Texte intégral
S. Baker - Un mot sur l'actualité du jour. Etes-vous inquiet de l'élection d'un Pape qui apparaît conservateur ?
R - Je crois que chacun doit rester à sa place. Je suis un responsable politique, dans une France laïque, et qui respecte évidemment les convictions de ceux qui croient ou de ceux qui ne croient pas. Simplement, l'élection d'un pape, c'est aussi un fait politique. Et Benoît XVI, manifestement, ce n'est pas un signe d'ouverture. Alors on verra, on jugera sur pièce. On a eu parfois des surprises. Mais je ne sais pas si Benoît XVI sera avant tout le chef d'un appareil - pour reprendre votre comparaison - comme dans un parti politique, ou sera-t-il capable de conversion prophétique ? On a vu que Jean XXIII en avait été capable. Là, on jugera sur pièce. Je crois que, au-delà des convictions religieuses, c'est vrai que la parole d'un pape compte sur la scène internationale.
Q - Quand il n'était que cardinal encore, en septembre dernier, il avait dit que la Turquie dans l'Europe serait une grave erreur. Il avait pris position dans le débat.
R - Oui. Là, je pense que c'est tout à fait révélateur de sa personnalité et de ses convictions, parce que je pense que, justement, même si la Turquie n'est pas prête de rentrer dans l'Europe, peut-être qu'elle n'y rentrera jamais, et les socialistes français auront mis beaucoup de conditions, donc aujourd'hui, elles ne sont pas remplies. Mais il y a une chose que j'ai dite, c'est que l'Europe n'est pas un club chrétien. C'est une construction politique, pluraliste, et j'allais dire laïque, pas forcément au sens français, mais en tout cas, qui est très respectueuse de toutes les origines et donc, il n'est pas question de faire de l'Union européenne un club chrétien. Cela a d'ailleurs été l'un des débats pour préparer cette Constitution, où la délégation polonaise, mais aussi la délégation italienne ou encore celle de M. Aznar, qui n'est plus au pouvoir en Espagne, qui était d'inscrire une référence à Dieu dans la Constitution. Nous ne l'avons pas voulue. Et il y a eu une large majorité pour dire non, même si on peut intégrer tous les héritages, et notamment, je n'oublie pas non plus celui des Lumières. Donc, l'Europe, c'est d'abord un espace de civilisation, de paix et aussi de démocratie, des droits de l'homme, et notamment l'égalité entre les sexes, les hommes et les femmes, le refus de toute forme de discrimination, qu'elle soit sociale ou d'origine, ou due au sexe des personnes. Donc, je crois que le politique, et l'Europe, l'espace politique européen, doit garder par rapport à toutes les interventions religieuses son indépendance et son autonomie.
Q - La Turquie dans l'Europe, on verra plus tard. Pour l'instant, on en est à ce référendum sur la Constitution qui a lieu le 29 mai prochain en France. Les ténors du Parti socialiste se sont lancés dans la bataille pour le "oui". Hier, J. Delors, P. Mauroy, M. Rocard. L'heure est-elle grave ?
R - Je pense qu'elle est sérieuse. Il faut la prendre telle quelle. Je suis en colère, en quelque sorte. Parce que je trouve qu'on prend en otage l'Europe dans un débat qui porte rarement sur le Traité constitutionnel, sur ce qu'il peut apporter, en particulier aux plus fragiles de nos concitoyens, toutes les protections qu'il peut apporter sur le plan politique, sur le plan social, et on parle surtout de politique intérieure. Et d'autres aspects, vous l'avez dit dans votre éditorial. Et je suis en colère par rapport à cela, parce que l'on risque de mettre en panne le projet européen et tout ce qu'il peut apporter dans un monde incertain, un monde, j'allais dire dangereux, instable. Et j'ai peur aussi que, pour la France, ce soit la fin de l'ambition française et de l'influence française. Et cela, je crois qu'il faut en être bien conscient. L'Europe est une construction à laquelle la France est à l'origine. Je me souviens de cette formule de G. Amato, que j'ai rencontré il y a maintenant quinze jours à Bruxelles, il m'avait dit : "Vous êtes la mère de l'Europe", la France.
