Interview de M. Bernard Accoyer, président du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale, sur le site internet www.etudiantspourleoui.com le 19 mai 2005, sur le référendum sur la constitution européenne.

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Texte intégral

Q - Pouvez-vous donner aux étudiants, quatre raisons qui peuvent les pousser à voter en faveur du projet ?
R - Voter oui, c'est poursuivre la grande aventure européenne née de la volonté de faire cesser les guerres de plus en plus terribles qui ont déchirées notre continent et le monde. C'est donc d'abord un oui à la Paix.
Oui, au développement économique et social, inconnus jusque là, que la France et l'Europe ont connus durant 60 ans grâce à la construction Européenne.
Oui, à plus de démocratie dans les institutions européennes, plus de poids pour la France, avec des règles du jeu enfin adaptées pour 25 Etats membres, alors que celles d'aujourd'hui ont été conçues pour 6 Etats.
Oui, car la France doit garder son influence en Europe, due à son statut de pays fondateur et moteur de l'Europe avec l'Allemagne. Parce que ce traité porte les valeurs des droits fondamentaux qui ont fait la France. Enfin, pour résister à la mondialisation, la France a besoin d'être au cur de cette communauté de Nations forte de 460 millions de personnes.
Q - Qu'est-ce que la Constitution va alors changer pour nous, étudiants de Haute-Savoie ?
R - Poursuite et développement de programme d'échanges universitaire en Europe. Dynamique économique dans un marché de 460 millions d'habitants pour l'emploi. Rôle de la France dans les négociations internationales entre Union Européenne et Suisse (bilatérales) pour les échanges internationaux la formation et la libre circulation des personnes, la reconnaissance internationale des diplômes.
Q - Certains syndicats nous parlent de perte de souveraineté de la France face à l'Europe en cas de victoire du " oui ". Qu'en sera-t-il vraiment ?
R - Il n'y a aucun transfert ou perte de compétence ou de souveraineté dans ce traité constitutionnel à la différence du traité de Maastricht qui en 1992 a délégué à l'Union Européenne la politique monétaire en créant l'Euro.

Q - Qu'adviendra-t-il en cas de victoire du " non " ?
R - Les effets seront lents à se faire sentir sur notre niveau de vie et l'emploi, mais ils seront inévitables. Les règles actuellement applicables, celle du traité de Nice reconnues comme mauvaises, demeureront. Un nouveau traité ne pourra pas être négocié avant de nombreuses années (Exemple : la Communauté Européenne de Défense a été rejetée par la France le 30 août 1954 : plus de 50 ans après il n'y a pas d'Europe de la défense. Entre le traité de Rome de 1957 et l'acte unique de 1986 se sont écoulés 29 ans !) Au moins, 22 pays sur 25 vont ratifier le traité. La France sera alors isolée et très affaiblie. Elle aura dit Non à l'Union Européenne et à l'Allemagne pour la première fois depuis 50 ans. Il n'y a plus de solution alternative, les défenseurs du Non ne sont d'accord sur rien mais il est à noter que la gauche et l'extrême gauche toujours prompts à donner des leçons, acceptent sans rechigner une alliance implicite avec l'extrême droite dans le camp du " non ".
(Source http://www.etudiantspourleoui.com, le 26 mai 2005)