Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur,
Messieurs les Présidents d'associations,
Mesdames et messieurs les anciens combattants,
Chers amis russes et français
La France, cette année, célèbre avec une solennité particulière le 60ème anniversaire de la libération des camps et de la victoire sur le nazisme.
Partout sur notre territoire, des cérémonies nous rappellent qu'il y a soixante ans, les alliés venaient à bout de la barbarie ; elles nous rappellent que la paix, au prix de maints sacrifices, reprenait ses droits.
Il faut se souvenir que, de ces sacrifices, l'Union soviétique porta une part immense.
C'est pour cette raison que le 7 mai, à Reims, et le 8 mai, sous l'Arc de Triomphe, la Russie sera bien évidemment associée aux cérémonies commémoratives, aux côtés des autres pays vainqueurs de 1945.
C'est cet engagement de la Russie que le Président de la République honorera également lorsqu'il se rendra à Moscou le 9 mai à l'invitation du Président Poutine.
Mais il convient également de rappeler à nos concitoyens que, à de maintes occasions, Russes et Français ont combattu côte à côte, au sein des mêmes unités.
Ce fut le cas, bien entendu, au sein de l'escadrille Normandie- Niémen.
Là bas, à 100 km au sud-ouest de Moscou, aviateurs français pilotant des chasseurs russes et mécaniciens russes assistant les pilotes français, se sont couverts de gloire, ensemble :
cette unité totalisera 273 victoires.
42 pilotes trouveront la mort.
Sur le sol français, des Russes ont également pris part, héroïquement, aux combats contre l'occupant.
Les immigrés russes qui vivaient en France au moment de l'Armistice ont été parmi les premiers à répondre à l'appel du général de Gaulle.
Certains ont rallié la France Libre.
D'autre ont rejoint la lutte clandestine contre l'occupant.
Permettez-moi de citer quelques uns de ces héros.
Boris VILDÉ et Anatole LEWITZKY, deux ethnologues d'origine russe sont parmi les pionniers de la résistance.
Dès 1940, ils fondent le réseau du Musée de l'Homme. Arrêtés et condamnés à mort, ils sont fusillés le 23 février 1942 avec cinq de leurs compagnons.
La princesse Vera OBOLENSKI travaille pour le mouvement de résistance Organisation civile et militaire, le plus important mouvement de la zone nord. Elle est arrêtée en décembre 1943 et fusillée le 4 août 1944.
Le mouvement Jeune Russie, appuyé par l'église orthodoxe, forme des groupes francs, organise des filières d'évasion et des maquis notamment dans les Alpes et les Pyrénées.
Puis se furent des prisonniers de guerre ou des déportés soviétiques qui, détenus sur le sol français depuis 1942, se sont évadés et ont rejoint les rangs de la résistance.
Il faut citer à cet égard l'Union des patriotes russes crée par CHIBANOV, qui organise les évasions de prisonniers soviétiques et les envoie dans les maquis des Francs-Tireurs et Partisans dans le Nord-Pas-de-Calais, en Normandie, à Paris, à Dijon
Enfin, comment oublier les 4 000 citoyens soviétiques, russes, mais aussi ukrainiens, géorgiens, arméniens, tadjiks ou azeris qui désertent la WEHRMACHT, dans laquelle ils avaient été enrôlés de force, pour rejoindre les rangs de la résistance française.
Ainsi, dans toutes les régions, des unités des Forces françaises de l'intérieur formées en partie de ces soldats prennent part à la libération en 1944.
Dans le Finistère, le bataillon FFI de PLOUDALMÉZEAU compte 164 officiers et soldats russes qui ont déserté avec armes et équipements. Ils vont participer à la libération de Brest et de sa région.
En août 1944, en Franche-Comté, 800 Soviétiques rejoignent les maquis FFI pour participer aux combats de la libération.
Au total, 35 000 combattants russes ou issus des ex-républiques soviétiques ont lutté à nos côtés contre les Nazis.
6 000 d'entre eux sont tombés au combat.
Déjà, ici même, une plaque commémorative nous rappelait leur sacrifice.
Je tiens, aujourd'hui, à m'incliner avec respect et émotion devant ce monument qui, désormais, symbolise de façon magnifique le courage et la générosité de ces héros.
Ils se sont battus avec ardeur, loin de leur terre natale, aux côtés de leurs frères d'armes français.
Ils ont donné leur vie pour notre liberté.
Ils ont mérité la reconnaissance éternelle du peuple russe et du peuple français.
