Texte intégral
G. de Robien, bonjour.
Bonjour P.-L. Séguillon.
Q- Comment est-ce que vous sentez le climat social ? Avez-vous le sentiment que le climat est mauvais, qu'il est à la colère, puisqu'on voit la colère des lycéens à l'encontre de la réforme Fillon - ils vont défiler à nouveau aujourd'hui et la semaine prochaine - ; colère des fonctionnaires, colère des salariés, colère peut-être à Orly, colère à LA SNCF...
R- N'en rajoutez pas, s'il vous plaît.
Q- Je ne vais pas en rajouter, mais est ce que vous avez le sentiment qu'il y a une dégradation du climat social ?
R- Il n'y a pas de dégradation, il y a de l'inquiétude. Pourquoi il y a de l'inquiétude ? Tout simplement parce qu'on est dans une période de transition, entre une économie qui repart et des effets sur l'emploi qui ne se ressentent pas encore suffisamment. Et donc c'est le premier semestre 2005 probablement qui va être difficile à passer parce qu'on sent qu'il y a de la croissance, et on a vu qu'en 2004, comme l'avait dit le Gouvernement, il y a eu la croissance qui était au rendez-vous, 2,5, on n'a pas suffisamment souligné, me semble t-il ces résultats tout à fait remarquables. Et la croissance finit par générer des emplois qui finissent par diminuer le taux de chômage, on est dans cette période de transition. Nul doute qu'au cours de l'année 2005, au plus tard au deuxième semestre 2005, les gens vont être progressivement rassurés parce que cette croissance va finir par diminuer le taux du chômage en France. Et à ce moment là, l'inquiétude va être moins forte et j'espère va disparaître.
Q- Pour le moment ils ont du mal à vivre d'espoir.
R- Parce que nous sommes juste dans la période de transition.
Q- Est-ce que le Gouvernement regarde avec inquiétude la manifestation du 10 mars, où l'ensemble de ces mécontents vont se retrouver, vont se fédérer ? Est-ce qu'au fond, la survie du Gouvernement tient au volume des manifestants du 10 mars ?
R- Avec inquiétude, non, avec attention, toujours, parce qu'un Gouvernement est forcément attentif aux messages qui sont envoyés par les gens, par les habitants qu'ils soient salariés ou qu'ils soient demandeurs d'emploi. Et donc ce qui se dit ou les motivations qui amènent les uns ou les autres, le cas échéant à défiler dans la rue, c'est important en tout cas que le Gouvernement écoute ces messages là. Dire qu'il est inquiet non, parce que les Français sont raisonnables. On a le droit de manifester, ça fait partie de la démocratie vivante. J'allais dire qu'il n'y a rien de pire qu'une démocratie qui ne serait pas vivante. Quelque part, c'est un signe de vitalité que d'avoir encore la ressource de pouvoir dire à un Gouvernement : on est d'accord, on n'est pas d'accord. C'est quand plus personne ne dit quoi que ce soit dans un pays, c'est soit qu'il est totalitaire soit qu'il est endormi.
Q- L'épisode Gaymard-Breton, ça permet un rebond ou c'est un handicap que vous allez traîner ?
R- C'est une phase qui est passée, regardons l'avenir. On a un ministre des finances de très très grande qualité et je propose quand même que maintenant on regarde un petit peu l'avenir et que l'on soit très attentif bien sûr et observateur, et acteur en ce qui me concerne de la politique du Gouvernement.
Q- Alors regardons l'avenir immédiat, l'avenir immédiat, je veux dire présent. D'abord vous craignez quelquefois d'être le ministre des grèves, mais Orly, Air France, est-ce que vous avez le sentiment que l'incendie est définitivement éteint, ou est ce que la menace...
R- Pourquoi parler d'incendie ?
Q- La grève spontanée l'autre jour.
R- Je vous dis la grève c'est quelque chose qui est prévu par nos textes constitutionnels. Je ne dis pas que je souhaite qu'il y ait ...
Q- Surtout quand les salariés font grève sans vous prévenir.
R- Je ne dis pas que je souhaite qu'il y ait la grève tous les jours, mais ça fait partie de la vie démocratique. C'est gênant pour les usagers, je souhaite que la grève soit la plus réduite au niveau des gênes pour les usagers. Maintenant, c'est vrai qu'après demain il y aura des grèves notamment de certains conducteurs de locomotives, que la semaine prochaine...
