Texte intégral
Je suis particulièrement heureux de vous accueillir, à l'Institut National du Sport et de l'Éducation Physique, pour le lancement officiel de l'année européenne de l'éducation par le sport en France. Le choix de l'INSEP, où les sportifs de haut niveau s'entraînent pour les compétitions internationales, tout en préparant leur future insertion professionnelle, est à cet égard hautement symbolique.
Il existe aujourd'hui un consensus général pour préserver la spécificité du modèle sportif français, fondé sur ses valeurs éducatives et sociales.
Le renforcement de cette dimension éducative et sociale du sport est au cur des politiques conduites par le Ministère des Sports.
L'année 2004, érigée année européenne de l'éducation par le sport, constitue une chance exceptionnelle pour valoriser l'utilité sociale du sport, qui trouve toute son expression au travers de la dynamique associative induite par la pratique sportive.
L'opération, lancée par la Commission Européenne, permet de donner un effet démultiplicateur au soutien apporté par le Ministère, pour mettre en valeur et développer des projets associatifs, à fortes potentialités éducatives et sociales.
Doté d'un montant de 11,5 millions d'euros, le programme européen vise à sensibiliser les organisations éducatives et sportives, à la nécessité de coopérer, pour développer l'éducation par le sport et sa dimension européenne. Il permet l'octroi de subventions de 20 000 à 150 000 euros, selon l'intérêt des projets et leur caractère communautaire, national ou régional.
Six projets français ont, d'ores et déjà, été retenus pour bénéficier d'une aide par la Commission européenne. Je tiens à souligner la très grande qualité de ces projets conçus par l'association Fais-nous rêver, le cross de Haute-Normandie, la Fédération Française de Canoë-kayak, la Fédération Française de Rugby, la Fédération Française d'Athlétisme, l'association Arc en Ciel.
Le Ministère des Sports, qui est membre du comité national de pilotage, aux côtés du Ministère de la Jeunesse, de l'Éducation Nationale et de la Recherche, ainsi que du Comité Olympique National et Sportif Français, souhaite s'impliquer pleinement dans l'opération lancée par la Commission européenne.
La valorisation de la fonction éducative et sociale du sport prend tout son sens, dans le contexte actuel marqué par le débat sur la laïcité.
Le sport, à condition que ses valeurs intrinsèques ne soient pas détournées ou perverties, peut jouer un véritable rôle éducatif, et favoriser le lien social, en contribuant à rassembler autour des valeurs de la République. Le respect de l'autre, la tolérance, la solidarité, l'intégration, l'égalité entre les hommes et les femmes : toutes ces valeurs se retrouvent dans l'apprentissage des règles de comportement et de vie en société, qui accompagnent l'enseignement du geste sportif. L'éthique est, en effet, indissociable de la technique sportive.
Dans cet esprit, les actions que j'ai mises en uvre, depuis un an et demi, seront renforcées en 2004, dans le cadre de l'année européenne de l'éducation par le sport, autour des quatre grands axes suivants :
Premier axe : les projets qui donnent un sens à l'adhésion des jeunes, au sein des clubs sportifs, doivent être soutenus. Je m'attacherai à ce que les services et établissements du ministère (les CREPS) soient mobilisés et recherchent des partenariats, à cette fin, avec l'Association des Maires de France et le mouvement sportif.
L'opération de sensibilisation "Temps de sport", qui s'est déroulée à l'initiative du ministère à la fin de l'année dernière, dans tous les CREPS, avait déjà permis de repérer de nombreux projets d'associations et des collectivités locales, axés sur la socialisation et l'apprentissage de la citoyenneté par le sport. D'autres opérations du même type seront lancées.
En complément de l'impulsion donnée au niveau territorial, j'envisage d'étendre l'expérimentation menée, avec succès, auprès de quatre fédérations sportives : celles de la lutte, du judo, du karaté et de la boxe, qui bénéficient de l'assistance d'un cadre technique spécialisé "sport et cohésion sociale" afin d'intégrer plus efficacement dans leurs programmes fédéraux, des objectifs se rapportant à la fonction éducative et sociale du sport.
Deuxième axe : il est nécessaire de renforcer, ou de créer, de nouveaux outils au service des acteurs de terrain, afin d'encourager et soutenir, plus particulièrement, les initiatives favorisant l'accès à la pratique sportive de publics ciblés.
L'amélioration de l'accès au sport des personnes atteintes d'un handicap demeure, comme en 2003, une priorité. Mais il s'agit, aussi, d'encourager plus fortement la pratique sportive féminine, dans les quartiers où elle connaît une baisse sensible et de favoriser la socialisation des jeunes, grâce au sport.
J'ai inauguré, en 2003, un pôle-ressources national dédié à la valorisation de la fonction éducative et sociale du sport. Installé au CREPS de Reims, ce nouveau lieu de référence permet de mutualiser les expériences innovantes et met son expertise au service des collectivités locales et du mouvement sportif.
