Texte intégral
Stéphane Paoli - Préambule à 'Question Directe' dont Michèle Alliot-Marie ministre de la Défense sera l'invitée à 8h20 tout à l'heure. Bonjour Michèle Alliot-Marie.
Michèle Alliot-Marie - Bonjour.
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Q - Une des premières grandes tentatives politiques de construction européenne avait été l'Europe de la Défense, la fameuse 'CED' qui n'a pas abouti. Est-ce que dans ce projet de constitution existe quelque chose qui aboutirait à une réelle construction d'une défense européenne, parce qu'il se trouve que dans la Constitution voilà que réapparaît aussi le rôle de l'OTAN, et certains disent : " regardez, voilà la défense européenne. Elle sera alignée sur l'OTAN ".
R - C'est complètement faux. Ceux qui disent cela ne savent pas ou font semblant de ne pas savoir ce que c'est que l'OTAN. L'OTAN, c'est une alliance qui a été passée après la deuxième Guerre mondiale entre d'une part, le Canada et les Etats-Unis et d'autre part, un certain nombre de pays européens pour dire que s'ils étaient attaqués par l'Union soviétique, disparue depuis, tous les autres viendraient à son secours ; c'était donc une union de forces créée pour se défendre contre l'Union Soviétique. Cela nous a ainsi permis de préserver la paix pendant cinquante ans ; c'était en quelque sorte la 'dissuasion'. Aujourd'hui bien entendu, les conditions sont extrêmement différentes. Ceci dit, nous voyons réapparaître un certain nombre de nouveaux risques, risques terroristes, risques de crise, et l'on ne sait pas ce qui se passera dans cinquante ans. Il serait donc paradoxal de remettre en cause une alliance qui nous a protégés et qui pourrait être susceptible de nous protéger s'il y avait de nouveau une grande puissance qui s'attaquait à l'un de ses membres. Cela ne veut pas dire, au contraire, que l'Europe ne doit pas elle-même faire des efforts pour être capable de se défendre en premier, éventuellement contre des risques nombreux, moindres mais nombreux. Cela ne veut pas dire non plus qu'elle ne doit pas être en état de défendre ses citoyens, ses intérêts et ses valeurs partout dans le monde. Ce qu'il faut bien voir, et c'est probablement la nouveauté depuis une quinzaine d'années, c'est qu'après la chute du mur de Berlin, nous avions espéré entrer dans une période de paix. Il n'en est rien aujourd'hui. Je parlais du risque terroriste mais nous voyons également toutes ces crises qui ont des influences chez nous : comme dans les Balkans avec notamment le Kosovo, encore en crise. Cela favorise une multitude de trafics, de mafias et notamment des trafics d'armes qui arrivent chez nous. Les grands hold up qui ont eu lieu ces dernières années ont été faits avec des armes qui viennent du Kosovo. En cas de crise majeure en Afrique, on trouve des citoyens européens qui peuvent être pris au milieu des combats, mais aussi des conséquences en termes de fuite des populations et donc d'immigration massive qui pourrait venir sur notre continent. Il est important que les pays européens, qui ont souvent des contacts anciens et importants avec l'Afrique, soient susceptibles d'intervenir pour faire cesser les crises, à la fois pour empêcher des massacres mais aussi pour empêcher cette déstabilisation. Un seul pays ne peut pas y parvenir seul. La construction de l'Europe de la Défense c'est aussi pour permettre cela.
Q - Juste un mot Michèle Alliot-Marie, elle est voulue, elle est désirée cette Europe de la Défense ?
R - Cette Europe de la Défense est voulue. J'étais avant hier matin [23/05] à Bruxelles où se tenait une réunion des Ministres de la Défense des 25. Nous avons encore avancé. La Constitution contient des éléments essentiels qui vont nous permettre d'avancer encore pour renforcer notre propre sécurité et également pour nous permettre de peser dans l'équilibre du monde et notamment pour stabiliser un certain nombre de zones et y rétablir la paix.
Q - Michèle Alliot-Marie ministre de la Défense, vous restez quelques minutes en notre compagnie encore ?