Q - Justement, les socialistes européens, pas seulement d'ailleurs les socialistes, sont inquiets de cette position de la France avec ce "non" qui grimpe dans les sondages, on en est à une bonne douzaine maintenant de sondages qui donnent le "non" gagnant...
R - Il y a ceux qui sont inquiets et ceux qui ne le sont pas, ou qui font semblant de l'être. Je vais vous dire ceux qui ne sont pas inquiets du "non" éventuel de la France à l'Europe, qui mettra en panne effectivement l'Europe et son projet... Tout ne s'arrêtera pas. Il restera toujours le grand marché, il restera toujours la zone de libre-échange, mais sans les libéraux. Il faut regarder les forces politiques qu'il y a en Europe, qu'elles soient en Grande-Bretagne, qu'elles soient en Espagne, en Italie, ou qu'elles soient dans l'Europe Centrale avec les nouveaux adhérents. Il y a beaucoup de libéraux et de conservateurs qui n'ont pas voulu, qui ont accepté du bout des lèvres cette Constitution et qui seraient très contents qu'elle n'existe pas. Et les marchés financiers, croyez-vous qu'ils ont besoin de Constitution ? L'étape - et c'est pour cela que le témoignage de J. Delors, hier, était très important - l'étape à laquelle nous rentrons et nous pouvons rentrer si les Français le comprennent ainsi, c'est que nous pouvons faire enfin une Europe politique, une Europe qui affirme des droits et qui affirme des contrepouvoirs et qui mette de la démocratie dans le moteur de la construction européenne. Enfin, je dirais, parce que, nous sommes un grand marché, c'est toujours un progrès, mais cela ne suffit pas, il ne faut pas qu'il y ait que le marché, il faut aussi qu'il n'y ait que la régulation, il faut qu'il y ait des contre-pouvoirs, et cela, c'est la démocratie.
Q - Le bureau national du PS avait choisi de ne pas exclure les tenants du "non", je pense notamment à H. Emmanuelli qui appelle aujourd'hui à un nouveau congrès d'Epinay, une sorte de refondation du PS. Est-ce que vous regrettez aujourd'hui cette décision de ne pas avoir exclu les "non" ?
R - Je crois qu'on ne règle pas les problèmes politiques uniquement à coup de mesures bureaucratiques. Cela ne marche pas. Vous faisiez des comparaisons dans votre éditorial par rapport à l'Eglise ; tous les systèmes qui ont des problèmes, s'ils pensent qu'ils les règlent en fermant les portes, en verrouillant, en excluant, un jour cela ne marche plus, cela s'effondre. Donc, ce que je constate, c'est que H. Emmanuelli a dévoilé au fond ses intentions. L'Europe dont il parle, c'est des affaires internes, de la cuisine interne du PS et bien d'autres qui ont d'abord à gérer leur propre carrière. Je pense que ce n'est pas de cela dont il est question, c'est pour cela que je dis que je suis en colère, parce que nous avons un Gouvernement qui est discrédité, dont les Français ne veulent plus, parce qu'il les emmène droit dans le mur, avec toutes les inégalités sociales en plus. Et puis nous avons un président de la République qui ne comprend pas les Français, qui est même vexé, même fâché et triste...
Q - Vous comptiez sur lui pour le "oui" ?