L'objectif est, à terme, de faire en sorte que 10 % des 175 000 clubs sportifs, que compte notre pays développent des contenus éducatifs ou des finalités sociales plus poussées. La Fondation du Sport, souhaitée par le Président de la République et créée fin 2003, y contribuera également. Elle a en effet, pour mission de soutenir les projets favorisant la cohésion sociale.
Troisième axe : les politiques sportives doivent s'inscrire, dans le cadre général de l'action de l'État, en faveur de la lutte contre toutes les formes d'exclusion.
Pour que le sport reste un facteur d'intégration, de brassage social et culturel, nous devons, ensemble, rester vigilants face aux pratiques qui portent atteinte au pacte républicain, comme la demande de créneaux horaires réservés exclusivement à certains publics dans les équipements, le refus de la mixité ou encore le développement de clubs communautaires.
Dans cet esprit, l'Etat doit contribuer à clarifier les critères à privilégier pour accompagner les actions du milieu associatif sportif qui rejoignent les préoccupations du gouvernement, en matière de cohésion sociale.
Quatrième axe : le sport s'inscrit dans le cadre de réflexions relevant de multiples secteurs d'intervention sociale. Un certain nombre de travaux, ou projets, ont été initiés avec mes collègues et se concrétiseront en 2004. A titre d'exemples, je citerai :
- le lancement prochain de dix opérations pilotes, dans le cadre de la politique de la Ville, en collaboration avec le Ministre délégué à la Ville et à la Rénovation Urbaine ;
- les travaux lancés, avec la Ministre déléguée à la Parité et à l'Égalité, Professionnelle sur la pratique sportive des jeunes filles ;
- ceux menés avec le Ministre délégué à la Famille pour la promotion de l'activité sportive, avec la création d'un livret du jeune sportif, en septembre 2004, et l'organisation d'un week-end " sport en famille ",
- ou encore le développement du réseau des officiers référents sports, avec le Ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Intérieure et des Libertés Locales.
Toutes ces actions trouvent leur fondement dans la dimension éducative et sociale du sport. Dans le même esprit, j'ai créé avec mon collègue Luc Ferry, Ministre de la Jeunesse, de l'Éducation Nationale et de la Recherche, un groupe de travail afin de promouvoir, auprès des jeunes scolarisés, la pratique sportive au sein du secteur associatif. A titre d'illustration, une journée de découverte pourrait être organisée, dans cet objectif, pendant l'année scolaire. Les conclusions de ce groupe de travail seront présentées dès le mois de mai prochain.
La mise en uvre, de l'ensemble de ces actions, s'inscrit dans le cadre des objectifs de l'année européenne de l'éducation par le sport.
Permettez-moi pour conclure, Madame le Commissaire, de vous remercier pour l'intérêt que vous portez à l'action de la France en faveur de la valorisation de la fonction éducative et sociale du sport.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 18 février 2004)
Il existe aujourd'hui un consensus général pour préserver la spécificité du modèle sportif français, fondé sur ses valeurs éducatives et sociales.
Le renforcement de cette dimension éducative et sociale du sport est au cur des politiques conduites par le Ministère des Sports.
L'année 2004, érigée année européenne de l'éducation par le sport, constitue une chance exceptionnelle pour valoriser l'utilité sociale du sport, qui trouve toute son expression au travers de la dynamique associative induite par la pratique sportive.
L'opération, lancée par la Commission Européenne, permet de donner un effet démultiplicateur au soutien apporté par le Ministère, pour mettre en valeur et développer des projets associatifs, à fortes potentialités éducatives et sociales.
Doté d'un montant de 11,5 millions d'euros, le programme européen vise à sensibiliser les organisations éducatives et sportives, à la nécessité de coopérer, pour développer l'éducation par le sport et sa dimension européenne. Il permet l'octroi de subventions de 20 000 à 150 000 euros, selon l'intérêt des projets et leur caractère communautaire, national ou régional.
Six projets français ont, d'ores et déjà, été retenus pour bénéficier d'une aide par la Commission européenne. Je tiens à souligner la très grande qualité de ces projets conçus par l'association Fais-nous rêver, le cross de Haute-Normandie, la Fédération Française de Canoë-kayak, la Fédération Française de Rugby, la Fédération Française d'Athlétisme, l'association Arc en Ciel.
Le Ministère des Sports, qui est membre du comité national de pilotage, aux côtés du Ministère de la Jeunesse, de l'Éducation Nationale et de la Recherche, ainsi que du Comité Olympique National et Sportif Français, souhaite s'impliquer pleinement dans l'opération lancée par la Commission européenne.
La valorisation de la fonction éducative et sociale du sport prend tout son sens, dans le contexte actuel marqué par le débat sur la laïcité.
Le sport, à condition que ses valeurs intrinsèques ne soient pas détournées ou perverties, peut jouer un véritable rôle éducatif, et favoriser le lien social, en contribuant à rassembler autour des valeurs de la République. Le respect de l'autre, la tolérance, la solidarité, l'intégration, l'égalité entre les hommes et les femmes : toutes ces valeurs se retrouvent dans l'apprentissage des règles de comportement et de vie en société, qui accompagnent l'enseignement du geste sportif. L'éthique est, en effet, indissociable de la technique sportive.
