Texte intégral
Monsieur le Président,
Madame et Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
C'est un grand honneur pour moi de m'adresser à vous pour la deuxième fois, à l'occasion de ce sixième Sommet pétrolier international.
L'importance de cet événement n'est plus à démontrer, comme en témoigne la présence de plusieurs Ministres des grands pays producteurs ainsi que celle de nombreux dirigeants des principales compagnies pétrolières et parapétrolières internationales. Je leur souhaite à toutes et à tous la bienvenue en France.
Ce sommet est une occasion privilégiée pour nous d'établir un constat de l'évolution des cours du pétrole (I) et de réfléchir ensemble aux actions qui doivent être engagées pour y répondre (II). Permettez-moi de vous livrer quelques réflexions.
I/ Je commencerai par rappeler le constat que nous pouvons faire sur l'évolution des cours
1/ L'année 2004 a été marquée, comme vous le savez fort bien, par une envolée des cours du pétrole brut et leur maintien à des niveaux élevés, sans précédent depuis 20 ans
La hausse moyenne, exprimée en euros, dépasse 20 %, alors que les prix avaient déjà vivement progressé à la fin de l'année 2003, comme je l'indiquais il y a un an au sein de cette même enceinte.
Le cours du baril de Brent a même dépassé les 56 $ il y a trois semaines. Il s'agit du niveau le plus élevé jamais enregistré depuis l'existence du marché londonien, même si nous sommes encore loin des prix de la fin des années soixante-dix si l'on tient compte de l'inflation.
La France, comme l'Union européenne, s'inquiète des risques que font peser le niveau actuel et la volatilité des prix du pétrole brut tant sur la croissance économique mondiale que sur l'économie des pays les plus démunis.
Cette situation, qui remet au premier plan les questions de sécurité d'approvisionnement en pétrole et en gaz naturel, commence d'ailleurs à inquiéter nos opinions publiques.
Beaucoup a été dit ou écrit sur les causes de cette envolée des prix. Je retiens surtout de l'année 2004 la surprenante croissance de la demande de produits pétroliers, de l'ordre de 3,4 %, soit plus du double de la moyenne de ces trente dernières années.
Je note également, et c'est un point qui me semble important pour l'avenir, que la Chine, à elle seule, a été à l'origine du tiers de la hausse de la demande de pétrole.
Malgré les efforts des différents pays et des entreprises, les capacités de production n'ont pas pu croître au même rythme. Bien que ces capacités restent suffisantes pour subvenir aux besoins mondiaux et bien que nous ne soyons pas dans une situation de pénurie, force est de constater que la réduction des capacités excédentaires de production a conduit les prix vers des sommets.
D'autres facteurs sont venus alimenter la hausse, comme la persistance des tensions géopolitiques, les menaces terroristes, l'inadaptation de l'outil de raffinage ou encore les comportements spéculatifs de certains acteurs des marchés.
2/ Qu'en est-il depuis le début d'année 2005?
La problématique pétrolière ne peut être appréhendée qu'en tenant compte de ses multiples composantes géopolitiques, environnementales, économiques, géologiques ou techniques. Le dialogue entre tous les acteurs est aujourd'hui plus que jamais nécessaire. Le gouvernement français est, vous le savez, particulièrement soucieux du développement du dialogue entre pays producteurs et pays consommateurs.
A l'avenir, la demande mondiale en énergie ne cessera d'augmenter. La demande de pétrole pourrait, d'après l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), s'accroître en moyenne de 1,6 % par an jusqu'en 2030 et le pétrole devrait, en couvrant 37 % de la consommation énergétique mondiale, rester le principal combustible fossile utilisé.
Dans ce contexte, un sentiment de vulnérabilité apparaît à nouveau dans les pays consommateurs, s'agissant de leur facture pétrolière ou même de leur sécurité d'approvisionnement. Les pays producteurs, de leur côté, sont également - j'en suis convaincu - préoccupés.
II/ Face à cette situation, que devons nous faire ?