R - Non, j'ai dit clairement, on m'a demandé ce que je pensais de l'intervention du président de la République avant qu'il parle, j'ai dit que J. Chirac n'est pas le messie et que je n'attendais pas de miracle de sa part, d'un autre côté, je crois aussi que sa grande faiblesse, c'est de ne pas avoir été un combattant de l'Europe convaincu depuis des années et des années. Ce n'est pas le cas de F. Mitterrand ; souvenez-vous du débat sur Maastricht, cela ressemble un petit peu. Je relisais cette histoire il y a quelques jours, j'étais frappé par les mêmes arguments qui étaient employés. Là, il s'agit, parce que nous-mêmes, les socialistes, on pourrait être tenter de dire "non", en disant que J. Chirac est en fin de règne, il ne parle plus à la France, il ne comprend plus les Français, Raffarin aurait déjà partir il y a un an après le vote des Français, on pourrait dire "non", parce ce serait aussi accompagner une colère. Mais il y a un enjeu qui est à la fois l'intérêt de la France et qui est aussi l'intérêt de l'Europe et du projet européen et son avenir, mais qui est aussi l'intérêt de la gauche, parce que si demain, on n'a pas ce traité constitutionnel, et si la France dit non, il n'y en aura pas, on n'aura toujours le grand marché, mais on n'aura pas toutes les protections, tous les nouveaux droits que ce traité propose. Et ça, personnellement, cela m'inquiète beaucoup parce que cette protection, à la fois pour les hommes et les femmes qui ont peur pour leur emploi, à cause des délocalisations, des inégalités sociales, mais aussi par rapport à tous les problèmes de sécurité qui se posent dans le monde, cette protection, cette sécurité, cette force-là, nous en avons besoin.
Q - Que se passera-t-il après le 29 mai au sein du PS ?
R - De toute façon, il y aura besoin d'une clarification. Mais elle interviendra obligatoirement. C'est nécessaire parce qu'il y a un autre objectif...
Q - Quel que soit le résultat, d'ailleurs, du référendum.
R - Oui, parce que nous aurons besoin de clarifier pour nous mettre en ordre de bataille pour gagner 2007. Parce que s'il y a une chose que je crois sentir à travers mes rencontres, les débats, c'est qu'il y a une grande aspiration à l'alternance en 2007, et je n'ai pas envie que la gauche gâche ses chances, parce que je pense qu'il y a des gens qui sont contre le traité constitutionnel à gauche, mais qui ont toujours été contre la construction européenne. Nous, les socialistes, nous sommes à la fois des Européens et des socialistes. Et si on veut revenir en 2007, il faut que l'on porte cette cohérence et cette ambition-là. Et ça commence maintenant.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 20 avril 2005)
R - Je crois que chacun doit rester à sa place. Je suis un responsable politique, dans une France laïque, et qui respecte évidemment les convictions de ceux qui croient ou de ceux qui ne croient pas. Simplement, l'élection d'un pape, c'est aussi un fait politique. Et Benoît XVI, manifestement, ce n'est pas un signe d'ouverture. Alors on verra, on jugera sur pièce. On a eu parfois des surprises. Mais je ne sais pas si Benoît XVI sera avant tout le chef d'un appareil - pour reprendre votre comparaison - comme dans un parti politique, ou sera-t-il capable de conversion prophétique ? On a vu que Jean XXIII en avait été capable. Là, on jugera sur pièce. Je crois que, au-delà des convictions religieuses, c'est vrai que la parole d'un pape compte sur la scène internationale.
Q - Quand il n'était que cardinal encore, en septembre dernier, il avait dit que la Turquie dans l'Europe serait une grave erreur. Il avait pris position dans le débat.
R - Oui. Là, je pense que c'est tout à fait révélateur de sa personnalité et de ses convictions, parce que je pense que, justement, même si la Turquie n'est pas prête de rentrer dans l'Europe, peut-être qu'elle n'y rentrera jamais, et les socialistes français auront mis beaucoup de conditions, donc aujourd'hui, elles ne sont pas remplies. Mais il y a une chose que j'ai dite, c'est que l'Europe n'est pas un club chrétien. C'est une construction politique, pluraliste, et j'allais dire laïque, pas forcément au sens français, mais en tout cas, qui est très respectueuse de toutes les origines et donc, il n'est pas question de faire de l'Union européenne un club chrétien. Cela a d'ailleurs été l'un des débats pour préparer cette Constitution, où la délégation polonaise, mais aussi la délégation italienne ou encore celle de M. Aznar, qui n'est plus au pouvoir en Espagne, qui était d'inscrire une référence à Dieu dans la Constitution. Nous ne l'avons pas voulue. Et il y a eu une large majorité pour dire non, même si on peut intégrer tous les héritages, et notamment, je n'oublie pas non plus celui des Lumières. Donc, l'Europe, c'est d'abord un espace de civilisation, de paix et aussi de démocratie, des droits de l'homme, et notamment l'égalité entre les sexes, les hommes et les femmes, le refus de toute forme de discrimination, qu'elle soit sociale ou d'origine, ou due au sexe des personnes. Donc, je crois que le politique, et l'Europe, l'espace politique européen, doit garder par rapport à toutes les interventions religieuses son indépendance et son autonomie.
