Texte intégral
Paulux : M. Bertrand, peut-on dire que la "crise française du tourisme" qui avait commencé avec la prise de position de Jacques Chirac sur la guerre en Irak, est terminée ?
Léon Bertrand : Bonjour, je pense qu'on peut dire qu'elle est terminée. L'année 2003 a été vraiment une année difficile, parce qu'à part les problèmes de l'Irak, nous avons connu d'autres problèmes, liés par exemple à la crise du Prestige, des boulettes que nous avons reçu sur nos plages, au SRAS aussi. Et puis finalement aux intempéries, à la canicule, les tornades. Vraiment, nous avons été éprouvés. Je pense que l'année 2004 ne pourra être plus mauvaise. Nous pouvons avoir une année beaucoup plus faste dans le domaine du tourisme.
Juliette : En quoi la politique du tourisme de votre gouvernement est-elle différente de vos prédécesseurs ?
Léon Bertrand : Elle est différente parce que nous savons bien faire le mariage entre le privé et le public. Le tourisme est une activité qui pour se développer convenablement, a besoin d'utiliser l'initiative, l'esprit de créativité, d'imagination des privés. Et l'Etat, les pouvoirs publics, doivent faire cela uniquement pour créer les conditions. Il y a là une synergie, que je développe, qui fait partie de ma politique. Secondement, surtout, 20 ans après, nous avons réussi à mettre en place un comité interministériel du tourisme. C'est la reconnaissance de cette activité par le gouvernement. Nous avons défini sur les 10, 15 ans à venir une stratégie du tourisme français, ce qui n'est pas rien.
Bulle : La France est-elle encore la destination préférée des touristes ?
Léon Bertrand : Nous sommes toujours la première destination mondiale du tourisme. Nous avons reçu l'année dernière 77 millions de touristes. Mais malheureusement nous sommes 3e en part de marché derrière les Etats-Unis et l'Espagne. Notre objectif est d'augmenter la durée du séjour chez nous, c'est-à-dire augmenter la valeur touristique. C'est l'objet de la stratégie que j'évoquais il y a quelques instants.
St-Germain : M. Bertrand, quelle place sera accordée au tourisme dans la campagne des régionales, notamment en PACA et dans le Languedoc-Roussillon ?
Léon Bertrand : La place habituelle, parce qu'on sait que le tourisme est un moyen de développer rapidement l'emploi. C'est un moyen de faire que les recettes arrivent dans les caisses de l'Etat dans l'année même. Par conséquent, la région Paca, qui est une région touristique, a une place tout à fait particulière. En tout cas je le souhaite et ça fait d'ailleurs l'objet de discussions très constructives que j'ai avec mon ami Renaud Muselier.
Ludo : Que faire pour relancer le tourisme dans les Dom Tom ?
Léon Bertrand : J'ai eu l'occasion déjà de lancer un plan, c'était en décembre 2002. Ce plan porte déjà ses fruits, parce que pour la Martinique, la clientèle touristique revient. Nous avons d'ailleurs eu le " Queen Mary 2 " qui est venu en Martinique. Ca montre bien que les choses repartent. Pour la Guadeloupe, on peut dire que la clientèle a fini de baisser. La Guyane balbutie, c'est nouveau pour elle mais les choses avancent. Et puis la Réunion se porte bien. Le plan lancé en décembre 2002 porte ses effets et nous pensons d'ailleurs que l'Outremer, grâce à la promotion " la France des 3 océans ", aura un rôle important à jouer pour le tourisme français dans sa diversité.
Anthony : Est-ce que les Américains continuent à nous bouder ?
