Texte intégral
Q- A. Hausser-. On va commencer non pas par l'Ile-de-France mais par la région PACA, avec les embarras administratifs de votre père, J.-M. Le Pen, puisque l'administration fiscale a refusé de lui attribuer l'attestation fiscale de domiciliation qui lui permettrait ou qui lui permettra d'être candidat. Que va-t-il faire s'il ne peut pas être candidat en PACA ?
R- "Il pourra être candidat en PACA, parce que Dieu merci, ce n'est pas à l'administration fiscale de décider qui est ou n'est pas candidat, ni d'ailleurs à l'administration préfectorale. L'administration fiscale, manifestement, joue là un rôle politique à la demande très probablement du pouvoir politique, alors qu'elle aurait dû, tout à fait légitimement, compte tenu des pièces qui ont été apportées par J.-M. Le Pen, lui délivrer cette attestation. Je rappelle quand même, que contrairement à ce que j'entends un peu partout, le bail dont bénéficie J.-M. Le Pen depuis sept ans est à son nom ; il n'est pas au nom du Front national. J.-M. Le Pen paye l'assurance, le gaz, l'électricité, le téléphone... "
Q- Mais pas la taxe d'habitation...
R- "Oui mais cela ne change rien, parce que le texte dit qu'il faut être inscrit au rôle ou devoir être inscrit au rôle, prouver que l'on pourrait être inscrit au rôle. Or il prouve qu'il pourrait et devrait être inscrit au rôle."
Q- On veut persécuter J.-M. Le Pen ou est-ce que c'est lui qui veut se victimiser ?
R- "Pour ne pas se victimiser, il suffirait que l'administration lui donne le papier. Et cela arrêterait toute cette difficulté. Il y a une réelle difficulté. Moi, je remarque, et ce n'est pas la première fois, que lorsqu'on s'appelle J.-M. Le Pen, il faut avoir raison à 350 %. La justice voudrait et la démocratie voudrait qu'il suffirait d'avoir raison à 100 % pour ne pas avoir de difficulté. Donc nous allons engager un référé liberté, puisqu'il s'agit évidemment d'une liberté fondamentale."
Q- En quoi consiste un référé liberté ?
R- "Cela consiste à saisir le tribunal administratif pour demander à ce qu'il fasse injonction à l'administration de ne pas violer la liberté de J.-M. Le Pen en lui refusant cette attestation. Et puis nous attendrons les résultats du tribunal administratif ; il a 48 heures pour se prononcer."
Q- Si ce tribunal administratif devait refuser, est-ce que vous lui feriez une place en Ile-de-France ?
R- "Il y aura d'autres voies de recours en l'occurrence. Mais de toute façon, je crois qu'il a dit très clairement que si on l'empêchait d'être président de PACA - c'est le lapsus révélateur, je suis tellement persuadée ! -, d'être candidat, il n'irait pas chercher un mandat dans une autre région. Je crois qu'il prendrait la tête, à ce moment-là, évidemment, de la campagne nationale des régionales."
Q- Et on verrait ce qu'on verrait... Le Point, qui paraît aujourd'hui, envisage l'hypothèse que votre belle-mère se présente en PACA...
R- "Je ne sais pas d'où Le Point sort cette information, mais elle est totalement fausse."
Q- Vous-même, votre liste en Ile-de-France est bouclée ?
R- "Oui, mes huit listes sont bouclées, je les déposerai comme tout le monde lundi matin à la première heure."
Q- Et est-ce que vous faites une place aux candidats issus de l'immigration ?
R- "Nous avons F. Smahi, qui est présent en troisième position à Paris, justement, qui donc sera élu, sauf catastrophe, mais ce n'est pas ce que les sondages prédisent. Mais il n'est pas là comme candidat issu de l'immigration, il est là parce que c'est un Français qui est méritant sur le plan politique. Je crois que les populations issues de l'immigration ne sont pas dupes des tentatives de drague qui sont faites à leur égard, et que je trouve un peu humiliantes. F. Smahi est là, parce que c'est un bon élu - il est déjà élu."
Q- C'est le seul en Ile-de-France ?
R- "Oui, mais il pourrait y en avoir d'autres. Encore une fois, on ne se détermine pas par rapport à l'origine des gens, puisque nous ne voulons pas faire ça justement."
Q- L'origine des gens, bien sûr vous ne voulez pas le faire, mais souvent, le nom détermine le refus...
R- "Farid a eu sa chance, il s'est avéré être un très bon militant, quelqu'un de performant. C'est un très bon élu, puisqu'il est déjà élu, donc il est à nouveau éligible."