Q- Prenons les choses une par une. J'en étais sur Air France. Est-ce que vous avez le sentiment qu'à Air France la menace que brandissaient les syndicats de reprendre la grève sur l'affaire de l'escabeau, avec la jeune femme qui a été tuée, est-ce que ça y est, c'est passé. La direction a-t-elle suffisamment répondu aux syndicats ?
R- Je ne sais pas mais cette menace si elle existe me semble totalement erronée, tout simplement parce qu'à l'origine de cela, il y a quand même un décès, il y a une personne qui a perdu la vie, et je ne vois pas pourquoi ce que les agents feraient grève parce que peut-être, sans préjuger évidemment des suites judiciaires, il y un agent qui aurait commis une faute majeure. Alors quel est le lien entre le décès et la grève ? Moi je crois que la meilleure façon de respecter à la fois le deuil et l'émotion suscitée par ce drame, c'est peut-être de se mettre au boulot et d'améliorer encore, autant que faire se peut, en tout cas les mesures de sécurité et la qualité de son travail.
Q- Alors, vous évoquez le préavis de grève des agents de conduite, en tout cas de certains agents de conduite.
R- De la SNCF.
Q- De la SNCF, le 3 et le 4 mars, si je ne me trompe, c'est la veille de la rentrée scolaire.
R- Oui, d'abord c'est une journée de grève carrée, c'est-à-dire c'est pour 24 heures, point. Cette grève est, pour une partie des conducteurs, suscitée par une modification disons par des règles de fonctionnement et notamment le travail au mérite. Alors il y a eu un système de prévention de la grève qui était mise en place, qui a bien fonctionné, et aujourd'hui la grève est inéluctable. Eh bien, souhaitons en tout cas que demain, le maximum de trains puissent être annoncés par la SNCF et que la prévisibilité de ce conflit, c'est-à-dire le fait de moins piéger, le moins possible les utilisateurs puisse faire apparaître que d'avance on connaisse les trains qui vont fonctionner, ceux qui ne vont pas fonctionner. Donc voilà, ce n'est pas dramatique.
Q- Vous dites ce n'est pas dramatique.
R- Ce n'est pas dramatique si l'on connaît suffisamment de trains qui vont
fonctionner et si les usagers ne sont pas piégés.
Q- Bis repetita : le 10 mars ça recommence à la SNCF. Ce n'est pas dramatique ?
R- Cela commence généralement dans la fonction publique. Dramatique, j'espère que non. Là encore, ça fait partie de la vie démocratique et donc il y a des messages à entendre, à écouter.
Q- Attendez, vous dîtes il y a des messages à entendre, mais c'est le reproche que vous fait l'opposition, voire qu'a parfois F. Bayrou que vous connaissez bien, c'est que le Gouvernement semble sourd à tous ces reproches et continue comme si de rien n'était, c'est vrai à la SNCF.
R- Ecoutez, moi je veux bien que le Gouvernement paraisse sourd. Le Gouvernement il a une mission : c'est de faire fonctionner ce pays avec les réformes nécessaires pour que, on va dire la fonction publique se modernise, pour que le coût de la fonction publique soit en rapport avec le budget de la Nation, pour que l'efficacité, on va dire même la productivité du service public soit optimisée. Alors on sait qu'on ne rend pas des services publics aujourd'hui comme on le rendait au 19ème siècle, ni au 20ème siècle et tous ces changements inquiètent, peuvent irriter. Bref, à chaque fois qu'il y a réforme, il y a forcément interrogation. Et donc il y a des mouvements qui signalent cette irritation. Eh bien ces mouvements d'irritation sont écoutés avec attention mais l'objectif principal, c'est d'avoir une fonction publique à la fois modernisée et efficace.
Q- Alors j'en reviens à quelque chose qui est plus optimiste, c'est les pôles de compétitivité. Vous avez lancé une sorte d'appels d'offres pour que les régions ou des départements produisent des projets de développement de politique industrielle conjugués. Vous avez reçu, si je ne me trompe, puisque c'était hier soir la liste définitive, 98 ou 99.
R- 99 à ma connaissance oui, 99 projets.
