Déclaration de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question d'actualité sur la situation de blocage du processus de paix au Proche-Orient, les volets israélo-palestinien et israélo-syrien et israélo-libanais des négociations, à l'Assemblée nationale le 29 février 2000.

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Circonstance : Voyage de M. Jospin en Israël et dans les Territoires palestiniens du 23 au 26 février 2000

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Il y a quelques instants, le Premier ministre disait qu'il était rentré, ainsi que sa délégation, préoccupé. Je pense que le fond de la question de M. Lang est assez important pour mériter un peu d'attention sur l'examen de la situation de ce processus de paix qui devrait nous réunir tous. La préoccupation s'explique par le fait que ces derniers mois, il y a eu, après le départ de M. Netanyahou, un grand moment d'espérance et on ne peut que constater que cette espérance est en train de se transformer petit à petit en impatience, voire en déception et dans certains cas en tensions qui s'expriment de multiples façons.
Concernant la relation israélo-palestinienne qui est fondamentale pour ce processus, le Premier ministre a eu l'occasion de le dire clairement à M. Barak, il le disait il y a quelques instants, nous pensons que, compte tenu du rapport de force, compte tenu de la situation, il leur appartient, et nous leur faisons confiance pour cela, de faire un certain nombre de gestes, sur un certain nombre de points clefs, à la fois sur les accords intermédiaires mais aussi sur la préparation du statut final qui devrait permettre de relancer cette discussion vers ce qui sera demain, même si on ne connaît pas encore le moment exact, cet état palestinien qui doit être viable, qui doit être démocratique. Nous attendons des encouragements de la part de nos amis israéliens sur ce point, cela a été dit avec beaucoup de clarté.
Concernant le volet israélo-syrien, nous sommes malheureusement, apparemment revenus à la situation de l'automne dans laquelle, de part et d'autre, sont réapparus des obstacles que, nous, Français, par notre engagement continu avions aidé à surmonter avec l'aide des Etats-Unis. Ceci pour un certain nombre de raisons tenant à la façon dont se sont déroulées les conversations en janvier. Les deux pays se sont rétractés sur certains des points, j'ai bon espoir, et je pense que les conversations de cette semaine y auront contribuées, j'ai bon espoir qu'ils puissent à nouveau redémarrer et vous savez que le redémarrage de cette discussion israélo-syrienne commande la discussion israélo-libanaise et la place du Liban à laquelle nous veillerons dans la suite de ce processus. Voilà où nous en sommes./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mars 2000)