Léon Bertrand : Les Américains continuent effectivement de moins venir chez nous, mais je pense que c'est toujours lié au problème du 11 septembre, qui a toujours des effets. Comme vous le savez, les Américains sont très attentifs aux problèmes de sécurité, notamment dans le transport aérien. Il y a eu également un petit souci au niveau irakien mais je ne pense pas que ce soit le plus important. La partie la plus sensible maintenant, c'est leur pouvoir d'achat qui a diminué suite à la montée de l'euro, puisque nous avons 20 points de plus. Par conséquent, c'est là que nous devons agir. Nous allons profiter d'ailleurs du 60e anniversaire du débarquement, le 6 juin, de façon à renouer les contacts, faire jouer l'émotion, pour faire revenir les américains, qui sont des touristes à forte contribution financière.
Baluchon : Quel espoir pour les restaurateurs de voir baisser la TVA à 5,5 % ?
Léon Bertrand : Je crois qu'il faut garder cet espoir. Le gouvernement reste arc-bouté sur ses positions. C'est à la fois une préoccupation du chef de l'Etat, de Jean-Pierre Raffarin et de Francis Mer. Nous revenons sans cesse à la charge. Nous savons que les Allemands sont réservés, mais nous ne désespérons pas au cours de l'année 2004 à atteindre cet objectif.
Véronique : L'avenir ne passe-t-il pas le tourisme vert en campagne ?
Léon Bertrand : Tout à fait. Le touriste recherche de plus en plus d'autres produits. Il en a assez de bronzer bêtement ou d'aller uniquement dans les villes. Il veut maintenant rechercher la nature, la forêt, la biodiversité, l'authenticité, le terroir, la gastronomie... Autant de choses que la France peut apporter parce qu'elle est belle naturellement. Le tourisme rural, vert, durable a toute sa place en France. Cela fait partie de la stratégie touristique française que le gouvernement est en train de développer.
St-Germain : Envisagez-vous, dans le long terme, une politique commune de tourisme au sein de l'Union Européenne ?
Léon Bertrand : Oui, c'est nécessaire. Nous voyons bien qu'il faut une harmonisation parfois. Je prends le cas par exemple des classes de neige à la fin de l'année. Il est malheureux de constater que certaines stations de ski sont complètement saturées, alors qu'avec un peu de réflexion avec les pays avoisinants, on aurait pu étaler les vacances scolaires. Autre chose, nous venons de parler de la TVA : avec une politique commune dans le secteur touristique, nous aurions pu déjà régler ce problème. Par conséquent, une politique touristique européenne est indispensable. Cela fera d'ailleurs l'objet d'une réunion que j'ai mardi à Strasbourg ave les députés européens.
Véronique: Quel conseils donnez-vous aux touristes français qui visitent les pays asiatiques touchés par la grippe aviaire ?
Léon Bertrand : D'abord de consulter à chaque fois le site du ministère des Affaires étrangères qui donne des conseils assez pointus. Si on les respecte, il n'y a pas de raisons d'aller vers ces destinations. Il y a quelques règles d'hygiène qu'il faut respecter.
Jeune Centriste : Quel est votre rôle au sein de l'UMP ? On vous entend peu parler, êtes-vous plutôt centriste ou à droite ?
Léon Bertrand : Je suis tout à fait à droite ! Simplement il est clair que le tourisme n'est pas un secteur " lourd ", comme le Travail ou l'Education nationale... Donc je n'ai pas toujours la chance de m'exprimer sur des sujets généraux. J'en ai envie, mais il faut savoir que je suis un homme fortement ancré à droite. Je suis d'ailleurs tête de liste aux régionales pour mon département de la Guyane et j'ai bien l'intention de gagner de façon à balayer la gauche locale, pour permettre d'avoir une politique beaucoup plus responsable et de réhabiliter les grands principes de notre République.
Jeune Centriste : Ce n'est pas trop difficile d'être Secrétaire d'Etat d'un Ministre UDF ? (rires)
Léon Bertrand : Non, c'est une question de bonne intelligence entre Gilles de Robien et moi-même. Nous arrivons à fonctionner convenablement où nous avons chacun dégagé correctement nos " prés carrés ". Les règles du jeu sont fixées dès le départ, donc tout se passe très bien !
