Texte intégral
Bernard Thomasson - C'est l'heure également de L'invité sur France Info, nous sommes avec Michèle Alliot-Marie et nous retournerons à Rome, au Vatican, dès que l'actualité l'exigera, autrement dit dès qu'on aura la fenêtre qui va s'ouvrir. Bonsoir Michèle Alliot-Marie.
Michèle Alliot-Marie - Bonsoir.
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Q - Alors parlons donc de ce référendum. Vous étiez avec Jacques Chirac au Luc en Provence pour visiter l'école franco-allemande de pilotage de l'hélicoptère Tigre. En quoi, et c'est ce qu'a dit Jacques Chirac, en quoi la future Constitution sera-t-elle le socle de l'Europe de la Défense ?
R - La future Constitution l'ancre dans les textes et va, par conséquent, permettre de développer cette Europe de la Défense, c'est-à-dire cette 'réunion' des pays européens destinée à nous prémunir contre les risques. Ces risques que nous connaissons aujourd'hui, ce sont ceux du terrorisme, ceux des crises multiples, à l'étranger où des Européens peuvent être mis en cause ou pris entre deux feux, ceux également des risques de maffia ou de trafics divers. Face à cela, un pays ne peut aujourd'hui réagir seul. Il était donc important de fédérer les pays européens autour d'une véritable volonté d'avancer. Cette volonté d'avancer, elle est inscrite dans la Constitution européenne qui lui en donne les moyens institutionnels.
Q - Cela va avancer plus vite avec la nouvelle Constitution parce que pour l'instant, c'est vrai que cela avance assez lentement ?
R - Il y a dix ans, l'Europe de la Défense n'existait pas. Il y a cinq ans, elle n'existait pas ; c'était un projet. Aujourd'hui, elle commence à exister et nous avions besoin qu'elle soit inscrite dans la Constitution européenne. C'est le cas aujourd'hui : elle est inscrite dans la Constitution européenne, où est effectivement prévue cette organisation avec des capacités comme la force d'intervention européenne très rapide, les groupements tactiques 1 500 qui réuniront tous les pays - et l'Europe les y incite -, avec également la création de la force européenne de gendarmerie. Cette force de gendarmerie européenne est une initiative française elle-aussi très importante pour qu'il n'y ait pas de redémarrage des crises lorsqu'elles sont terminées. Avec également l'Agence européenne de Défense et de l'Armement qui nous permettra de nous doter des équipements nécessaires, et également de soutenir nos entreprises de l'armement qui réunissent en Europe des centaines de milliers de personnes, avec un très haut niveau technologique.
Q - Alors je vous entends bien, l'Europe de la Défense se construit, elle est déjà d'ailleurs un peu sur le terrain puisqu'elle a pris le relais de l'OTAN en Bosnie, par exemple.
R - L'Europe de la défense a effectivement démarré, notamment depuis l'année dernière, avec plusieurs opérations. Mais elle est encore fragile et a besoin d'être confortée. C'est ce que fait la Constitution européenne.
Q - Alors justement, Michèle Alliot-Marie, comment l'Europe de la Défense pourra-t-elle se construire de manière autonome et forte si, comme le stipule l'article 1-41, elle reconnaît l'OTAN comme le fondement de la Défense collective des Etats qui en sont membres ? Et certains reprochent finalement à cette future Constitution d'intégrer l'Alliance, d'être dépendante de l'Alliance Atlantique ?
R - Je crois qu'il faut d'abord rappeler ce qu'est l'OTAN. L'OTAN est un accord passé entre le Canada et les Etats Unis pour l'Amérique du Nord, et par un certain nombre de pays européens, pour nous défendre contre un risque présenté autrefois par l'Union soviétique. Et pendant cinquante ans effectivement, cette Alliance destinée à défendre soit l'Amérique du Nord, soit l'Europe, selon l'attaque qui interviendrait, a bien fonctionné.
Q - Avec une forte impulsion américaine quand même.
R - Alors, avec une forte impulsion américaine.
Q - C'est le reproche qui est adressé ?
R - Ce qui a permis d'assurer notre protection depuis cinquante ans ne doit pas être 'jeté' comme cela. Mais ce n'est pas parce que nous avons un moyen de protection que nous ne devons pas nous doter d'un moyen qui nous soit propre. Et l'Europe de la Défense, c'est cela : réunir les Européens pour avoir une véritable force qui leur permette d'intervenir quand ils le veulent, seuls, comme cela a par exemple été le cas il y a deux ans en République Démocratique du Congo.
Q - Où vous aviez mis en place un état-major ?
R - Oui. Ou bien pour remplacer l'OTAN ; nous avons montré que nous en étions capables en Macédoine l'année dernière et en Bosnie cette année. Je crois que nous avons prouvé notre aptitude militaire ; nous avons maintenant à prouver notre aptitude technologique et c'est tout ce que les nouveaux programmes d'armement, notamment, avec l'Airbus A400M, un Airbus donc Français, ou avec les hélicoptères peuvent faire.
Q - L'hélicoptère Tigre que vous avez vu cet après-midi ?
R - Le Tigre et le NH 90, franco-allemands. Oui, nous pouvons le faire. Nous avons un niveau technologique qui est aujourd'hui équivalent à celui des Etats Unis. Ce qui nous permet avec l'aptitude et la spécificité de nos militaires, soit d'exister seuls soit de nous faire entendre lorsque les opérations sont d'une telle importance qu'il est nécessaire d'avoir la réunion de tous.
