Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Président, cher Jean-François Dehecq,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
La France est l'un des pays où l'espérance de vie est la plus longue. Nous le devons notamment à un système de soins curatifs parmi les meilleurs du monde. L'Organisation Mondiale de la Santé l'a reconnu en classant notre système de santé en première position en 2002.
Cependant, notre pays présente, en termes d'indicateurs de santé, deux points faibles : une mortalité prématurée importante, c'est-à-dire un grand nombre de décès survenant avant l'âge de 65 ans, et des inégalités de santé marquées entre les régions, les sexes et les différentes catégories sociales. Ces faiblesses de notre système de santé sont liées principalement à des maladies pour lesquelles il existe peu de traitements efficaces.
Dans ce contexte, si nous voulons améliorer la situation et continuer à accroître l'espérance de vie des Françaises et des Français - et nous le voulons - nous devons reconnaître que c'est du côté de la prévention qu'il faut maintenant porter nos efforts. De belles marges de progrès existent pour allonger l'espérance et la qualité de vie des Français.
Le "Train de la vie" vient très justement nous sensibiliser sur ce thème. La loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004 engage, avec volontarisme, la France sur cette voie. Cette loi n'est que la première en matière de santé publique depuis celle de 1902, qui instaurait la politique vaccinale.
Agir sur les comportements, c'est développer l'éducation pour la santé, et, ce, dès le plus jeune âge, comme l'a rappelé l'Académie nationale de Médecine. Dans cette perspective, la loi de santé publique positionne l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, l'INPES, comme centre de ressources pour concevoir et développer des programmes de prévention, d'information, de communication et d'éducation à la santé. Le "Train pour la vie" s'est fixé la même mission : il éduque. Et il le fait particulièrement bien : nous en sommes d'ailleurs tous ressortis tout à l'heure en nous demandant si nous n'avions pas un comportement personnel à améliorer ou à remettre en cause.
J'ai été moi-même frappé, en visitant ce train, par la multiplicité des correspondances entre ses messages et les 100 objectifs présentés en annexe de la loi relative à la politique de santé publique. Certains d'entre eux s'inscrivent dans une approche médicale classique, portant sur des maladies bien identifiées, telles que le diabète, alors que d'autres correspondent à des approches différentes, portant sur certaines classes d'âge, notamment les adolescents, sur l'alimentation ou encore sur les comportements à risque.
Il est clair que la prévention ne peut être totalement efficace que si elle est adaptée aux spécificités des individus auxquels elle s'adresse et à leur cadre de vie. Le "Train de la vie", en sillonnant notre pays, vient à la rencontre des citoyens. Et c'est un gage de succès. Dans chacune de ces régions de France, la loi du 9 août 2004 a prévu la mise en place de Groupements régionaux de santé publique, pour mettre en uvre le plan régional de santé publique, afin d'atteindre les objectifs considérés comme prioritaires à l'échelon régional. C'est la première fois que l'accent a été mis avec une telle insistance sur l'appropriation locale de la santé publique.
Par ailleurs, la prévention doit faire intégralement partie de la culture des professionnels de santé. Il ne s'agit pas de développer indépendamment la médecine de prévention et la médecine de soins. La médecine de ville est associée par essence au développement de la prévention. Il s'avère ainsi que l'engagement des médecins généralistes dans les campagnes de dépistage est un facteur essentiel pour la participation des patients et le succès du dispositif. En matière de prévention, il ne suffit pas d'informer la population, il faut surtout convaincre chaque individu.
A cet égard, le rôle du médecin traitant est essentiel pour faire la synthèse nécessaire entre les recommandations de santé publique et le mode de vie propre à chaque individu, son histoire familiale et médicale. C'est le médecin traitant qui peut réellement convaincre son patient de se soumettre à un test de dépistage. C'est lui encore qui peut inciter au respect des calendriers établis pour les vaccinations ou convaincre de faire un dépistage. C'est dire l'importance que prendra demain le dossier médical personnel en matière de prévention.
J'ai particulièrement apprécié que le "Train de la vie" ait choisi d'interpeller chacun, personnellement, sur la manière dont il préserve son capital santé. C'est à juste titre qu'il met en avant la responsabilité individuelle ; elle est au centre de la prévention. L'Etat peut beaucoup en matière de soins, mais en ce qui concerne la prévention, les résultats dépendent davantage des comportements individuels.
Notre population est également menacée par un accroissement régulier de l'obésité et des pathologies induites par une mauvaise nutrition qu'elles soient cardiovasculaires, rénales ou métaboliques. En 20 ans, le nombre d'enfants en surpoids ou obèses a quasiment triplé ; le diabète de type II atteint aujourd'hui 2 millions de Français. Afin d'enrayer cette escalade, la loi relative à la politique de santé publique a consacré plusieurs de ses objectifs à la nutrition.