1/ Il nous faut d'abord agir ensemble sur l'offre
La problématique des investissements pétroliers mondiaux est centrale. Selon l'AIE, les investissements nécessaires dans les secteurs du gaz naturel et du pétrole sont estimés à 6 000 milliards $ d'ici à 2030.
Nous devons donc promouvoir les investissements, y compris, à chaque fois que cela semble utile, par la mise en place de partenariats entre les compagnies internationales, d'une part, et les pays producteurs ou les compagnies nationales, d'autre part.
De tels partenariats sont possibles. Ils servent l'intérêt de l'ensemble des parties. Certains pays producteurs demeurent fermés aux investissements internationaux ou leur offrent des conditions peu attractives. Je sais que des voix dans ces pays continuent à s'opposer à l'ouverture aux investisseurs étrangers au nom d'une certaine vision de la souveraineté nationale.
Je respecte leur point de vue ; mais je pense qu'il est également dans l'intérêt de ces pays de s'ouvrir aux compagnies étrangères et de leur offrir un cadre juridique et fiscal stable, s'ils souhaitent pleinement valoriser leurs ressources et assurer ainsi leur propre développement économique.
2/ Je suis également préoccupé par le manque de transparence des marchés pétroliers, qui entretient la volatilité des cours et la spéculation
Une plus grande transparence sur les données relatives à la production, aux stocks, à la consommation mais aussi aux réserves et à leur déclin pourrait améliorer substantiellement le fonctionnement du marché pétrolier. Elle offrirait aux investisseurs une meilleure visibilité sur les réelles opportunités et les besoins de financement. L'initiative " JODI " (Joint Oil Data Initiative) de l'AIE représente à cet égard un grand pas dans la bonne direction.
3/ Bien entendu, les tensions sur les marchés comme la perspective du changement climatique nous invitent également à agir sur la demande de produits fossiles
Le Gouvernement que je représente veut donner, dans le cadre de la Loi d'Orientation sur l'Energie en cours de discussion au Parlement, une nouvelle impulsion à la politique nationale dans ce domaine.
Il s'agit de :
a) relancer une politique ambitieuse de maîtrise de l'énergie, dans l'habitat mais aussi dans les transports fortement consommateurs de produits pétroliers ; L'effort doit se porter sur l'information et la sensibilisation de nos concitoyens.
C'est ainsi qu'en France, le projet de loi d'orientation sur l'énergie a été précédé d'un large débat public sur l'énergie. Ce projet prévoit entre autres la mise en place progressive de " certificats d'économie d'énergie ".
b) développer les énergies renouvelables comme l'éolien, le bois, les déchets, le solaire et les biocarburants, avec des objectifs ambitieux.
c) réserver l'utilisation des produits pétroliers aux usages pour lesquels ils ne sont pas substituables, principalement dans les secteurs des transports et de la pétrochimie.
C'est dans ce cadre que le Gouvernement français veut mettre en place et lancer une nouvelle génération de centrales nucléaires entre 2015 et 2020 en remplacement de l'actuelle ; c'est ainsi que sera prochainement construit un réacteur européen à eau pressurisée de troisième génération.
4/ Nous devons parallèlement promouvoir le progrès technologique
Dans les secteurs du gaz naturel et du pétrole, des progrès formidables ont déjà été accomplis par les entreprises, notamment dans le domaine de l'exploitation des ressources offshore. Une grande partie des projets actuels étaient impensables il y a seulement dix ans.
Ce progrès peut et doit continuer ; il permettra aussi de réduire les coûts d'exploitation, de développer plus encore des ressources telles que les huiles lourdes ou les pétroles de synthèse fabriqués à partir de gaz naturel. Je sais que de nombreuses entreprises des secteurs pétroliers, parapétroliers et gaziers, en France comme ailleurs, sont prêtes à se mobiliser autour de nouveaux grands projets ambitieux.
De manière plus générale, face aux phénomènes majeurs que sont le renchérissement des énergies fossiles, d'une part, et le changement climatique, d'autre part, nous devons relancer la recherche relative à toutes les nouvelles technologies de l'énergie. C'est une des priorités des nouvelles agences pour la recherche mises en place cette année par le gouvernement français.
