Déclaration de M. Léon Bertrand, ministre délégué au tourisme, sur l'engouement pour le tourisme vert et sur la stratégie interministérielle développée pour y répondre, notamment avec la mise en place d'une "mission nationale véloroutes et voies vertes" (MN3V), Paris le 31 mars 2005.

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Circonstance : Inauguration du salon "Randonnées nature aventure" à Paris le 31 mars 2005

Texte intégral

Monsieur Olivier MISSOFFE,
Monsieur Daniel BOUR,
Madame la Commissaire générale (Florence LUNG),
Monsieur le Président de la Fédération française de randonnée (Jean-Claude BUREL,
Monsieur le député et Président de la Conférence permanente du tourisme rural (Yves Censi)
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour inaugurer la 21ème édition du salon des Randonnées Nature et Aventure.
Cette manifestation rencontre un succès croissant : avec plus de 400 exposants et près de 50 000 visiteurs attendus ces 3 prochains jours, le " cru 2005 " devrait confirmer l'engouement des Français pour les sports et loisirs de pleine nature.
A côté de la traditionnelle randonnée pédestre, les sports de nature sur l'eau (rafting, kayak), dans les airs (parapente, delta) ou sur terre (via ferrata, roller, vélo) conquièrent un nombre grandissant d'adeptes. Sans oublier, l'équirando et l'âne de bât, qui conserve leurs afficionados.
Aux athlètes des origines, pour lesquels la pratique sportive visait la performance, est venue peu à peu s'ajouter une clientèle moins experte mais tout aussi enthousiaste, à la recherche d'émotions et de sensations, d'air pur et de paysages préservés.
Nous observons donc depuis quelques années la montée en puissance d'une tendance de fond en matière de tourisme, qui a déjà atteint nos voisins nordiques et anglos-saxons : "le tourisme vert " ou "tourisme de nature".
On peut y ajouter l'éco-tourisme, qui implique cependant, je tiens à le rappeler ici, une démarche plus volontariste.
Il ne s'agit plus seulement d'observer la nature mais de participer activement à sa préservation et à un partage équitable des richesses touristiques produites avec les populations locales.
En 1999, selon l'Organisation Mondiale du Tourisme, ces différents types de tourisme nature représentaient déjà 20 % des 455 milliards de dollars dépensés par 664 millions de voyageurs.
Depuis lors, on estime que cette filière connaît une expansion sans précédent, avec près de 20 % de croissance par an.
Son poids socio-économique devient prépondérant : les espaces vierges ou épargnés par le tourisme de masse sont devenus les nouveaux eldorados des citadins en quête d'espace et de dépaysement.
En France, les loisirs sportifs de pleine nature et le tourisme vert affichent aussi une forte progression avec 10 millions de randonneurs, 5 millions d'adeptes de la raquette et plus de 2 millions de cavaliers et de cyclotouristes.
La France possède, il est vrai, un patrimoine naturel exceptionnel et offre une diversité unique de paysages : 180 000 kilomètres de sentiers balisés, 65 000 kilomètres de sentiers de grande randonnée parmi lesquels ces GR mythiques qui font le tour du Mont Blanc ou de la Corse.
Avec les Parcs nationaux, les Parcs naturels régionaux, les réserves naturelles, la France a développé un ensemble d'outils de gestion et de protection des espaces naturels dans tous les milieux. En tout, ce sont 10 % de notre Territoire qui sont ainsi protégé.
Cette préservation des espaces naturels est, bien sûr essentielle, car elle conditionne l'attractivité touristique de nos sites.
Ainsi, selon une étude Ipsos 2004 sur l'image touristique et le positionnement de la France, la qualité environnementale arrive dans le quatuor de tête des traits d'image les plus attractifs de la destination France.
75 % des touristes étrangers interrogés (et même 92 % des Allemands et 85 % des Néerlandais et des Italiens) considèrent la France comme attrayante pour la qualité de son environnement.
Nous sommes donc, grâce au tourisme vert, au centre d'un cercle vertueux qu'il nous faut perpétuer pour conquérir des clientèles toujours plus exigeantes en matière d'environnement.
Je tiens, à cet égard, à remercier les Fédérations sportives et en particulier la Fédération de la randonnée pédestre, la Fédération du Cyclotourisme, le club Alpin Français et la Fédération du Tourisme Equestre.
Leur contribution à la préservation de nos paysages et à l'animation de nos espaces ruraux est aujourd'hui essentielle.
Mon ministère a, depuis longtemps, noué avec ces acteurs du développement touristique rural des accords de partenariat. C'est le cas notamment avec la Fédération française de Randonnée pédestre, autour de 3 axes principaux :
- améliorer la qualité en matière d'aménagement touristique pour aboutir à une certification des territoires de randonnée ;
- adapter l'offre aux évolutions de la demande, notamment en terme de confort d'hébergement ;
- mettre en place des systèmes d'informations à travers la conception de bases de données, pour irriguer le réseau des partenaires institutionnels : CRT, CDT et Offices de Tourisme.
Autre objectif majeur de mon département ministériel pour accompagner le développement du tourisme vert : les voies vertes et les véloroutes.
Il s'agit ici d'une stratégie interministérielle qui associe le ministère de l'Ecologie et du développement durable, le ministère de l'Equipement, des Transports, de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de la Mer, le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative et le ministère délégué au Tourisme au sein d'une " mission nationale véloroutes et voies vertes (MN3V) ".
Notre priorité est aujourd'hui de mobiliser les acteurs et de communiquer sur ces concepts très porteurs.
Notre agence d'ingénierie touristique, ODIT France, publie régulièrement des études et des fiches techniques destinés aux élus afin de promouvoir ce type d'aménagement susceptible d'attirer une clientèle à haute contribution.
Car, selon une étude du CRT du Centre, les cyclotouristes parcourent en moyenne 40 kilomètres par jour, choisissent des hôtels 2 ou 3 étoiles et dépensent en moyenne 77 euros par jour, contre 42 pour un touriste classique.
Voilà Mesdames et Messieurs, quelques données qu'il me semblait important de rappeler aujourd'hui.
Nous serons, de plus en plus souvent, appelés à nous retrouver autour de problématiques communes car le tourisme vert constitue désormais un véritable phénomène de société.
Un dernier mot pour féliciter les organisateurs du salon pour l'esprit de solidarité qu'ils ont manifesté en mettant la Thaïlande et le Sri Lanka à l'honneur cette année.
Ces deux pays, qui sont des destinations de randonnée très prisées, ont besoin de nous pour se reconstruire dans la dignité. Le plus grand service que nous puissions rendre aux peuples thaïlandais et cinghalais est de continuer à voyager pour contribuer activement à faire vivre leurs économies locales.
Il est temps maintenant de vous souhaiter, à toutes et à tous, un excellent salon des Randonnées 2005 et de merveilleux voyages, les seuls qui comptent selon Jean-Jacques ROUSSEAU pour qui " quand on ne veut qu'arriver, on peut courir en chaise de poste ; mais quand on veut voyager, il faut aller à pied ".
Je vous remercie.


(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 6 avril 2005)