Q- Est-ce qu'il a fait des émules ?
R- "J'espère qu'il fera des émules. Pourquoi pas ?"
Oui, mais c'est à vous de faire des places sur les listes...
R- "Moi, je suis un peu ennuyée, je trouve que c'est un peu particulier, parce qu'on parle des Français d'origine immigrée, mais il n'y a pas que des Français d'origine arabe. D'origine immigrée, cela peut être de beaucoup d'endroits. [...] Et il y en a énormément [d'origine immigrée] sur les listes du Front national. Nous considérons la nationalité, nous ne considérons pas les origines. Il y a beaucoup de gens d'origine étrangère au Front national. Vous savez que monsieur Lang est marié avec une Suédoise, monsieur Gollnisch avec une Japonaise... "
Q- Vous contestez le projet de J.-F. Copé d'établir une Carte Orange à 45 euros, alors que par ailleurs, vous déplorez les conditions de vie des Franciliens. Vous dites qu'il y a énormément de faillites - les statistiques le prouvent -, donc il y a une désindustrialisation. Mais il faut aussi que les gens puissent se déplacer pour aller travailler...
R- "Le seul problème, c'est que s'ils ne se déplacent pas, ce n'est pas tant en raison du prix de la Carte Orange que du fait que les trains ne sont pas à l'heure, qu'ils ne sont pas propres et qu'on n'est pas sûr d'arriver entier, compte tenu de l'insécurité qui y règne. Donc je pense que les priorités, ce sont déjà ces trois points-là. Mais je conteste cette Carte Orange à 45 euros, tout simplement parce qu'elle n'est pas financée ; c'est aussi simple que ça. Et quand monsieur Copé dit qu'elle sera financée par la lutte contre la fraude, il ment. Nous avons fait un chiffrage de cette proposition, comme d'ailleurs l'a fait notre adversaire J.-P. Huchon, et cela ne tient pas la route financièrement. Donc cela correspond un peu aux promesses toujours faites un peu démagogues et qu'on ne tiendra pas. D'ailleurs, il y a une autre promesse, qu'il ne tiendra pas et qu'il ne veut pas tenir d'ailleurs, c'est le service minimum garanti."
Q- Il n'est pas en mesure de la tenir à titre de président de région...
R- "Si. Compte tenu de l'existence du STIF, on peut parfaitement demander à la RATP et à la SNCF, par circulaire, de mettre en place un service garanti. Le problème, c'est que lorsque les députés UMP ont déposé un projet de loi, qui les a empêchés de le faire ? J.-F. Copé, responsable des Relations avec le Parlement. Alors on ne peut pas être schizophrène à ce point, ou alors on en devient menteur."
Q- Ce n'est peut-être pas sa responsabilité politique...
R- "D'accord, mais dans ces cas-là, on ne peut pas avoir cinquante casquettes. On ne peut pas aller contre le service minimum quand on est porte-parole du Gouvernement et responsable des Relations avec le Parlement, et dire qu'on est pour en tant que candidat à la présidence de la région Ile-de-France."
Q- Quelle est votre mesure-phare à vous ?
R- "Ma mesure-phare, ce sont mes mesures sociales et économiques. Ma mesure-phare, c'est le triplement du budget des Affaires sociales qui correspond à 1,8 % du budget de la région sous une présidence socialiste, ce qui est quand même assez extraordinaire. Et deuxièmement, c'est l'aide aux très petites entreprises, notamment par l'intermédiaire du "viager économique", pour permettre la transmission des outils de production et de la prise en charge des frais d'analyse financière des TPE, parce que je pense que ce sont les TPE qui peuvent résister le mieux, si on les aide, à la crise économique, et par conséquent continuer à créer des emplois là où on voit dans notre région un chômage augmenter dans des proportions catastrophiques."
Q- Est-ce que l'ancienne avocate que vous êtes aurait manifesté contre la loi Perben 2 ?
R- "Oui, probablement, parce que d'abord je suis totalement contre le plaider coupable ; je m'étonne que ce Gouvernement veuille absolument insérer dans notre droit, qui est un des droits les plus respectueux des libertés et les plus équilibrés qui soit, des options anglo-saxonnes. Et puis je me pose la question de savoir ce qui se serait passé avec monsieur Juppé s'il y avait eu un plaider coupable, compte tenu du réquisitoire du procureur que j'ai entendu."
Q- Il n'était pas concerné par cette mesure...