Notre politique de diversification énergétique n'est pas contradictoire avec un intérêt marqué pour les hydrocarbures. Au plan mondial, il n'y a pas non plus d'opposition entre énergies fossiles et énergies renouvelables ; pour satisfaire la croissance mondiale de la demande d'énergie du XXIe siècle, toutes les énergies devront être mises à contribution. Elles apparaîtront de plus en plus complémentaires plutôt que concurrentes.
C'est donc notre responsabilité commune d'apprendre à gérer mieux encore cette ressource limitée, le pétrole, et de mettre en place les solutions énergétiques de demain.
5/ Enfin, pour ce qui est des pays européens, nous devons veiller à inscrire nos actions à l'échelle européenne
Les mesures nationales, tant conjoncturelles que structurelles, ne sont pas suffisantes pour prémunir les pays européens des fluctuations du cours du pétrole. L'action individuelle des Etats ne peut suffire, dans un marché très tendu et très volatil, à retrouver un équilibre pérenne.
C'est au niveau européen que les Etats pourront peser de tout leur poids. Il faut renforcer les actions déjà lancées par la Commission européenne pour assurer la sécurité d'approvisionnement en pétrole de l'Europe et limiter autant que possible les conséquences de prix élevés du pétrole sur la croissance et l'emploi. Il faut aussi les compléter par quelques mesures pragmatiques.
Pour la France, il y a une place pour des actions collectives, concertées, visant à atténuer les effets déstabilisants de la volatilité accrue du prix du pétrole. Il convient aujourd'hui de les présenter dans le cadre d'une approche globale, par exemple dans le domaine de la maîtrise de la demande ou dans le domaine de l'amélioration de la transparence des marchés.
Les prochaines réunions ministérielles de l'AIE et de l'OCDE, qui se tiendront les 2 et 3 mai à Paris, seront l'occasion de lancer ces initiatives sans plus tarder.
Je vous remercie pour votre attention.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 21 avril 2005)
Madame et Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
C'est un grand honneur pour moi de m'adresser à vous pour la deuxième fois, à l'occasion de ce sixième Sommet pétrolier international.
L'importance de cet événement n'est plus à démontrer, comme en témoigne la présence de plusieurs Ministres des grands pays producteurs ainsi que celle de nombreux dirigeants des principales compagnies pétrolières et parapétrolières internationales. Je leur souhaite à toutes et à tous la bienvenue en France.
Ce sommet est une occasion privilégiée pour nous d'établir un constat de l'évolution des cours du pétrole (I) et de réfléchir ensemble aux actions qui doivent être engagées pour y répondre (II). Permettez-moi de vous livrer quelques réflexions.
I/ Je commencerai par rappeler le constat que nous pouvons faire sur l'évolution des cours
1/ L'année 2004 a été marquée, comme vous le savez fort bien, par une envolée des cours du pétrole brut et leur maintien à des niveaux élevés, sans précédent depuis 20 ans
La hausse moyenne, exprimée en euros, dépasse 20 %, alors que les prix avaient déjà vivement progressé à la fin de l'année 2003, comme je l'indiquais il y a un an au sein de cette même enceinte.
Le cours du baril de Brent a même dépassé les 56 $ il y a trois semaines. Il s'agit du niveau le plus élevé jamais enregistré depuis l'existence du marché londonien, même si nous sommes encore loin des prix de la fin des années soixante-dix si l'on tient compte de l'inflation.
La France, comme l'Union européenne, s'inquiète des risques que font peser le niveau actuel et la volatilité des prix du pétrole brut tant sur la croissance économique mondiale que sur l'économie des pays les plus démunis.
Cette situation, qui remet au premier plan les questions de sécurité d'approvisionnement en pétrole et en gaz naturel, commence d'ailleurs à inquiéter nos opinions publiques.
Beaucoup a été dit ou écrit sur les causes de cette envolée des prix. Je retiens surtout de l'année 2004 la surprenante croissance de la demande de produits pétroliers, de l'ordre de 3,4 %, soit plus du double de la moyenne de ces trente dernières années.