Q - La Turquie dans l'Europe, on verra plus tard. Pour l'instant, on en est à ce référendum sur la Constitution qui a lieu le 29 mai prochain en France. Les ténors du Parti socialiste se sont lancés dans la bataille pour le "oui". Hier, J. Delors, P. Mauroy, M. Rocard. L'heure est-elle grave ?
R - Je pense qu'elle est sérieuse. Il faut la prendre telle quelle. Je suis en colère, en quelque sorte. Parce que je trouve qu'on prend en otage l'Europe dans un débat qui porte rarement sur le Traité constitutionnel, sur ce qu'il peut apporter, en particulier aux plus fragiles de nos concitoyens, toutes les protections qu'il peut apporter sur le plan politique, sur le plan social, et on parle surtout de politique intérieure. Et d'autres aspects, vous l'avez dit dans votre éditorial. Et je suis en colère par rapport à cela, parce que l'on risque de mettre en panne le projet européen et tout ce qu'il peut apporter dans un monde incertain, un monde, j'allais dire dangereux, instable. Et j'ai peur aussi que, pour la France, ce soit la fin de l'ambition française et de l'influence française. Et cela, je crois qu'il faut en être bien conscient. L'Europe est une construction à laquelle la France est à l'origine. Je me souviens de cette formule de G. Amato, que j'ai rencontré il y a maintenant quinze jours à Bruxelles, il m'avait dit : "Vous êtes la mère de l'Europe", la France.
Q - Justement, les socialistes européens, pas seulement d'ailleurs les socialistes, sont inquiets de cette position de la France avec ce "non" qui grimpe dans les sondages, on en est à une bonne douzaine maintenant de sondages qui donnent le "non" gagnant...
R - Il y a ceux qui sont inquiets et ceux qui ne le sont pas, ou qui font semblant de l'être. Je vais vous dire ceux qui ne sont pas inquiets du "non" éventuel de la France à l'Europe, qui mettra en panne effectivement l'Europe et son projet... Tout ne s'arrêtera pas. Il restera toujours le grand marché, il restera toujours la zone de libre-échange, mais sans les libéraux. Il faut regarder les forces politiques qu'il y a en Europe, qu'elles soient en Grande-Bretagne, qu'elles soient en Espagne, en Italie, ou qu'elles soient dans l'Europe Centrale avec les nouveaux adhérents. Il y a beaucoup de libéraux et de conservateurs qui n'ont pas voulu, qui ont accepté du bout des lèvres cette Constitution et qui seraient très contents qu'elle n'existe pas. Et les marchés financiers, croyez-vous qu'ils ont besoin de Constitution ? L'étape - et c'est pour cela que le témoignage de J. Delors, hier, était très important - l'étape à laquelle nous rentrons et nous pouvons rentrer si les Français le comprennent ainsi, c'est que nous pouvons faire enfin une Europe politique, une Europe qui affirme des droits et qui affirme des contrepouvoirs et qui mette de la démocratie dans le moteur de la construction européenne. Enfin, je dirais, parce que, nous sommes un grand marché, c'est toujours un progrès, mais cela ne suffit pas, il ne faut pas qu'il y ait que le marché, il faut aussi qu'il n'y ait que la régulation, il faut qu'il y ait des contre-pouvoirs, et cela, c'est la démocratie.
