Déclaration de M. Hamlaoui Mekachera, ministre délégué aux anciens combattants, sur la libération du camp de concentration réservé aux femmes, à Ravensbrück le 17 avril 2005.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Cérémonie internationale pour le 60ème anniversaire de la libération du camp de concentration de Ravensbrück (Allemagne) le 17 avril 2005

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
Au nom du Président et du Gouvernement de la République française, avec ma collègue, ministre de la parité et de l'égalité professionnelle, je suis venu saluer la mémoire de toutes celles qui ont été déportées, par milliers, dans ce camp de Ravensbrück.
Dès 1939, cette enceinte est devenue un lieu de souffrances indicibles. Le pire y a été commis.
Aujourd'hui, nous nous souvenons de chacune de celles qui, ici, ont été brisées, martyrisées, assassinées.
Nous nous souvenons des opposantes au régime, des Résistantes, persécutées en raison de leur courage et de leur fidélité à leurs idéaux.
Nous nous souvenons des victimes des chambres à gaz, des victimes des expériences soit-disant médicales, des traitements les plus odieux, les plus lâches et les plus cruels.
Nous nous souvenons de ces nourrissons soumis, dans la fragilité et l'innocence de leurs premiers instants, à l'inhumanité la plus impensable.
Aujourd'hui, 60 ans après la libération du camp par les soldats de l'Armée rouge, nous attestons de leur indéfectible dignité et de l'admiration que tous nous inspirent.
Nous ne les oublierons jamais.
Pour les Français, pour la France, Ravensbrück est, à jamais, le symbole tragique de la déportation et du martyre des Résistantes.
" Jamais tant de femmes n'avaient combattu en France. Et jamais dans de telles conditions ". Ces mots prononcés devant des survivantes de ce camp, par André Malraux, Résistant, grand intellectuel et ministre du Général de Gaulle, ces mots donnent la juste mesure du respect que nous devons à celles qui ont rencontré l'enfer pour l'avoir combattu.
Des Françaises de toutes convictions et de toutes conditions, qui ont refusé l'asservissement de la patrie, qui ont pris tous les risques pour combattre l'occupant nazi et ses complices, des Résistantes qui ont relevé notre honneur.
Des femmes exemplaires de courage et de dignité.
Je salue avec amitié et émotion celles qui sont avec nous, aujourd'hui, pour accomplir ce difficile pèlerinage du souvenir. Je pense à celles qui sont unies avec nous par la pensée.
Je pense à celles qui nous ont quittés. Nul n'oubliera jamais la figure lumineuse de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, ni d'aucune de ses camarades qui ont, selon ses mots : " traversé la nuit ".
Sur cette terre gorgée de l'horreur la plus absolue, sur cette terre qui porte, pour toujours, la marque de la barbarie, sur cette terre de malheur, nous sommes réunis, aujourd'hui, venus de toute l'Europe, pour nous souvenir.
Nous sommes réunis pour réaffirmer notre détermination à protéger les générations futures contre tout retour vers cette barbarie.
Tel est bien le sens fondamental de notre action pour défendre la démocratie dans nos pays respectifs.
Tel est bien le sens de notre action pour construire une Europe toujours plus unie autour des valeurs de liberté et de respect de la dignité humaine.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 20 avril 2005)