Je note également, et c'est un point qui me semble important pour l'avenir, que la Chine, à elle seule, a été à l'origine du tiers de la hausse de la demande de pétrole.
Malgré les efforts des différents pays et des entreprises, les capacités de production n'ont pas pu croître au même rythme. Bien que ces capacités restent suffisantes pour subvenir aux besoins mondiaux et bien que nous ne soyons pas dans une situation de pénurie, force est de constater que la réduction des capacités excédentaires de production a conduit les prix vers des sommets.
D'autres facteurs sont venus alimenter la hausse, comme la persistance des tensions géopolitiques, les menaces terroristes, l'inadaptation de l'outil de raffinage ou encore les comportements spéculatifs de certains acteurs des marchés.
2/ Qu'en est-il depuis le début d'année 2005?
La problématique pétrolière ne peut être appréhendée qu'en tenant compte de ses multiples composantes géopolitiques, environnementales, économiques, géologiques ou techniques. Le dialogue entre tous les acteurs est aujourd'hui plus que jamais nécessaire. Le gouvernement français est, vous le savez, particulièrement soucieux du développement du dialogue entre pays producteurs et pays consommateurs.
A l'avenir, la demande mondiale en énergie ne cessera d'augmenter. La demande de pétrole pourrait, d'après l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), s'accroître en moyenne de 1,6 % par an jusqu'en 2030 et le pétrole devrait, en couvrant 37 % de la consommation énergétique mondiale, rester le principal combustible fossile utilisé.
Dans ce contexte, un sentiment de vulnérabilité apparaît à nouveau dans les pays consommateurs, s'agissant de leur facture pétrolière ou même de leur sécurité d'approvisionnement. Les pays producteurs, de leur côté, sont également - j'en suis convaincu - préoccupés.
II/ Face à cette situation, que devons nous faire ?
1/ Il nous faut d'abord agir ensemble sur l'offre
La problématique des investissements pétroliers mondiaux est centrale. Selon l'AIE, les investissements nécessaires dans les secteurs du gaz naturel et du pétrole sont estimés à 6 000 milliards $ d'ici à 2030.
Nous devons donc promouvoir les investissements, y compris, à chaque fois que cela semble utile, par la mise en place de partenariats entre les compagnies internationales, d'une part, et les pays producteurs ou les compagnies nationales, d'autre part.
De tels partenariats sont possibles. Ils servent l'intérêt de l'ensemble des parties. Certains pays producteurs demeurent fermés aux investissements internationaux ou leur offrent des conditions peu attractives. Je sais que des voix dans ces pays continuent à s'opposer à l'ouverture aux investisseurs étrangers au nom d'une certaine vision de la souveraineté nationale.
Je respecte leur point de vue ; mais je pense qu'il est également dans l'intérêt de ces pays de s'ouvrir aux compagnies étrangères et de leur offrir un cadre juridique et fiscal stable, s'ils souhaitent pleinement valoriser leurs ressources et assurer ainsi leur propre développement économique.
2/ Je suis également préoccupé par le manque de transparence des marchés pétroliers, qui entretient la volatilité des cours et la spéculation
Une plus grande transparence sur les données relatives à la production, aux stocks, à la consommation mais aussi aux réserves et à leur déclin pourrait améliorer substantiellement le fonctionnement du marché pétrolier. Elle offrirait aux investisseurs une meilleure visibilité sur les réelles opportunités et les besoins de financement. L'initiative " JODI " (Joint Oil Data Initiative) de l'AIE représente à cet égard un grand pas dans la bonne direction.
3/ Bien entendu, les tensions sur les marchés comme la perspective du changement climatique nous invitent également à agir sur la demande de produits fossiles
Le Gouvernement que je représente veut donner, dans le cadre de la Loi d'Orientation sur l'Energie en cours de discussion au Parlement, une nouvelle impulsion à la politique nationale dans ce domaine.