Dans cet esprit, les actions que j'ai mises en uvre, depuis un an et demi, seront renforcées en 2004, dans le cadre de l'année européenne de l'éducation par le sport, autour des quatre grands axes suivants :
Premier axe : les projets qui donnent un sens à l'adhésion des jeunes, au sein des clubs sportifs, doivent être soutenus. Je m'attacherai à ce que les services et établissements du ministère (les CREPS) soient mobilisés et recherchent des partenariats, à cette fin, avec l'Association des Maires de France et le mouvement sportif.
L'opération de sensibilisation "Temps de sport", qui s'est déroulée à l'initiative du ministère à la fin de l'année dernière, dans tous les CREPS, avait déjà permis de repérer de nombreux projets d'associations et des collectivités locales, axés sur la socialisation et l'apprentissage de la citoyenneté par le sport. D'autres opérations du même type seront lancées.
En complément de l'impulsion donnée au niveau territorial, j'envisage d'étendre l'expérimentation menée, avec succès, auprès de quatre fédérations sportives : celles de la lutte, du judo, du karaté et de la boxe, qui bénéficient de l'assistance d'un cadre technique spécialisé "sport et cohésion sociale" afin d'intégrer plus efficacement dans leurs programmes fédéraux, des objectifs se rapportant à la fonction éducative et sociale du sport.
Deuxième axe : il est nécessaire de renforcer, ou de créer, de nouveaux outils au service des acteurs de terrain, afin d'encourager et soutenir, plus particulièrement, les initiatives favorisant l'accès à la pratique sportive de publics ciblés.
L'amélioration de l'accès au sport des personnes atteintes d'un handicap demeure, comme en 2003, une priorité. Mais il s'agit, aussi, d'encourager plus fortement la pratique sportive féminine, dans les quartiers où elle connaît une baisse sensible et de favoriser la socialisation des jeunes, grâce au sport.
J'ai inauguré, en 2003, un pôle-ressources national dédié à la valorisation de la fonction éducative et sociale du sport. Installé au CREPS de Reims, ce nouveau lieu de référence permet de mutualiser les expériences innovantes et met son expertise au service des collectivités locales et du mouvement sportif.
L'objectif est, à terme, de faire en sorte que 10 % des 175 000 clubs sportifs, que compte notre pays développent des contenus éducatifs ou des finalités sociales plus poussées. La Fondation du Sport, souhaitée par le Président de la République et créée fin 2003, y contribuera également. Elle a en effet, pour mission de soutenir les projets favorisant la cohésion sociale.
Troisième axe : les politiques sportives doivent s'inscrire, dans le cadre général de l'action de l'État, en faveur de la lutte contre toutes les formes d'exclusion.
Pour que le sport reste un facteur d'intégration, de brassage social et culturel, nous devons, ensemble, rester vigilants face aux pratiques qui portent atteinte au pacte républicain, comme la demande de créneaux horaires réservés exclusivement à certains publics dans les équipements, le refus de la mixité ou encore le développement de clubs communautaires.
Dans cet esprit, l'Etat doit contribuer à clarifier les critères à privilégier pour accompagner les actions du milieu associatif sportif qui rejoignent les préoccupations du gouvernement, en matière de cohésion sociale.
Quatrième axe : le sport s'inscrit dans le cadre de réflexions relevant de multiples secteurs d'intervention sociale. Un certain nombre de travaux, ou projets, ont été initiés avec mes collègues et se concrétiseront en 2004. A titre d'exemples, je citerai :
- le lancement prochain de dix opérations pilotes, dans le cadre de la politique de la Ville, en collaboration avec le Ministre délégué à la Ville et à la Rénovation Urbaine ;
- les travaux lancés, avec la Ministre déléguée à la Parité et à l'Égalité, Professionnelle sur la pratique sportive des jeunes filles ;
- ceux menés avec le Ministre délégué à la Famille pour la promotion de l'activité sportive, avec la création d'un livret du jeune sportif, en septembre 2004, et l'organisation d'un week-end " sport en famille ",
- ou encore le développement du réseau des officiers référents sports, avec le Ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Intérieure et des Libertés Locales.
Toutes ces actions trouvent leur fondement dans la dimension éducative et sociale du sport. Dans le même esprit, j'ai créé avec mon collègue Luc Ferry, Ministre de la Jeunesse, de l'Éducation Nationale et de la Recherche, un groupe de travail afin de promouvoir, auprès des jeunes scolarisés, la pratique sportive au sein du secteur associatif. A titre d'illustration, une journée de découverte pourrait être organisée, dans cet objectif, pendant l'année scolaire. Les conclusions de ce groupe de travail seront présentées dès le mois de mai prochain.
La mise en uvre, de l'ensemble de ces actions, s'inscrit dans le cadre des objectifs de l'année européenne de l'éducation par le sport.
Permettez-moi pour conclure, Madame le Commissaire, de vous remercier pour l'intérêt que vous portez à l'action de la France en faveur de la valorisation de la fonction éducative et sociale du sport.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 18 février 2004)