R- "Qu'est-ce qui se serait passé ? Cela veut dire que le procureur aurait pu éventuellement négocier avec monsieur Juppé. Et puis le problème, c'est que les victimes disparaissent du plaider coupable. Et moi, je pense que les victimes doivent exister dans le plaider coupable."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 février 2004)
R- "Il pourra être candidat en PACA, parce que Dieu merci, ce n'est pas à l'administration fiscale de décider qui est ou n'est pas candidat, ni d'ailleurs à l'administration préfectorale. L'administration fiscale, manifestement, joue là un rôle politique à la demande très probablement du pouvoir politique, alors qu'elle aurait dû, tout à fait légitimement, compte tenu des pièces qui ont été apportées par J.-M. Le Pen, lui délivrer cette attestation. Je rappelle quand même, que contrairement à ce que j'entends un peu partout, le bail dont bénéficie J.-M. Le Pen depuis sept ans est à son nom ; il n'est pas au nom du Front national. J.-M. Le Pen paye l'assurance, le gaz, l'électricité, le téléphone... "
Q- Mais pas la taxe d'habitation...
R- "Oui mais cela ne change rien, parce que le texte dit qu'il faut être inscrit au rôle ou devoir être inscrit au rôle, prouver que l'on pourrait être inscrit au rôle. Or il prouve qu'il pourrait et devrait être inscrit au rôle."
Q- On veut persécuter J.-M. Le Pen ou est-ce que c'est lui qui veut se victimiser ?
R- "Pour ne pas se victimiser, il suffirait que l'administration lui donne le papier. Et cela arrêterait toute cette difficulté. Il y a une réelle difficulté. Moi, je remarque, et ce n'est pas la première fois, que lorsqu'on s'appelle J.-M. Le Pen, il faut avoir raison à 350 %. La justice voudrait et la démocratie voudrait qu'il suffirait d'avoir raison à 100 % pour ne pas avoir de difficulté. Donc nous allons engager un référé liberté, puisqu'il s'agit évidemment d'une liberté fondamentale."
Q- En quoi consiste un référé liberté ?
R- "Cela consiste à saisir le tribunal administratif pour demander à ce qu'il fasse injonction à l'administration de ne pas violer la liberté de J.-M. Le Pen en lui refusant cette attestation. Et puis nous attendrons les résultats du tribunal administratif ; il a 48 heures pour se prononcer."
Q- Si ce tribunal administratif devait refuser, est-ce que vous lui feriez une place en Ile-de-France ?
R- "Il y aura d'autres voies de recours en l'occurrence. Mais de toute façon, je crois qu'il a dit très clairement que si on l'empêchait d'être président de PACA - c'est le lapsus révélateur, je suis tellement persuadée ! -, d'être candidat, il n'irait pas chercher un mandat dans une autre région. Je crois qu'il prendrait la tête, à ce moment-là, évidemment, de la campagne nationale des régionales."
Q- Et on verrait ce qu'on verrait... Le Point, qui paraît aujourd'hui, envisage l'hypothèse que votre belle-mère se présente en PACA...
R- "Je ne sais pas d'où Le Point sort cette information, mais elle est totalement fausse."
Q- Vous-même, votre liste en Ile-de-France est bouclée ?
R- "Oui, mes huit listes sont bouclées, je les déposerai comme tout le monde lundi matin à la première heure."
Q- Et est-ce que vous faites une place aux candidats issus de l'immigration ?
R- "Nous avons F. Smahi, qui est présent en troisième position à Paris, justement, qui donc sera élu, sauf catastrophe, mais ce n'est pas ce que les sondages prédisent. Mais il n'est pas là comme candidat issu de l'immigration, il est là parce que c'est un Français qui est méritant sur le plan politique. Je crois que les populations issues de l'immigration ne sont pas dupes des tentatives de drague qui sont faites à leur égard, et que je trouve un peu humiliantes. F. Smahi est là, parce que c'est un bon élu - il est déjà élu."
Q- C'est le seul en Ile-de-France ?
R- "Oui, mais il pourrait y en avoir d'autres. Encore une fois, on ne se détermine pas par rapport à l'origine des gens, puisque nous ne voulons pas faire ça justement."
Q- L'origine des gens, bien sûr vous ne voulez pas le faire, mais souvent, le nom détermine le refus...
R- "Farid a eu sa chance, il s'est avéré être un très bon militant, quelqu'un de performant. C'est un très bon élu, puisqu'il est déjà élu, donc il est à nouveau éligible."
Q- Est-ce qu'il a fait des émules ?
R- "J'espère qu'il fera des émules. Pourquoi pas ?"
Oui, mais c'est à vous de faire des places sur les listes...