Q- Alors la question qui se pose c'est : combien est-ce que vous allez en retenir dans l'immédiat et, à terme, avec je crois les 750 millions dont vous disposez d'euros, combien vous en retiendrez ?
R- P.-L. Séguillon, ce n'est pas ça la question qui se pose. La réponse qui est donnée par 99 projets, c'est la formidable vitalité du tissu local et du tissu département ou régional. La formidable vitalité des entreprises qui ont su s'allier avec des laboratoires de recherches, avec des formations, avec des collectivités locales pour dire dans nos régions nous existons, nous avons des projets et nous prétendons même que ces projets sont capables d'être compétitifs à l'échelon du monde.
Q- Mais vous n'allez pas être déçu.
R- Alors quand on parle mondialisation, vous voyez que dans tous les territoires français, il y a ceux qui n'ont pas peur de la mondialisation et ceux qui assument cette compétition là. Alors pourquoi on va faire des projets là ? Pour pouvoir aider ici ou là des centres compétitifs à l'échelon mondial et des pôles d'excellence, de façon à ce que tous nos territoires, je dis bien tous nos territoires français soient couverts avec des outils qui donnent à chacun sa chance car rien ne serait pire..
Q- Combien pourrait être retenu de ces projets ?
R- ... Rien ne serait pire qu'une fracture territoriale entre ceux qui ne sentent pas et ceux qui sont excellents. Alors combien ? Progressivement, on va d'abord évidemment examiner tous ces projets, il y a une commission d'experts indépendants qui va les examiner et puis au fur et à mesure que les CIAT successives pourront se réunir, on va retenir quelques projets.
Q- Cinq ou Six ?
R- Trois, cinq, dix, peu importe, peut-être vingt. L'essentiel, c'est la qualité de ces projets, où on a à la fois de la recherche, des centres de formation et des entreprises, qui sont prêts à travailler ensemble pour vraiment bâtir des projets compétitifs sur le plan international. Je crois que c'est ça qu'il faut retenir et peu importe le nombre. L'essentiel c'est que la totalité du territoire français ait les mêmes chances pour pouvoir tout simplement assurer leur avenir.
G. de Robien merci beaucoup, bonne journée.
(Source : premier-ministre, Servic e d'information du gouvernement, le 2 mars 2005
Bonjour P.-L. Séguillon.
Q- Comment est-ce que vous sentez le climat social ? Avez-vous le sentiment que le climat est mauvais, qu'il est à la colère, puisqu'on voit la colère des lycéens à l'encontre de la réforme Fillon - ils vont défiler à nouveau aujourd'hui et la semaine prochaine - ; colère des fonctionnaires, colère des salariés, colère peut-être à Orly, colère à LA SNCF...
R- N'en rajoutez pas, s'il vous plaît.
Q- Je ne vais pas en rajouter, mais est ce que vous avez le sentiment qu'il y a une dégradation du climat social ?
R- Il n'y a pas de dégradation, il y a de l'inquiétude. Pourquoi il y a de l'inquiétude ? Tout simplement parce qu'on est dans une période de transition, entre une économie qui repart et des effets sur l'emploi qui ne se ressentent pas encore suffisamment. Et donc c'est le premier semestre 2005 probablement qui va être difficile à passer parce qu'on sent qu'il y a de la croissance, et on a vu qu'en 2004, comme l'avait dit le Gouvernement, il y a eu la croissance qui était au rendez-vous, 2,5, on n'a pas suffisamment souligné, me semble t-il ces résultats tout à fait remarquables. Et la croissance finit par générer des emplois qui finissent par diminuer le taux de chômage, on est dans cette période de transition. Nul doute qu'au cours de l'année 2005, au plus tard au deuxième semestre 2005, les gens vont être progressivement rassurés parce que cette croissance va finir par diminuer le taux du chômage en France. Et à ce moment là, l'inquiétude va être moins forte et j'espère va disparaître.
Q- Pour le moment ils ont du mal à vivre d'espoir.
R- Parce que nous sommes juste dans la période de transition.
Q- Est-ce que le Gouvernement regarde avec inquiétude la manifestation du 10 mars, où l'ensemble de ces mécontents vont se retrouver, vont se fédérer ? Est-ce qu'au fond, la survie du Gouvernement tient au volume des manifestants du 10 mars ?