Q - Merci Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense et donc en visite cet après-midi, au Luc en Provence, notamment pour voir l'école franco-allemande de pilotage de l'hélicoptère Tigre avec le président Jacques Chirac.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 22 avril 2005)
Michèle Alliot-Marie - Bonsoir.
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Q - Alors parlons donc de ce référendum. Vous étiez avec Jacques Chirac au Luc en Provence pour visiter l'école franco-allemande de pilotage de l'hélicoptère Tigre. En quoi, et c'est ce qu'a dit Jacques Chirac, en quoi la future Constitution sera-t-elle le socle de l'Europe de la Défense ?
R - La future Constitution l'ancre dans les textes et va, par conséquent, permettre de développer cette Europe de la Défense, c'est-à-dire cette 'réunion' des pays européens destinée à nous prémunir contre les risques. Ces risques que nous connaissons aujourd'hui, ce sont ceux du terrorisme, ceux des crises multiples, à l'étranger où des Européens peuvent être mis en cause ou pris entre deux feux, ceux également des risques de maffia ou de trafics divers. Face à cela, un pays ne peut aujourd'hui réagir seul. Il était donc important de fédérer les pays européens autour d'une véritable volonté d'avancer. Cette volonté d'avancer, elle est inscrite dans la Constitution européenne qui lui en donne les moyens institutionnels.
Q - Cela va avancer plus vite avec la nouvelle Constitution parce que pour l'instant, c'est vrai que cela avance assez lentement ?
R - Il y a dix ans, l'Europe de la Défense n'existait pas. Il y a cinq ans, elle n'existait pas ; c'était un projet. Aujourd'hui, elle commence à exister et nous avions besoin qu'elle soit inscrite dans la Constitution européenne. C'est le cas aujourd'hui : elle est inscrite dans la Constitution européenne, où est effectivement prévue cette organisation avec des capacités comme la force d'intervention européenne très rapide, les groupements tactiques 1 500 qui réuniront tous les pays - et l'Europe les y incite -, avec également la création de la force européenne de gendarmerie. Cette force de gendarmerie européenne est une initiative française elle-aussi très importante pour qu'il n'y ait pas de redémarrage des crises lorsqu'elles sont terminées. Avec également l'Agence européenne de Défense et de l'Armement qui nous permettra de nous doter des équipements nécessaires, et également de soutenir nos entreprises de l'armement qui réunissent en Europe des centaines de milliers de personnes, avec un très haut niveau technologique.
Q - Alors je vous entends bien, l'Europe de la Défense se construit, elle est déjà d'ailleurs un peu sur le terrain puisqu'elle a pris le relais de l'OTAN en Bosnie, par exemple.
R - L'Europe de la défense a effectivement démarré, notamment depuis l'année dernière, avec plusieurs opérations. Mais elle est encore fragile et a besoin d'être confortée. C'est ce que fait la Constitution européenne.
Q - Alors justement, Michèle Alliot-Marie, comment l'Europe de la Défense pourra-t-elle se construire de manière autonome et forte si, comme le stipule l'article 1-41, elle reconnaît l'OTAN comme le fondement de la Défense collective des Etats qui en sont membres ? Et certains reprochent finalement à cette future Constitution d'intégrer l'Alliance, d'être dépendante de l'Alliance Atlantique ?
R - Je crois qu'il faut d'abord rappeler ce qu'est l'OTAN. L'OTAN est un accord passé entre le Canada et les Etats Unis pour l'Amérique du Nord, et par un certain nombre de pays européens, pour nous défendre contre un risque présenté autrefois par l'Union soviétique. Et pendant cinquante ans effectivement, cette Alliance destinée à défendre soit l'Amérique du Nord, soit l'Europe, selon l'attaque qui interviendrait, a bien fonctionné.
Q - Avec une forte impulsion américaine quand même.
R - Alors, avec une forte impulsion américaine.
Q - C'est le reproche qui est adressé ?
R - Ce qui a permis d'assurer notre protection depuis cinquante ans ne doit pas être 'jeté' comme cela. Mais ce n'est pas parce que nous avons un moyen de protection que nous ne devons pas nous doter d'un moyen qui nous soit propre. Et l'Europe de la Défense, c'est cela : réunir les Européens pour avoir une véritable force qui leur permette d'intervenir quand ils le veulent, seuls, comme cela a par exemple été le cas il y a deux ans en République Démocratique du Congo.
Q - Où vous aviez mis en place un état-major ?
R - Oui. Ou bien pour remplacer l'OTAN ; nous avons montré que nous en étions capables en Macédoine l'année dernière et en Bosnie cette année. Je crois que nous avons prouvé notre aptitude militaire ; nous avons maintenant à prouver notre aptitude technologique et c'est tout ce que les nouveaux programmes d'armement, notamment, avec l'Airbus A400M, un Airbus donc Français, ou avec les hélicoptères peuvent faire.
Q - L'hélicoptère Tigre que vous avez vu cet après-midi ?
R - Le Tigre et le NH 90, franco-allemands. Oui, nous pouvons le faire. Nous avons un niveau technologique qui est aujourd'hui équivalent à celui des Etats Unis. Ce qui nous permet avec l'aptitude et la spécificité de nos militaires, soit d'exister seuls soit de nous faire entendre lorsque les opérations sont d'une telle importance qu'il est nécessaire d'avoir la réunion de tous.
Q - Merci Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense et donc en visite cet après-midi, au Luc en Provence, notamment pour voir l'école franco-allemande de pilotage de l'hélicoptère Tigre avec le président Jacques Chirac.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 22 avril 2005)