R- "Moi, je suis un peu ennuyée, je trouve que c'est un peu particulier, parce qu'on parle des Français d'origine immigrée, mais il n'y a pas que des Français d'origine arabe. D'origine immigrée, cela peut être de beaucoup d'endroits. [...] Et il y en a énormément [d'origine immigrée] sur les listes du Front national. Nous considérons la nationalité, nous ne considérons pas les origines. Il y a beaucoup de gens d'origine étrangère au Front national. Vous savez que monsieur Lang est marié avec une Suédoise, monsieur Gollnisch avec une Japonaise... "
Q- Vous contestez le projet de J.-F. Copé d'établir une Carte Orange à 45 euros, alors que par ailleurs, vous déplorez les conditions de vie des Franciliens. Vous dites qu'il y a énormément de faillites - les statistiques le prouvent -, donc il y a une désindustrialisation. Mais il faut aussi que les gens puissent se déplacer pour aller travailler...
R- "Le seul problème, c'est que s'ils ne se déplacent pas, ce n'est pas tant en raison du prix de la Carte Orange que du fait que les trains ne sont pas à l'heure, qu'ils ne sont pas propres et qu'on n'est pas sûr d'arriver entier, compte tenu de l'insécurité qui y règne. Donc je pense que les priorités, ce sont déjà ces trois points-là. Mais je conteste cette Carte Orange à 45 euros, tout simplement parce qu'elle n'est pas financée ; c'est aussi simple que ça. Et quand monsieur Copé dit qu'elle sera financée par la lutte contre la fraude, il ment. Nous avons fait un chiffrage de cette proposition, comme d'ailleurs l'a fait notre adversaire J.-P. Huchon, et cela ne tient pas la route financièrement. Donc cela correspond un peu aux promesses toujours faites un peu démagogues et qu'on ne tiendra pas. D'ailleurs, il y a une autre promesse, qu'il ne tiendra pas et qu'il ne veut pas tenir d'ailleurs, c'est le service minimum garanti."
Q- Il n'est pas en mesure de la tenir à titre de président de région...
R- "Si. Compte tenu de l'existence du STIF, on peut parfaitement demander à la RATP et à la SNCF, par circulaire, de mettre en place un service garanti. Le problème, c'est que lorsque les députés UMP ont déposé un projet de loi, qui les a empêchés de le faire ? J.-F. Copé, responsable des Relations avec le Parlement. Alors on ne peut pas être schizophrène à ce point, ou alors on en devient menteur."
Q- Ce n'est peut-être pas sa responsabilité politique...
R- "D'accord, mais dans ces cas-là, on ne peut pas avoir cinquante casquettes. On ne peut pas aller contre le service minimum quand on est porte-parole du Gouvernement et responsable des Relations avec le Parlement, et dire qu'on est pour en tant que candidat à la présidence de la région Ile-de-France."
Q- Quelle est votre mesure-phare à vous ?
R- "Ma mesure-phare, ce sont mes mesures sociales et économiques. Ma mesure-phare, c'est le triplement du budget des Affaires sociales qui correspond à 1,8 % du budget de la région sous une présidence socialiste, ce qui est quand même assez extraordinaire. Et deuxièmement, c'est l'aide aux très petites entreprises, notamment par l'intermédiaire du "viager économique", pour permettre la transmission des outils de production et de la prise en charge des frais d'analyse financière des TPE, parce que je pense que ce sont les TPE qui peuvent résister le mieux, si on les aide, à la crise économique, et par conséquent continuer à créer des emplois là où on voit dans notre région un chômage augmenter dans des proportions catastrophiques."
Q- Est-ce que l'ancienne avocate que vous êtes aurait manifesté contre la loi Perben 2 ?
R- "Oui, probablement, parce que d'abord je suis totalement contre le plaider coupable ; je m'étonne que ce Gouvernement veuille absolument insérer dans notre droit, qui est un des droits les plus respectueux des libertés et les plus équilibrés qui soit, des options anglo-saxonnes. Et puis je me pose la question de savoir ce qui se serait passé avec monsieur Juppé s'il y avait eu un plaider coupable, compte tenu du réquisitoire du procureur que j'ai entendu."
Q- Il n'était pas concerné par cette mesure...
R- "Qu'est-ce qui se serait passé ? Cela veut dire que le procureur aurait pu éventuellement négocier avec monsieur Juppé. Et puis le problème, c'est que les victimes disparaissent du plaider coupable. Et moi, je pense que les victimes doivent exister dans le plaider coupable."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 février 2004)