Je me félicite aujourd'hui de la place que le "Train de la vie" accorde à l'alimentation. Les panneaux des voitures intitulés "s'alimenter" et "bouger" font écho aux messages du Programme national Nutrition Santé, comme "mangez cinq fruits et légumes par jour" ou "pratiquez une activité physique quotidienne". Ils permettent de promouvoir des messages simples, positifs et opérationnels. Ces messages rencontrent un vif succès auprès des personnes à qui ils parviennent.
Le Programme national Nutrition Santé a été également à l'origine de nombreuses initiatives locales, notamment dans les villes où le "Train de la vie" s'arrêtera. Ce programme a, par exemple, soutenu une opération lancée à Toulouse par 250 professeurs d'éducation physique pour lutter contre l'obésité de l'enfant. De même, une action pilote a été conduite dans les cantines scolaires dans une banlieue de Lille pour inciter les élèves à réintroduire les fruits et légumes dans leur alimentation. C'est à la suite d'échanges et de dialogues avec les élèves que ces derniers ont augmenté de 20 % de leur consommation en fruits et légumes à la cantine. Quatre des villes-étapes de ce train, Paris, Bordeaux, Marseille et Nancy, ont signé avec l'Etat une charte de "villes actives du Programme national Nutrition Santé" les engageant sur un programme d'actions locales en faveur de la nutrition.
Le "Train de la vie" est une belle action de santé publique, et je ne peux que remercier ses promoteurs et ses acteurs. J'y vois une grande synergie avec la politique de santé publique que j'ai entreprise, notamment avec les campagnes de l'INPES, dont j'ai renforcé les moyens. Je me félicite de ce que le "Train de la vie" amène les Français à réfléchir à leur santé et à réagir. Je souhaite aussi que d'autres initiatives de cette qualité puissent émerger.
Enfin, je suis heureux que cette initiative ait été prise par une grande entreprise française du médicament ! Elle illustre parfaitement les effets positifs qu'entraîne l'alliance d'une stratégie thérapeutique avec une prévention bien conduite. Aujourd'hui pour nos compatriotes, prendre soin de sa santé ne s'entend plus seulement comme un acte médicalisé et ne passe plus automatiquement par la consommation de médicaments. Nous devons rappeler qu'un médicament a un rapport bénéfices/risques positif uniquement lorsqu'il est prescrit et consommé à bon escient ! Votre démarche, Monsieur Dehecq, s'inscrit pleinement dans cette perspective de pédagogie à l'égard des Français. Je me réjouis aujourd'hui de pouvoir l'encourager et l'accompagner !
Je vous remercie.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 14 mars 2005)
Monsieur le Président, cher Jean-François Dehecq,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
La France est l'un des pays où l'espérance de vie est la plus longue. Nous le devons notamment à un système de soins curatifs parmi les meilleurs du monde. L'Organisation Mondiale de la Santé l'a reconnu en classant notre système de santé en première position en 2002.
Cependant, notre pays présente, en termes d'indicateurs de santé, deux points faibles : une mortalité prématurée importante, c'est-à-dire un grand nombre de décès survenant avant l'âge de 65 ans, et des inégalités de santé marquées entre les régions, les sexes et les différentes catégories sociales. Ces faiblesses de notre système de santé sont liées principalement à des maladies pour lesquelles il existe peu de traitements efficaces.
Dans ce contexte, si nous voulons améliorer la situation et continuer à accroître l'espérance de vie des Françaises et des Français - et nous le voulons - nous devons reconnaître que c'est du côté de la prévention qu'il faut maintenant porter nos efforts. De belles marges de progrès existent pour allonger l'espérance et la qualité de vie des Français.
Le "Train de la vie" vient très justement nous sensibiliser sur ce thème. La loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004 engage, avec volontarisme, la France sur cette voie. Cette loi n'est que la première en matière de santé publique depuis celle de 1902, qui instaurait la politique vaccinale.
Agir sur les comportements, c'est développer l'éducation pour la santé, et, ce, dès le plus jeune âge, comme l'a rappelé l'Académie nationale de Médecine. Dans cette perspective, la loi de santé publique positionne l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, l'INPES, comme centre de ressources pour concevoir et développer des programmes de prévention, d'information, de communication et d'éducation à la santé. Le "Train pour la vie" s'est fixé la même mission : il éduque. Et il le fait particulièrement bien : nous en sommes d'ailleurs tous ressortis tout à l'heure en nous demandant si nous n'avions pas un comportement personnel à améliorer ou à remettre en cause.
J'ai été moi-même frappé, en visitant ce train, par la multiplicité des correspondances entre ses messages et les 100 objectifs présentés en annexe de la loi relative à la politique de santé publique. Certains d'entre eux s'inscrivent dans une approche médicale classique, portant sur des maladies bien identifiées, telles que le diabète, alors que d'autres correspondent à des approches différentes, portant sur certaines classes d'âge, notamment les adolescents, sur l'alimentation ou encore sur les comportements à risque.
