Texte intégral
Mesdames, Messieurs
Chaque année plus de 3 500 enfants, nés à l'étranger, sont adoptés en France. Ils représentent aujourd'hui plus des deux tiers des adoptions réalisées dans notre pays. Ce caractère international est une évolution importante que notre dispositif global de l'adoption n'a pas encore suffisamment pris en compte.
Il y a 20 ans, les enfants adoptés à l'étranger étaient originaires de seulement 6 pays. Aujourd'hui ils proviennent de 70 pays environ, et de tous les continents. Ils ont donc vécu dans des régions très diverses, dans des conditions sanitaires parfois insuffisantes, et avec des modes de prises en charge différents. L'âge de ces enfants qui arrivent en France est également très varié : plus du quart est âgé de plus de 3 ans. Enfin, les bilans médicaux établis dans certains pays d'origine ne sont pas toujours fiables.
Dans ces conditions, les facultés d'adaptation de ces enfants , dans leur nouvel environnement, sont inégales. Par ailleurs, certains enfants peuvent présenter des pathologies qui sont mal connues dans notre pays.
Une bonne connaissance de ces éléments est naturellement très importante pour permettre aux enfants qui ont subi des carences, de bénéficier le plus tôt possible, dés leur arrivée en France, des soins les plus adaptés, et d'un suivi médical adéquat. L'objectif est qu'ils trouvent leur place dans leur famille et dans la société, et qu'ils grandissent de manière harmonieuse.
Cela suppose également que les parents adoptifs aient été bien informés, en amont, des difficultés éventuelles rencontrées par leur enfant. Dans le chantier que j'ai engagé pour améliorer la préparation et l'accompagnement des parents, je souhaite que ces questions liées à la santé des enfants soient mieux traitées :
1. Dès la procédure d'agrément, les candidats à l'adoption doivent être informés sur les réalités de l'adoption internationale, sur l'âge des enfants, sur les risques liés à leurs conditions de vie antérieure et à leur état de santé. Le temps de l'agrément ne doit pas être seulement fait pour évaluer des capacités à adopter. Il doit préparer les futurs parents à l'accueil d'enfants qui peuvent avoir des difficultés particulières, physiques ou psychiques. J'ai demandé au Conseil Supérieur de l'adoption de m'adresser des propositions concrètes pour mieux tenir compte de cet aspect dans la procédure d'agrément.
2. Par la suite, au moment où leur projet d'adoption se concrétise, les futurs parents doivent être informés sur l'état de santé de l'enfant qui leur est proposé, et sur ses carences éventuelles. Les organismes agréés ont un rôle important à jouer dans la connaissance des antécédents médicaux des enfants. C'est pourquoi leur intervention dans l'accompagnement des parents doit être renforcée. Pour les parents qui effectuent une démarche individuelle, il est également important qu'ils puissent être aidés par les personnels des réseaux consulaires. Le ministère des affaires étrangères, par la voix de Renaud MUSELIER, a d'ailleurs récemment confirmé sa volonté de mobiliser les réseaux consulaires sur ces questions.
L'objectif, bien évidement, n'est pas d'écarter de l'adoption, les enfants les plus vulnérables. Il s'agit de dire la vérité aux parents pour qu'ils comprennent la situation et ses risques, qu'ils évaluent leurs capacités, qu'ils prennent leur décision en toute connaissance de cause. C'est ainsi qu'ils pourront mieux accueillir, aider leur enfant et orienter les services médicaux.
Sur toutes ces questions, je voudrais saluer l'action remarquable conduite par la fédération "enfance et famille d'adoption" qui a engagé une réflexion sur la santé des enfants adoptés et qui a contribué à lever les "tabous" qui pouvaient exister sur ce sujet.
Tous les éléments liés à la préparation des parents et à une prise en charge efficace des enfants facilitent la réussite de l'adoption. Une bonne connaissance sur ce sujet de la santé des enfants dans le cadre de l'adoption internationale, est donc essentielle. Elle passe par une véritable formation auprès des professionnels qui peuvent recevoir des enfants adoptés et des parents adoptifs. C'est là tout l'objet de ce séminaire que j'ai le plaisir d'ouvrir en présence de Jean-François MATTEI.
La mise en place de ce séminaire relève d'une initiative particulièrement intéressante. En collaboration avec mon cabinet , des personnalités du monde médical et associatif se sont réunies à plusieurs reprises pour mettre en commun leurs réflexions sur ce sujet. Dans ce cadre, il a été décidé d'organiser deux journées de formation consacrées à la prise en charge médico-psychologique des enfants étrangers adoptés en France.
Je voudrais donc remercier les personnes qui sont à l'initiative de cette manifestation et qui se sont investies pour faire partager leur compétence, et tout particulièrement :
- le professeur GENDREL et le professeur GOLSE qui ont supervisé et qui coordonnent les interventions sur ces 2 jours
- le docteur CHOULOT, le docteur de MONLEON qui ont collaboré
- et le docteur DOUFFET qui s'est chargé de l'organisation matérielle de ce séminaire.
Je remercie l'ensemble des personnalités qui ont accepté d'intervenir et de faire partager leurs connaissances.
Grâce à vous tous, je suis convaincu que ces journées permettront de progresser vers une meilleure connaissance sur ce sujet , et donc vers une meilleure prise en charge des enfants confiés à l'adoption.
