Texte intégral
Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame le Ministre, chère Madame Veil,
Monsieur le Président de l'uvre de Secours aux Enfants,
Mesdames et Messieurs les présidents,
Mesdames et Messieurs,
Nous voici à nouveau réunis, ce soir, dans le souvenir de l'horreur absolue de la Déportation et de la folie de la Shoah.
Voici soixante ans, au rythme de leur progression au cur du IIIe Reich, les Alliés prenaient la pleine mesure de la terrifiante réalité des camps de la mort. Le 11 avril 1945, les Américains entraient dans Buchenwald.
Aujourd'hui, nous pensons à chacun et à chacune des victimes et des héros de cette tragédie sans pareille.
Depuis longtemps maintenant, les crimes impensables commis par les Nazis dans les camps sont connus de tous. Pourtant, leur évocation ne cesse de nous bouleverser. Tant de réflexion et d'organisation au service de la perversité la plus totale ne cesse d'interpeller les consciences.
Au cur de ces ténèbres, comment ne pas être particulièrement heurté par le sort inique réservé aux enfants.
A Auschwitz-Birkenau, la quasi-totalité était exterminée dès leur arrivée.
A Ravensbrück, où je serai dimanche, un destin aussi atroce qu'inconcevable attendait les nourrissons.
A Buchenwald, l'événement que nous commémorons nous rappelle qu'un " block " entier était réservé aux enfants juifs.
En vérité, aucune limite n'aura été mise au plan démoniaque voulu par Hitler et ses séides.
Nous ne pouvons oublier que, dans le cadre des persécutions antisémites, nombre d'enfants furent déportés depuis la France avec la complicité active des autorités. Il aura fallu le travail acharné de Serge Klarsfeld pour que justice leur soit rendue et pour que chacun de leurs noms soit retrouvé.
A Izieu, en janvier, le Premier ministre, Jean-Pierre RAFFARIN, a souhaité rappeler cette dimension particulièrement dramatique et honteuse de la terreur nazie.
Mesdames et Messieurs, au milieu de tant de malheurs indicibles, le sort des enfants de Buchenwald accueillis par la France et confiés à l'uvre de Secours aux Enfants est un épisode exceptionnel.
Votre témoignage, Monsieur PERLMUTTER, nous a tous ému. Derniers survivants de familles entièrement anéanties, rescapés de l'enfer des ghettos et des camps, avec vos camarades, vous étiez seuls au monde, sans passé, sans avenir.
L'honneur de notre pays, grâce au Général de Gaulle, saisi par sa nièce Geneviève, elle-même ancienne déportée, l'honneur de la France libérée a été de faire prévaloir l'accueil, la générosité, le respect de la dignité sur les considérations de nationalité.
Je veux saluer toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés, notamment au sein de l'O.S.E, mais aussi au ministère d'Henri FRENAY et dans les familles françaises pour accueillir ces enfants et leur réapprendre la vie normale.
Je veux saluer le courage et la soif de vie qui animaient ces enfants et qui les animent toujours ! Malgré l'horreur qui hante leurs souvenirs d'enfance, ils ont su conduire leur vie, le plus souvent avec dignité et simplicité, parfois de façon exceptionnelle comme l'a fait Elie WIESEL.
C'est, en effet, une grande leçon d'espérance que nous donnent ces destinées singulières et émouvantes que nous célébrons ensemble. Une espérance confortée par la détermination de tous à poursuivre sans répit le travail de mémoire. Les nombreuses initiatives prises à l'occasion du 60ème anniversaire de la libération des camps en témoignent.
Je félicite l'O.S.E pour cette commémoration importante.
Je remercie, une nouvelle fois, le président de l'Assemblée nationale qui s'implique avec conviction dans la politique de transmission de la mémoire.
Je remercie la Fondation pour la mémoire de la Shoah pour le concours essentiel qu'elle apporte à tous ces projets.
Cette mobilisation de tous est la condition indispensable à l'efficacité d'une politique de mémoire, dont nous constatons chaque jour l'impérieuse nécessité.
Une politique qui doit permettre de conforter les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité qu'illustre magnifiquement le secours apporté aux enfants rescapés de Buchenwald.
