Déclaration de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, sur la poursuite du processus politique en Afghanistan, Kaboul le 12 février 2004.

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Circonstance : Voyage de Dominique de Villepin en Afghanistan, le 12 février 2004 : entretiens avec le président afghan Hamed Karzai et son homologue, Abdullah Abdullah, à Kaboul le 12

Texte intégral

Je suis très heureux de me trouver ici, à Kaboul, d'avoir eu une rencontre très positive avec mon ami Abdullah Abdullah et avec le président Karzaï. Je pense que c'est un moment crucial pour l'Afghanistan, et nous sommes très heureux de voir que la Constitution a été adoptée et que le processus politique menant vers une pleine souveraineté de l'Afghanistan est engagé. Nous voulons, bien sûr, soutenir ce processus politique, la perspective des élections, des élections présidentielles et législatives dans deux ou quatre mois. Il est très important de pouvoir mener à bien ce processus au stade actuel. Nous sommes désireux d'apporter notre soutien à ce processus et nous allons aider la commission électorale et fournir une aide spéciale d'un million d'euros pour contribuer à son fonctionnement.
En ce qui concerne la question de la paix et de la sécurité, bien sûr, vous savez que la France compte maintenir sa participation à la FIAS et qu'elle soutient aussi la lutte contre le terrorisme en Afghanistan. Mais nous voulons faire davantage. Comme l'a dit le ministre Abdullah, nous souhaitons que l'Eurocorps prenne la relève des Canadiens à la tête de la FIAS et je pense qu'il est important que nous travaillions tous ensemble avec nos partenaires européens dans cet Eurocorps. Nous voulons aussi bien sûr poursuivre notre mission en ce qui concerne la formation de l'armée. C'est une tâche très importante et nous sommes toujours désireux de nous y employer.
Sur le plan de la coopération nationale, comme vous le savez, nous aidons depuis maintenant un bon nombre d'années nos amis afghans en matière d'éducation, de santé, de culture, de renforcement institutionnel et nous avons l'intention de continuer sur cette lancée. Mais nous voulons aussi faire plus et c'est pourquoi nous avons décidé d'inclure l'Afghanistan dans la Zone de solidarité prioritaire parce que cela nous permettra d'utiliser de nouveaux instruments, comme par exemple l'Agence française de Développement, qui pourra maintenant travailler sur des projets à moyen et long terme ici, dans ce pays. Par conséquent, je pense que notre engagement envers l'Afghanistan est bien sûr un engagement envers un pays ami, nous voyons tout ce qui a été fait depuis ces dernières années et ces derniers mois.
Je pense que le peuple afghan, les autorités afghanes, nous montrent le chemin, et c'est la raison pour laquelle il est si important que nous apportions toute l'aide nécessaire, que nous soyons ici au moment même où les Afghans vont à la rencontre de leur propre destin et nous sommes réellement reconnaissants au président Karzaï et à son gouvernement de ce qu'ils ont déjà accompli. Nous avons bon espoir que cette année sera aussi un tournant au niveau du processus politique et nous voulons faire partie de cette importante aventure pour la communauté internationale.
En ce qui concerne l'extension du rôle de l'OTAN, nous avons soutenu l'idée d'une équipe de reconstruction provinciale même si nous n'y participons pas. Nous suivons de très près ce qui se passe dans le pays et nous observons les résultats et j'en discute naturellement avec mon homologue et avec le président Karzaï.
En ce qui concerne l'aide et le soutien de l'Union européenne, vous savez que c'est une aide très importante. Naturellement, on voudrait toujours raccourcir les délais, c'est pourquoi nous cherchons toujours à faire mieux, nous sommes attachés à cette aide à l'Afghanistan et nous voulons que cette aide devienne plus efficace.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 février 2004)