R- Avec inquiétude, non, avec attention, toujours, parce qu'un Gouvernement est forcément attentif aux messages qui sont envoyés par les gens, par les habitants qu'ils soient salariés ou qu'ils soient demandeurs d'emploi. Et donc ce qui se dit ou les motivations qui amènent les uns ou les autres, le cas échéant à défiler dans la rue, c'est important en tout cas que le Gouvernement écoute ces messages là. Dire qu'il est inquiet non, parce que les Français sont raisonnables. On a le droit de manifester, ça fait partie de la démocratie vivante. J'allais dire qu'il n'y a rien de pire qu'une démocratie qui ne serait pas vivante. Quelque part, c'est un signe de vitalité que d'avoir encore la ressource de pouvoir dire à un Gouvernement : on est d'accord, on n'est pas d'accord. C'est quand plus personne ne dit quoi que ce soit dans un pays, c'est soit qu'il est totalitaire soit qu'il est endormi.
Q- L'épisode Gaymard-Breton, ça permet un rebond ou c'est un handicap que vous allez traîner ?
R- C'est une phase qui est passée, regardons l'avenir. On a un ministre des finances de très très grande qualité et je propose quand même que maintenant on regarde un petit peu l'avenir et que l'on soit très attentif bien sûr et observateur, et acteur en ce qui me concerne de la politique du Gouvernement.
Q- Alors regardons l'avenir immédiat, l'avenir immédiat, je veux dire présent. D'abord vous craignez quelquefois d'être le ministre des grèves, mais Orly, Air France, est-ce que vous avez le sentiment que l'incendie est définitivement éteint, ou est ce que la menace...
R- Pourquoi parler d'incendie ?
Q- La grève spontanée l'autre jour.
R- Je vous dis la grève c'est quelque chose qui est prévu par nos textes constitutionnels. Je ne dis pas que je souhaite qu'il y ait ...
Q- Surtout quand les salariés font grève sans vous prévenir.
R- Je ne dis pas que je souhaite qu'il y ait la grève tous les jours, mais ça fait partie de la vie démocratique. C'est gênant pour les usagers, je souhaite que la grève soit la plus réduite au niveau des gênes pour les usagers. Maintenant, c'est vrai qu'après demain il y aura des grèves notamment de certains conducteurs de locomotives, que la semaine prochaine...
Q- Prenons les choses une par une. J'en étais sur Air France. Est-ce que vous avez le sentiment qu'à Air France la menace que brandissaient les syndicats de reprendre la grève sur l'affaire de l'escabeau, avec la jeune femme qui a été tuée, est-ce que ça y est, c'est passé. La direction a-t-elle suffisamment répondu aux syndicats ?
R- Je ne sais pas mais cette menace si elle existe me semble totalement erronée, tout simplement parce qu'à l'origine de cela, il y a quand même un décès, il y a une personne qui a perdu la vie, et je ne vois pas pourquoi ce que les agents feraient grève parce que peut-être, sans préjuger évidemment des suites judiciaires, il y un agent qui aurait commis une faute majeure. Alors quel est le lien entre le décès et la grève ? Moi je crois que la meilleure façon de respecter à la fois le deuil et l'émotion suscitée par ce drame, c'est peut-être de se mettre au boulot et d'améliorer encore, autant que faire se peut, en tout cas les mesures de sécurité et la qualité de son travail.
Q- Alors, vous évoquez le préavis de grève des agents de conduite, en tout cas de certains agents de conduite.
R- De la SNCF.
Q- De la SNCF, le 3 et le 4 mars, si je ne me trompe, c'est la veille de la rentrée scolaire.
R- Oui, d'abord c'est une journée de grève carrée, c'est-à-dire c'est pour 24 heures, point. Cette grève est, pour une partie des conducteurs, suscitée par une modification disons par des règles de fonctionnement et notamment le travail au mérite. Alors il y a eu un système de prévention de la grève qui était mise en place, qui a bien fonctionné, et aujourd'hui la grève est inéluctable. Eh bien, souhaitons en tout cas que demain, le maximum de trains puissent être annoncés par la SNCF et que la prévisibilité de ce conflit, c'est-à-dire le fait de moins piéger, le moins possible les utilisateurs puisse faire apparaître que d'avance on connaisse les trains qui vont fonctionner, ceux qui ne vont pas fonctionner. Donc voilà, ce n'est pas dramatique.