Je vous remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 10 mai 2005)
Messieurs les Présidents d'associations,
Mesdames et messieurs les anciens combattants,
Chers amis russes et français
La France, cette année, célèbre avec une solennité particulière le 60ème anniversaire de la libération des camps et de la victoire sur le nazisme.
Partout sur notre territoire, des cérémonies nous rappellent qu'il y a soixante ans, les alliés venaient à bout de la barbarie ; elles nous rappellent que la paix, au prix de maints sacrifices, reprenait ses droits.
Il faut se souvenir que, de ces sacrifices, l'Union soviétique porta une part immense.
C'est pour cette raison que le 7 mai, à Reims, et le 8 mai, sous l'Arc de Triomphe, la Russie sera bien évidemment associée aux cérémonies commémoratives, aux côtés des autres pays vainqueurs de 1945.
C'est cet engagement de la Russie que le Président de la République honorera également lorsqu'il se rendra à Moscou le 9 mai à l'invitation du Président Poutine.
Mais il convient également de rappeler à nos concitoyens que, à de maintes occasions, Russes et Français ont combattu côte à côte, au sein des mêmes unités.
Ce fut le cas, bien entendu, au sein de l'escadrille Normandie- Niémen.
Là bas, à 100 km au sud-ouest de Moscou, aviateurs français pilotant des chasseurs russes et mécaniciens russes assistant les pilotes français, se sont couverts de gloire, ensemble :
cette unité totalisera 273 victoires.
42 pilotes trouveront la mort.
Sur le sol français, des Russes ont également pris part, héroïquement, aux combats contre l'occupant.
Les immigrés russes qui vivaient en France au moment de l'Armistice ont été parmi les premiers à répondre à l'appel du général de Gaulle.
Certains ont rallié la France Libre.
D'autre ont rejoint la lutte clandestine contre l'occupant.
Permettez-moi de citer quelques uns de ces héros.
Boris VILDÉ et Anatole LEWITZKY, deux ethnologues d'origine russe sont parmi les pionniers de la résistance.
Dès 1940, ils fondent le réseau du Musée de l'Homme. Arrêtés et condamnés à mort, ils sont fusillés le 23 février 1942 avec cinq de leurs compagnons.
La princesse Vera OBOLENSKI travaille pour le mouvement de résistance Organisation civile et militaire, le plus important mouvement de la zone nord. Elle est arrêtée en décembre 1943 et fusillée le 4 août 1944.
Le mouvement Jeune Russie, appuyé par l'église orthodoxe, forme des groupes francs, organise des filières d'évasion et des maquis notamment dans les Alpes et les Pyrénées.
Puis se furent des prisonniers de guerre ou des déportés soviétiques qui, détenus sur le sol français depuis 1942, se sont évadés et ont rejoint les rangs de la résistance.
Il faut citer à cet égard l'Union des patriotes russes crée par CHIBANOV, qui organise les évasions de prisonniers soviétiques et les envoie dans les maquis des Francs-Tireurs et Partisans dans le Nord-Pas-de-Calais, en Normandie, à Paris, à Dijon
Enfin, comment oublier les 4 000 citoyens soviétiques, russes, mais aussi ukrainiens, géorgiens, arméniens, tadjiks ou azeris qui désertent la WEHRMACHT, dans laquelle ils avaient été enrôlés de force, pour rejoindre les rangs de la résistance française.
Ainsi, dans toutes les régions, des unités des Forces françaises de l'intérieur formées en partie de ces soldats prennent part à la libération en 1944.
Dans le Finistère, le bataillon FFI de PLOUDALMÉZEAU compte 164 officiers et soldats russes qui ont déserté avec armes et équipements. Ils vont participer à la libération de Brest et de sa région.
En août 1944, en Franche-Comté, 800 Soviétiques rejoignent les maquis FFI pour participer aux combats de la libération.
Au total, 35 000 combattants russes ou issus des ex-républiques soviétiques ont lutté à nos côtés contre les Nazis.
6 000 d'entre eux sont tombés au combat.
Déjà, ici même, une plaque commémorative nous rappelait leur sacrifice.
Je tiens, aujourd'hui, à m'incliner avec respect et émotion devant ce monument qui, désormais, symbolise de façon magnifique le courage et la générosité de ces héros.
Ils se sont battus avec ardeur, loin de leur terre natale, aux côtés de leurs frères d'armes français.
Ils ont donné leur vie pour notre liberté.
Ils ont mérité la reconnaissance éternelle du peuple russe et du peuple français.
Je vous remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 10 mai 2005)