(source http://www.famille.gouv.fr, le 20 février 2004)
Chaque année plus de 3 500 enfants, nés à l'étranger, sont adoptés en France. Ils représentent aujourd'hui plus des deux tiers des adoptions réalisées dans notre pays. Ce caractère international est une évolution importante que notre dispositif global de l'adoption n'a pas encore suffisamment pris en compte.
Il y a 20 ans, les enfants adoptés à l'étranger étaient originaires de seulement 6 pays. Aujourd'hui ils proviennent de 70 pays environ, et de tous les continents. Ils ont donc vécu dans des régions très diverses, dans des conditions sanitaires parfois insuffisantes, et avec des modes de prises en charge différents. L'âge de ces enfants qui arrivent en France est également très varié : plus du quart est âgé de plus de 3 ans. Enfin, les bilans médicaux établis dans certains pays d'origine ne sont pas toujours fiables.
Dans ces conditions, les facultés d'adaptation de ces enfants , dans leur nouvel environnement, sont inégales. Par ailleurs, certains enfants peuvent présenter des pathologies qui sont mal connues dans notre pays.
Une bonne connaissance de ces éléments est naturellement très importante pour permettre aux enfants qui ont subi des carences, de bénéficier le plus tôt possible, dés leur arrivée en France, des soins les plus adaptés, et d'un suivi médical adéquat. L'objectif est qu'ils trouvent leur place dans leur famille et dans la société, et qu'ils grandissent de manière harmonieuse.
Cela suppose également que les parents adoptifs aient été bien informés, en amont, des difficultés éventuelles rencontrées par leur enfant. Dans le chantier que j'ai engagé pour améliorer la préparation et l'accompagnement des parents, je souhaite que ces questions liées à la santé des enfants soient mieux traitées :
1. Dès la procédure d'agrément, les candidats à l'adoption doivent être informés sur les réalités de l'adoption internationale, sur l'âge des enfants, sur les risques liés à leurs conditions de vie antérieure et à leur état de santé. Le temps de l'agrément ne doit pas être seulement fait pour évaluer des capacités à adopter. Il doit préparer les futurs parents à l'accueil d'enfants qui peuvent avoir des difficultés particulières, physiques ou psychiques. J'ai demandé au Conseil Supérieur de l'adoption de m'adresser des propositions concrètes pour mieux tenir compte de cet aspect dans la procédure d'agrément.
2. Par la suite, au moment où leur projet d'adoption se concrétise, les futurs parents doivent être informés sur l'état de santé de l'enfant qui leur est proposé, et sur ses carences éventuelles. Les organismes agréés ont un rôle important à jouer dans la connaissance des antécédents médicaux des enfants. C'est pourquoi leur intervention dans l'accompagnement des parents doit être renforcée. Pour les parents qui effectuent une démarche individuelle, il est également important qu'ils puissent être aidés par les personnels des réseaux consulaires. Le ministère des affaires étrangères, par la voix de Renaud MUSELIER, a d'ailleurs récemment confirmé sa volonté de mobiliser les réseaux consulaires sur ces questions.
L'objectif, bien évidement, n'est pas d'écarter de l'adoption, les enfants les plus vulnérables. Il s'agit de dire la vérité aux parents pour qu'ils comprennent la situation et ses risques, qu'ils évaluent leurs capacités, qu'ils prennent leur décision en toute connaissance de cause. C'est ainsi qu'ils pourront mieux accueillir, aider leur enfant et orienter les services médicaux.
Sur toutes ces questions, je voudrais saluer l'action remarquable conduite par la fédération "enfance et famille d'adoption" qui a engagé une réflexion sur la santé des enfants adoptés et qui a contribué à lever les "tabous" qui pouvaient exister sur ce sujet.
Tous les éléments liés à la préparation des parents et à une prise en charge efficace des enfants facilitent la réussite de l'adoption. Une bonne connaissance sur ce sujet de la santé des enfants dans le cadre de l'adoption internationale, est donc essentielle. Elle passe par une véritable formation auprès des professionnels qui peuvent recevoir des enfants adoptés et des parents adoptifs. C'est là tout l'objet de ce séminaire que j'ai le plaisir d'ouvrir en présence de Jean-François MATTEI.
La mise en place de ce séminaire relève d'une initiative particulièrement intéressante. En collaboration avec mon cabinet , des personnalités du monde médical et associatif se sont réunies à plusieurs reprises pour mettre en commun leurs réflexions sur ce sujet. Dans ce cadre, il a été décidé d'organiser deux journées de formation consacrées à la prise en charge médico-psychologique des enfants étrangers adoptés en France.
Je voudrais donc remercier les personnes qui sont à l'initiative de cette manifestation et qui se sont investies pour faire partager leur compétence, et tout particulièrement :
- le professeur GENDREL et le professeur GOLSE qui ont supervisé et qui coordonnent les interventions sur ces 2 jours
- le docteur CHOULOT, le docteur de MONLEON qui ont collaboré
- et le docteur DOUFFET qui s'est chargé de l'organisation matérielle de ce séminaire.
Je remercie l'ensemble des personnalités qui ont accepté d'intervenir et de faire partager leurs connaissances.
Grâce à vous tous, je suis convaincu que ces journées permettront de progresser vers une meilleure connaissance sur ce sujet , et donc vers une meilleure prise en charge des enfants confiés à l'adoption.
(source http://www.famille.gouv.fr, le 20 février 2004)