Q- Vous dites ce n'est pas dramatique.
R- Ce n'est pas dramatique si l'on connaît suffisamment de trains qui vont
fonctionner et si les usagers ne sont pas piégés.
Q- Bis repetita : le 10 mars ça recommence à la SNCF. Ce n'est pas dramatique ?
R- Cela commence généralement dans la fonction publique. Dramatique, j'espère que non. Là encore, ça fait partie de la vie démocratique et donc il y a des messages à entendre, à écouter.
Q- Attendez, vous dîtes il y a des messages à entendre, mais c'est le reproche que vous fait l'opposition, voire qu'a parfois F. Bayrou que vous connaissez bien, c'est que le Gouvernement semble sourd à tous ces reproches et continue comme si de rien n'était, c'est vrai à la SNCF.
R- Ecoutez, moi je veux bien que le Gouvernement paraisse sourd. Le Gouvernement il a une mission : c'est de faire fonctionner ce pays avec les réformes nécessaires pour que, on va dire la fonction publique se modernise, pour que le coût de la fonction publique soit en rapport avec le budget de la Nation, pour que l'efficacité, on va dire même la productivité du service public soit optimisée. Alors on sait qu'on ne rend pas des services publics aujourd'hui comme on le rendait au 19ème siècle, ni au 20ème siècle et tous ces changements inquiètent, peuvent irriter. Bref, à chaque fois qu'il y a réforme, il y a forcément interrogation. Et donc il y a des mouvements qui signalent cette irritation. Eh bien ces mouvements d'irritation sont écoutés avec attention mais l'objectif principal, c'est d'avoir une fonction publique à la fois modernisée et efficace.
Q- Alors j'en reviens à quelque chose qui est plus optimiste, c'est les pôles de compétitivité. Vous avez lancé une sorte d'appels d'offres pour que les régions ou des départements produisent des projets de développement de politique industrielle conjugués. Vous avez reçu, si je ne me trompe, puisque c'était hier soir la liste définitive, 98 ou 99.
R- 99 à ma connaissance oui, 99 projets.
Q- Alors la question qui se pose c'est : combien est-ce que vous allez en retenir dans l'immédiat et, à terme, avec je crois les 750 millions dont vous disposez d'euros, combien vous en retiendrez ?
R- P.-L. Séguillon, ce n'est pas ça la question qui se pose. La réponse qui est donnée par 99 projets, c'est la formidable vitalité du tissu local et du tissu département ou régional. La formidable vitalité des entreprises qui ont su s'allier avec des laboratoires de recherches, avec des formations, avec des collectivités locales pour dire dans nos régions nous existons, nous avons des projets et nous prétendons même que ces projets sont capables d'être compétitifs à l'échelon du monde.
Q- Mais vous n'allez pas être déçu.
R- Alors quand on parle mondialisation, vous voyez que dans tous les territoires français, il y a ceux qui n'ont pas peur de la mondialisation et ceux qui assument cette compétition là. Alors pourquoi on va faire des projets là ? Pour pouvoir aider ici ou là des centres compétitifs à l'échelon mondial et des pôles d'excellence, de façon à ce que tous nos territoires, je dis bien tous nos territoires français soient couverts avec des outils qui donnent à chacun sa chance car rien ne serait pire..
Q- Combien pourrait être retenu de ces projets ?
R- ... Rien ne serait pire qu'une fracture territoriale entre ceux qui ne sentent pas et ceux qui sont excellents. Alors combien ? Progressivement, on va d'abord évidemment examiner tous ces projets, il y a une commission d'experts indépendants qui va les examiner et puis au fur et à mesure que les CIAT successives pourront se réunir, on va retenir quelques projets.
Q- Cinq ou Six ?
R- Trois, cinq, dix, peu importe, peut-être vingt. L'essentiel, c'est la qualité de ces projets, où on a à la fois de la recherche, des centres de formation et des entreprises, qui sont prêts à travailler ensemble pour vraiment bâtir des projets compétitifs sur le plan international. Je crois que c'est ça qu'il faut retenir et peu importe le nombre. L'essentiel c'est que la totalité du territoire français ait les mêmes chances pour pouvoir tout simplement assurer leur avenir.
G. de Robien merci beaucoup, bonne journée.
(Source : premier-ministre, Servic e d'information du gouvernement, le 2 mars 2005