Q - Le bureau national du PS avait choisi de ne pas exclure les tenants du "non", je pense notamment à H. Emmanuelli qui appelle aujourd'hui à un nouveau congrès d'Epinay, une sorte de refondation du PS. Est-ce que vous regrettez aujourd'hui cette décision de ne pas avoir exclu les "non" ?
R - Je crois qu'on ne règle pas les problèmes politiques uniquement à coup de mesures bureaucratiques. Cela ne marche pas. Vous faisiez des comparaisons dans votre éditorial par rapport à l'Eglise ; tous les systèmes qui ont des problèmes, s'ils pensent qu'ils les règlent en fermant les portes, en verrouillant, en excluant, un jour cela ne marche plus, cela s'effondre. Donc, ce que je constate, c'est que H. Emmanuelli a dévoilé au fond ses intentions. L'Europe dont il parle, c'est des affaires internes, de la cuisine interne du PS et bien d'autres qui ont d'abord à gérer leur propre carrière. Je pense que ce n'est pas de cela dont il est question, c'est pour cela que je dis que je suis en colère, parce que nous avons un Gouvernement qui est discrédité, dont les Français ne veulent plus, parce qu'il les emmène droit dans le mur, avec toutes les inégalités sociales en plus. Et puis nous avons un président de la République qui ne comprend pas les Français, qui est même vexé, même fâché et triste...
Q - Vous comptiez sur lui pour le "oui" ?
R - Non, j'ai dit clairement, on m'a demandé ce que je pensais de l'intervention du président de la République avant qu'il parle, j'ai dit que J. Chirac n'est pas le messie et que je n'attendais pas de miracle de sa part, d'un autre côté, je crois aussi que sa grande faiblesse, c'est de ne pas avoir été un combattant de l'Europe convaincu depuis des années et des années. Ce n'est pas le cas de F. Mitterrand ; souvenez-vous du débat sur Maastricht, cela ressemble un petit peu. Je relisais cette histoire il y a quelques jours, j'étais frappé par les mêmes arguments qui étaient employés. Là, il s'agit, parce que nous-mêmes, les socialistes, on pourrait être tenter de dire "non", en disant que J. Chirac est en fin de règne, il ne parle plus à la France, il ne comprend plus les Français, Raffarin aurait déjà partir il y a un an après le vote des Français, on pourrait dire "non", parce ce serait aussi accompagner une colère. Mais il y a un enjeu qui est à la fois l'intérêt de la France et qui est aussi l'intérêt de l'Europe et du projet européen et son avenir, mais qui est aussi l'intérêt de la gauche, parce que si demain, on n'a pas ce traité constitutionnel, et si la France dit non, il n'y en aura pas, on n'aura toujours le grand marché, mais on n'aura pas toutes les protections, tous les nouveaux droits que ce traité propose. Et ça, personnellement, cela m'inquiète beaucoup parce que cette protection, à la fois pour les hommes et les femmes qui ont peur pour leur emploi, à cause des délocalisations, des inégalités sociales, mais aussi par rapport à tous les problèmes de sécurité qui se posent dans le monde, cette protection, cette sécurité, cette force-là, nous en avons besoin.
Q - Que se passera-t-il après le 29 mai au sein du PS ?
R - De toute façon, il y aura besoin d'une clarification. Mais elle interviendra obligatoirement. C'est nécessaire parce qu'il y a un autre objectif...
Q - Quel que soit le résultat, d'ailleurs, du référendum.
R - Oui, parce que nous aurons besoin de clarifier pour nous mettre en ordre de bataille pour gagner 2007. Parce que s'il y a une chose que je crois sentir à travers mes rencontres, les débats, c'est qu'il y a une grande aspiration à l'alternance en 2007, et je n'ai pas envie que la gauche gâche ses chances, parce que je pense qu'il y a des gens qui sont contre le traité constitutionnel à gauche, mais qui ont toujours été contre la construction européenne. Nous, les socialistes, nous sommes à la fois des Européens et des socialistes. Et si on veut revenir en 2007, il faut que l'on porte cette cohérence et cette ambition-là. Et ça commence maintenant.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 20 avril 2005)