Je vous remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 20 avril 2005)
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame le Ministre, chère Madame Veil,
Monsieur le Président de l'uvre de Secours aux Enfants,
Mesdames et Messieurs les présidents,
Mesdames et Messieurs,
Nous voici à nouveau réunis, ce soir, dans le souvenir de l'horreur absolue de la Déportation et de la folie de la Shoah.
Voici soixante ans, au rythme de leur progression au cur du IIIe Reich, les Alliés prenaient la pleine mesure de la terrifiante réalité des camps de la mort. Le 11 avril 1945, les Américains entraient dans Buchenwald.
Aujourd'hui, nous pensons à chacun et à chacune des victimes et des héros de cette tragédie sans pareille.
Depuis longtemps maintenant, les crimes impensables commis par les Nazis dans les camps sont connus de tous. Pourtant, leur évocation ne cesse de nous bouleverser. Tant de réflexion et d'organisation au service de la perversité la plus totale ne cesse d'interpeller les consciences.
Au cur de ces ténèbres, comment ne pas être particulièrement heurté par le sort inique réservé aux enfants.
A Auschwitz-Birkenau, la quasi-totalité était exterminée dès leur arrivée.
A Ravensbrück, où je serai dimanche, un destin aussi atroce qu'inconcevable attendait les nourrissons.
A Buchenwald, l'événement que nous commémorons nous rappelle qu'un " block " entier était réservé aux enfants juifs.
En vérité, aucune limite n'aura été mise au plan démoniaque voulu par Hitler et ses séides.
Nous ne pouvons oublier que, dans le cadre des persécutions antisémites, nombre d'enfants furent déportés depuis la France avec la complicité active des autorités. Il aura fallu le travail acharné de Serge Klarsfeld pour que justice leur soit rendue et pour que chacun de leurs noms soit retrouvé.
A Izieu, en janvier, le Premier ministre, Jean-Pierre RAFFARIN, a souhaité rappeler cette dimension particulièrement dramatique et honteuse de la terreur nazie.
Mesdames et Messieurs, au milieu de tant de malheurs indicibles, le sort des enfants de Buchenwald accueillis par la France et confiés à l'uvre de Secours aux Enfants est un épisode exceptionnel.
Votre témoignage, Monsieur PERLMUTTER, nous a tous ému. Derniers survivants de familles entièrement anéanties, rescapés de l'enfer des ghettos et des camps, avec vos camarades, vous étiez seuls au monde, sans passé, sans avenir.
L'honneur de notre pays, grâce au Général de Gaulle, saisi par sa nièce Geneviève, elle-même ancienne déportée, l'honneur de la France libérée a été de faire prévaloir l'accueil, la générosité, le respect de la dignité sur les considérations de nationalité.
Je veux saluer toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés, notamment au sein de l'O.S.E, mais aussi au ministère d'Henri FRENAY et dans les familles françaises pour accueillir ces enfants et leur réapprendre la vie normale.
Je veux saluer le courage et la soif de vie qui animaient ces enfants et qui les animent toujours ! Malgré l'horreur qui hante leurs souvenirs d'enfance, ils ont su conduire leur vie, le plus souvent avec dignité et simplicité, parfois de façon exceptionnelle comme l'a fait Elie WIESEL.
C'est, en effet, une grande leçon d'espérance que nous donnent ces destinées singulières et émouvantes que nous célébrons ensemble. Une espérance confortée par la détermination de tous à poursuivre sans répit le travail de mémoire. Les nombreuses initiatives prises à l'occasion du 60ème anniversaire de la libération des camps en témoignent.
Je félicite l'O.S.E pour cette commémoration importante.
Je remercie, une nouvelle fois, le président de l'Assemblée nationale qui s'implique avec conviction dans la politique de transmission de la mémoire.
Je remercie la Fondation pour la mémoire de la Shoah pour le concours essentiel qu'elle apporte à tous ces projets.
Cette mobilisation de tous est la condition indispensable à l'efficacité d'une politique de mémoire, dont nous constatons chaque jour l'impérieuse nécessité.
Une politique qui doit permettre de conforter les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité qu'illustre magnifiquement le secours apporté aux enfants rescapés de Buchenwald.
Je vous remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 20 avril 2005)