(source http://www.u-m-p.org, le 23 février 2004)
Léon Bertrand : Bonjour, je pense qu'on peut dire qu'elle est terminée. L'année 2003 a été vraiment une année difficile, parce qu'à part les problèmes de l'Irak, nous avons connu d'autres problèmes, liés par exemple à la crise du Prestige, des boulettes que nous avons reçu sur nos plages, au SRAS aussi. Et puis finalement aux intempéries, à la canicule, les tornades. Vraiment, nous avons été éprouvés. Je pense que l'année 2004 ne pourra être plus mauvaise. Nous pouvons avoir une année beaucoup plus faste dans le domaine du tourisme.
Juliette : En quoi la politique du tourisme de votre gouvernement est-elle différente de vos prédécesseurs ?
Léon Bertrand : Elle est différente parce que nous savons bien faire le mariage entre le privé et le public. Le tourisme est une activité qui pour se développer convenablement, a besoin d'utiliser l'initiative, l'esprit de créativité, d'imagination des privés. Et l'Etat, les pouvoirs publics, doivent faire cela uniquement pour créer les conditions. Il y a là une synergie, que je développe, qui fait partie de ma politique. Secondement, surtout, 20 ans après, nous avons réussi à mettre en place un comité interministériel du tourisme. C'est la reconnaissance de cette activité par le gouvernement. Nous avons défini sur les 10, 15 ans à venir une stratégie du tourisme français, ce qui n'est pas rien.
Bulle : La France est-elle encore la destination préférée des touristes ?
Léon Bertrand : Nous sommes toujours la première destination mondiale du tourisme. Nous avons reçu l'année dernière 77 millions de touristes. Mais malheureusement nous sommes 3e en part de marché derrière les Etats-Unis et l'Espagne. Notre objectif est d'augmenter la durée du séjour chez nous, c'est-à-dire augmenter la valeur touristique. C'est l'objet de la stratégie que j'évoquais il y a quelques instants.
St-Germain : M. Bertrand, quelle place sera accordée au tourisme dans la campagne des régionales, notamment en PACA et dans le Languedoc-Roussillon ?
Léon Bertrand : La place habituelle, parce qu'on sait que le tourisme est un moyen de développer rapidement l'emploi. C'est un moyen de faire que les recettes arrivent dans les caisses de l'Etat dans l'année même. Par conséquent, la région Paca, qui est une région touristique, a une place tout à fait particulière. En tout cas je le souhaite et ça fait d'ailleurs l'objet de discussions très constructives que j'ai avec mon ami Renaud Muselier.
Ludo : Que faire pour relancer le tourisme dans les Dom Tom ?
Léon Bertrand : J'ai eu l'occasion déjà de lancer un plan, c'était en décembre 2002. Ce plan porte déjà ses fruits, parce que pour la Martinique, la clientèle touristique revient. Nous avons d'ailleurs eu le " Queen Mary 2 " qui est venu en Martinique. Ca montre bien que les choses repartent. Pour la Guadeloupe, on peut dire que la clientèle a fini de baisser. La Guyane balbutie, c'est nouveau pour elle mais les choses avancent. Et puis la Réunion se porte bien. Le plan lancé en décembre 2002 porte ses effets et nous pensons d'ailleurs que l'Outremer, grâce à la promotion " la France des 3 océans ", aura un rôle important à jouer pour le tourisme français dans sa diversité.
Anthony : Est-ce que les Américains continuent à nous bouder ?
Léon Bertrand : Les Américains continuent effectivement de moins venir chez nous, mais je pense que c'est toujours lié au problème du 11 septembre, qui a toujours des effets. Comme vous le savez, les Américains sont très attentifs aux problèmes de sécurité, notamment dans le transport aérien. Il y a eu également un petit souci au niveau irakien mais je ne pense pas que ce soit le plus important. La partie la plus sensible maintenant, c'est leur pouvoir d'achat qui a diminué suite à la montée de l'euro, puisque nous avons 20 points de plus. Par conséquent, c'est là que nous devons agir. Nous allons profiter d'ailleurs du 60e anniversaire du débarquement, le 6 juin, de façon à renouer les contacts, faire jouer l'émotion, pour faire revenir les américains, qui sont des touristes à forte contribution financière.
