Déclaration de Mme Claudie Haigneré, ministre déléguée aux affaires européennes, en réponse à une question sur la situation en Côte d'Ivoire, au Sénat le 3 mars 2005.

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Circonstance : Questions d'actualité au Sénat, le 3 mars 2005

Texte intégral

Madame le Sénateur,
Je salue à mon tour la maîtrise et le courage de nos compatriotes. Le souci de leur sécurité, de leur avenir, demeure la première priorité du gouvernement français. En liaison étroite avec la médiation sud-africaine, comme avec nos partenaires européens, nous entendons conduire à une solution qui préserve la légitimité démocratique, l'intégrité du territoire national et la stabilité régionale.
L'incident très préoccupant que vous évoquez se situe sur la frontière libérienne, dans une zone fragile marquée par de nombreux combats interethniques. Il succède à l'arrestation au Nord, la semaine dernière, en zone de confiance, d'un véhicule armé par les rebelles. Dans les deux cas, l'ONUCI et Licorne sont intervenues immédiatement pour rétablir le calme. Elles interviendront chaque fois que nécessaire, dans un sens comme dans l'autre.
Cette situation traduit l'exaspération croissante face à une absence de progrès depuis maintenant plusieurs semaines. Fin décembre, sous l'impulsion du président Mbeki, l'Assemblée avait adopté la révision de l'article 35, franchissant ainsi une étape importante, mais non suffisante.
Aucun progrès en revanche n'a été effectué en matière de désarmement.
Aujourd'hui, pour éviter l'enlisement ou l'embrasement, il devient impératif de procéder désormais, dans les meilleurs délais, au cantonnement, et par la suite au désarmement des forces rebelles comme des milices.
Le rôle des Nations unies dans ce domaine comme dans celui de la préparation des élections, est essentiel et ses moyens doivent être conformes aux missions qui lui sont siennes. C'est dans cet esprit que Michel Barnier s'est entretenu avant-hier, à Londres, avec Kofi Annan et Condoleezza Rice
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 mars 2005)