R - Avec plaisir.
Q - A tout de suite.
(Source : http://www.defense.gouv.fr le 26 mai 2005)
Michèle Alliot-Marie - Bonjour.
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Q - Une des premières grandes tentatives politiques de construction européenne avait été l'Europe de la Défense, la fameuse 'CED' qui n'a pas abouti. Est-ce que dans ce projet de constitution existe quelque chose qui aboutirait à une réelle construction d'une défense européenne, parce qu'il se trouve que dans la Constitution voilà que réapparaît aussi le rôle de l'OTAN, et certains disent : " regardez, voilà la défense européenne. Elle sera alignée sur l'OTAN ".
R - C'est complètement faux. Ceux qui disent cela ne savent pas ou font semblant de ne pas savoir ce que c'est que l'OTAN. L'OTAN, c'est une alliance qui a été passée après la deuxième Guerre mondiale entre d'une part, le Canada et les Etats-Unis et d'autre part, un certain nombre de pays européens pour dire que s'ils étaient attaqués par l'Union soviétique, disparue depuis, tous les autres viendraient à son secours ; c'était donc une union de forces créée pour se défendre contre l'Union Soviétique. Cela nous a ainsi permis de préserver la paix pendant cinquante ans ; c'était en quelque sorte la 'dissuasion'. Aujourd'hui bien entendu, les conditions sont extrêmement différentes. Ceci dit, nous voyons réapparaître un certain nombre de nouveaux risques, risques terroristes, risques de crise, et l'on ne sait pas ce qui se passera dans cinquante ans. Il serait donc paradoxal de remettre en cause une alliance qui nous a protégés et qui pourrait être susceptible de nous protéger s'il y avait de nouveau une grande puissance qui s'attaquait à l'un de ses membres. Cela ne veut pas dire, au contraire, que l'Europe ne doit pas elle-même faire des efforts pour être capable de se défendre en premier, éventuellement contre des risques nombreux, moindres mais nombreux. Cela ne veut pas dire non plus qu'elle ne doit pas être en état de défendre ses citoyens, ses intérêts et ses valeurs partout dans le monde. Ce qu'il faut bien voir, et c'est probablement la nouveauté depuis une quinzaine d'années, c'est qu'après la chute du mur de Berlin, nous avions espéré entrer dans une période de paix. Il n'en est rien aujourd'hui. Je parlais du risque terroriste mais nous voyons également toutes ces crises qui ont des influences chez nous : comme dans les Balkans avec notamment le Kosovo, encore en crise. Cela favorise une multitude de trafics, de mafias et notamment des trafics d'armes qui arrivent chez nous. Les grands hold up qui ont eu lieu ces dernières années ont été faits avec des armes qui viennent du Kosovo. En cas de crise majeure en Afrique, on trouve des citoyens européens qui peuvent être pris au milieu des combats, mais aussi des conséquences en termes de fuite des populations et donc d'immigration massive qui pourrait venir sur notre continent. Il est important que les pays européens, qui ont souvent des contacts anciens et importants avec l'Afrique, soient susceptibles d'intervenir pour faire cesser les crises, à la fois pour empêcher des massacres mais aussi pour empêcher cette déstabilisation. Un seul pays ne peut pas y parvenir seul. La construction de l'Europe de la Défense c'est aussi pour permettre cela.
Q - Juste un mot Michèle Alliot-Marie, elle est voulue, elle est désirée cette Europe de la Défense ?
R - Cette Europe de la Défense est voulue. J'étais avant hier matin [23/05] à Bruxelles où se tenait une réunion des Ministres de la Défense des 25. Nous avons encore avancé. La Constitution contient des éléments essentiels qui vont nous permettre d'avancer encore pour renforcer notre propre sécurité et également pour nous permettre de peser dans l'équilibre du monde et notamment pour stabiliser un certain nombre de zones et y rétablir la paix.
Q - Michèle Alliot-Marie ministre de la Défense, vous restez quelques minutes en notre compagnie encore ?
R - Avec plaisir.
Q - A tout de suite.
(Source : http://www.defense.gouv.fr le 26 mai 2005)