Baluchon : Quel espoir pour les restaurateurs de voir baisser la TVA à 5,5 % ?
Léon Bertrand : Je crois qu'il faut garder cet espoir. Le gouvernement reste arc-bouté sur ses positions. C'est à la fois une préoccupation du chef de l'Etat, de Jean-Pierre Raffarin et de Francis Mer. Nous revenons sans cesse à la charge. Nous savons que les Allemands sont réservés, mais nous ne désespérons pas au cours de l'année 2004 à atteindre cet objectif.
Véronique : L'avenir ne passe-t-il pas le tourisme vert en campagne ?
Léon Bertrand : Tout à fait. Le touriste recherche de plus en plus d'autres produits. Il en a assez de bronzer bêtement ou d'aller uniquement dans les villes. Il veut maintenant rechercher la nature, la forêt, la biodiversité, l'authenticité, le terroir, la gastronomie... Autant de choses que la France peut apporter parce qu'elle est belle naturellement. Le tourisme rural, vert, durable a toute sa place en France. Cela fait partie de la stratégie touristique française que le gouvernement est en train de développer.
St-Germain : Envisagez-vous, dans le long terme, une politique commune de tourisme au sein de l'Union Européenne ?
Léon Bertrand : Oui, c'est nécessaire. Nous voyons bien qu'il faut une harmonisation parfois. Je prends le cas par exemple des classes de neige à la fin de l'année. Il est malheureux de constater que certaines stations de ski sont complètement saturées, alors qu'avec un peu de réflexion avec les pays avoisinants, on aurait pu étaler les vacances scolaires. Autre chose, nous venons de parler de la TVA : avec une politique commune dans le secteur touristique, nous aurions pu déjà régler ce problème. Par conséquent, une politique touristique européenne est indispensable. Cela fera d'ailleurs l'objet d'une réunion que j'ai mardi à Strasbourg ave les députés européens.
Véronique: Quel conseils donnez-vous aux touristes français qui visitent les pays asiatiques touchés par la grippe aviaire ?
Léon Bertrand : D'abord de consulter à chaque fois le site du ministère des Affaires étrangères qui donne des conseils assez pointus. Si on les respecte, il n'y a pas de raisons d'aller vers ces destinations. Il y a quelques règles d'hygiène qu'il faut respecter.
Jeune Centriste : Quel est votre rôle au sein de l'UMP ? On vous entend peu parler, êtes-vous plutôt centriste ou à droite ?
Léon Bertrand : Je suis tout à fait à droite ! Simplement il est clair que le tourisme n'est pas un secteur " lourd ", comme le Travail ou l'Education nationale... Donc je n'ai pas toujours la chance de m'exprimer sur des sujets généraux. J'en ai envie, mais il faut savoir que je suis un homme fortement ancré à droite. Je suis d'ailleurs tête de liste aux régionales pour mon département de la Guyane et j'ai bien l'intention de gagner de façon à balayer la gauche locale, pour permettre d'avoir une politique beaucoup plus responsable et de réhabiliter les grands principes de notre République.
Jeune Centriste : Ce n'est pas trop difficile d'être Secrétaire d'Etat d'un Ministre UDF ? (rires)
Léon Bertrand : Non, c'est une question de bonne intelligence entre Gilles de Robien et moi-même. Nous arrivons à fonctionner convenablement où nous avons chacun dégagé correctement nos " prés carrés ". Les règles du jeu sont fixées dès le départ, donc tout se passe très bien !
(source http://www.u-m-p.org, le 23 février 2004)