Il s'agit de :
a) relancer une politique ambitieuse de maîtrise de l'énergie, dans l'habitat mais aussi dans les transports fortement consommateurs de produits pétroliers ; L'effort doit se porter sur l'information et la sensibilisation de nos concitoyens.
C'est ainsi qu'en France, le projet de loi d'orientation sur l'énergie a été précédé d'un large débat public sur l'énergie. Ce projet prévoit entre autres la mise en place progressive de " certificats d'économie d'énergie ".
b) développer les énergies renouvelables comme l'éolien, le bois, les déchets, le solaire et les biocarburants, avec des objectifs ambitieux.
c) réserver l'utilisation des produits pétroliers aux usages pour lesquels ils ne sont pas substituables, principalement dans les secteurs des transports et de la pétrochimie.
C'est dans ce cadre que le Gouvernement français veut mettre en place et lancer une nouvelle génération de centrales nucléaires entre 2015 et 2020 en remplacement de l'actuelle ; c'est ainsi que sera prochainement construit un réacteur européen à eau pressurisée de troisième génération.
4/ Nous devons parallèlement promouvoir le progrès technologique
Dans les secteurs du gaz naturel et du pétrole, des progrès formidables ont déjà été accomplis par les entreprises, notamment dans le domaine de l'exploitation des ressources offshore. Une grande partie des projets actuels étaient impensables il y a seulement dix ans.
Ce progrès peut et doit continuer ; il permettra aussi de réduire les coûts d'exploitation, de développer plus encore des ressources telles que les huiles lourdes ou les pétroles de synthèse fabriqués à partir de gaz naturel. Je sais que de nombreuses entreprises des secteurs pétroliers, parapétroliers et gaziers, en France comme ailleurs, sont prêtes à se mobiliser autour de nouveaux grands projets ambitieux.
De manière plus générale, face aux phénomènes majeurs que sont le renchérissement des énergies fossiles, d'une part, et le changement climatique, d'autre part, nous devons relancer la recherche relative à toutes les nouvelles technologies de l'énergie. C'est une des priorités des nouvelles agences pour la recherche mises en place cette année par le gouvernement français.
Notre politique de diversification énergétique n'est pas contradictoire avec un intérêt marqué pour les hydrocarbures. Au plan mondial, il n'y a pas non plus d'opposition entre énergies fossiles et énergies renouvelables ; pour satisfaire la croissance mondiale de la demande d'énergie du XXIe siècle, toutes les énergies devront être mises à contribution. Elles apparaîtront de plus en plus complémentaires plutôt que concurrentes.
C'est donc notre responsabilité commune d'apprendre à gérer mieux encore cette ressource limitée, le pétrole, et de mettre en place les solutions énergétiques de demain.
5/ Enfin, pour ce qui est des pays européens, nous devons veiller à inscrire nos actions à l'échelle européenne
Les mesures nationales, tant conjoncturelles que structurelles, ne sont pas suffisantes pour prémunir les pays européens des fluctuations du cours du pétrole. L'action individuelle des Etats ne peut suffire, dans un marché très tendu et très volatil, à retrouver un équilibre pérenne.
C'est au niveau européen que les Etats pourront peser de tout leur poids. Il faut renforcer les actions déjà lancées par la Commission européenne pour assurer la sécurité d'approvisionnement en pétrole de l'Europe et limiter autant que possible les conséquences de prix élevés du pétrole sur la croissance et l'emploi. Il faut aussi les compléter par quelques mesures pragmatiques.
Pour la France, il y a une place pour des actions collectives, concertées, visant à atténuer les effets déstabilisants de la volatilité accrue du prix du pétrole. Il convient aujourd'hui de les présenter dans le cadre d'une approche globale, par exemple dans le domaine de la maîtrise de la demande ou dans le domaine de l'amélioration de la transparence des marchés.
Les prochaines réunions ministérielles de l'AIE et de l'OCDE, qui se tiendront les 2 et 3 mai à Paris, seront l'occasion de lancer ces initiatives sans plus tarder.
Je vous remercie pour votre attention.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 21 avril 2005)