils travaillent à l'émergence d'une Europe pacifiée, plus forte et plus unie. C'est leur courage et leur enthousiasme qui font que la France reste fidèle à sa grandeur. C'est l'idéal de paix dont la France est porteuse qu'ils défendent dans le monde. C'est pour lui qu'ils sont morts.
Au moment où nous saluons avec un immense respect la mémoire de ces hommes, devant vous, leurs parents, je leur exprime la reconnaissance et l'admiration de la nation.
C'est autour de vous, officiers, sous-officiers, sapeurs, que nous sommes aujourd'hui rassemblés. C'est autour de vos familles que la communauté militaire serre les rangs. Tous ceux qui souffrent de votre disparition sont là pour vous rendre un dernier hommage. Cet hommage, c'est celui de la nation toute entière.
Seule une cérémonie comme celle qui nous rassemble aujourd'hui, peut témoigner de l'exceptionnelle fraternité d'armes que vous avez partagée jusque dans la mort. C'est dans la volonté de servir, c'est dans l'acceptation des risques du métier militaire, c'est dans la défense des valeurs de la France, loin de ses frontières, que vous avez tissé des liens forts et durables.
Ce silence, ce recueillement, cette solitude de chacun de nous face à la souffrance, nous devons nous efforcer de les partager. Dans notre souvenir. Pour que, jamais, quiconque ne vous oublie. Ce silence, ce sera celui d'une essentielle fidélité.
Fidélité à vous, lieutenant Arnaud Lefebvre qui vous étiez porté volontaire en offrant vos services comme contrôleur d'appui aérien ; à vous, adjudant Jean-Luc Bigot et caporal-
chef Patrick Talarico qui aviez choisi, au titre de votre spécialité, de participer aux actions de déminage avec votre unité en Bosnie ; à vous, sergent Christophe Chauvet et sergent David Macchi qui aviez accepté de prendre des responsabilités au cours de votre service national, vous vous étiez engagés avec la générosité et le sens du devoir qui caractérisent notre jeunesse dans cette mission de paix ; à vous, caporal-chef Adriano De Pina Olivera, caporal-chef Bruno Azzi, caporal-chef Franck Gonnin et caporal Antoine Marzo, appelés volontaires, désireux de servir votre pays dans le cadre des Nations unies. Vous êtes les témoins du dévouement et de l'esprit de sacrifice aux grandes causes.
Aux familles de ces soldats, à leurs proches, j'exprime ici le respect, l'émotion et cette affection qui nous habitent en cet instant de douleur.
J'ai également une pensée particulière pour les quatre blessés graves auxquels j'adresse mes voeux ardents de rétablissement rapide et complet.
L'hommage de la France va, aujourd'hui, vers ceux qui ont choisi, librement, de servir, jusqu'au sacrifice suprême. La citation qui va être lue dans un instant en est un ultime et solennel témoignage.
Cet hommage, il va aussi, à tous nos soldats, à terre, en mer, dans le ciel qui, souvent loin de chez nous, dans le silence de la nuit, servent la France et sa défense. Au milieu du bruit et de la fureur qui sont ceux de l'histoire de l'homme, et souvent de sa violence, ils apportent, à un monde meurtri, le souffle de l'humanité et l'espoir de la paix.
Leur sacrifice n'aura pas été vain. La cause de la paix, la solidarité entre les hommes, ont été l'ambition qu'ils ont poursuivie au prix de leur vie sur une terre d'Europe aujourd'hui à nouveau déchirée dans l'ex-Yougoslavie par la guerre.
Personne ne soutiendra que la situation est aujourd'hui satisfaisante à Sarajevo. Mais, si un semblant de vie est réapparu, si l'espoir a succédé à l'horreur, c'est au combat de ces hommes que nous le devons.
Si l'on a pu progresser ces derniers mois sur le difficile chemin du dialogue renoué entre les peuples, si la voie d'une solution politique est tracée, si la négociation a pu s'ouvrir, c'est grâce à l'action admirable de ces soldats qui ont su tendre la main à des populations meurtries.
Lorsque mardi au matin une chenillette du 5ème bataillon français de Sarajevo a basculé dans un ravin sur la route meurtrière du Mont Igman, ces hommes allaient prendre leur poste entre les forces bosniaques et les forces serbes dans une mission aussi périlleuse que nécessaire : le déminage auquel ils allaient procéder illustre la grandeur de leur dévouement.
Leur combat était le plus noble de ceux que peut mener un soldat. Leur victoire n'était pas de faire vaincre les armes, mais de les faire taire.
Demain, nous l'espérons, un règlement de paix pourra enfin prévaloir dans cette partie de notre continent.
La France, sans relâche, a pris l'initiative pour faire progresser la négociation et cesser les hostilités. Sa détermination demeure entière. Elle sait qu'elle peut compter sur ses soldats pour accomplir leur tâche de manière exemplaire.
En oeuvrant à la réconciliation entre les peuples, ils travaillent à l'émergence d'une Europe pacifiée, plus forte et plus unie. C'est leur courage et leur enthousiasme qui font que la France reste fidèle à sa grandeur. C'est l'idéal de paix dont la France est porteuse qu'ils défendent dans le monde. C'est pour lui qu'ils sont morts.
Au moment où nous saluons avec un immense respect la mémoire de ces hommes, devant vous, leurs parents, je leur exprime la reconnaissance et l'admiration de la nation.