Il est clair que la prévention ne peut être totalement efficace que si elle est adaptée aux spécificités des individus auxquels elle s'adresse et à leur cadre de vie. Le "Train de la vie", en sillonnant notre pays, vient à la rencontre des citoyens. Et c'est un gage de succès. Dans chacune de ces régions de France, la loi du 9 août 2004 a prévu la mise en place de Groupements régionaux de santé publique, pour mettre en uvre le plan régional de santé publique, afin d'atteindre les objectifs considérés comme prioritaires à l'échelon régional. C'est la première fois que l'accent a été mis avec une telle insistance sur l'appropriation locale de la santé publique.
Par ailleurs, la prévention doit faire intégralement partie de la culture des professionnels de santé. Il ne s'agit pas de développer indépendamment la médecine de prévention et la médecine de soins. La médecine de ville est associée par essence au développement de la prévention. Il s'avère ainsi que l'engagement des médecins généralistes dans les campagnes de dépistage est un facteur essentiel pour la participation des patients et le succès du dispositif. En matière de prévention, il ne suffit pas d'informer la population, il faut surtout convaincre chaque individu.
A cet égard, le rôle du médecin traitant est essentiel pour faire la synthèse nécessaire entre les recommandations de santé publique et le mode de vie propre à chaque individu, son histoire familiale et médicale. C'est le médecin traitant qui peut réellement convaincre son patient de se soumettre à un test de dépistage. C'est lui encore qui peut inciter au respect des calendriers établis pour les vaccinations ou convaincre de faire un dépistage. C'est dire l'importance que prendra demain le dossier médical personnel en matière de prévention.
J'ai particulièrement apprécié que le "Train de la vie" ait choisi d'interpeller chacun, personnellement, sur la manière dont il préserve son capital santé. C'est à juste titre qu'il met en avant la responsabilité individuelle ; elle est au centre de la prévention. L'Etat peut beaucoup en matière de soins, mais en ce qui concerne la prévention, les résultats dépendent davantage des comportements individuels.
Notre population est également menacée par un accroissement régulier de l'obésité et des pathologies induites par une mauvaise nutrition qu'elles soient cardiovasculaires, rénales ou métaboliques. En 20 ans, le nombre d'enfants en surpoids ou obèses a quasiment triplé ; le diabète de type II atteint aujourd'hui 2 millions de Français. Afin d'enrayer cette escalade, la loi relative à la politique de santé publique a consacré plusieurs de ses objectifs à la nutrition.
Je me félicite aujourd'hui de la place que le "Train de la vie" accorde à l'alimentation. Les panneaux des voitures intitulés "s'alimenter" et "bouger" font écho aux messages du Programme national Nutrition Santé, comme "mangez cinq fruits et légumes par jour" ou "pratiquez une activité physique quotidienne". Ils permettent de promouvoir des messages simples, positifs et opérationnels. Ces messages rencontrent un vif succès auprès des personnes à qui ils parviennent.
Le Programme national Nutrition Santé a été également à l'origine de nombreuses initiatives locales, notamment dans les villes où le "Train de la vie" s'arrêtera. Ce programme a, par exemple, soutenu une opération lancée à Toulouse par 250 professeurs d'éducation physique pour lutter contre l'obésité de l'enfant. De même, une action pilote a été conduite dans les cantines scolaires dans une banlieue de Lille pour inciter les élèves à réintroduire les fruits et légumes dans leur alimentation. C'est à la suite d'échanges et de dialogues avec les élèves que ces derniers ont augmenté de 20 % de leur consommation en fruits et légumes à la cantine. Quatre des villes-étapes de ce train, Paris, Bordeaux, Marseille et Nancy, ont signé avec l'Etat une charte de "villes actives du Programme national Nutrition Santé" les engageant sur un programme d'actions locales en faveur de la nutrition.
Le "Train de la vie" est une belle action de santé publique, et je ne peux que remercier ses promoteurs et ses acteurs. J'y vois une grande synergie avec la politique de santé publique que j'ai entreprise, notamment avec les campagnes de l'INPES, dont j'ai renforcé les moyens. Je me félicite de ce que le "Train de la vie" amène les Français à réfléchir à leur santé et à réagir. Je souhaite aussi que d'autres initiatives de cette qualité puissent émerger.
Enfin, je suis heureux que cette initiative ait été prise par une grande entreprise française du médicament ! Elle illustre parfaitement les effets positifs qu'entraîne l'alliance d'une stratégie thérapeutique avec une prévention bien conduite. Aujourd'hui pour nos compatriotes, prendre soin de sa santé ne s'entend plus seulement comme un acte médicalisé et ne passe plus automatiquement par la consommation de médicaments. Nous devons rappeler qu'un médicament a un rapport bénéfices/risques positif uniquement lorsqu'il est prescrit et consommé à bon escient ! Votre démarche, Monsieur Dehecq, s'inscrit pleinement dans cette perspective de pédagogie à l'égard des Français. Je me réjouis aujourd'hui de pouvoir l'encourager et l'accompagner !
Je vous remercie.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 14 mars 2005)